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Livre 5 Les fables de Phèdre

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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:06

PHEDRE
FABLES
livre 5


PROLOGUE
LE POETE

Si je cite parfois le nom d’Esope, à qui j’ai depuis longtemps rendu tout ce que je dois d’hommages, sachez bien que j’ai invoqué son autorité comme certains artistes de notre siècle, qui, pour être mieux payés de leurs travaux, signent une statue moderne du nom de Praxitèle, l’airain du nom de Scopas, l’argent du nom de Myron, et leurs tableaux Zeuxis; car les dents de l’Envie épargnent davantage des productions, même fausses, de l’antiquité, que les meilleures de notre temps. Ceci me porte à raconter une fable qui en sera la preuve.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:06

FABLE PREMIÈRE
DEMETRIUS ET MENANDRE

Démétrius de Phalère avait usurpé dans Athènes le souverain pouvoir, et le peuple, selon sa coutume, se précipitait à l’envi sur ses pas en applaudissant son nouveau tyran. Les premiers de la ville, en gémissant tout bas d’un si triste coup de la fortune, vinrent déposer un baiser servile sur la main qui les opprimait. On vit même les plus sages et les plus retirés, dans la crainte de l’avenir, ramper à ses pieds.
De ce nombre fut Ménandre, célèbre comique. Démétrius avait lu ses ouvrages, sans connaître l’auteur dont il admirait le génie. Parfumé d’essence et laissant traîner sa tunique, notre poète s’avançait d’un pas lent et rempli de mollesse. Dès que Démétrius l’aperçut parmi les derniers de la foule : « Quel est cet efféminé, demanda-t-il, qui ose paraître ainsi devant moi? — C’est le poète Ménandre, répondit son entourage. » Changeant aussitôt….
(Le reste manque.)
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:07

FABLE II
LES VOYAGEURS ET LE VOLEUR

……………………………………………
… Et son courage en eut bientôt fait justice. Le voleur tué, le timide compagnon accourt, tire son glaive, jette son manteau par terre, puis s’écrie: « Laisse-le venir, il apprendra à qui il a affaire. » Celui qui s’était battu lui répondit : « Tu aurais dû m’aider tout à l’heure de ces belles paroles; elles m’eussent donné plus de force et je les aurais crues sincères; mais maintenant, rengaine ton épée et ta langue futile, garde-les pour en imposer à qui ne te connaît pas. Quant à moi, j’ai vu avec quelle rapidité tu fuyais, et sais à quoi m’en tenir sur ton courage. »

Cette fable s’adresse à celui qui fait le brave lorsqu’il n’y a rien à craindre, et qui s’enfuit au premier péril.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:07

FABLE III
LE CHAUVE ET LA MOUCHE

Une Mouche piqua la tête d’un Homme chauve; celui-ci, cherchant à l’écraser, se donna une forte tape. « Tu voulais te venger d’une légère piqûre par la mort d’un petit être ailé, lui dit la Mouche en se moquant; comment te puniras-tu du mal et de l’affront que tu t’es faits? » L’Homme répondit: « Je ferai promptement la paix avec moi-même, parce que je sais que je n’avais pas l’intention de m’offenser. Quant à toi, vil et méchant animal, qui te plais à sucer le sang humain, je voudrais te tuer, dût-il m’en coûter plus encore. »

Cet exemple nous apprend qu’il faut pardonner une faute involontaire; mais celui qui cherche sciemment à nuire, je le juge digne de tout châtiment.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:07

FABLE IV
L’HOMME ET L’ÂNE

Un Homme immola au divin Hercule un porc dont il avait fait vœu pour le recouvrement de sa santé; il fit donner à son Ane le reste de l’orge du porc. Mais l’Ane, sans y toucher, dit: « J’accepterais volontiers cette orge, si l’on n’avait égorgé celui qui s’en est nourri. »
Effrayé par les souvenirs de cette fable, j’ai toujours évité les biens qui cachent quelque péril. Mais on me dira : « Ceux qui ont pris des richesses les possèdent. — Comptons un peu ceux qui ont été pris et condamnés : nous trouverons que la punition frappe le plus grand nombre. »

La témérité sauve peu de gens, elle en perd beaucoup.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:07

FABLE V.
LE BOUFFON ET LE PAYSAN

Les hommes ordinairement cèdent à d’injustes préventions, et quand ils sont encore tout plein de leurs faux jugements, l’évidence les force au repentir.

Un citoyen noble et riche voulant célébrer des jeux, proposa une récompense à quiconque présenterait un spectacle nouveau. Il invita tout le monde à. concourir. Des comédiens ambulants vinrent se disputer la victoire. L’un d’eux, un Bouffon, connu par ses saillies, se vanta de donner un genre de spectacle qui n’avait encore paru sur aucun théâtre. Cette nouvelle se répand et voilà la ville en mouvement. Les places, auparavant inoccupées, manquent maintenant à la foule. Notre acteur paraît sur la scène, seul, sans aucun appareil, sans personne pour l’aider dans son rôle. L’attente avait commandé le silence. Il baisse tout à coup la tête, la cache sous son manteau, et se met à si bien imiter avec sa voix le cri du cochon de lait, que tout le monde croyait qu’il en eût un sous sa robe. On lui ordonna de la secouer, il le fait et on ne trouve rien. On l’accabla d’éloges et on le poursuivit d’applaudissements. Un paysan qui était présent s’écria: « Par Hercule! il ne l’emportera pas sur moi. » Aussitôt il promit que le lendemain il ferait mieux. La foule fut encore plus considérable, les esprits étaient prévenus, et l’on vint plutôt pour se moquer que pour juger. Ils s’avancent tous deux sur le théâtre: le Bouffon commence à grogner le premier, et aussitôt partent de la salle des applaudissements et des cris. Le Paysan feint de cacher un cochon de lait sous ses vêtements (ce qu’il faisait réellement; mais, comme on n’avait rien trouvé sur le Bouffon, on était sans défiance), et pince l’oreille du pauvre animal, auquel la douleur arrache des cris bien naturels. Les spectateurs soutinrent que le Bouffon avait bien mieux imité et voulurent faire chasser le Paysan. Mais celui-ci, montrant le cochon de lait, leur prouva d’une manière irrécusable leur erreur: « Voilà, dit-il, comme vous êtes bons juges. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:08

FABLE VI.
LES DEUX CHAUVES

Un homme chauve, en passant dans un carrefour, y trouva un peigne. Survint un autre homme également dépourvu de cheveux. « Ah! çà, dit-il, part à nous deux du profit. » L’autre lui montra sa trouvaille et lui dit: « Les dieux voulaient nous favoriser; mais le destin envieux nous fait, comme on dit, trouver un charbon au lieu d’un trésor. »

L’homme trompé dans son espérance a le droit de se plaindre.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:08

FABLE VII.
LE PRINCE, JOUEUR DE FLUTE

Lorsqu’un esprit plein de vanité, ébloui d’une faveur passagère, se laisse aller à sa folle présomption, son sot orgueil le rend le jouet de tout le monde.

Le prince, joueur de flûte de quelque renommée, accompagnait Bathylle dans ses pantomimes. Un jour qu’on célébrait des jeux (je ne sais plus lesquels), il fit, dans un changement de décors, au moment où il s’y attendait le moins, une chute grave et se cassa le tibia gauche. Il eût mieux aimé casser ses deux flûtes droites. On l’enleva et on l’emporta chez lui, poussant de grands gémissements. Plusieurs mois se passèrent avant qu’il fût entièrement rétabli. Les spectateurs, comme toujours, commencèrent à regretter leur bon musicien qui, par les sons de sa flûte, animait les danses du souple Bathylle.

Un Romain distingué allait donner des jeux et le prince commençait alors à marcher. Il obtient, à force de prières et d’argent, que le musicien se montrera le jour même du spectacle Le moment venu, on ne parla dans le théâtre que du joueur de flûte; les uns soutenaient qu’il était mort, d’autres qu’il allait paraître tout à l’heure. On baisse la toile, le tonnerre gronde et les dieux parlent selon leur coutume. Le chœur alors entonne un hymne inconnu au joueur de flûte récemment revenu et dont le sens était: « Rome, réjouis-toi, tu renais, le prince est sauvé! » On se leva pour applaudir Le prince aussitôt d’envoyer des baisers, croyant que ses admirateurs le félicitaient. Les chevaliers voient sa sotte erreur et ils demandent en riant de tout cœur que l’hymne soit répété. On le recommence, notre homme de se prosterner jusqu’à terre, et les chevaliers d’applaudir encore pour se moquer de lui. Le peuple pensait qu’il voulait une couronne. Mais dès que son histoire fut connue sur tous les gradins, Le prince, qui s’enorgueillissait des honneurs rendus au divin Auguste, fut, malgré sa robe blanche, ses souliers blancs et la bandelette blanche qui lui enveloppait la jambe, jeté dehors, la tête la première, par tous les spectateurs.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:08

FABLE VIII
LE TEMPS

Ce vieillard au corps nu, à la tête chauve par derrière, au front garni de cheveux et qui, prompt comme l’oiseau, se suspend sur 1e tranchant d’un rasoir, si vous le saisissez, prenez-le bien; car, s’il échappe, Jupiter lui-même ne pourrait le reprendre, c’est l’emblème de l’occasion fugitive.

Les anciens ont ainsi figuré le Temps, pour qu’une lenteur funeste n’entrave pas nos projets.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:09

FABLE IX
LE TAUREAU ET LE VEAU

Un taureau, gêné par ses cornes, ne pouvait qu’avec peine franchir la porte étroite d’une étable. Un Veau voulut lui montrer comment on s’y prenait. « Tais-toi, lui dit le Taureau, je le savais avant que tu fusses né. »

Qui veut en remontrer à son maître doit prendre cela pour lui.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:09

FABLE X
LE CHASSEUR ET LE CHIEN

Un chien, la joie de son maître par son ardeur à la chasse des bêles fassies. commençait à s’affaiblir sous le poids des années. Un jour, en faisant tête à un sanglier furieux; il le saisit par l’oreille; mais, ses dents gâtées laissèrent échapper l’animal. Le chasseur mécontent gronda son chien. Son vieux serviteur lui répondit : « Ce n’est point le courage, mais la force qui m’abandonne Vous vantiez ma vigueur et vous blâmez déjà ma faiblesse.

Tu vois bien, Philetus, pourquoi j’ai écrit cette fable.

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