CHAPITRE XI. Des précautions qu'il faut prendre le jour d'une bataille, et du choix d'un terrain propre et avantageux.
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CHAPITRE XI. Des précautions qu'il faut prendre le jour d'une bataille, et du choix d'un terrain propre et avantageux.
CHAPITRE XI.
Des précautions qu'il faut prendre le jour d'une bataille, et du choix d'un terrain propre et
avantageux.
Des expéditions légères nous passerons naturellement à la bataille rangée, puisqu'elle
décide du sort des nations, et qu'elle met le comble à la gloire militaire. Un général doit donc rassembler toute son attention dans ce moment critique où l'honneur est attaché à l'intelligence, la honte à l'incapacité ; où le génie, l'expérience, la valeur décident de l'événement.
Nos anciens étaient dans l'usage de mener les soldats au combat après un léger repas, afin qu'ils pussent en même temps se soutenir pendant une longue action, et y conserver l'agilité nécessaire. Si vous avez à sortir d'une ville ou d'un camp pour attaquer l'ennemi, que ce ne
soit pas en sa présence, parce que, ne pouvant en pareil cas déboucher que sur un front
très étroit, vous risqueriez d'être battu par des troupes préparées en bon ordre ; qu'en
arrivant au contraire sur vous, elles vous trouvent en bataille. Si elles ne vous donnent pas le
temps de vous y mettre, ne sortez point, ou feignez de ne point vouloir sortir : l'ennemi, fier
de votre timidité apparente, vous insultera, s'écartera pour le butin, d'où il reviendra en désordre.
Saisissez votre instant pour tomber sur lui par petites troupes choisies ; elles battront sûrement des gens d'autant plus étonnés d'une attaque vigoureuse, qu'ils ne s'y attendaient pas. Observez de ne pas mener au combat une troupe harassée d'une marche, ni une cavalerie fatiguée d'une course ; elles auraient trop perdu de leurs forces. De quoi serait capable un soldat tout hors d'haleine ? Nos anciens évitaient cet inconvénient ; et c'est pour y être tombé que quelques généraux d'un temps plus près de nous et du nôtre même, ont perdu leur armée. Quel avantage en effet ri a pas un soldat frais et dispos, et de pied ferme, sur un adversaire en sueur, las et ébranlé par la course !
Un bon général n'ignore pas que la victoire dépend en grande partie de la nature même du
champ de bataille : il doit donc s'attacher à tirer de là sa première force. Le terrain le plus
élevé est le plus avantageux ; les traits, lancés de haut en bas, frappent avec plus de force.
Le parti qui a la supériorité du lieu pousse avec plus d'impétuosité l'ennemi qui est au-
dessous de lui, au lieu que ceux-ci ont à combattre et contre le terrain, et contre l'ennemi ;
cependant il y a une différence à faire ; si vous ne comptez que sur votre infanterie contre des ennemis supérieurs en cavalerie, il faut vous poster dans des lieux difficiles, inégaux, escarpés ; mais si vous voulez faire combattre avec avantage votre cavalerie contre l'infanterie de l'ennemi, vous devez chercher un terrain, à la vérité un peu relevé, mais en même temps uni, découvert et point embarrassé de bois ni de marais.
Legrandalsacien1- Dans l'autre monde
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