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Biographie de Gilles de Rais (1404-1440)

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Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Empty Biographie de Gilles de Rais (1404-1440)

Message par RAPHAEL83 Jeu 09 Déc 2010, 20:41

Gilles de Montmorency-Laval, plus connu sous le nom de Gilles de Rais, né en septembre ou octobre 1404 au château de Machecoul (ou au château de Champtocé-sur-Loire ?), mort le 26 octobre 1440 à Nantes, est un seigneur de Bretagne, connu pour avoir été maréchal de France et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.
Appelé à l'époque « Gilles de Rais » (également « Gilles de Ray », « Gilles de Raiz », « Gilles de Rayz » ; on dirait aujourd'hui « Gilles de Retz »), baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, etc., il se proclamait également[note 1], alors que ce titre était tenu par le comte Pierre Ier de Luxembourg-Saint-Pol[1], comte de Brienne[2],[3].
Il fut une grande figure de la guerre de Cent Ans avant de tomber dans la décadence et la débauche, jusqu'à être condamné par un tribunal ecclésiastique « pour sorcellerie, sodomie, et meurtres de trente petits enfants[4]», bien que le nombre de ses crimes divise les historiens.
Certains auteurs voient en lui le personnage de « Barbe bleue[5] », le « plus grand tueur en série de l'histoire de France »[6], bien que ces appellations soient anachroniques.

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Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Empty Re: Biographie de Gilles de Rais (1404-1440)

Message par RAPHAEL83 Jeu 09 Déc 2010, 20:42

Biographie [modifier]


Appartenant à la double maison de Montmorency-Laval, Gilles de Rais est né en septembre ou octobre 1404 au château de Machecoul, capitale du Pays de Retz, baronnie de Bretagne[7],[8] ou, selon certains historiens, au château de Champtocé-sur-Loire[9],[10], « en une chambre appelée la Tour noire ».
Condamné à être pendu puis brûlé pour sorcellerie, sodomie et meurtres d'enfants, il est mort le 26 octobre 1440 à Nantes.
Gilles de Montmorency-Laval était baron de Retz, et seigneur de Machecoul, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, La Bénate, Pornic, Princé, Vue, Bouin, Ingrandes, Champtocé-sur-Loire, etc. Ses immenses revenus, ses alliances et sa parenté avec de grandes familles nobles (Montmorency, Laval, Thouars, Craon, etc.), firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque.


Ascendance de Gilles de Rais [modifier]

[Dérouler]
Ascendance de Gilles de Rais




















16. Guy de Montmorency-Laval dit « Guy IX de Laval Croix de Fer » (????-1333), seigneur de Laval, d'Aquigny, d'Herouville, de Pacy-sur-Marne, de Villemomble et de Vitré, comte de Caserte







8. Foulques de Montmorency-Laval dit « Foulques Ier de Laval » (????-1358), seigneur de Challouyau










17. Béatrix de Gâvre (????-1316), dame de Gâvre, d'Orcheghem et de Porhem







4. Guy de Montmorency-Laval dit « Guy Ier Brumor de Laval » (????-1383), chevalier, seigneur de Challouyau, de Chemillé, de Falleron et de Froidfond













18. Gérard Chabot dit « Gérard III de Rais le Benoist » (1280-????), seigneur de Retz, seigneur de Machecoul







9. Jeanne Chabot dite « Jeanne de Rais la Folle » (1300-1341), dame de Retz










19. Marie Clémence de Parthenay (1280-????), demoiselle de Parthenay, dame de Saint-Étienne-de-Mer-Morte et de La Mothe-Achard







2. Guy de Montmorency-Laval dit « Guy II de Laval-Rais » (????-1415), seigneur de Challouyau, baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Chemillé, de Falleron, de Blaison, de Froidfond, de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, de Pornic, de Princé, de Vue et de Bouin
















20. Foulques de Husson







10. Fralin de Husson, chevalier, seigneur de Champcervon et de Ducey










21. ?????? ??????







5. Tiphaine « Étiennette » de Husson, dame de Ducey













22. Robert II du Guesclin (1300-1353), seigneur de La Motte-Broons







11. Clémence du Guesclin










23. Jeanne de Malesmains (????-1350), dame de Sens-de-Bretagne







1. Gilles de Montmorency- Laval dit « Gilles de Rais » (1404-1440), maréchal de France, baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz et de Bouin, comte autoproclamé de Brienne



















24. Amaury III de Craon (1279-1333), seigneur de Craon, sénéchal d'Anjou







12. Pierre Ier de Craon (????-1376), seigneur de La Suze-sur-Sarthe










25. Béatrice de Roucy (????-1328)







6. Jean de Craon (????-1432), seigneur de La Suze-sur-Sarthe et de Champtocé-sur-Loire, sieur des Jamonières













26. Louis Ier de Machecoul (1317-1360), seigneur de Machecoul, du Loroux-Bottereau, de Coché, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, de La Bénate et du Coutumier







13. Catherine de Machecoul (1344-1410), dame de Champtocé-sur-Loire










27. Jeanne de Bauçay (1320-1349), dame de Champtocé-sur-Loire







3. Marie de Craon (1387-1415), dame de Champtocé-sur-Loire et d'Ingrandes
















28. Guillaume II de Rochefort (1292-1347), seigneur de Rochefort-en-Terre et d'Assérac et de Châteauneuf-en-Saint-Malo







14. Thibaut III de Rochefort (1313-1364), seigneur de Rochefort-en-Terre et d'Assérac, vicomte de Donges










29. Philippa de Montmorency-Laval, dame de Princé







7. Béatrice de Rochefort (????-1421), dame de Rochefort-en-Terre













30. Geoffroy VI d'Ancenis (1291-1351), baron d'Ancenis, seigneur de Varades, de Belligné, du Fief-Guéheneuc, de Martigné-Briand et d'Esnandes







15. Jeanne d'Ancenis (????-1376), baronne d'Ancenis










31. Blanche d'Avaugour (1305-????)










Seigneur de Retz [modifier]

Article détaillé : Pays de Retz.
Article détaillé : Liste des seigneurs de Retz.

En 1400, Jeanne Chabot, dite Jeanne de Rais « la Sage » (1331-1406), dame de Retz, fille de Gérard V Chabot dit « Gérard V de Rais », et dernière héritière sans enfant de la famille de Rais, désigna son arrière-petit-cousin Guy II de Montmorency-Laval (fils de Guy « Brumor » de Montmorency-Laval et petit-fils de Foulques de Montmorency-Laval), futur père de Gilles de Rais, comme seul héritier, à l'unique condition qu'il abandonnât pour lui et ses descendants le nom et les armes de Laval, pour prendre les armes et le nom de Rais. Il hérita de ce fait des seigneuries de Machecoul, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Pornic, Princé, Vue, Bouin, qui forment la « baronnie de Rais », correspondant peu ou prou à l'actuel Pays de Retz).
Guy II de Montmorency-Laval, après avoir consenti en février 1404 au mariage avec Marie de Craon, la fille de Jean de Craon, devint baron de Retz (et se nomma Guy II de Laval-Rais), doyen des barons de Bretagne, titre dont son fils aîné Gilles héritera.
Après la mort de sa mère en 1415 et de son père la même année (ou au commencement de l'année 1416), Gilles et son frère René sont élevés par leur grand-père maternel, Jean de Craon, à la réputation sulfureuse, contrairement au vœu formulé par leur père Guy II de Laval-Rais qui, dans son testament, avait désigné pour tuteur un cousin, Jean de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye.
Après deux fiançailles rompues par la mort "prématurée" chaque fois de la fiancée, Gilles de Rais, respectant un troisième contrat de mariage signé le 30 novembre 1420, finit par se résoudre à se marier le 26 juin 1422. Il épouse à l'âge de 17 ans, en l'église Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire, Catherine de Thouars, fille de Milet (Miles) de Thouars (fils de Hugues II de Thouars, seigneur de Tiffauges et de Béatrix de Montjean), qu'il aurait prétendument "enlevée" dans ce but, le 24 avril 1420. Cette épouse ne lui donnera qu'une fille unique, Marie (1429-1457), qui se mariera à l'amiral Prigent de Coëtivy puis au maréchal André de Lohéac. Ce genre de tractations étaient courantes à l'époque.
Armoiries [modifier]


Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 90px-Blason_Gui_VII_de_Laval.svgArmoiries des Montmorency-Laval

  • D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 et chargée de cinq coquilles d'argent.
Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 90px-Blason_Retz.svgArmoiries de la baronnie de Retz (avant septembre 1429)

  • D'or à la croix de sable.
Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 130px-Blason_Gilles_de_Rais.svgArmoiries personnelles de Gilles de Rais (à partir de septembre 1429)
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Message par RAPHAEL83 Jeu 09 Déc 2010, 20:43

Un héros de la guerre de Cent Ans [modifier]Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 330px-Trait%C3%A9_de_Troyes.svg Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Magnify-clip
1429 Territoires contrôlés par Henri V d'Angleterre Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne Territoires contrôlés par le Dauphin Charles Principales batailles

Raid Anglais de 1415

Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429



Petit-neveu du connétable Bertrand du Guesclin — le héros du siècle précédent dans les premières luttes de cette interminable guerre contre les Anglais — Gilles de Rais entreprend une carrière militaire, qui allait se révéler brillante. Il s'illustre d'abord sous les ordres de Jean V de Bretagne en prenant une part active dans les querelles résiduelles de la guerre de Succession de Bretagne entre les Montfort et les Penthièvre (1420).
Il combat ensuite contre les Anglais à partir de 1427 (jusqu'en 1431). Étant passé au service du roi de France Charles VII, il emporta d'assaut, en 1427, le château du Lude, dont il tua le commandant. Il reprit encore aux Anglais la forteresse de Rainefort (Rennefort) et le château de Malicorne-sur-Sarthe, dans le comté du Maine.
Lors de la guerre de Cent Ans, dont il sera un des héros, on le trouve notamment aux côtés de Jeanne d'Arc. En 1429, il fut un des principaux capitaines qui l'aidèrent à faire entrer des vivres dans Orléans, et il se distingua à la prise de Jargeau le 12 juin 1429.
Après l'éclatante victoire de Patay, Charles VII est sacré roi de France à Reims le 17 juillet 1429. [note 2], et Gilles de Rais, mandaté « d'aller quérir la Sainte Ampoule[11] »
Son échec, avec Jeanne d'Arc, lors du siège de Paris — dû à la trahison de Georges de La Trémoille qui a fait se replier l'armée française — entraîne son discrédit auprès de la Cour et l'incite à se retirer sur ses terres et en particulier dans son château de Tiffauges en Vendée, lieu où se seraient déroulés les crimes dont il fut accusé.
Il se signala, en 1430, à la prise de Melun, et l'année suivante à la levée du siège de Lagny-sur-Marne par les Anglais. En 1436, il commandait avec le maréchal Pierre de Rieux l'avant-garde de l'armée française, sous les ordres du connétable de Richemont. Cette armée étant arrivée devant Sillé-le-Guillaume dans le Maine en présence des Anglais, les deux partis se séparèrent sans combattre.
Un patrimoine considérable [modifier]

Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 330px-Ch%C3%A2teau_Tiffauges_entr%C3%A9e Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Magnify-clip
Le château de Gilles de Rais, à Tiffauges en Vendée



Héritier à vingt ans d'un patrimoine considérable, il fut marié à Catherine de Thouars qui lui apporta en dot de nombreuses terres en Poitou. Il devint en 1432 l'un des plus riches seigneurs du royaume après la mort de son aïeul maternel, Jean de Craon, seigneur de La Suze-sur-Sarthe, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, etc. On évaluait sa fortune à trois cent mille livres de rente, sans compter les profits de ses droits seigneuriaux, les émoluments de ses charges et un mobilier de cent mille écus d'or. Mais il en eut bientôt dissipé la plus grande partie par ses prodigalités, son faste et ses débauches.
Il eut d'abord une garde de deux cents hommes à cheval, dépense que les plus grands princes pouvaient à peine soutenir dans ce temps-là, et il traînait en outre à sa suite plus de cinquante individus, chapelains, enfants de chœur, musiciens, pages, serviteurs, etc., la plupart agents ou complices de son libertinage, et tous montés et nourris à ses dépens. Sa chapelle était tapissée de drap d'or et de soie. Les ornements, les vases sacrés étaient d'or et enrichis de pierreries. Il avait aussi un jeu d'orgues qu'il faisait toujours porter devant lui. Ses chapelains, habillés d'écarlate doublé de menu vair et de petit gris, portaient les titres de doyen, de chantre, d'archidiacre, même d'évêque, et il avait de plus député au pape pour obtenir la permission de se faire précéder par un porte-croix. Il donnait à grands frais des représentations de Mystères, les seuls spectacles connus alors. Pour se livrer à ces profusions, il aliéna une partie de ses terres à Jean de Malestroit, évêque de Nantes, aux chapitres de la cathédrale et de la collégiale de cette ville.
Mais tout cela occasionnait des frais énormes qui l'obligèrent en 1434, à vendre à Jean V le Sage, duc de Bretagne, les places de Mauléon, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Le Loroux-Bottereau, Pornic et Champtocé.
Six ans jour pour jour après la prise d'Orléans du 8 mai 1429, Gilles de Rais offrit à la ville d'Orléans une série de reconstitutions de la bataille jouée par des centaines d'acteurs nourris, logés et changés à chaque représentation. Ce fut lors de ce « Mystère du siège d'Orléans » dont les représentations durèrent un an, et de ses frais énormes, que les difficultés financières du prince prirent un tour dramatique, sans espoir d'y remédier. Face à cela sa famille fut incitée à lui intenter un procès (qu'elle gagna) afin d'interdire à quiconque d'acheter des terres lui appartenant. Elle obtint un arrêt du parlement de Paris qui défendait au maréchal d'aliéner ses domaines. Le roi n'ayant pas voulu approuver les ventes déjà faites, le duc de Bretagne s'opposa à la publication de ces défenses et refusa d'en donner de semblables dans ses États.
René de La Suze, frère de Gilles, et ses cousins André de Lohéac et Guy XIV de Laval, irrités de ce refus, tâchèrent de conserver ces places dans leur maison et résistèrent au duc ; mais ce dernier les reprit et enleva à son gendre Guy XIV de Laval la lieutenance générale de Bretagne pour la confier à Gilles de Rais, avec lequel il consomma tous ses marchés en 1437.
Alchimie et magie [modifier]


Ses ressources ne lui suffisant pas, Gilles de Rais avait depuis longtemps cherché d'autres moyens pour s'en procurer. Assez instruit pour son siècle, il eut recours à l'alchimie. De prétendus adeptes lui apprirent le secret de fixer les métaux ; mais il manqua le grand œuvre. Dégoûté de l'Art d'Hermès, il se jeta dans la magie. Un Anglais, nommé messire Jean, et un prêtre Florentin, François Prelati, furent successivement ses maîtres et l'aidèrent dans ses conjurations.
On dit qu'il promettait tout au diable, excepté son âme et sa vie. Mais tandis qu'il prodiguait l'encens au démon et qu'il faisait l'aumône en son honneur, il continuait ses exercices pieux avec ses chapelains, alliant ainsi une extrême superstition aux pratiques les plus impies et à la dépravation de mœurs la plus criminelle.
En effet, il semble que ce fut à cette époque qu'il commença d'immoler des enfants, soit pour mettre plus de raffinement dans ses plaisirs abominables, soit pour employer leurs sangs, leurs cœurs ou quelques autres parties de leurs corps dans ses charmes diaboliques[note 3].
Des parents, des amis de Gilles de Rais comme Princay, ou Roger de Briqueville, ou encore Gilles de Sillé, semblent même avoir été les complices de ses horribles débauches, soit en lui procurant des victimes, soit en maltraitant ou en menaçant les parents pour étouffer leurs plaintes.
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Message par RAPHAEL83 Jeu 09 Déc 2010, 20:44

Un criminel présumé hors du commun [modifier]


Dès la Pentecôte 1440, un conflit larvé s'installe entre Gilles de Rais et l'Église, qu'il aurait défiée en reprenant par la force une de ses possessions à Saint-Étienne-de-Mer-Morte.[12]Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 400px-SaintEtienneDeMerMorte_ClocherPlaqueGDR Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Magnify-clip
Plaque du clocher de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, commémorant l'arrestation de Gilles de Rais : « Gilles de Raiz, Maréchal de France, pénétra en cette église, le jour de la Pentecôte 1440, en armes, à la tête de ses routiers pendant la grand'messe. Il s'emparait de Jean le Ferron, clerc tonsuré, qu'il enfermait en sa forteresse toute proche. Jean de Malestroit, évêque de Nantes le citait à comparaître devant son official par mandement du 13 septembre. Jean V duc de Bretagne, faisait arrêter Gilles dès le lendemain. Il avouait ses crimes. Jugé, condamné, il fut mis au gibet en prairie de Biesse à Nantes le 26 octobre 1440. »



De ce fait, Gilles de Rais tombe sous la juridiction de l'Église, et permet à celle-ci de lancer parallèlement une procédure pour enquêter sur les rumeurs qui courent à son encontre. Le 13 septembre 1440, Jean de Malestroit, l'évêque de Nantes cite Gilles de Rais à comparaître après avoir recueilli des témoignages et des rumeurs sur les exactions de celui-ci. Contrairement à ce qui est communément affirmé, lorsqu'il est arrêté le 15 septembre 1440, il n'est pas accusé d'avoir violé, torturé et assassiné un certain nombre d'enfants, notamment dans le cadre de rites sataniques, durant les huit années précédentes, mais d'être entré armé dans une église et d'avoir, pendant l'office, molesté et arrêté un homme lige du duc de Bretagne. Ce n'est que le 8 octobre qu'il découvrira devant le tribunal de l'inquisition ses véritables chefs d'accusation, les plus graves de l'époque : sodomie, sorcellerie et assassinat. Cette précision sur son arrestation permet de comprendre pourquoi Gilles de Rais se laisse capturer sans opposer de résistance.
S'ouvre alors l'instruction du procès civil qui va être l'instrument de sa chute. Il est emprisonné dans le château de Nantes tandis que le duc de Bretagne charge son commissaire, Jean de Toucherond, de commencer une enquête. Deux des gens de Gilles de Rais sont arrêtés, Henriet et Étienne Corillaut dit Pontou ou Poitou.
Procès [modifier]


Le procès qui s'ouvre à Nantes le 8 octobre 1440 est très bien préparé et suit une stratégie machiavélique, visant à le désarmer. Gilles de Rais a la possibilité de récuser les juges pour partialité à l'ouverture du procès, mais l'acte d'accusation ne fait alors état que de l'acte véniel mentionné précédemment, ce qui soulage l'accusé qui reconnaît la compétence des juges.
Ce n'est qu'à la deuxième audience, le 13 octobre 1440 , que l'acte d'accusation complet est dévoilé, mais il est alors trop tard pour l'accusé de récuser les juges. Gilles de Rais se rend compte qu'il a affaire à un dossier d'accusation très étoffé et que de plus, les langues se délient. Les témoignages à charge commencent à affluer, identiques les uns aux autres. Ses valets et ses complices présumés qui l'auraient assisté dans ses crimes, également arrêtés et le voyant sans ressources, se mettent à l'accabler[note 4].
Gilles de Rais comprend alors qu'il a été piégé et qu'il ne pourra résister longtemps face à ces accusations. Il s'emporte et se révolte, ce qui entraîne en réaction son excommunication par l'évêque qui préside le procès. Cette excommunication l'effraie et il se résout alors à faire des aveux en échange de la levée de cette sanction, ce qui lui est accordé. Certains auteurs y voient une preuve de sa foi en l'Église et dans le jugement de Dieu.
Sa confession, prononcée dans sa prison puis répétée à l'audience du 22 octobre, horrifie l'assistance tant les détails de la cruauté décrite dépassent l'entendement[note 5].
Gilles de Rais s'était en outre rendu coupable du crime de félonie. En effet, après avoir vendu à son suzerain la place de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, il s'en était remis en possession en menaçant le gouverneur d'égorger son frère s'il ne la lui livrait pas.
Le jugement et l'exécution de la peine [modifier]

Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 220px-Ex%C3%A9cution_Gilles_de_Rais Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Magnify-clip
Exécution de Gilles de Rais (gibet et bûcher). Armes du président Bouhier (1530)



Le jugement est prononcé le 25 octobre par le tribunal présidé par le procureur et sénéchal de Bretagne, Pierre de l'Hôpital : Gilles de Rais et ses deux valets sont condamnés à être pendus puis brûlés[note 6]. À sa demande, le tribunal lui accorde trois faveurs : le jour de l'exécution, les familles des victimes pourront organiser une procession, il sera exécuté avant ses complices et son corps ne sera pas entièrement brûlé pour être inhumé.
Le lendemain matin, le 26 octobre 1440[note 7] après une messe à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, l'exécution est accomplie, selon les sources, en prairie de Biesse ou sur le site actuel de l'Hôtel-Dieu[13]. Tandis que ses valets, Poitou et Henriet, sont laissés sur le bûcher, le corps de Gilles de Rais en est retiré, avant d'être trop abîmé par les flammes[14]. Conformément à la requête qu'il avait formulée et qu'on lui avait accordée avant son exécution, son corps est enseveli dans l'église du monastère des Carmes, à Nantes. Ce monastère et le monument funéraire dédié à sa mémoire furent détruits durant la Révolution française.
Conséquences [modifier]


Le procès de Gilles de Rais est l'un des tout premiers procès des barons du royaume, qui jusque là étaient maîtres en leur baronnie, et ne relevaient de la justice de personne.
Dans les souterrains du château de La Suze-sur-Sarthe, qui lui a appartenu, quelque quarante-neuf crânes humains auraient été découverts ultérieurement[note 8],[15]. Il est aujourd'hui difficile de se prononcer sur la réalité et le nombre exact des victimes. À l'époque, l'accusation lui a reproché cent quarante meurtres. Gilles de Rais disposait de ses hommes de main, qui auraient été parfois des anciennes victimes, et auraient servi de rabatteurs. Ils auraient cherché dans un premier temps les enfants livrés à eux-mêmes, sinon ils auraient engagé des enfants à travailler au château (ce qui était un privilège), puis, si les parents demandaient des nouvelles, on leur aurait rétorqué souvent que leur enfant indigne s'était enfui.
Le doute sur la culpabilité de Gilles de Rais a toujours régné, si bien qu'en novembre 1992, un tribunal composé d'anciens ministres, de parlementaires et d'experts s'est réuni au Sénat pour se livrer à une révision du procès de Gilles de Rais, laquelle révision a abouti à son acquittement. Ce jugement n'a qu'une valeur indicative, aucune juridiction constituée n'étant compétente pour réviser un procès du XVe siècle.
Dans son livre Le Procès de Gilles de Rais, paru en 1965, Georges Bataille voit en Gilles de Rais la figure exemplaire d'une époque de la féodalité où la raison balbutiante n'avait pas encore muselé la fête archaïque de la violence : « Sa noblesse a le sens d'une violence ne regardant rien et devant laquelle il n'est rien qui ne cède[16] ».
Dans son livre Plaidoyer pour Gilles de Rais, Jean-Pierre Bayard présente Gilles de Rais comme une victime de l'Inquisition.Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) 200px-Barbebleue Biographie de Gilles de Rais (1404-1440) Magnify-clip
Gilles de Rais est souvent assimilé à La Barbe bleue de Charles Perrault (illustration de Gustave Doré (1867))



Les spéculations autour de Gilles de Rais et de Jeanne d'Arc [modifier]


Le fait qu'un criminel présumé de cette ampleur ait côtoyé Jeanne d'Arc a fait couler beaucoup d'encre chez les écrivains, qui ont fantasmé autour de ce « démon à côté d'un ange ». Les écrits de l'époque ne nous permettent en fait que de faire des spéculations invérifiables sur les relations de Gilles de Rais et de Jeanne d'Arc. Il semblerait néanmoins que Gilles de Rais n'ait commencé ses forfaits supposés qu'après l'épopée de Jeanne d'Arc. Il est probable en revanche que, fidèle à son éducation et à ses habitudes, Gilles de Rais ait eu un tempérament violent lors des campagnes militaires. Si Gilles de Rais a régulièrement manifesté pendant sa vie des comportements de personne influençable et croyante, il était proche du parti de Georges de La Trémoille, qui n'était pas admirateur de Jeanne d'Arc. Il demeure donc difficile de spéculer sur les relations entre Gilles et Jeanne.
Descendance [modifier]


Le maréchal Gilles de Rais ne laissa qu'une fille (dont la paternité serait par ailleurs contestée) : Marie de Montmorency-Laval dite « Marie de Rais », qui lui succéda à la tête de la baronnie de Retz. Elle fut mariée deux fois (avec Prigent VII de Coëtivy puis avec André de Lohéac), et mourut sans enfant en 1458. C'est son oncle René de La Suze, frère cadet de Gilles de Rais, qui hérita ensuite de la baronnie de RetzRené de Rais »), que sa fille unique, Jeanne de Rais (mariée à François de Chauvigny), légua par testament, en 1481, à François II, duc de Bretagne
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