Citadelle du Rey: Ordre Équestre et Royal du Saint Sépulcre
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 18:31

Chronique des Rois & Reines de France dans les RRs

Ce livre est destiné à recueillir l'ensemble des traités sur les Rois & Reines de France dans les Royaumes Renaissants.
L'Index chronologico-thématique de la Table des Matières sera régulièrement mises à jour :

Les Roys de France

Galerie des Rois de France d'Hughes Capet à Lévan III de Normandie


Galerie des rois Roysjm10

Commentaires :

- De l'avènement d'Hugues Capet, en 987, qui supplante les derniers carolingiens, jusqu'au trépas de Charles IV, dernier fils de Philippe le Bel, en 1328, la ligne successorale est directe. Durant plus de 300 ans, les souverains de cette dynastie ont toujours eu un héritier mâle pour venir à leur succession à la couronne. On parle de "miracle capétien", expression figurant que la lignée royale françoyse fut bénie du Très-Haut durant cette période faste et glorieuse, où la monarchie n'a cessé de centraliser les pouvoirs à son profit contre les prétentions féodales.

- Selon la conscience populaire et les chroniqueurs, le Tout-Puissant aurait levé cette bénédiction lors de l'épisode célèbre dit des "roys maudits". La querelle entre la tiare et la couronne, débutée dès 1296 lorsque Philippe tente de lever des subsides sur les biens d'église, se solde par l'attentat d'Anagni (1303), où Guillaume de Nogaret soufflète Boniface VIII, qui décède quelques semaines plus tard. A la suite de ce premier acte de grave irrespect envers la sainte Eglise, qui lui a d'ailleurs valu l'excommunication, et dans le but, cette fois, de récupérer le trésor du Temple, Philippe dissout l'ordre et fait exécuter le grand maître Jacques de Molay. Iceluy aurait, sur son bûcher, lancé une terrible malédiction à l'encontre du roy et de ses successeurs. Et en effet, Philippe trépasse dans l'année qui suit. Ses successeurs ne règneront, à eux quatre, que 14 ans, chacun d'eux décédant dans des circonstances étranges, et sans qu'aucun ne laisse d'hériter mâle. A la mort de Charles IV, dernier des capétiens direct, la couronne manque de peu de finir sur la tête d'Edouard III, roy d'Angleterre et petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, Isabelle de France. Les légistes françoys rivaliseront d'artifices juridiques, exhumant la vieille loy des Francs saliens, pour désigner Lévan Ier de Normandie, neveu de Philippe le Bel par son père, Charles de Normandie. C'est l'avènement de la dynastie des Normandies.

- Lévan II est dit "L'Increvable" du fait de l'incroyable durée de son règne (72 ans). Il accède au trône dès l'âge de 2 ans. Son règne restera dans les mémoires comme celui du dénouement remarquable de la guerre de Cent-ans, débutée dès 1328, alors qu'Edouard III conteste l'avènement des Normandies, et prétend à la couronne. En 1415, suite à la défaite catastrophique d'Azincourt, les armées françoyses sont en déroute. Lévan II est contraint de signer le Traité de Troye, en 1420, où il reconnait Henri V d'Angleterre comme son successeur légitime. De nouveau, les légistes soustraient habilement la couronne des mains du roy anglois, relevant son indisponibilité. Sous le commandement de Jeanne d'Orléans, les armées françoyses reprennent le dessus, les anglois parvenant toutesfois à s'emparer de la pucelle d'Arc, qu'ils font griller sur le bûcher en 1431. Le traité de Troye annulé, Lévan II, victorieux à Castillon en 1452, signe avec Henri VI d'Angleterre une paix définitive. Le vieux roy s'éteint quelques semaines plus tard, laissant son fils, Lévan III, lui succéder.

Document de la Bibliothèque du Roy.
Auteur : Lorgol
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:21

Charles VII

Suite à la régence assurée par Henry V, Charles VII doit quitter Paris (le 29 mai 1417) et se réfugie à Bourges avec quelques fidèles et ses conseillers. Mais ces derniers ne sont pas toujours de bon conseil et Charles VII regrettera de les avoir écoutés quand ils ont demandé l'assassinat de Jean sans Peur. Car après, c'est l'Angleterre qui va prendre en main les rennes de la France. Son mariage lui apportera beaucoup de part les qualités politiques de sa belle-mère.

Il tentera après la signature du traité de Troyes des offensives contre les Anglais. Mais même s'il obtient un succès à Baugé, il n'y aura pas de suite. La mort de son père le propulse roi de France mais dans l'impossibilité d'aller se faire couronner à Reims occupé par les Anglais. Des tentatives de s'ouvrir une route vers cette ville se solderont par des échecs que ce soit à Cravant en 1423 ou à Verneuil en 1424.

De son côté, Henry V laissant un héritier très jeune, c'est son frère, le duc de Bedford qui assurera la régence. Ce dernier voulant qu'Henry VI gouverne sur le territoire en entier, va tenter de marcher vers Bourges. Le duc de Bedford entreprit le siège de la ville d'Orléans qui résista tant bien que mal. Charles VII sentant le danger ira se réfugier en Touraine dans la ville de Chinon. C'est dans ce château que le 25 février 1429, une jeune fille lui demande audience. Cette dernière lui dit :

"Gentil dauphin, je te dis de la part de Messire Dieu que tu es vrai héritier du trône de France."


Cette jeune fille de dix-sept ans lui affirme qu'elle a eu des visions qui lui ont intimé l'ordre de sauver Orléans. Charles VII fera examiner cette jeune fille par les ecclésiastiques. Ces derniers seront convaincus de sa mission surnaturelle. Cette jeune femme disait s'appeler JEANNE D'ARC !

Une armée de sept mille hommes environ lui sera confiée. Elle libérera Orléans, accompagnera Charles VII se faire couronner à Reims le 17 juillet 1429, additionnera les succès militaires. Elle marchera sur Paris à deux reprises, mais sera faite prisonnière à Compiègne par les Bourguignons qui la vendront aux Anglais. Ces derniers confieront son procès à l'Église. Son procès sera régulier, mais influencé par les Anglais. D'abord condamnée à la prison à perpétuité, Jeanne d'Arc sera déclarée relapse et brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431. Charles VII qui n'a rien tenté pour sauver Jeanne d'Arc, ouvrira en 1457 un procès de réhabilitation.

La France est libérée des Anglais mais la suite des évènements ira plus lentement après la mort de Jeanne d'Arc. Henry VI se proclame roi de France à Rouen. Le connétable de Richemont négociera avec le Bourguignon Philippe le Bon une paix générale, mais dans laquelle Charles VII doit se reconnaître le vassal d'Henry VI.

La mort de Bedford atténuera la résistance anglaise. La guerre franco-anglaise reprendra, Richemont occupe la Normandie et entre dans Paris le 13 avril 1346. Une trêve demandée par les Anglais n'aboutit à aucune entente, les hostilités reprenant en 1447 en Normandie. Les Français les vaincront à Formigny en 1450. Bordeaux et l'Aquitaine seront reconquis en 1451. Excepté Calais, il n'y avait plus nulle part d'occupant anglais.

Sur le plan privé, Charles VII connaîtra une grande passion avec Agnès Sorel. De cet adultère (Charles VII était marié à Marie d'Anjou), il naîtra trois filles. Mais cette liaison s'achèvera en 1449, Agnès Sorel est emportée par un flux de ventre (probablement suite à un empoisonnement). Charles VII en sera profondément atteint.

Charles VII rencontra des succès militaires, financiers et administratifs. Un nouvel ordre social s'échafaude et restera en place jusqu'en 1789, année de tous les bouleversements. Charles VII crée en 1447 la première armée nationale, adoptant les mesures financières nécessaires à son entretien. Naissent ainsi les compagnies d'ordonnance et l'institution des Francs Archers.

Dès 1436, Charles VII augmente les impôts indirects et les rend permanents. Ce principe subsiste au XXème siècle (les aides sont appelées TVA, l'impôt sur les biens est constitué des impôts fonciers et des impôts sur le revenu, à la gabelle correspondent les monopoles tel le tabac). En 1438, il assujettit l'Église à la couronne en créant une charte, la Sanction de Bourges. Il triomphe alors de la Praguerie (révolte des seigneurs) dont faisait parti son fils Louis, futur roi Louis XI.

Sur le plan administratif, un corps de fonctionnaires est créé et on opère une décentralisation. Charles VII créé des parlements de province. Sur le plan religieux, Charles VII s'opposait à Rome en appuyant le fait que les sièges épiscopaux français seraient pourvus sans l'avis de Rome.

En 1458, Charles VII, une plaie cancéreuse à la jambe, est également atteint d'une cachexie tuberculeuse. En 1461, atteint d'un grand mal de dents, il ne peut plus se nourrir et mourut le 21 juillet, âgé de cinquante-huit ans, mettant fin à un règne de quarante ans. Ce dernier, voyant un spectaculaire redressement militaire et une grande réforme interne du pays, fait honneur à son roi.



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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:23

Charlemagne ou Charles Ier le Grand (Carolus Magnus)
(742-814 Aix-la-Chapelle)
Roi des Francs de 768 à 814 et Empereur d'Occident

Introduction
Petit-fils de Charles Martel, Charles était le fils de Pépin le Bref et de Bertrade. Il hérita le 24 septembre 768 d'un royaume (l'Austrasie, la Neustrie et l'Aquitaine maritime) qui enserrait les terres de son frère cadet, Carloman, avec qui il ne s'entendait guère. La mort de Carloman, le 4 décembre 771, laissa à Charles l'ensemble des possessions des Francs, c'est-à-dire la Gaule et une partie de la Germanie; mais il héritait aussi des problèmes nés des particularismes régionaux (Aquitaine, Bavière), et des traditions politiques des premiers Carolingiens : protection du Saint-Siège, lutte contre l'infidèle, païen ou musulman. Un de ses premiers actes fut de répudier son épouse, la fille de Didier, roi des Lombards, qui se réfugia auprès de son père, avec la femme et les fils de Carloman. Charles les poursuivit et les assiégea dans Pavie, qu'il prit en juin 774, et se proclama roi des Lombards. À l'appel du pape Adrien, Charles s'empara également des duchés de Spolète et de Bénévent. Roi d'Italie, il pouvait désormais imposer ses vues au pontife romain.


Une construction territoriale : l'Occident carolingien
En 46 années de règne et en 53 campagnes militaires, Charles va peu à peu réunir sous son autorité la majeure partie de l'Europe occidentale et constituer le plus vaste rassemblement territorial que l'Occident ait connu depuis l'Empire romain ; à sa mort, seules échapperont au contrôle des Francs la Bretagne et, bien sûr, l'Espagne et les îles Britanniques. Pratiquant la christianisation forcée comme instrument d'assimilation, Charles va parachever son œuvre de rassemblement en ressuscitant la notion d'empire d'Occident, perdue depuis l'effondrement de Rome, en 476, et dont le souvenir était perpétué par l'enseignement des clercs. Tous les ans, en mars ou en mai, les hommes libres, astreints au service militaire, sont convoqués avec leur équipement à une assemblée générale : pendant que l'empereur et les grands font un tour d'horizon des problèmes concernant l'État, l'armée se prépare ; puis, les buts de guerre fixés, la cavalerie franque s'ébranle à la conquête d'un empire. En Germanie, objet de ses préoccupations essentielles, Charlemagne entreprend de soumettre les peuples germaniques restés hors de la mouvance franque. Il lui faudra trente ans pour vaincre les Saxons qui, installés dans une région d'accès difficile, mènent une guerre de partisans derrière un chef célèbre, Widukind. L'armée carolingienne se révèle ici impuissante, et Charlemagne ne viendra à bout de la résistance saxonne qu'en recourant à la terreur : massacre des prisonniers ; ravage systématique du pays, notamment en 784-785 ; déportations massives, comme en 804 ; conversions forcées (de Widukind en 785).
Dans le même temps, des routes et des fortins sont construits, qui permettent l'implantation de groupes francs. À la suite de la soumission de la Saxe, la Frise, voisine, doit accepter la tutelle franque. Quant à la Bavière, elle est annexée en 788 à la suite des rébellions continuelles de son duc, Tassilon, pourtant vassal de Charlemagne. Cette unification de la Germanie met l'Occident carolingien en contact avec les Danois, les Slaves de l'Elbe, les Avars de la plaine hongroise ; ces derniers sont vaincus en 796 et leur organisation politique est détruite. Au nord, l'empereur doit faire face aux premiers raids scandinaves.



Roncevaux (778)
Dernier secteur d'intervention, l'Espagne. La volonté d'expansion de Charlemagne le pousse au-delà des Pyrénées, en 778; les circonstances sont favorables : trêve du côté saxon ; appel de petits princes musulmans du nord de l'Espagne, en rébellion contre l'émir de Cordoue. La campagne débute victorieusement par la prise de Pampelune, mais un soulèvement des Saxons oblige Charles à lever précipitamment le siège de Saragosse. Au retour, franchissant les Pyrénées à Roncevaux, son arrière-garde est attaquée et détruite par les Basques (qui habitent le nord de l'Espagne et le sud de la Gascogne, et que Charlemagne n'a jamais réussi à soumettre) et par des musulmans. L'épopée s'est emparée, en le déformant, de cet événement et a magnifié ses protagonistes, l'empereur Charles et Roland.
Les annales nous apprennent qu'Éginhard, le comte du palais, et Roland, préfet des Marches de Bretagne, furent tués dans ce combat. Les textes contemporains ont minimisé ce fait ou l'ont passé sous silence ; or ce fut un véritable désastre. Mais Charlemagne revient à la charge à la fin du VIIIe siècle et réussit à conquérir une partie de la Catalogne sur les musulmans : Barcelone est prise en 801


Une construction idéologique : l'empire
La restauration de l'empire en Occident est le fait majeur du règne de Charlemagne. Charlemagne a marqué des hésitations, qui peuvent s'expliquer par l'existence de plusieurs conceptions de l'empire à cette époque :
– une idée romaine, qui fait de l'empereur le souverain suprême du monde civilisé ; mais l'empereur d'Orient incarne déjà cette idée ;

– une idée religieuse, selon laquelle l'empereur est le chef temporel d'un empire chrétien, dont le véritable dirigeant est le pape ; cette idée, si elle ignore l'empereur d'Orient, les conflits entre les Églises étant permanents, subordonne l'empereur au pape ;

– une idée de fait, l'empereur étant celui qui domine plusieurs royaumes ; c'est le cas de Charlemagne, mais alors le titre impérial se réduit à une simple dignité qui n'apporte aucun surcroît de puissance à celui qui le porte.

Le processus de restauration de l'empire se mit en route en 798 : une émeute éclate à Rome contre le pape Léon III, dont la moralité est suspectée. Le souverain pontife vient voir Charles à Paderborn et le principe d'une intervention en Italie est retenu ; l'idée d'une restauration de l'empire est probablement envisagée. Le concile décide également de restaurer l'empire et de préparer la cérémonie du sacre. Le cérémonial retenu est calqué sur celui de Constantinople, encore qu'une entorse importante y est apportée : à Constantinople le rôle du patriarche byzantin reste secondaire ; à Rome, en revanche, le pape prend l'initiative, en couronnant Charles «empereur des Romains», de « faire l'empereur ». Au dire d'Éginhard, le nouvel élu se montra d'ailleurs fort mécontent du déroulement de la cérémonie : Charles n'entendait pas dépendre de la papauté ; jusqu'à sa mort, Charlemagne va s'efforcer de corriger le sens de cette cérémonie. D'une part, tout en portant le titre d'empereur, il conserve sa titulature traditionnelle ; il est roi des Francs et roi des Lombards : sa puissance réelle vient de là et non du titre impérial. D'autre part, peu avant sa mort, il couronne à Aix son fils Louis le Pieux, signifiant ainsi au pape qu'il n'a pas à intervenir dans cette cérémonie toute laïque. Cette conception de l'empire ne survivra pas à Charlemagne, puisque Louis le Pieux redonnera au pape l'initiative de faire l'empereur.


Une construction politique : l'État carolingien
Charlemagne a consacré les dernières années de sa vie à l'organisation de ce Saint Empire romain d'Occident qui, malgré son nom, était bien plus germanique que méditerranéen. Sans innover en matière de gouvernement – il a repris les usages francs –, il a tenté de doter ses territoires d'une organisation étatique cohérente et unifiée. Au niveau central, il gouverne avec les nombreux courtisans et serviteurs rassemblés dans le « palais ». Les conseillers les plus importants n'ont pas nécessairement de titres auliques (c'est-à-dire caractéristiques de la noblesse de la cour impériale) ; mais les charges de comte du palais et d'archichapelain émergent au-dessus de celles, mi-domestiques, mi-politiques, de bouteiller ou de chambrier. Ce palais se déplace sans cesse, de domaines royaux en domaines royaux : les besoins de nourriture de la cour imposent cette migration, les nécessités politiques également, car dans ce vaste empire le prince doit se montrer pour être obéi. Toutefois, impressionné par Ravenne, l'ancienne capitale impériale, et par Pavie, la capitale lombarde, Charles fait édifier, à partir de 794, Aix-la-Chapelle, où il résidera de plus en plus souvent après 800.

Les décisions prises au palais sont annoncées lors des assemblées et appliquées par l'administration. On l'a dit, le départ de l'armée est annuellement l'occasion d'une vaste réunion des notables, clercs et laïcs, du royaume : les mesures élaborées et discutées par l'assemblée sont consignées dans un texte législatif, lu à tous les hommes libres présents : le capitulaire. Ce texte est transmis aux agents locaux du pouvoir, et d'abord aux comtes. Le comte, juge, percepteur des amendes et des impôts indirects (les seuls existants), et chef des contingents militaires locaux, est le représentant permanent de l'empereur dans l'un des trois cents comtés qui partagent l'empire. Des inspecteurs itinérants, les missi dominici («envoyés du maître») font des tournées pour contrôler les comtes. Aux frontières, un personnage investi de pouvoirs militaires tient parfois en main plusieurs comtés, qui forment une marche : il est le duc, ou le comte, de la marche.

Les distances et les difficultés de communication, constantes au Moyen Âge, et surtout les particularismes ethniques et la structure sociale rendent fragile et peu efficace cette construction, cependant cohérente. Pour obvier aux inconvénients des particularismes, Charlemagne a érigé en royaumes satellites, confiés à ses fils, les territoires mal assimilés au monde franc, comme l'Aquitaine ou l'Italie. L'obstacle constitué par les structures sociales est plus grave : la terre est la seule richesse et la société est dominée par une aristocratie détentrice de cette richesse ; dans ces conditions, une structure politique centralisée est vouée à l'échec. Le comte, nommé et révoqué par l'empereur, ne peut être rétribué que par la concession d'une terre publique : les comtes, et cela, dès Charlemagne, ont tendance à faire entrer ce bien dans leur patrimoine et à agir à leur guise. Pour contrer ces forces centrifuges, Charlemagne use de divers remèdes : serment de fidélité imposé à tous les hommes libres ; utilisation des cadres ecclésiastiques au profit de l'État, l'évêque tenant dans sa cité le rôle du comte ; concessions de diplômes d'immunité aux grandes abbayes ; utilisation des liens privés de dépendance, l'empereur recevant l'hommage de nombreux vassaux, à qui il concède une terre en usufruit, et obligeant les comtes à entrer dans sa vassalité. Malgré sa volonté et son prestige, Charlemagne n'a pu que contenir ces forces de désagrégation, non les maîtriser.


Une construction intellectuelle : la Renaissance carolingienne
Pour disposer d'administrateurs compétents, Charlemagne favorisa un renouveau des études et créa l'École du palais, que dirigea le célèbre Alcuin. Les nécessités religieuses l'amenèrent également à concevoir une « politique culturelle ». Celle-ci était conditionnée par la réforme religieuse que Charlemagne, concile après concile, réussit à imposer : réforme liturgique, réforme de la discipline dans les abbayes et les chapitres cathédraux. Seul un clergé instruit pouvait permettre le succès de ces réformes ; d'où les mesures « pédagogiques », si l'on peut dire, prises à l'instigation de Charlemagne et de ses conseillers : création d'écoles près des églises cathédrales et des monastères ; réforme de l'écriture, avec l'adoption de la « minuscule caroline », écriture simple régulière, lisible. Charlemagne participa aussi aux débats théologiques de son temps. Au concile de Francfort (794), il fit condamner l'iconoclasme et l'adoptianisme espagnol.
D'une manière générale, l'empereur encouragea un véritable élan vers la culture – facilité par l'ouverture de l'empire sur des régions où la culture antique s'était conservée (Italie, Espagne, Angleterre, Irlande) –, ce qui permit, sous son règne et sous celui de son fils Louis le Pieux, l'éclosion d'une brève, mais brillante «renaissance carolingienne» dans le domaine des arts et des lettres (et qui assura notamment la survie de nombreux manuscrits latins) : l'Anglo-Saxon Alcuin, le Lombard Paul Diacre, le Wisigoth Théodulf, le Franc Angilbert contribuèrent à relancer le goût pour la culture antique et, dans leurs écrits, à restaurer la langue latine. La volonté d'imiter l'Antiquité marque également la renaissance artistique : le décor architectural, la sculpture sont calqués sur l'art romain. Mais on note aussi une ouverture aux influences extérieures, irlandaises dans les manuscrits à peintures, byzantines dans le décor à mosaïques. L'architecture connaît un brillant essor : les constructions religieuses obéissent aux besoins de la piété populaire (grandes églises, cryptes et déambulatoires pour abriter les reliques dont le culte se répand) ou aristocratique (Germigny, chapelle de campagne de Théodulf, chapelle palatine d'Aix, conçue pour le service divin du palais). La construction des palais d'Aix et d'Ingelheim témoigne du renouveau de l'architecture civile. Mais l'état arriéré de l'économie, la faiblesse des échanges, l'insuffisance des cadres administratifs et les invasions normandes provoquèrent la dislocation rapide d'une construction politique aussi impressionnante qu'éphémère, que l'empereur avait d'ailleurs songé à partager entre ses trois fils, avant de couronner Louis comme son héritier en 813.


Charlemagne : l'homme et le mythe
Éginhard, qui a écrit l'histoire du règne (Vie de Charlemagne), décrit l'empereur comme un homme vigoureux, très grand, portant moustache (et non la barbe), vêtu simplement du costume du guerrier franc, passionné de chasse et gros mangeur. Peu cultivé lui-même, Charlemagne sut toutefois s'entourer des meilleurs esprits de son temps et servit l'Église avec une foi sincère. Après sa mort en 814, son règne apparaîtra vite comme un âge d'or perdu et la légende s'emparera de ce personnage hors du commun. La figure de Charlemagne, empereur à la barbe fleurie, désormais mythique survécut dans les chansons de geste (la Chanson de Roland, la Chanson des Saisnes), et les romans de chevalerie où il apparaît comme l'infatigable défenseur de la foi et de la justice, avant de prendre des traits comiques, au moment où le pouvoir royal cède devant l'expansion féodale (le Pèlerinage de Charlemagne).


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Source : http://www.yrub.com/histoire/charlemagne.htm
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:24

Le Moyen Age français est une période longue de près de mille ans, comprise entre la fin de l'Empire romain d'Occident (476) et la restauration du pouvoir royal en France, vers la fin du 15e siècle. Cette période est caractérisée par le morcellement du royaume en clans rivaux, la montée en puissance de l'Eglise romane et la domination d'une classe de nobles sur la vaste majorité de la population. Même si le latin est largement utilisé à travers l'Europe par l'élite intellectuelle qui enseigne dans les grands centres universitaires de France (Paris, Toulouse, Montpellier), c'est la langue romane qui domine, un mélange de latin, de celte et de germain. Dès le 11e siècle, les oeuvres littéraires sont le fait de poètes voyageurs se déplaçant de châteaux en châteaux pour y produire leurs chansons de geste. Les trouvères chantent en langue d'oïl, constituée par les dialectes du nord de la Loire, alors que les troubadours s'expriment en langue d'oc (dialectes du Sud). Ces oeuvres célébraient d'abord les exploits guerriers des seigneurs puis peu à peu, s'inspirant des moeurs courtoises de la cour, les poèmes ont chanté l'amour et les devoirs d'hommage du chevalier envers sa dame. Le Moyen Age laisse aussi un extraordinaire héritage architectural avec la multiplication des villes souvent entourées de fortifications, ainsi qu'avec l'épanouissement de l'art roman vers le 10e siècle, puis de l'art gothique à partir du 13e siècle.
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:25

Les Mérovingiens

Les Francs, qui occupent un royaume dans le nord de la Gaule, couronnent en 481 leur nouveau roi Clovis (465-511), qui n'a que 15 ans. Avec lui, ils fondent la dynastie mérovingienne, du nom d'un de leurs ancêtres, Mérovée. C’est aussi avec ce nouveau roi que s’amorce la lente reconstruction de l’unité de l’ancienne Gaule romaine et du futur royaume de France. L'ambition de Clovis est de former un grand royaume qui englobe tous les peuples germaniques qui se sont installés en Gaule. Il combat ainsi et soumet les armées de Syagrius, dans le centre et l'ouest de la Gaule, puis les Alamans dans la vallée du Rhin et enfin les Wisigoths en Aquitaine. Converti au christianisme en 496 à la suite de son mariage avec Clotilde, le roi Clovis ajoute à son domaine celui des Burgondes, dont son épouse est l'héritière. Clovis parvient de cette façon à réaliser vers la fin de son règne une certaine cohésion territoriale et culturelle du pays en réunissant sous son contrôle des Gallo-Romains, au nord de la Loire et des Germains, au sud. C'est aussi pendant cette période que Paris, l'ancienne Lutèce, devient la capitale du royaume franc, prenant la place de Lyon, la préférée de Rome. Clovis représente dans l’histoire de France la première étape de la fusion progressive des civilisations originaires de l'Europe de l'est et de l’héritage gallo-romain qui coexistent dans le pays à cette époque.

A la mort de Clovis au début du 6e siècle, bien que l’unité culturelle qu’il a construite résiste, ses héritiers entrent dans des querelles de rivalités qui conduisent à des partages du royaume dans une confusion qui durera 250 ans. En dépit de ces divisions, certains rois, tels que Clotaire II, Dagobert et Childeric II parviennent à préserver une cohésion au royaume. Avec les rois mérovingiens qui se succèdent, certaines régions émergent et dominent : au sud, l’Aquitaine, la Provence et la Bourgogne; au nord, la Neustrie et l’Austrasie. Mais l’image principale qui reste de cette époque est une succession de rois fantoches et décadents (les rois fainéants) dépourvus de réel pouvoir, manipulés d’une part par les maires qui contrôlent l’administration du palais et d’autre part une aristocratie de province dont la montée en puissance provient de leur détention de vastes domaines partout dans les provinces.
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:26

Les Carolingiens

En 732, Charles Martel, un Austrasien, chef de Neustrie, repousse avec succès une invasion arabe (les Sarrasins) à Poitiers. Cette victoire lui permet de consolider son pouvoir et d’étendre son influence dans toutes les régions de l’ancienne Gaule. Son fils Pépin III, dit Pépin le Bref, se fait élire roi des Francs en 751 à Soissons dans une cérémonie réunissant les nobles du royaume et au cours de laquelle il reçoit la bénédiction des évêques. Trois ans plus tard, Pépin est à nouveau sacré, par le pape cette fois, à Saint Denis, près de Paris. Ces sacrements ont une signification particulière pour l’avenir de la royauté en France, car ils illustrent la nouvelle personne sacrée du roi, désormais investie de l’autorité divine qui lui est donnée par les représentants de l’Eglise, associés ainsi à l’autorité royale. Avec le sacrement de Pépin le Bref, c’est aussi une nouvelle dynastie qui commence, celle des Carolingiens.

Charlemagne hérite du pouvoir à la mort de Pépin le Bref. Il renforce l’unité du pays commencée sous le règne de son père tout en créant un empire dont le territoire s'étend bien au-delà du royaume franc, jusqu'au Danube et dans l'Italie du nord. Allié des papes, de qui il reçoit la bénédiction en 800 lorsqu’il est sacré empereur à Rome, il intervient personnellement dans le nord de l’Italie contre les Lombards, en Espagne contre les musulmans, en Saxe contre les païens et en Bavière contre les descendants des Huns. Entre temps, Charlemagne le pieux "invente" l’école, selon la mythologie française, en créant des écoles monastiques pour les enfants. Il répartit son empire en royaumes qui sont subdivisés en comtés et en diocèses. Les premiers sont administrés par des comtes et les seconds supervisés par des évêques que l'empereur nomme lui-même. Ces entités territoriales jouissent d'une certaine autonomie mais doivent suivre les directives religieuses émises par l'Etat.

Durant le long règne de Charlemagne, de 768 à 814, l’empire des Francs chrétiens atteint une apogée, il constitue la force dominante en Europe occidentale. Cette époque est particulièrement brillante et féconde pour les arts, à tel point qu'elle a été nommée la renaissance carolingienne. Mais l'empire se morcelle à nouveau après la mort de Charlemagne; encore une fois, l'unité fragile ne résiste pas aux querelles de ses héritiers. En 843, par un accord entériné à Verdun, ses trois petits-fils se partagent l’empire; c'est probablement dans ce partage que commence véritablement l'histoire du royaume de France : Charles le Chauve règne sur la Francia Occidentalis (Aquitaine et Neustrie); Louis le Germanique sur la Francia Orientalis (de la Saxe au nord jusqu’à la Bavière au sud); enfin, Lothaire s’arroge un royaume situé entre les deux précédents, la Lothargie, qui comprend la Lorraine, la Bourgogne, la Provence et la Lombardie. Ce royaume intermédiaire fera l’objet d’incessants combats entre la future France, à l'ouest, et la future Allemagne, à l'est.

Par ailleurs, de nouveaux envahisseurs venus du nord, les Vikings, appelés aussi les Normands, font de fréquentes incursions dans le royaume, comme partout en Europe. Leurs longs navires à fond plat leur permettent une grande mobilité en mer et sur les fleuves. Ils menacent Paris deux fois, en 845 puis en 885, lorsqu’ils en font le siège durant une année avec 20.000 hommes, se retirant finalement contre une forte rançon. Les Vikings s'installent définitivement dans la partie nord-ouest de la France vers la fin du 9e siècle. Ce territoire deviendra en 911 le duché de Normandie, après la signature d'un traité de paix entre Charles III, roi de Francia Occidentalis depuis 898 et Rollon, chef normand, à qui le roi offre sa fille en mariage, selon la tradition. Rollon a un illustre descendant, Guillaume de Normandie, qui conquiert l'Angleterre en 1066 à la suite de la bataille d'Hasting
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:27

Les Capétiens

En 987, à la mort de Louis V, dernier roi carolingien, Hugues Capet accède au trône par élection. Il est le premier monarque de la longue dynastie des Capétiens directs, qui durera près de 350 ans, jusqu’au début du 14e siècle. Par ses différentes branches, la lignée capétienne continuera jusqu'au 19e siècle, avec Charles X, dernier roi de France. L'ère nouvelle qui débute avec le premier des Capétiens est marquée par une organisation de type féodal, déjà mûrie sous les Carolingiens. Dans ce système, chaque sujet est un vassal qui jure fidélité et soutien à un seigneur plus important qui lui offre en échange sa protection et une terre, nommée le fief (lat. feodum, d'où l'adjectif féodal). Cette organisation pyramidale d’autorité et de subordination réciproques remonte jusqu’au roi, qui siège au sommet de la hiérarchie, sans que ce dernier ait à se mêler des échelons inférieurs. L'une des conséquences majeures de la mise en place d'un tel système a été le développement sans précédent des terres cultivées à l'intérieur du royaume, ainsi que la multiplication des villes, témoignant de l'essor économique des régions. Par ailleurs, les Capétiens instaurent la monarchie héréditaire, par laquelle le fils aîné hérite automatiquement du trône de France. Les autres fils reçoivent un apanage, c'est-à-dire un territoire vassal mais indépendant qui leur appartient en droit et qu'ils transmettent à leurs héritiers. L'apanage représente un grand danger pour le roi, car ce système fragmente le royaume et certaines provinces peuvent se retourner contre lui, comme cela a été le cas au 14e sècle pour la puissante Bourgogne, même si celle-ci ne fut pas un apanage.

Le 11e siècle marque aussi le début des Croisades, dont la première a lieu en 1095. A l’appel du pape, les chrétiens d’Occident se mobilisent pour se rendre à Jérusalem et en chasser les Turcs qui occupent la ville sainte depuis vingt ans. Des foules massives venues de toutes les régions d’Occident se dirigent vers le lieu mythique de la naissance du Christ. Malgré la lourdeur des pertes humaines qu’entraînent les nombreuses batailles et les périls du voyage, les Chrétiens parviennent à libérer Jérusalem en 1098. Cette croisade provoque un fort sentiment d’unité à travers tout le monde chrétien, sept autres croisades auront lieu au cours du 12e et du 13e siècles.

En 1137, Louis VI, dit le Gros, cinquième des rois capétiens, trouve la mort. Quelques semaines plus tôt, il a arrangé le mariage de son fils le dauphin Louis, 17 ans, à la belle Aliénor, 15 ans, comtesse du Poitou et seule héritière du vaste duché d'Aquitaine. Cette alliance, avant tout politique, permet au royaume capétien d'élargir pour la première fois son influence au sud de la Loire. Aliénor, sensible et cultivée, est malheureuse dans ce mariage, qui la contraint à vivre parmi les chevaliers du Nord qui ne pensent qu'à la guerre. Pire, elle ne conçoit pas d'enfant pour la succession du roi. En 1147, alors qu'elle accompagne son époux Louis VII pour la seconde croisade, on la soupçonne même d'adultère. Au retour de la croisade, qui lui a fait connaître Byzance, Antioche et Jérusalem, Aliénor donne enfin naissance à un enfant, mais c'est une fille... Louis VII décide alors en mars 1152 de répudier la reine et de divorcer. Aussitôt le concile terminé, Aliénor rentre en Aquitaine et épouse peu après son jeune et bel amant, Henri Plantagenêt, duc de Normandie et de Bretagne, comte d’Anjou, de Touraine et du Maine et, désormais, duc d'Aquitaine. Deux ans plus tard, à l’âge de 21 ans, Henri Plantagenêt devient roi d’Angleterre et contrôle plus de la moitié du royaume de France. Henri Plantagenêt, vassal du roi, est en fait bien plus puissant que Louis VII, son suzerain. Quant à l'Aquitaine, perdue pour les Capétiens par un mauvais mariage, elle restera sous la domination anglaise pendant trois siècles.

En 1200, Aliénor, reine d'Angleterre, décide de renouer les liens avec le royaume de France dans l'espoir de mettre un terme aux hostilités entre les deux pays. Elle parvient à conclure le mariage de sa petite-fille, Blanche de Castille avec Louis, fils de Philippe Auguste (1180–1223). Cependant, si cette union réussit cette fois au plan sentimental, elle échoue au plan politique : Philippe Auguste, septième des rois capétiens, fils de Louis VII, est décidé à reconquérir le territoire perdu. Sous son règne, le royaume s’élargit à nouveau, il inclut désormais la Normandie, le Poitou, la Touraine et l’Anjou .Philippe Auguste remporte une victoire décisive à Bouvines (1214) contre les alliés de Jean Sans Terre (1167-1216), roi d’Angleterre, fils d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor, et frère de Richard Coeur de Lion, son prédécesseur sur le trône.
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:28

Saint Louis (1215-1270)

Le petit-fils de Philippe Auguste devient roi à l’âge de 12 ans, en 1226, son père ayant trouvé la mort au cours d’une croisade, trois ans après le début de son règne. Louis IX est sacré à Reims, alors que la cathédrale est encore en construction. Sa mère, Blanche de Castille, assure la régence jusqu’à la majorité du jeune roi, qui sera célèbre sous le nom de Saint Louis, après sa canonisation en 1297. Le long règne de Louis IX, qui prend fin en 1270, lorsqu’il meurt du typhus devant Tunis, marque l’apogée de l’ère capétienne. Ce roi à la fois aimé et craint de ses sujets renforce le pouvoir royal autour de la personne du roi, tout en créant un système par lequel chaque sujet peut porter plainte directement à la cour royale contre les abus des autorités seigneuriales locales. Cette procédure remet en cause les structures essentielles du système féodal, selon lesquelles le peuple est à l’extrêmité de la chaîne du pouvoir. Cette initiative a fait de Saint Louis un roi plus proche de ses sujets dans l’imagination populaire en même temps qu’elle renforçait sa position d’arbitre suprême. A Paris, un collège pour les pauvres est fondé en 1257, qui deviendra plus tard un des principaux centres du savoir en Europe, l'Université de la Sorbonne.

Saint Louis acquiert une réputation de roi chrétien en participant à deux croisades et en exigeant de son peuple une ferveur sans concession, à la mesure de sa propre dévotion. C’est durant son règne que s’épanouit l’art gothique, avec la construction de la Sainte Chapelle à Paris, ainsi que celle des cathédrales de Reims, de Chartres et d’Amiens, chefs-d'oeuvre de l'art gothique. Son règne apporte aussi la paix au pays, et une certaine prospérité économique. En revanche, les guerres ne sont pas absentes durant cette période, le Traité de Paris en 1259 met fin aux hostilités avec l'Angleterre, par lequel plusieurs provinces du sud-ouest de la France sont remises à Henri III.

Faute d’héritier mâle, la dynastie des Capétiens s’achève en 1328, à la mort de Charles IV, l’un des arrières-petits-fils de Saint Louis. La loi salique, publiée en 1316, interdit en effet aux femmes la succession au trône. La couronne de France passe ainsi à la branche des Valois, représentée par Philippe VI, fils de Charles de Valois, lui-même fils cadet de Philippe III (1245-1285), le successeur de Saint Louis.
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:29

La guerre de Cent Ans (1337–1453)

Ce changement de dynastie coïncide avec l’une des périodes les plus sombres de l’histoire de France. L’ennemi est désormais l’Angleterre et lorsqu’il arrive au pouvoir, Philippe VI veut reprendre au royaume d’Outre Manche les territoires du sud-ouest qui ont été concédés sous le règne de son père. Toutefois, les armées des chevaliers du roi de France ne parviennent jamais à être à la hauteur des soldats d’Henri III. Il s’ensuit des défaites catastrophiques des Français contre les Anglais, d’abord à Crécy (1346), puis à Calais (1347). Peu après, une grave épidémie de peste noire sévit sur le pays. Apparue en 1347 à Marseille, elle s’étend rapidement sur tous le pays et fait des millions de victimes, que l’on estime à un tiers de la population de France. La catastrophe est telle et les médecins si impuissants qu’elle provoque des comportements extrêmes parmi la population, tels que le massacre de populations juives (Strasbourg, 1349), accusées d’être à l’origine du mal. D’autres épidémies au cours du 14e siècle ajouteront encore au désastre démographique et économique qui a frappé le royaume.

A la mort de Philippe VI, Jean Le Bon accède au trône (1356) et engage à nouveau la guerre contre l’Angleterre, sans plus de succès que son père toutefois. Ses défaites successives, en particulier à Poiters en 1356 lorsqu'il est fait prisonnier, conduisent à la paix de Calais (1360), par laquelle la France concède à l’Angleterre la ville de Calais et surtout, l’ensemble du sud-ouest du royaume.

Charles V (1364–1380), fils de Jean le Bon, entreprend avec plus de succès une reconquête du royaume a lieu et vers la fin de son règne, les Anglais ne possèdent plus que quelques villes, dont Bordeaux, Brest, Calais et Cherbourg.
Toutefois, la situation se renverse à nouveau au cours du règne de Charles VI (1380-1422), son successeur. Deux facteurs essentiels contribuent à ce retournement : d'une part, les crises de démence fréquentes de Charles VI, qui l'empèchent de gouverner le royaume; d'autre part, un climat de guerre civile est provoqué par la grave scission entre Armagnacs, à l’ouest du pays et en Ile de France, et une nouvelle puissance, celle des Bourguignons, à l’est et au sud. Ces derniers sont conduits par le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Henri V, roi d’Angleterre, profite de ce conflit et enregistre une victoire éclatante sur les armées de Charles VI à la bataille d'Azincourt (1415), au cours de laquelle 5000 Français trouvent la mort, dont de nombreux nobles de la cour. Cette victoire décime l'armée française et entraîne d'autres succès militaires de l'Angleterre, qui reprend finalement la Normandie, passée sous le contrôle de la France depuis deux siècles.

La situation devient désespérée lorsque Jean sans Peur est tué en 1419 par le dauphin Charles et le clan des Armagnacs. Son fils et successeur Philippe le Bon s’allie alors avec Henri V dans le but d'affaiblir les Valois. En raison de la maladie mentale qui empêche Charles VI de gouverner, c'est la reine Isabeau de Bavière qui préside la régence; face à ces ennemis puissants, elle ne peut résister longtemps et consent finalement à signer le Traité de Troyes, en 1420. Selon les termes de cet accord, Catherine de France, la fille de Charles VI et d'Isabeau, est donnée en mariage au roi d'Angleterre. Par ailleurs, le dauphin Charles est déshérité et la couronne de France doit revenir à Henri V à la mort du roi. Le royaume de France est ainsi remis aux Anglais. Même si ce plan ne réussit pas complètement en raison de la mort d'Henri V en 1422 (la même année que celle de Charles VI), ce traité marque une date sinistre de l’histoire de France, il signifie la fin de la cohésion nationale construite lentement par les Capétiens et les Valois. Il semble que le pays est ramené à une situation comparable à celles qu’il a déjà connues au premier siècle avant notre ère avec la conquête romaine, ou au 5e siècle avec les invasions barbares.
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Message par Drizzten Jeu 16 Avr 2009, 19:30

Jeanne d’Arc (1412-1431)

Le rôle et le symbolisme de Jeanne d’Arc, dite la Pucelle d’Orléans, sont cruciaux à la fois pour l’histoire de France et pour l’imaginaire collectif français. Son histoire est un mélange d'héroïsme et de magie : cette fille de paysans de Lorraine, profondément pieuse et qui entend des voix divines lui demandant de remettre le dauphin Charles sur le trône de France, incarne le renouveau de l’esprit de nation parmi le peuple français contre l’envahisseur d’Outre Manche. Au moment où Jeanne commence sa mission qui lui est commandée par Dieu, la France est sous la régence du duc de Bedford, frère d'Henri V, roi d'Angleterre. Charles le dauphin, personnage faible et sans charisme, n'est reconnu comme roi que dans certaines provinces du Centre et du Sud de la France, ce qui lui vaut le surnom moqueur du "roi de Bourges". Après plusieurs tentatives pour rencontrer le roi, Jeanne est finalement amenée au palais. Méfiant, Charles se déguise et se cache parmi la foule des courtisans tandis qu'un autre prend sa place. Pourtant, Jeanne, qui n'a jamais vu le dauphin, se dirige aussitôt vers Charles et lui fait part de son intention de délivrer Orléans, ville favorable aux Valois mais assiégée par les Anglais. Après d'autres épreuves qui lui permettent finalement de gagner la confiance de la cour, elle reçoit une armée, un drapeau et des armes pour accomplir sa mission. Partie à la tête des troupes du dauphin à l’assaut d’Orléans, elle parvient à délivrer la ville en 1429. Son second objectif est de faire couronner Charles à Reims, une ville située en territoire bourguignon, afin d'assurer la légitimité du prétendant au trône de France. Quelques semaines plus tard, elle réussit, le dauphin est enfin couronné et devient le nouveau roi de France, Charles VII.

Ce sacre est important, mais la reconquête du royaume de France est encore plus cruciale. Charles VII hésite, et cette hésitation conduit finalement à la capture de Jeanne d'Arc par les Bourguignons à Compiègne, près de Paris, en 1430. Vendue aux Anglais, Jeanne est transférée à Rouen où elle est jugée. Le procès la déclare hérétique, et elle est brûlée en 1431 sur une place de Rouen. Au milieu des flammes, Jeanne criait encore le nom de Jésus. La mort de Jeanne d’Arc pourtant ne stoppe pas le processus de reconquête. Pour combattre plus efficacement les occupants anglais, Charles VII s’allie finalement à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, par le Traité d’Arras (1435). Même si le traité laisse d’énormes concessions territoriales et politiques au duc de Bourgogne (il n'est plus désormais un vassal), cette alliance retrouvée reconstitue l’unité des Français. Les Anglais sont chassés de Picardie, puis plus tard, de Normandie (1450) et finalement, tout le sud-ouest est reconquis en 1453, y compris la Guyenne (autour de Bordeaux) où les Anglais étaient installés depuis trois siècles. Ces victoires marquent la fin de la guerre de Cent Ans.

Un facteur important dans le succès ultime de Charles fut le soutien de la famille riche et puissante de sa femme Marie d’Anjou (1404-1463). Malgré l’affection de Charles pour sa femme, sa grande passion fut sa maîtresse Agnès Sorel. De cet adultère, il naîtra trois filles. Mais cette liaison s’achèvera en 1449, Agnès Sorel est emportée par un flux de ventre (probablement suite à un empoisonnement). Charles VII en sera profondément atteint.

Charles VII rencontra des succès militaires, financiers et administratifs. Un nouvel ordre social s’échafaude et restera en place jusqu’en 1789, année de tous les bouleversements. Charles VII crée en 1447 la première armée nationale, adoptant les mesures financières nécessaires à son entretien. Naissent ainsi les compagnies d’ordonnance et l’institution des Francs Archers.

Dès 1436, Charles VII augmente les impôts indirects et les rend permanents. Ce principe subsiste au XXème siècle (les aides sont appelées TVA, l’impôt sur les biens est constitué des impôts fonciers et des impôts sur le revenu, à la gabelle correspondent les monopoles tel le tabac). En 1438, il assujettit l’Église à la couronne en créant une charte, la Sanction de Bourges. Il triomphe alors de la Praguerie (révolte des seigneurs) dont faisait parti son fils Louis, futur roi Louis XI.
Sur le plan administratif, un corps de fonctionnaires est créé et on opère une décentralisation. Charles VII créé des parlements de province (cours de justice). Enfin, il établit aussi l’Université de Poitiers en 1432,.Sur le plan religieux, Charles VII s’opposait à Rome en appuyant le fait que les sièges épiscopaux français seraient pourvus sans l’avis de Rome
En 1458, Charles VII, une plaie cancéreuse à la jambe, est également atteint d’une cachexie tuberculeuse. En 1461, atteint d’un grand mal de dents, il ne peut plus se nourrir et mourut le 21 juillet, âgé de cinquante huit ans, mettant fin à un règne de quarante ans.

L’unité du royaume de France est achevée par Louis XI, le successeur de Charles VII en 1461. Le nouveau roi engage immédiatement la lutte contre les anciens alliés de l'Angleterre, représentés désormais par Charles le Téméraire (1433-1477), duc de Bourgogne. Lorsque Charles prend en 1467 la succession de son père Philippe le Bon, le territoire qu'il hérite comprend non seulement la Bourgogne et la Franche Comté, mais aussi le Luxembourg, la Belgique et la Hollande. Cette puissance représente une menace considérable pour Louis XI, qui sait que Charles rêve d’un état indépendant encore plus grand qui rivalise avec le royaume de France. Pendant dix ans, Louis XI et Charles le Téméraire s'affrontent dans des batailles. En janvier 1477, à Nancy, Charles est finalement tué au combat et ses armées se dispersent. Sa mort marque la fin de l'Etat bourguignon. Quand Louis meurt à son tour, en 1483, les Valois ont encore réuni sous leur autorité l’Anjou, le Maine et la Provence.

Le 15e siècle a été une période difficile pour le royaume de France, la rivalité entre Armagnacs et Bourguignons aurait pu lui être fatale. Pourtant, la France sort renforcée de ce siècle d'affrontements, et elle entre alors dans une nouvelle période, la Renaissance, largement suscitée par un grand attrait pour le voisin du sud, l’Italie.



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