CHAPITRE VINGTIÈME. ARMES UN USAGE CHEZ LES ANCIENS.
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CHAPITRE VINGTIÈME. ARMES UN USAGE CHEZ LES ANCIENS.
CHAPITRE VINGTIÈME.
ARMES UN USAGE CHEZ LES ANCIENS.
C'est ici le lieu d'exposer quelles doivent être les armes offensives et défensives du conscrit. L'usage ancien à cet égard a disparu complètement. Si, à l'exemple des Goths, des Alains et des Huns, l'équipement du cavalier a été perfectionne, l'on sait que le fantassin est totalement dépourvu de moyens de défense. À dater de la fondation de Rome jusqu'à l'époque de l'empereur Gratien, l'infanterie eut le casque et les cataphractes. Mais depuis
qu'une insouciante paresse a fait cesser les manœuvres du terrain, ces armes ont
commencé à paraître pesantes, et le soldat ne les a revêtues que rarement. On sollicita
auprès de l'Empereur la réforme des cataphractes d'abord, puis celle des casques. Dès lors,
nos soldats, la poitrine et la tête découvertes, furent écrasés plus d'une fois, dans les
guerres des Goths, par la multitude de leurs archers ; et malgré tant de désastres qui occasionnèrent la ruine de villes très importantes, il n'est venu à l'idée de personne de rendre à l'infanterie ses armes de défense Il en résulte que le soldat qui se voit en butte aux coups, sans que rien ne le garantisse, songe moins à se battre qu'à fuir. Qu'attendre, en effet, de l'archer à pied, sans cataphractes, sans casque, dans l'impossibilité de teniren même temps l'arc et le bouclier. Qu'attendre aussi du porte-enseigne ou du draconaire réduit, un jour de bataille, à manier leur lance de la main gauche, la tête et la poitrine absolument nues ? Si la cuirasse, si le casque même semblent lourds au fantassin, c'est qu'il essaie trop peu ces armes, c'est qu'il ne les touche presque jamais. Une pratique journalière
finit par supprimer la fatigue des charges les plus incommodes. Or, pour n'avoir point voulu
subir le fardeau des anciennes armures, on devient naturellement la proie des blessures et
de la mort ; et, ce qui est plus regrettable et plus déshonorant, de deux choses l'une : ou l'on
est fait prisonnier, ou l'on compromet, en fuyant, le salut de l'État. Ainsi donc, pour avoir évité
le travail de l'exercice, on risque d'être égorgé comme un vil troupeau. D'où vient que
l'infanterie, chez les anciens, était réputée une muraille, sinon de l'éclat que présentait une légion en colonne, où les casques et les cataphractes se mêlaient aux boucliers ? Bien plus : les archers portaient à gauche le brassard, et les fantassins armés du bouclier, outre les cataphractes et le casque, étaient encore obligés de revêtir la jambe gauche d'une armure d'airain. Voilà quel était l'équipement de ceux qui, d'après l'ordre de bataille, s'appelaient au
premier rang les Princes, au second les Hastaires, au troisième les Triaires. Les triaires se
tenaient ordinairement à genoux derrière leurs boucliers, pour éviter les coups qui, debout,
les eussent atteints ; en cas de besoin, ils faisaient contre l'ennemi une charge d'autant plus
vigoureuse qu'ils étaient plus dispos, et souvent on les a vus décider la victoire, quand les
hastaires et les princes rivaient succombé. Il y avait également dans l'infanterie d'autrefois,
des troupes dites armées à la légère, composées de frondeurs et de dardeurs ; leur position
principale était sur les flancs, c'étaient eux qui entamaient l'action ; on choisissait pour cela les hommes les plus agiles et les mieux exercés. Une partie d'entre eux se repliant, si les vicissitudes du combat le voulaient, trouvaient un refuge derrière la première ligne, sans déranger l'ensemble du corps de bataille La coutume a prévalu presque jusqu'à l'époque actuelle de faire adopter à toute l'armée un bonnet de peau, surnommé le Pannonien, en raison du pays qui en fournit la matière. Cette mesure, en obligeant le soldat à avoir la tête constamment chargée, avait pour objet de lui faire trouver le casque moins gênant un jour de
bataille. Au nombre des traits en usage dans l'infanterie, le javelot consistait en une pointe
de fer triangulaire, de neuf pouces ou d'un pied, adaptée à une hampe ; enfoncé dans le bouclier, il ne pouvait en être arraché ; dirigé avec intelligence et vigueur contre la cuirasse, il la pénétrait aisément. Cette arme commence à devenir rare parmi nous. Chez les Barbares, les troupes à pied qui ont le bouclier, se servent beaucoup d'un javelot qu'ils
nommentBébr a ; chaque combattant en porte deux et même trois. Il est à propos de savoir
que si l'on se bat aux traits, le soldat doit mettre le pied gauche en avant, pour imprimer au
dard une plus grande force de projection ; mais lorsqu'on en vient à l'arme blanche, pour employer le terme usuel, et que l'on combat dans la mêlée avec le glaive, le soldat alors doit avoir le pied droit en avant afin de dérober le flanc à l'ennemi et de rapprocher le bras droit qui portera les coups. Il faut donc donner aux conscrits les différentes armes de défense et d'attaque que l'art militaire a imaginées jadis. On redouble nécessairement d'audace sur le champ de bataille quand la tête et la poitrine à l'abri défient impunément les coups.
Legrandalsacien1- Dans l'autre monde
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