Feuilllle - Itin'Errance...

[Feuilllle]

Comment dire ce qu'elle éprouve à la vue de ce portail maintes fois passé dans le passé justement?

L’écuyère descend de son cheval, avec une aisance expliquée par une longue pratique du voyage à cheval,  à une centaine de pas du portail. Elle avance lentement, fermement, sur le chemin caillouteux et soigné menant Au Saint Sépulcre.

... Quatre années d'absence ne peuvent lui faire oublier les incontournables moments d'un passé révolu mais bien réel.

Ce coma chez les nonnes... Est-ce un rêve lui aussi?

Elle détaille en souriant les murs fondateurs...
Sa Foy est toujours aussi vivante, et son esprit s'apaise profondément à l'acte de la prière ou de la méditation.
Cependant elle n'est plus la même exactement. Non pas qu'elle soit différente, certes pas, mais il y a quelque chose en plus dans son regard.
Une pétillance, une ironie tranquille et sereine face à la vie se reflète dans ses yeux, ses gestes sont plus surs et plus affirmés, et une tolérance et une nouvelle compréhension du monde incommensurable marquent ses raisonnements : on ne revient pas intact des limbes du temps : si on en sort, on est plus fort, plus apte au rire, moins fier devant ce que l'on est réellement.

Ses pensées la font sourire. Mais au fond, il n'y a rien qu'elle ne veuille tant que revoir Liloa et les autres.
Cela la préoccupe depuis son retour et elle ne s'est jamais résolue à ôter de sa bannière l'Ordre du Saint-Sépulcre.
Elle sera toujours avec lui, par le cœur et la raison, et ses forces seront toujours présentes pour le groupe le faisant vivre.

Son cheval piaffe ; c'est toujours Eclipse. Elle l’emmène vers le ruisseau non loin de là pour qu'il s'abreuve et elle en profite pour se rafraichir les mains et le visage. Il fait chaud et le lin dont elle vêtue climatise parfaitement son corps, mais son visage est constamment au vent et ses mains sont poussiéreuses d'avoir tant tenu les rênes.
Elle défroisse les surplis de sa robe, recoiffe ses tresses en les accrochant sur ses tempes, puis repose son voile gracieusement.
Se sentant correcte, elle retourne au portail et cette fois, annonce doucement sa présence.

Elle attend sans impatience, le sourire aux lèvres, qu'on veuille bien la faire entrer. Elle a cueilli elle-même les fruits rouges de saison qu'elle leur apporte, prélevés dans un jardin à elle près de son appartement Du Mans.

... A sa ceinture de taille, elle a toujours sa besace et sa corne, son couteau et sa poche en peau de daim contenant une édition petite mais rare du Livre des Vertus...

Elle sourit...
 

[Eleonore.de.naueriel]

Elle scrutait l'horizon depuis le matin. Elle avait à peine déjeuner, ses pensées étant toutes tournées vers Blanche qu'elle avait laissé pour la première fois. Une nourrice avait été trouvée pour s'en occuper et sa jumelle Mathilde devait arriver. Elle, à la maison, elle serait rassurée. Sa fille serait entre de bonnes mains.

Au loin, un petit point se dessinait. Un paysan du coin pensa t-elle qui devait aller contempler ses champs avec tristesse puisqu'avec ce soleil tout devait cramer...
Mais ce point se rapprochait peu à peu. La bretonne peut discerner un cheval et une personne. Une personne seule ne peut être dangereuse, aussi n'appelle t-elle pas tout de suite les autres. Elle verra en fonction de ce qui se passe.

La personne est maintenant tout prêt et Léo la reconnait. De là-haut, elle lui fait signe:

Je descends vous ouvrir!

Et zou... quelques minutes plus tard, elle est en bas et avec l'aide de deux gardes, elle ouvre la lourde porte de la citadelle pour la laisser entrer.

Demat Feuilllle! La bienvenue icilieu! Le voyage fut bon?

[Feuilllle]

Elle mène posément Eclipse, par bride lâche, qui flaire une de ses anciennes écuries. Il a quatre ans de plus, ce n'est plus ke jeune cheval encore très jeune, mais il est toujours aussi fringant!
Elle éclate de rire à le voir piaffer de plaisir et tendre sa tête, oreilles pointées vers la bonne direction.

Le sourire de Feuilllle s'élargit encore à la vue de Léo, rencontrée par hasard la veille en taverne Mancelle.
Heureuse d'être accueillie si agréablement, elle attend que la Citadelle s'ouvre, puis serre avec effusion les mains de la Gardienne du jour.

Elle en profite du reste pour lui donner la corbeille de fruits rouges qu'elle a apportée pour eux.

"- Je te remercie Léo, j'ai fait un bon voyage, et me suis rassasiée des superbes paysages des environs. Sais-tu où je peux mettre Eclpise? Il se reconnait mais je suppose que son ancien boxe est occupé. Mais y en a t'il un de libre? Je ne peux le laisser déambuler en toute liberté au Saint-Sépulcre!"

Elle rit doucement, observe les vieux murs de pierre, reconnait avec bonheur l'allée de l’aumônerie, et admire silencieusement le moindre parterre amoureusement jardiné par ses occupants.

"- La fauconnerie existe-elle toujours?" Demande-telle à brûle-pourpoint.

Elle est émue de se retrouver ici, à n'en pas douter. Un curieux sentiment fait de nostalgie heureuse et de bonheur profond...

J'ai hâte de revoir tout le monde... Et de retrouver Liloia, pense-t-elle gaiement.

[Yocto]

Avait été informé de l'arrivée d'un ancien membre historique.

Se rendit donc vers la porte de la citadelle après avoir fait préparer son accès en la Salle du Grand Alsacien

Bonjour mes sœurs,
heureux de vous retrouver Sœur Feuille après une si longue absence.
J'espère que vous vous portez bien et ai grand hâte d'entendre toutes vos aventures.
Car nous avions cru que vous étiez... disparue, je l’avoue et suis bien heureux de vous revoir ice-lieu.

Mon épouse est très occupée par ailleurs cette semaine, mais elle aura plaisir à vous retrouver bientôt, je n'en doute pas tout comme je le suis moi même maintenant.

Si vous voulez bien me suivre.

Lui ouvre la porte et lui montre le chemin.

Se tourne vers Eleonore :
Vous pouvez nous accompagner, vous êtes la bienvenue bien entendu.

[Eleonore.de.naueriel]

Léo était ravie de revoir Feuilllle. Elles s'étaient rencontrées peu de temps mais avaient toutes deux sympathisées. Alors autant en profiter! Et puis Feuilllle se souvenait de sa soeur! Le summum de la perfection pour la bretonne.
Elle jeta un oeil en presque connaisseuse sur le cheval -bah oui, y a toujours à apprendre- et rit joyeusement quand elle reçut la corbeille de fruits.

Oh! mais ne souhaitez-vous pas la garder pour Liloia? Quand à Eclipse, un palefrenier va s'en occuper. Son ancien box est sûrement occupé mais on lui trouvera de la place quitte à en sortir au pré le temps de votre présence!

Et comme y a toujours des pages qui se baladent pas loin des membres de l'Ordre, elle en héla un pour lui demander de prévenir un palefrenier qui arriva peu de temps après pour s'occuper de la monture. Elle continue de discuter avec Feuillle, la laissant se rebaigner dans les lieux:

Oui! C'est mon mari qui désormais s'en occupe Benjamin dict le fauconnier. Il a trois apprentis. Et j'ai appris des tas de choses! Il est intarissable sur le sujet! Il a fourni à pas mal des membres un rapace ou oiseau... je ne sais plus le terme exact. Celui qu'il m'a offert est une race faite pour moi! Un faucon eléonore!

Elle rit joyeusement et lui montra un rapace dans le ciel juste au-dessus:

C'est Aiguillon, celui de Benjamin. Il ne le quitte jamais...

Toute occupée à regarder le ciel, Léo n'entendit pas les pas dans la cour et sursauta en entendant la voix du Grand Mestre.

Oh demat Grand Mestre!

Elle le salua d'un signe de tête et se tut -oui oui c'est possible- mais à sa proposition, elle répondit:

Eh bien, je vous remercie mais je pense que Feuilllle va vouloir discuter du passé! Vous serez donc plus libres d'en parler sans ma présence. Et puis si Liloia vous rejoint, elles voudront sûrement discuter tranquillement.

Bien sûr que comme une enfant qu'elle était parfois, les histoires du passé l'intéressaient toujours car à ses yeux elles lui paraissaient riches en enseignement mais elle savait aussi se faire discrète. Elle sourit à Feuillle et reprit:

Mais je me ferais un plaisir de vous faire visiter les écuries ensuite!

Ouep, la simplicité et la gentillesse de Feuilllle avaient plu à la bretonne et elle souhaitait faire plus ample connaissance avec elle. Mais pour l'instant, place aux retrouvailles! Sur un signe, les portes de la Citadelle furent refermées.

[Feuilllle]

Tant de gentillesse et de simplicité ne lui échappent pas, cependant elle s'y attendait. Les nombreux souvenirs à la Citadelle sont sans tâches... Et c'est exceptionnel.
Elle ne s'était jadis jamais fait cette remarque, que cet endroit était assez fort des âmes qui l'avaient habité de tout temps et l'habitaient encore pour avancer sans heurts internes dans les nombreuses tempêtes de ce siècle ; mais après tout ce temps  elle prend conscience de cette puissance sous-jacente portant ses Membres constamment par l'honneur et la droiture.

Elle note ce fait simplement, comme allant de soi, comme elle l'avait vécu de nombreux jours autrefois.
Simplement aujourd'hui elle sait le comprendre et le décrire.

Elle sourit au Grand Mestre  le regardant avec chaleur, et lui prend un court instant ses deux mains qu'elle serre affectueusement en lui expliquant :

"- Bonjour Grand-Mestre Yocto, je suis heureuse de vous revoir ... J'avais bien disparu, assez subitement il est vrai. Mais je suis sortie de léthargie le 6 juin. J'ai déambulé quelques temps au hasard des jours et des villes, puis j'ai eu le bonheur de rencontrer Léo en taverne.
Une bouffée de souvenirs simples et sereins m'ont alors convaincu de revenir vous voir tous.
Me voici donc, car j'avais tout de temps gardé l'adresse de la Citadelle sur un petit parchemin, et les nonnes me l'ont rendu dès mon réveil."

Puis elle se tourne vers Eleonore, joyeuse :

"- Cette corbeille est pour tous. Et je sais que Eclipse est entre de bonne mains à l'Ordre Équestre.  
Il faudra que je présente à Benjamin le Fauconnier ma damoiselle faucon alors. Elle s'appelle Nerf-Vent et aura cinq ans dans quelques mois. C''est une excellente chasseresse, elle fait la paire avec Orfradis, une chouette-effraie, plus très jeune -elle a huit ans, mais encore alerte. A elles deux, elle nettoient efficacement  nos greniers de toute une flopée de petits rongeurs parasitant nos récoltes."

Levant les yeux au ciel, elle observe pensivement Aiguillon, battant parfois des ailes énergiquement, et de façon rythmée. Le rapace se déplace rapidement.

Elle sourit à la jeune femme, puis se tourne vers Yocto :

"- Je vous suis Grand-Mestre..."

[Eleonore.de.naueriel]

Elle souriait plus largement et répondit à Feuilllle avant qu'elle ne s'éloigne:

Je la déposerais lors de votre passage dans la salle carrée! Ainsi tout le monde pourra en profiter. Je tâcherais de ne pas tout manger!

Et je suis sûre que Benjamin sera ravi de faire la connaissance de vos oiseaux! Il aime tellement cela.

A bientôt!

Et elle remonta sur les remparts pour enchaîner avec une deuxième semaine de garde puisque les suivants ne s'étaient pas présentés.

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