Citadelle du Rey: Ordre Équestre et Royal du Saint Sépulcre
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Langage au Moyen-Âge

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Message par Grégore Sam 03 Déc 2016, 14:24

SOMMAIRE
P. 1 - Le corps humain
- Dénomination couches et classes sociales
- Le rang dit "de naissance"
- Le rang social d'origine
P.2 - La dénomination sociale individuelle
- Les fonctions
P.3 - Les principaux titres Seigneuriaux
- Les métiers
P.4
à P.11 Les métiers liés au combat et à la guerre
- Les termes militaires rattachés au métier des armes
P.12 - Eléments de vêture
- Fonctions de service auprès du Seigneur
P.13 - Termes de vénerie, (chasse)
P.14 - Les taxes
- Unités de mesure
P.15 - Les monnaies
- Les chevaux
- Mots usuels et d'usage courant : de la P.15 à la P.19.
P.20 - Les sentiments et les actions
P.21
à 24 - Expressions usuelles
P.25
à 27 - Les métiers des armes
P.27
à 28 -L'équipement du Chevalier des XIII et XIVe siècle, (le harnois).
P.28
à 31 - Epées et boucliers
P.31 - Les heaumes et les casques
P.32 - Les armes d'assaut
P.33 - Couleurs blasons et héraldique

LANGAGE : COMPREHENSION ET RUDIMENTS.
(recouvrant approximativement, les périodes du XII au XIVe siècle)

Le corps humain :

La tête : le chef ou le teston / L'oreille : l'ouie /L'estomac : la bedaine ou la
panse.
Le visage : la face la bouille ou la mine / les fesses : le fondement ou
simplement le cul !
Les parties : les aiguillettes / Le sexe : le bourgeon.
Les mains :La main droite : la dextre ou main de dieu.
La main gauche : la senestre ou main sinistre ou main du diable.
Le thorax : poitrine ou poitrail.

Dénomination, couches et classes sociales.
Le peuple : le bon peuple, le bas peuple, la populace, les petits, les petites gens.
L'aristocratie médiévale : la noble assemblée, les grands, les belles personnes,
les hautes personnes.
Le rang dit "de naissance".
Pour toutes les personnes non nobles : "les gens de basse extraction".
Pour la chevalerie : "la noblesse d'épée", aussi qualifiée de "petite noblesse".
Pour la noblesse de naissance mais de rang inférieur, (vavasseurs et Barons):
"les personnes de petite naissance" ou de "petite noblesse", (l'on voit que ce
dernier terme est autant employé pour les petits Seigneurs de naissance, que
pour les chevaliers, alors que ces derniers peuvent être tout autant Seigneurs que
roturiers, car la chevalerie n'est pas une noblesse héritée par naissance, mais une
noblesse acquise par l'acte d'adoubement. A l'origine, n'importe qui pouvait être
chevalier et avoir ainsi l'occasion de se hisser socialement : du moins, une fois
qu'il s'en était montré digne : par sa vaillance et ses qualités.
Pour la moyenne et grande noblesse : "noble naissance" ou "noble lignage".
Pour la très grande Noblesse, (Princes et Rois), : "haute naissance" ou "haut
lignage".

Le rang social d'origine
Pour le peuple : les serfs, les vilains, les gueux (porte faix, mendiant, lépreux,
etc), les roturiers : personnes non nobles (artisan, marchand, bourgeois). Pour la
noblesse :
les Seigneurs, les grandes Dames, les gentes dames, les Nobles
personnes. Pour l'église : les gens de robe. Pour la chevalerie : les chevaliers.

-1-

A noter que les gens du peuple, de par leur position sociale, s'adressent de la
même façon à tous les Seigneurs : qu'ils soient nobles par la naissance ou par
l'épée : "Messire, Seigneur : mon Seigneur"

La dénomination sociale individuelle
L'homme et la femme: un rombier une rombière, terme peu employé, (seul le
mot rombière est parvenu jusqu'à notre époque, et à fait partie du langage
populaire et argotique parisien, et ce, jusque dans les années 60. Il a quasiment
disparu depuis).
L'homme et la femme, avec connotation affective tirant son origine du mot
compagnon :Un compaing, (qui avec le temps se transformera en "copain")
Un compère, une commère, (à l'époque ce terme n'avait en aucune façon la
connotation péjorative qu'il a aujourd'hui). Ces deux termes étaient très
employés.
L'enfant : l'enfançon, (bébé), le marmot, (tout jeune enfant), le jouvenceau ou
jouvencelle, (garçon ou fille entre 7 et 10ans environ).
L'adolescent et le jeune adulte : damoiselle et damoiseau
La paysanne : "femme", généralement suivit du patronyme : ex: "femme
caroube"
En dehors de la paysanne les servantes étaient le plus souvent appelées par leur
prénom, et toutes les autres femmes issues de la bourgeoisie ou de l'artisanat
étaient nommées : Dames
Un gueux, une gueuse: péjoratif, (dans ce cas ci le mot gueux prend d'avantage
le sens d'une injure généraliste, plutôt qu'une dénomination : comme c'était le
cas pour ce même mot dans la section précédente) / "un ribaud ": débauché," une
ribaude"
femme de mauvaise vie : prostituée. "Un manant", "une manante" :
personne non noble : appuie sur la basse extraction. Un Marot : même sens que
manant : avec une connotation d'importun. Le paysan : le serf, (propriété du
Seigneur et équivalent de l'esclave antique), le vilain : paysan libre et affranchi.
L'artisan : le Maître : "Maistre Jacques", "Maistre Pierre" etc, (le moyen âge du
XII et XIIIe siècle, vit l'apogée de l'artisanat, du corporatisme, et des Maîtres
d'apprentissage).

Les fonctions.
Les fonction religieuses : le chapelain : prêtre exerçant dans une chapelle. En
général, le chapelain était le plus souvent au service d'un Seigneur : il officiait
dans la chapelle du château et était nourri et logé sur place par le Seigneur.
Le clerc : à l'origine, prêtre versé dans la législation et le droit. Il était souvent au
service du Seigneur : par la suite le clerc perdra de cette compétence, de cette
attribution, et de ses fonctions auprès du Seigneur, pour s'insérer totalement
dans la hiérarchie de l'église.

-2-

Les fonctions civiles :
le Bailly : presque équivalant de gouverneur.
Les Echevins : équivalant des conseillers municipaux : le grand Echevin étant
l'équivalant du Maire.
Le Bourrel (Bourreau) : exécuteur de justice.

Les fonctions militaires :
Le prévôt : équivalant de l'officier de police actuel.
Affecté à la sécurité d'une cité, le prévôt était en charge et responsabilité de faire
régner l'ordre et la loi du Seigneur.
Le Guet : patrouille d'hommes en armes sous les ordre du prévôt et chargée
d'assurer la sécurité des rues, (surtout le soir).
La lance : à l'origine petit groupe d'hommes en arme d'environ une douzaine
d'hommes, (parfois plus, parfois moins, suivant les moyens du Seigneur).
Par la suite la composition de la lance devint plus précise et extrêmement
codifiée, avec un nombre plus grand d'hommes d'arme, avec une distinction
entre "la petite lance" et la "grande lance", et surtout une spécialisation plus
grande des soldats, selon leur unité d'affectation, (surtout sous Louis XI).
Le capitaine : commandant d'une lance ou d'une garnison.
Le sergent d'arme : c'est la plus petite unité de commandement qu'il soit.
Beaucoup de petits Seigneurs n'avaient pas les moyens d'entretenir une grande
troupe, et qui plus est un capitaine : cependant, tous sans exception, possédaient
un sergent.

Les fonctions féodales :
le suzerain : Seigneur dominant une région et dont
dépendent d'autres Seigneurs qui lui sont inférieurs par le rang : ses vassaux, (un
vassal des vassaux).
Le vassal Seigneur de rang inférieur devant allégeance au suzerain.
Le Vavasseur c'est le plus petit vassal qui puisse être, en règle générale il remplit
plutôt la fonction d'intendant d'un Seigneur plus haut placé que lui.
La fonction de Vavasseur perdurera à peu près jusqu'au milieux du 13e siècle,
pour ensuite disparaître complètement.

Les principaux titres Seigneuriaux : par ordre d'importance croissant.
Le Vavasseur, le Baron, le Comte, le Duc, le Prince et le Roi, (le Souverain).
A noter que la terminologie de Baron, pouvait parfois prendre un sens plus
générale et devenir une version flatteuse du terme de vassal. Dès lors cela
pouvait tout autant concerner de véritables Barons que des Seigneurs sans titre
ou de simples chevaliers. Cette version flatteuse appuyait d'avantage sur les
valeurs de compagnonnage et de fidélité que sur la notion de hiérarchie féodale.

Les métiers.
Le Fèvre : le Forgeron.
Le Talmelier : le boulanger.
L'Hapôticaire : le pharmacien
Le Mire : le médecin
Le Louvetier : l'homme chargé de s'occuper de la meute de chien du Seigneur.
Le Tavernier : le cafetier.

-3-

Le Charon : menuisier spécialisé dans la fabrication et la réparation des charrois,
(chariots).
Le Charcuitier : celui qui vendait de la char cuite, (chair cuite). Ce qui donnera
par la suite le mot charcutier : pourtant à l'époque, le terme de Charcuitier était
d'avantage synonyme de boucher.
L'Orfèvre : l'artisan bijoutier
Le Drapier : marchand de draperie et d'étoffe.
L'Usurier : prêteur sur gage, prêtant de l'argent avec un taux d'usure, (un intérêt).
Les banquiers Lombards excellaient dans l'exercice de l'usure.
Le boisselier : fabricant d'objet en bois. Terme toujours en vigueur actuellement.
Le bouvier : conducteur de boeufs.
Meschine : servante, (XIVe).
Un cordier : fabriquant de cordes : à ne pas confondre avec un cordelier
patronyme donné au moine qui portait une corde en guise de ceinture.
Le colporteur : petit marchand pédestre itinérant.

Les métiers liés au combat et à la guerre.
Armurier : fabricant d'armes et d'armures.
Haubergier : artisan spécialisé dans la fabrication des cottes de mailles, et
principalement des hauberts, et des haubergeons.
L'archerie : secteur de réalisation militaire spécialisé dans la fabrication des arcs,
des arbalètes, et des équipements d'archers : flèches, carreaux, carquois etc

Les termes militaires rattachés au métier des armes.
L'Ost : (partir à l'Ost), au moyen âge la notion d'armée nationale n'existait pas,
l'Ost était un service armé de plusieurs jours dans l'année, que le vassal devait à
son suzerain, à sa façon, l'Ost fut en quelque sorte donc, le précurseur, et
l'ancêtre du service militaire.
Cette règle de l'Ost, à l'origine valable pour tous les suzerains, devint
progressivement le monopole exclusif du suzerain suprême : le Roi…. L'Ost
désignait donc à la fois le service armé, mais également l'armée elle même : ex :
"l'Ost Royale" : servir dans l'Ost Royale.
Le train : troupe en marche avec armes, bagages et équipement : "mener grand
train" :
grande troupe en marche se remarquant par la qualité de l'armement des
soldats : exemple : "à la tête de sa troupe le Duc menait grand train". Cela
donnera naissance plus tard à l'expression "train de vie".
L'équipage : même signification que train, avec toutefois une connotation
appuyant sur le paraître et l'apparat, ex : "ils allaient en grand équipage". Notre
armée actuelle a trouvé une très bonne synthèse de ces deux synonymes, puisque
"le train des équipages" est de nos jours une spécialisation de l'armée de terre.

-4-

Le harnois : équipement du soldat : cotte de mailles, baudrier, épée, etc.
Navrure : blessure : navré : blessé : ex : "être navré au bras".
Occire : tuer.
Basse et haute justice : le roi avait le droit de haute et basse justice : la basse
justice : droit du sol etc était le plus souvent échue a son plus proche conseiller,
la haute justice qui était le droit royal, mais aussi à l'origine, également le droit
de tout seigneur sur ses terres, (droit de vie et de mort), devint progressivement
au fil du temps, un monopole exclusif du roi exercé par lui seul.
Le droit de justice de chaque Seigneur, de total au début, ne fut donc par la suite
que partiel, et se résuma à la basse justice : cependant n'importe quel Seigneur
pouvait autoriser un duel de justice à la suite d'un différent majeur entre deux de
ses vassaux, toutefois, si il se jugeait incompétent en la matière, il pouvait en
appeler à l'arbitrage Royal.
Le duel de justice : il était réservé à la noblesse, et n'avait cours que dans les
affaires graves ne pouvant pas se résoudre par simple arbitrage. Il avait lieu
après demande des plaignants à leur Seigneur Suzerain, ou par décision du
Suzerain lui même, qui dans les deux cas, avait seul le droit de trancher. Le plus
souvent le duel de justice était destiné à établir la vérité et prouver le bon droit.
d'une personne, ou son innocence : parfois même les deux en même temps.
Le duel de justice pouvait être de deux natures : soit simple soit à outrance.
Le duel simple, ou "duel au premier sang" :au premier sang versé par l'un ou l'autre des adversaires, celui qui a blessé l'autre
est déclaré vainqueur. Il a dès lors gain de cause dans le conflit qui l'oppose à
l'autre plaignant. Si le sang n'est pas versé mais que l'un des deux demande
"quartier", (voir en page 8 ), et qu'il reconnaît son adversaire vainqueur, le
résultat est alors le même.
Le duel au premier sang s'exécute à pied exclusivement, et fait usage d'une seule
arme pour chacun des adversaires, l'arme retenue reste au choix du défendant,
(l'accusé), et est la même pour les deux combattants.
Le duel à outrance ou "jugement de Dieu".
Le jugement de Dieu est un combat extrême à outrance, ou Dieu est présumé
soutenir celui qui est dans la vérité contre celui qui est dans le mensonge : il
innocente le vainqueur et le lave de tous soupçons : il ne s'achève qu'à la mort de
l'un ou de l'autre des adversaires. On avait souvent recours au jugement de Dieu
Dans les affaires d'adultère ou d'autre trahison supposée. Le jugement de Dieu
s'exécute en deux phases : la première à cheval et la seconde à pied. Chaque
phase comporte plusieurs séquences de combat utilisant chacune un type d'arme
différent. Le nombre de séquence de chaque phase, le type d'arme utilisé, le
protocole et le code d'accès à la séquence et à la phase suivante, sont
réglementés, codifiés et sanctionnés par le Maréchal de lisse, (voir p 9 ), assisté
par des hommes d'armes chargés d'exécuter sur le champ celui des deux
adversaires qui s'aviserait de contrevenir aux règles posées, et donc à l'honneur.

-5-

Le choix des codes d'accès aux différentes phases et séquences, peut être très
variable : chute de cheval, premier sang, perte de l'arme ou du bouclier etc..
A chaque séquence le choix de l'arme dans un même type d'arme, peut rester soit
aux choix des combattants, (avec priorité au défendant), soit être pré déterminé à
l'avance par le maréchal de lisse, et dans ce dernier cas, être identique pour les
deux adversaires.
Le duel de champions : se dit de deux chevaliers qui dans un duel, représentent
par délégation, leur Seigneur respectif : le vainqueur rendant du même coup son
Seigneur vainqueur. Ces duels sont souvent le théâtre d'enjeux importants.
Le champ d'honneur : aire de combat et vaste étendue où se déroule une bataille
rangée. Plus symboliquement : "mourir au champ d'honneur" se dit lorsque l'on
meurt à la guerre ou au combat au service du Roi, (lors d'un siège ou d'un duel
de champion par exemple).
Le champ de bataille : lieu ou se déroule une bataille.
Lieu indifférencié : bois, ville, siège de château, pré etc….
Le champs clos: se dit de l'espace aménagé et clos par des cordes ou des
hommes en arme, afin qu'il puisse s'y dérouler un duel officiel. C'est également
l'enceinte servant à un tournoi ou une joute.
L'échelade : attaquer un château en montant à l'échelle
Haranguer : créer un état de pression et de sur excitation sur une foule ou une
troupe, par un discours vindicatif et manipulateur. Sur une troupe en arme, c'est
la mettre dans un état tel quelle puisse donner le maximum d'agressivité et de
violence afin quelle puisse remporter la victoire.
Couard : lâche
Poltron : peureux
Pleutre : lâche et peureux !
Annelet : "jeux de l'annelet", (jeux de l'anneau) :
monté sur un cheval au galop, ce jeux consistait à enfiler sur la lance un
maximum d'anneaux, lors de joutes équestres.
Douves : fossés entourant le château, et remplis d'eau ou de ronciers.
Adoubement : cérémonie et acte par lequel le soldat ou le guerrier était fait
chevalier. A l'origine l'adoubement était un acte très simple qui pouvait avoir
lieu sur le champ de bataille lui même. "l'aspirant " à la chevalerie, (ou encore
"le jeune"), recevait la paumée ou la colée, (ce qui est le même geste), des mains
d'un autre chevalier, (exclusivement): paumée car le futur chevalier recevait un
coup énergique sur l'épaule, de la paume de la main, et colée car la main était
appliquée à la base du "col", (cou). Par la suite la main sera remplacée par le plat
de l'épée sur les deux épaules et fera partie de tout un cérémonial à la fois laïc et
religieux, dans lequel en outre, le prétendant prêtera serment : le serment de
chevalerie. A l'issue de la cérémonie, le chevalier reçoit son épée de la main de
son "parrain" de chevalerie, ainsi que ses éperons d'or,(simplement dorés !)
Piéton : homme d'arme à pied, (infanterie).

-6-

Félon : traître : félonie: traîtrise, tricherie, malhonnêteté
Le pas d'arme : à l'origine un chevalier plantait sa tente dans un coin de
campagne et défiait un par un, tous les chevaliers de la région ou de passage. Par
la suite les choses se sophistiquèrent : ces défis devinrent collectifs : par groupe
de 3 ou 4 chevaliers voir plus, et firent, l'objet d'affichages et de chroniques. A
noter également que ces défis, à l'origine assez amicaux et sportifs, devinrent au
fil du temps de plus en plus violents, opposant même parfois des groupes de
chevaliers dont les nations étaient en guerre, (c'est dire le climat !!).
Tournoi : jeu de combat équestre en deux camp, dans une enceinte circulaire
dans laquelle les adversaires tournaient en combattant. D'une violence extrême,
les tournois furent condamnés par l'église et furent supplantés de plus en plus
par les joutes, (pour autant, ils ne disparurent pas totalement).
Joute : manifestation équestre incluant fréquemment d'autres épreuves et
spectacle : concours de tir à l'arc, jeux de lisse, saltimbanques etc…
La joute proprement dite, est un combat équestre amical, (ou supposé tel !!), et
courtois : c'est à dire pour l'honneur ou l'amour d'une dame.
La joute oppose deux cavaliers protégés d'un bouclier, et armés d'une lance
émoussée, (ou munie d'un rochet), et placés à l'opposée de chaque coté d'une
lisse : le jeu consistant, au grand galop, à désarçonner l'adversaire. Avant le
début de la joute chacun des deux cavaliers vient se placer devant la tribune
d'honneur, devant "la dame de ses pensées", cette dernière lui remet "ses
couleurs" :
un morceau d'étoffe : "la faveur", qu'elle noue à la lance de son
chevalier servant, (d'ou viendra l'expression : avoir la faveur ou être en faveur).
Le rochet : tout petit trident métallique de fer doux, aux pointes arrondies : sertie
à l'extrémité de la lance de joute, il est destiné à cassé au premier choc.
Arbitrage : c'est le départage et le jugement souverain du Suzerain dans un
conflit opposant deux de ses vassaux.
La quintaine : mannequin d'entraînement en paille, revêtu d'élément de vêture,
(un peu comme un épouvantail) portant un casque de combat, et muni sur le bras
droit d'un bouclier et sur le gauche un sac de sable ou un fléau d'arme. Fixée sur
un axe rotatif, la quintaine était placée à une distance d'environs des 2/3 de la
lisse. La quintaine était utilisée à l'entraînement, mais également lors des joutes
où elle constituait une partie importante du spectacle. La quintaine symbolisait
l'ennemi, chaque chevalier lancé au galop devait frapper de sa lance le bouclier
de la quintaine en essayant d'éviter le choc en retour du sac de sable ou du fléau,
qui par rotation risquait de le toucher.
Etre à merci : dans un combat à deux adversaires, c'est un moment d'arrêt du
combat ou l'un des deux combattants se trouve livré au bon vouloir de son
adversaire, et ce, pour une raison ou pour une autre : chute à terre, désarmement,
etc.. L'attaquant n'ayant plus à se défendre peut s'il le désire tuer son adversaire
de sang froid : il est à sa merci.
Lisse : barrière de bois utilisée pour la joute et séparant les deux adversaires.

-7-

Demander quartier : dans un combat singulier, c'est le chevalier qui se trouve à
merci qui peut, si il le désire, demander quartier à son adversaire.
En joute, lors de combats à pied à l'épée, demander quartier, c'est signifier
implicitement à son adversaire que l'on reconnaît être vaincu, et explicitement,
lui demander que le combat s'arrête. Dans un combat véritable ce terme est
synonyme de demander grâce et d'être épargné : en outre, il peut, dans une
tournure négative, avoir valeur d'avertissement ou de qualification du combat :
ex : "se sera un combat sans quartier", ou encore, de menace, de cri de combat et
d'invective lors du combat lui même: ex : "point de quartier !!"
Cris de guerre et devise : le cri de guerre pendant la bataille servait à stimuler
l'ardeur, le courage et l'agressivité. Il servait également à conjurer sa propre peur
et à impressionner et déstabiliser l'adversaire.
La devise avait les mêmes vertus que le cri, mais avec la particularité de
renforcer l'assurance du chevalier en réaffirmant son identité et ses valeurs
fondatrices. Dans la fameuse devise des chevaliers français : "Mon joie Saint
Denis, que je trépasse si je faiblis", véritable devise rendue populaire par le film
"les visiteurs", le cri de guerre, (mon joie Saint Denis), est associé à la devise :
celle ci met en exergue la force comme valeur fondatrice : tant physiquement
que moralement. Elle veut dire clairement : "si je deviens faible je mérite ma
mort, car on ne peut vivre sans être fort".
Banneret : se dit d'un chevalier : un chevalier banneret est un chevalier qui se
rallie, à la bannière d'un autre chevalier plus puissant que lui et d'une notoriété
plus grande : on dit qu'il se range sous sa bannière. Cependant si le banneret lui
est fidèle, il reste toutefois libre et indépendant : l'obligation de compagnonnage
et de service restant d'avantage morale, (ou intéressée : gloire, cadeaux,
conquêtes etc..)
La hampe : manche d'un étendard, d'une lance ou d'une arme d'hast.
Bannière : pièce d'étoffe aux armes et aux couleurs du chevalier.
La bannière pouvait être fixée à l'angle d'une hampe se terminant par un
équerrage, ou bien de façon centrale sur une barre transversale traversant la
hampe.
Le gonfanon : étendard du XII et XIIIe siècle.
Fixé horizontalement à l'extrémité de la lance il est lui aussi "frappé" aux
couleurs et aux armes du chevalier : il est de forme rectangulaire avec
l'extrémité découpée en forme de crénelage arrondi.
Etendard : petit drapeau du XIV et XVe siècle dont l'extrémité est taillé en
forme de V.
L'arme d'hast : fer de combat emmanché au bout d'une longue hampe, l'arme
d'hast est une arme de piéton, principalement destinée à atteindre et à faire
chuter les cavaliers.
On peut dire que jusqu'au milieu du XIIesiècle l'armée de métier n'existait pas et
donc, les troupes utilisées par les Seigneurs étaient le plus souvent composées

-8-

de paysans : de fait, ceux ci avaient pour habitude de se fabriquer leurs propres
armes à partir de leur outils de tous les jours : le fléau d'arme par exemple, qui
n'est en fait, qu'une réplique métallique du fléau de bois utilisé pour les battages.
De la même façon, les fers des armes d'hast étaient le plus souvent d'origine
agricole, (serpe etc..), auquel chacun apportait certaines modifications pour en
faire des armes de guerre, ce n'est que plus tard que les armes d'hast deviendront
de véritables armes professionnelles fabriquées par des armuriers. Toutefois
leurs formes conserveront cependant les traces de leurs origines agricoles.
L'hommage : serment de mutuelle fidélité entre un Suzerain et son vassal,
cependant la cérémonie de l'hommage mettait d'avantage l'accent sur
l'allégeance du vassal : elle était renouvelée tous les ans et avait un caractère
obligatoire pour le vassal, et ce, sous peine de sanctions, voir de disgrâce.
La cérémonie de l'hommage n'est toutefois pas à confondre avec le serment de
vassalité qui lui n'a lieu qu'une seule et unique fois dans la vie du vassal.
La sentence : décision punitive de justice, (contrairement au verdict, qui lui reste
un terme moderne et neutre).
Le prud'homme : c'est le Seigneur chez qui le chevalier envoie son jeune fils
pour qu'il lui apprenne l'art des armes et tout ce qu'un chevalier et un seigneur
doit savoir. Le jeune Damoiseau va faire chez lui en quelque sorte, "ses classes"
et ses "humanités". Le prud'homme est d'une certaine façon une sorte de
précurseur de la fonction de précepteur, (version militaire !). Le prud'homme est
toujours quelqu'un de reconnu, de respecté, et de renommé pour son courage, ses
connaissances et sa sagesse.
La cotte d'arme : tunique frappée aux armes du chevalier, (blason brodé), et que
celui ci passait par dessus sa cotte de maille.
Le maréchal de lisse : de petite ou de grande noblesse, le maréchal de lisse était
chargé d'édicter, et de faire respecter, (en accord avec son Seigneur), les règles
des combats en champ clos : duel, joute, et tournoi.
Les sanctions en cas de non respect des règles de combat, pouvait aller de la
simple pénalité : perte du combat par élimination et don du matériel, (armes
selles cheval etc…), l'éviction de la compétition, l'emprisonnement, (sur
décision du Seigneur), ou même, purement et simplement, la mort immédiate
quand il s'agissait de duel de justice. Dans ce dernier cas le maréchal de lisse
était toujours secondé par plusieurs hommes d'armes, (généralement des
arbalétriers). Il suffisait que le maréchal lève son bras droit et s'écrie : "mort au
félon !", pour que celui qui avait enfreint gravement les règles soit
immédiatement abattu.
Le Héraut d'arme : personnage officiel versé dans l'art Héraldique, et chargé lors
des joutes et des tournois, de lire et décrypter publiquement, les armoiries
portées sur le bouclier de chaque concurrent.
Courir sus : "courir sus à l'ennemi" (sus = sur), passer à l'attaque ou poursuivre
l'adversaire.

-9-

Créneau : partie évidée d'un crénelage de muraille.
Merlon : partie pleine d'un crénelage de muraille.
Tour flanquante : tour se trouvant sur le flan du château entre deux tour d'angles.
Courtine : muraille de pierre, (crénelée ou non), séparant deux tours flanquantes
ou deux tours d'angle, (se dit encore d'une tenture de lit : tenture de coté).
Donjon : tour maîtresse du château. La plus haute et la plus épaisse de toutes les
tours, le donjon reste l'ultime défense du château. Jusqu'au XIIe siècle, c'est dans
le donjon que résident le Seigneur et sa Mesnie. Par la suite chaque Seigneur se
fera construire un corps de logis indépendant et plus confortable, mais toujours
attenant toutefois, au donjon.
Mesnie : famille et proche entourage du Seigneur.
La vis : axe d'un escalier. Dans une tour de défense, la vis se trouvait toujours à
gauche afin de gêner l'ennemie lorsqu'il déguennait son épée et de freiner ainsi
sa progression.
Haute et basse cour : dans un château fort, c'est un éléments de conception
architectural composant un étage : du moins pour les châteaux d'une certaine
envergure, beaucoup de petit châteaux ou manoirs, ne comportaient qu'un ré de
chaussée.
La haute cour : cour sur laquelle traversait le donjon. Assurant spécifiquement la
protection du donjon, la haute cour constituait une ligne de défense
supplémentaire, un obstacle de plus pour l'ennemi, ainsi que l'ultime recours
avant l'assaut du donjon. Cependant la haute cour n'avait pas qu'un caractère
défensif : avant tout, c'était dans le château, le territoire spécifique du Seigneur :
territoire extrêmement symbolique, puisqu'il se situait en haut, et par conséquent
à un niveau supérieur de la basse cour où évoluaient les gens "des communs",
les "petites gens" ! C'est également dans la haute cour que se situait la chapelle
du château, (chacun peut en tirer les conclusions qu'il veut !! ).
Le terme de haute cour a donner sa dénomination à notre haute cour de justice
actuelle : sans doute est ce en raison du fait qu'au moyen age seule la justice
féodale était valide, et que le Seigneur la rendait le plus souvent dans la haute
cour de son château, (il n'y a toutefois aucune certitude sur ce point).
Pour ma part je pense qu'il faut plutôt y voir le lien établi par l'église entre la
justice divine et la justice Seigneuriale : lien implicite pour ce qui concernait les
Seigneurs, et explicite quant à la personne royale : et ce, de plus en plus au fil
des siècles, Louis XIV restant pour moi l'exemple le plus parlant : en outre je
pense que d'une façon générale, dans notre culture, l'idée même de justice est
dans son fondement, dans ses origines, et dans notre culture judéo-chrétienne,
directement rattachée à Dieu.
La basse cour : cour en ré de chaussée d'un château à deux niveaux… C'est dans
la basse cour que vie et travaille le personnel du château : paysans, serviteurs,
cuisiniers, forgeron etc… Ce personnel habite un ou plusieurs bâtiments, que
l'on nomme "les communs".


Dernière édition par Grégore le Sam 03 Déc 2016, 14:27, édité 2 fois
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Langage au Moyen-Âge Empty Re: Langage au Moyen-Âge

Message par Grégore Sam 03 Déc 2016, 14:25

-10-

C'est également dans la basse cour que se trouve tous les bâtiments
indispensables à la vie du château : écuries, grange, sellier, forge etc…. C'est là
que se tiennent également tous les animaux de ferme : d'ou l'expression toujours
en vigueur aujourd'hui des "animaux de basse cour". Les animaux domestiques y
ont également leur place : les chiens pour la chasse, et les chats pour empêcher
la prolifération des rats, car au moyen âge les rats étaient très souvent vecteurs
de maladies graves et souvent mortelles, (comme la peste par exemple).
L'échauguette : littéralement signifie "guetter au chaud". L'échauguette est une
petite guérite de pierre construite en surplomb, et le plus souvent située à l'angle
d'une des murailles du château fort : pourvu d'un fenestron ou d'une archère, elle
Constitue un excellent poste d'observation; la sentinelle de garde : "l'homme de
guet", peut ainsi surveiller les alentours tout en étant à l'abri des intempéries
L'archère : ouverture défensive, pratiquée dans le mur du château et destinée aux
archers. L'archère est étroite de l'extérieur mais élargie de l'intérieur dans
l'épaisseur de la pierre : ceci afin de permettre à l'archer de choisir ses angles de
tir. L'archère est généralement droite et verticale, mais peut également avoir la
forme d'une croix, et ce, afin d'améliorer encore d'avantage les angles de visée.
La meurtrière : ouverture étroite par laquelle ont "meurtris", l'ennemi, (comme
la navrure la meurtrissure signifie blessure). Contrairement à l'archère, la
meurtrière est aussi étroite d'intérieur que d'extérieur et a toujours la même
forme : droite et verticale. Lors d'attaque du château, elle est destinée le plus
souvent à repousser les échelles à l'aide d'une longue fourche étroite manoeuvrée
de l'intérieur par plusieurs hommes. Elle peut aussi servir à blesser l'ennemi au
passage ou à le faire tomber de l'échelle, et ce avec une arme d'hast.
Le pont levis : (pont levis à "flèche"), pont mobile de bois servant de passerelle
au dessus des douves du château. En cas d'attaque, le pont levis était relevé par
de lourdes chaînes tractées par un treuil, isolant ainsi le château de la terre ferme
et le mettant ainsi à l'abri des assauts, (parfois provisoirement !).
La herse : massive grille de fer, constituant, (après l'assommoir), la seconde
défense de la porte d'entrée principale du château. Elle est baissée verticalement
en cas d'attaque, elle aussi à l'aide d'un treuil.
L'assommoir : situé entre le pont levis et la herse, l'assommoir est une arche
surmontée d'un local défensif. Ce local comporte deux trappes : une trappe
d'entrée, donnant sur la cour intérieure du château, et une trappe de défense
séparant le plancher du local du faîte de l'arche. Les hommes d'arme qui
défendaient l'entrée, accédaient au local par une échelle extérieure, et se
retrouvaient donc, directement en surplomb, à la verticale de l'ennemi, (si
toutefois celui ci était parvenu par le feu ou avec une machine de guerre, à
détruire le pont levis relevé, et à combler les douves !) : ainsi en ouvrant la
trappe de défense il pouvaient "assommer" l'adversaire avant qu'il n'atteigne la
herse, en lui envoyant toute sorte de projectiles: pierres, boulets de plomb, et
même de la poix liquide et brûlante ! l'assommoir constituait la première défense

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d'entrée après le pont levis.

Eléments de vêture
Mantel : grand manteau d'hiver ou de cérémonie.
Surcôt : vêtement féminin se portant par dessus la chemise de lin.
Bliaud : vêtement féminin d'apparat se portant par dessus le surcôt.
Braies : élément de vêture masculin faisant office de pantalon.
Avec un empiècement pour le fessier, les braie se présentaient sous forme de
deux jambes de pantalons séparées et amovibles que l'on nouaient à la taille par
des lacets de cuir.
Chausses : sous vêtement masculin des jambes, se passant sous les braies et
étant conçues sur le même principe.
La cale : petite coiffe : sorte de bonnet de toile de laine ou de peau, porté par
tous : (homme, femme, enfant),du plus jeune au plus vieux du plus riche au plus
pauvre, et ce, quelle que soit la couche sociale. Elle était portée soit toute seule,
soit sous un couvre chef, soit enfin, sous une protection militaire de tête,
(indispensable pour protéger les cheveux et le cuir chevelu de la maille de fer).

Fonctions de service auprès du Seigneur.
Echanson : personnage très officiel chargé du choix et de l'ordonnancement des
vins durant un repas de réception. Cette fonction était toutefois assez rare et était
souvent l'apanage des cours princières et royales : on distinguait l'échanson et le
grand échanson.
Le Sénéchal : ancêtre de notre économe moderne, le Sénéchal était chargé de
tout ce qui concernait les provisions de bouche : achats éventuels, (assez
rare),gestion, conservation, prévision, organisation des repas de fête etc…
L'intendant : gestionnaire général du domaine du Seigneur, et ce, à tous les
niveaux.
L'officier tranchant : fonction et titre honorifique attribué généralement au
meilleur des écuyers de la Mesnie Seigneuriale.
L'officier tranchant était chargé de trancher les tranches de pains, (tranchoirs :
voir p.15), déposées devant chaque convives.
Le bouffon, (ou encore :le fou : "le fol") :
Pitre attitré du seigneur : clown grotesque et exubérant vêtu d'un costume
extravagant au couleurs vives, le bouffon était chargé de distraire son Maître .
Le bouffon avait le privilège extra ordinaire pour l'époque, de dire ce que bon lui
semblait comme il lui semblait, et à qui il voulait, même à son Seigneur !!
Cette liberté de ton à l'humour souvent grinçant et acide, ainsi qu'une franchise
naturelle, conférait au bouffon une fonction sociale importante : en outre, c'était

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une des rares personnes qui avait le droit et le courage de dire la vérité à son
Seigneur, (au risque parfois d'encourir son courroux).
N'étant pas complaisant, le Seigneur pouvait donc toujours compter sur lui et sur
sa sincérité : de fait, en règle générale, une grande relation de confiance
s'instaurait entre le Seigneur et son bouffon.
Un fol : un fou, mais cette fois au sens clinique du terme.
La nourrice : au moyen âge aucune femme "de bonne naissance", ne nourrissait
elle même son enfant : elle laissait ce soin à une femme des communs venant
récemment d'accoucher : la nourrice. Comme le rythme des naissances était tout
aussi galopant que celui des décès, la gentes Dame concernée, n'avait le plus
souvent aucun mal à trouver une nourrice dans le cadre du château lui même : au
pire, au village dépendant du château.

Termes de vénerie, (chasse)
Hobereau : jeune faucon. Se dit également d'un jeune noble sans terres, avec
toutefois une connotation péjorative marquant la prétention, la vanité, et
l'inexpérience.
Etre aux aboies : dans une chasse à cour, on dit d'un animal qu'il est aux aboies
lorsque la meute le serre de si près que les chiens l'on à leur vue et redouble
d'aboiements. Ce terme par la suite, à pris depuis un sens plus large et plus
général, et ce, quelque soit l'événement concerné : il signifie dans tous les cas de
figure, la poursuite, l'imminence d'un danger, ainsi qu'une issue aux
conséquences dramatiques, à laquelle on a très peu de chance d'échapper.
Hallali : dernière phase de la chasse à cour avant la mise à mort de l'animal.
C'est le moment où les chiens de tête cernent la bête, qui à bout de force et dans
un état de peur indescriptible, affronte les chiens du mieux que lui permet ses
dernières forces. Tout proche d'être à vue de l'animal, l'un des cavaliers du train
de chasse sonne alors de sa corne l'hallali : à cet appelle familier et mués alors
par une frénésie meurtrière, les chiens surexcités se ruent en avant et c'est
bientôt toute la meute qui harcèle le gibier, (sanglier ou cerf).
Le piqueur se détachant des autres cavaliers et armé d'une lance de vénerie, vient
alors abattre l'animal : ensuite l'honneur du coup de grâce revient au Seigneur :
celui ci descend de cheval, et à l'aide de sa dague vient "saigner"
l'animal,(l'égorger).
Le piqueur : dans le train de chasse à cour, le piqueur est l'homme spécialisé
dans l'abattage de l'animal. En règle générale, il s'agit d'un cavalier mais ce peut
être aussi un ou plusieurs hommes à pied : particulièrement dans le cadre d'une
chasse au sanglier : surtout quand la bête est de grosse taille,(un vieux mâle par
exemple). Il ne faut pas confondre le piqueur et le piquier qui lui est un homme
d'arme se servant d'une arme d'hast : la pique.
La lance de vénerie : c'est l'arme de chasse du piqueur. Contrairement à la lance
de guerre dont le fer est étroit et effilé, le fer de la lance de vénerie est large de

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façon à rester fiché dans le corps de l'animal : c'est particulièrement important
quand l'animal n'est que blessé et qu'il réussi à prendre la fuite, (surtout quand il
s'agit d'un sanglier !!) .Sa forme triangulaire contribue également au verrouillage
dans la plaie,( la lance de guerre est étroite pour la raison inverse : pouvoir
retirer rapidement la lance du corps de l'ennemi).
La dague : contrairement à la dague de combat plus longue et plus étroite, la
dague de chasse est plus courte et possède une lame large adaptée à sa fonction :
égorger l'animal, et découper les peaux.
La traque : c'est la phase de la chasse où la piste du gibier vient d'être relevée par
les chiens et où on se lance à la poursuite de l'animal.
Venaison : terme culinaire qualifiant la viande de gibier ainsi que son mode de
préparation : "cuir en venaison" : mariné puis cuit à la broche.
Matîn : terme générique désignant un chien, toutefois, ce terme s'appliquait
d'avantage à un chien de garde.
Leurre : petit sac de cuir ou de grosse toile rempli d'une bourre de crin, et revêtu
de fourrure ou de plumes. Utilisé en fauconnerie le leurre représentait la proie et
servait à l'entraînement des faucons. Le fauconnier fixait le leurre au bout d'une
corde légère, faisait tournoyer celle ci et l'envoyait en l'air afin que le faucon
attrape le leurre de ses serres
Un leû : un loup. Un goupil : un renard
Un conin : un lapin. Un coulon : un pigeon
Un daguet : jeune cerf. Un chevrillard : jeune chevreuil mâle
Un brocard : chevreuil mâle en pleine maturité et généralement de belle taille
Chevrette : femelle du chevreuil. Faon : se dit du petit,(bébé), du Chevreuil, du
Daim, et du cerf, (ces 5 derniers termes sont toujours employés de nos jours).

Les taxes.La taille, la corvée, la tonlieu, la dîme,(impôt d'église), la gabelle, (impôt sur le
sel).

Unités de mesure
De quantité : l'once, ex : "une once d'or",(l'once était une mesure de précision
affectée à la mesure des toutes petites quantités).
De longueur : la toise. De
distance : la lieue,(23km environ). De grandeur : le pied et le pouce, (c'est deux
mesures à l'époque n'étaient pas encore spécifiquement anglaises : d'autant que
depuis Guillaume le conquérant le français était une langue commune aux deux
pays, et ce, au moins jusqu'au XVIe siècle).
L'Aulne : unité de longueur spécifiquement utilisée dans la mesure des étoffes.
La pinte : unité de mesure de quantité, spécifique aux liquides : ex : une pinte
d'eau, de vin, ou de bière.

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Les monnaiesLe sole. Le denier
L'écu : (d'or ou d'argent).

Les chevaux
Le palefroi : cheval de parade, (d'ou le terme : palefrenier : celui qui s'occupe du
palefroi).
Le destrier : cheval attitré du chevalier c'est un cheval lourd mais très maniable
et particulièrement bien dressé, il ne fait qu'un avec son cavalier et anticipe ses
besoins : particulièrement en combat équestre où le cheval attaque esquive et se
déplace exactement comme un homme d'arme. Le destrier est un combattant à
par entière et le cheval de guerre par excellence. Le nom de destrier vient du mot
dextre, soit : "le cheval conduit par la main droite".
Le roncin : mi sel mi trait, le roncin est un cheval tout terrain : très résistant
rapide et polyvalent, le roncin était souvent choisi pour les longs voyages.
Particulièrement à l'aise dans des lieux étroits et sur des terrains difficiles, le
roncin était aussi fréquemment utilisé pour les combats d'embuscade.
Le sommier : cheval de somme. Travailleur de force rompu à tous les labeurs, et
reculant devant aucune charge, même les plus lourdes, le sommier était surtout
utilisé pour le portage et le transport des marchandises.
Le mulet : même chose que le sommier, (en moins résistant et en plus têtu)
La mule : bien que de même usage que ses deux congénères précédents, la mule
était d'avantage polyvalente et surtout moins rétive et d'avantage dressable que
le mulet. Il était fréquent de voir au milieu d'un combat un écuyer monté sur une
mule, et même parfois, certains chevaliers peu fortunés, (surtout jusqu'au XIIe
siècle).

Mots usuels et d'usage courant
Les liées : jeu du moyen âge réservé aux femmes, en usage dans les
divertissements de joute ou dans les fêtes de village.
Le jeu se jouait par équipe de deux : le plus souvent 2 à 3 équipes étaient en lisse
(4 au maximum). Dans chaque équipe les deux partenaires étaient réunies et
liées par une cheville avec un foulard ou un morceau d'étoffe. Le jeu consistait
en une simple course entre chaque équipe jusqu'à un point d'arriver déterminé à
l'avance.
Les deux partenaires devaient se tenir l'une à l'autre par les épaules pour pouvoir
courir, et surtout ne pas tomber : ce qui ne manquait pas bien sur d'arriver ! au
plus grand plaisir des spectateurs !
Le tranchoir : jusqu'au XIVe siècle l'assiette n'existant pas, chacun déposait la
nourriture sur une large tranche de pain, et mangeait dessus avec ses doigts,
(chacun s'essuyant comme il se doit dans la nappe !).

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Un sodomite : un homosexuel, (Sodome et Gomor).
Un malandrin : un bandit, un truand.
Une mal beste : une mauvaise bête, (nom généralement donné aux Dragons de
légendes).
Un mal pas : un mauvais pas, une embûche ou encore un traquenard ou une
embuscade, (le mot embuscade vient d'ailleurs du mot embûche).
La potence : équerre de bois reposant sur une estrade, et qui recevait la corde qui
servait à pendre les condamnés.
Gibier de potence : brigand ayant mérité la corde.
La Mie : se dit de la femme aimée, ex :"le Seigneur et sa Mie allaient
tendrement par les allées ombragées du château". Autre exemple : "oh ma mie,
m'aimez vous ?!". Ces deux exemples montre que le terme de mie peut être
employé au delà de la première personne du singulier : La Mie, ma Mie, ta Mie,
sa Mie. Il est pas impossible que "la Mie", soit à l'origine de "l'amie", mais
aucun élément concret et objectif, ne permet toutefois d'étayer cette hypothèse.
Mage, (magicien) : le Mage c'est le chaman des origines : c'est à la fois un
religieux un savant et un guérisseur, mais également un devin et un médium
pouvant entrer en communication avec les esprits, prédire l'avenir et modifier le
présent grâce à des actes surnaturels s'appuyant sur des puissances occultes.
Charme, enchantement et sort, (ou sortilège) :
Acte magique, le charme défini à la fois, le sort et l'enchantement : le sort étant
un charme relevant plutôt du sorcier, (mage noir), et l'enchantement relevant de
l'enchanteur, (mage blanc).
Le pilori : instrument de châtiment et de contention utilisé à l'issu d'une
condamnation, ("être condamné au pilori").
Le condamné passait sa tête et ses bras dans une forme de bois prévue à cet effet
et s'ouvrant en deux parties. Une fois refermé le pilori interdisait toute libération
et bloquait totalement les membres du condamné : ce dernier était ensuite livré
en pâture à la vindicte publique, et recevait à la face légumes avariés et oeufs
pourris, le tout copieusement accompagné d'insultes d'injures et de quolibets. Il
était laissé ainsi plusieurs jours, parfois même sans manger et sans boire.
Quolibet : plaisanterie moqueuse et méprisante.
L'Aigue : l'eau, ex : Aigue morte "eau morte".
L'Aiguière : en matière de propreté corporelle, contrairement aux idées reçues et
propagés à travers certains films, (les visiteurs notamment), le haut moyen age,
et le moyen âge moyen, étaient des périodes ou on avait le souci de la propreté
de son corps : ne serait ce en premier lieu que pour éviter la propagations des
maladies qui sévissaient à l'époque : "Miasmes ou tout austres fièvres !"
Dans ce domaine l'eau avait donc une place importante : et notamment à table,
ou l'on faisait ses ablutions, et où on "ondoyait "ses mains, (se laver les mains),
avant chaque repas. Pour se faire le seigneur faisait "corner l'eau", c'est à dire
qu'il donnait l'ordre à un serviteur de souffler dans une corne d'appelle, afin de

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prévenir une servante, qui au son de la corne était chargé d'amener l'aigue afin
que les convives puissent se laver les mains avant de passer à table.
L'aigue était donc contenu dans l'aiguière : carafe au long col de terre ou d'étain,
et versé dans un "cuveau", (une cuvette là aussi en terre cuite ou en étain, voir en
argent pour les très grands Seigneurs).
Avec le bas moyen âge, (1400-1500), et surtout avec la renaissance, (1500-
1700), cette pratique d'hygiène finit par se perdre plus ou moins complètement.
La corne : on distingue deux type de corne : la corne faisant office de contenant,
et la corne dite d'appelle.
La première catégorie servait au haut moyen âge, (jusqu'à l'an 1000), de verre de
table : on y versait le vin ou l'hydromel. La corne servait également au paysan
pour y loger sa pierre à affûter, et ce dès le début du moyen âge jusqu'à sa fin,
(et même bien après !).
Dans la catégorie des cornes d'appelle, on distinguait : la corne d'eau, la corne de
chasse, et la corne de guerre : pour l'eau et la chasse on choisissait des cornes de
vaches.
Pour la guerre l'appelle devait impérativement être long et puissant afin que l'on
puisse l'entendre de très loin : c'est pour cela que l'on choisissait des cornes de
boeuf, beaucoup plus longues et massives, capable de porter le son bien plus loin
qu'une corne de chasse.
La timbale et la coupe : la timbale d'étain (ou de terre cuite),était un gobelet
d'usage courant dans les tavernes, toutefois les Gentes Dames buvaient
également dans des timbales, mais c'était le plus souvent des timbales d'argent.
La coupe étaient en usage chez les Seigneurs et les nobles Dames de haut rang.
L'écuelle : l'écuelle apparaît aux environs de 1350 et commence à remplacer très
progressivement le tranchoir, toutefois l'écuelle n'est pas individuelle : l'usage
veut qu'on utilise une écuelle pour deux, (généralement, le Seigneur et sa Mie).
Le hanap : pichet d'étain muni d'un couvercle basculant articulé. Apparaissant à
la fin du XIVe siècle il perdurera jusqu'à la fin du moyen âge, et même bien
après, (fin XVIIe environs).
Le potager : contrairement à ce que l'on croit, à son origine le potager n'est pas
le jardin où l'on fait pousser les légumes mais une pierre plate surélevée par
deux montant et étant percée d'un ou deux ouvertures carrées, d'environs 12 à 15
cm de section. Dans chacune des ouvertures, se trouvait un réceptacle de fer
fermé à son extrémité et percés de trous. Chaque réceptacle recevait des braises
sorties du feu, et était destiné à recevoir au dessus, les pots contenant les
aliments, et ainsi servait à maintenir une température de cuisson, douce et
régulière.
Le potager est donc "la pierre qui reçoit les légume du pot".
(sous le potager on mettait un récipient de fer destiné à recevoir le surplus de la
braise s'échappant des trous).

-17-

Trouvère, ménestrel et troubadour : ces trois appellations définissent la même
personne, à savoir : un poète et un musicien.
Au moyen âge, les chanteurs tels que nous les connaissons actuellement
n'existaient pas, car les chants musicaux n'existaient pas eux mêmes : ils y
avaient les chants à Capella d'un coté, (la plupart du temps, des chants d'église),
la musique de l'autre, et les poète encore d'un autre.
Les trouvères, ménestrels et troubadour étaient des poètes qui avait la
particularité de donner un soutien musical à leurs vers, ce qui reste, je tiens à le
préciser, radicalement différent que de mettre des paroles en musique.
Avec leurs prédécesseurs les bardes, ce sont les seuls à avoir essayé de faire une
amorce de synthèse entre chant et musique, et de tenter de réunir ce qui fut
longtemps séparés : à ce titre, on peut tout de même les considérer, comme les
ancêtres et les précurseurs de nos chanteurs modernes.
Les trouvères étaient des poètes du nord de la France : ils écrivaient et
déclamaient leurs oeuvres en langue d'oïl. Les troubadours et ménestrels, étaient
des poètes du sud de la France, et utilisait la langue d'oc : car le français parlé
n'était pas le même au nord qu'au sud.
Coquin : au moyen âge, le mot coquin désignait un adulte marginal,
généralement un bandit.
Malice : si de nos jours le mot malice s'applique d'avantage aux enfants et
signifie taquin ou coquin, au moyen âge cela désignait l'intelligence du Malin :
nom que l'on donnait au diable. Etre plein de malice, signifiait donc être inspiré
par le Diable !
Malin et maligne : au moyen âge, l'univers social était en noir et blanc : toutes
choses étaient soit Divines soit Malignes, c'est à dire venant du Diable.
Toutes choses mêmes les plus matérielles et concrètes passaient par se filtre et
ces deux dénominations. Pour le terme de maligne, qui désigne un problème de
santé important, (fièvre ou tumeur maligne) : on constate un détournement
religieux du terme, car à la base cette expression vient plus directement du mot
mal : malin maligne, et à l'inverse : bénin bénigne.
Cependant, si on va plus loin dans l'étymologie, on retrouve tout de même le
Diable derrière le mot mal.
L'Esplumoire : écritoire où l'on rangeait tout le nécessaire à l'écriture et surtout
les plumes d'oie : d'où son nom.
La couche : c'était l'ancêtre du matelas : sorte de paillasse de crin et de toile,
recouverte de fourrure d'animaux, et qui fit office de lit pendant tout le haut
moyen âge. Elle fut remplacer par la suite par le lit d'alcôve :, lit fermé par des
tentures de coté, (les courtines) : par la suite l'alcôve devint un lit encastré,
(jusqu'à fin XIXe), sorte de caisson de bois mural dans lequel on ne pouvait
entrer pour dormir que par une ouverture sur le devant du caisson et munie d'un
épais rideau.

-18-

Masure : ancienne dénomination de la maison. Au moyen âge, ce terme n'avait
pas du tout la connotation péjorative qu'il connaît actuellement.
La liesse : la fête
L'allégresse : la joie.
Le fer : l'épée.
Les épousailles : le mariage.
Un bellâtre : jeune noble de "bonne mise" et "bien de sa personne : avec
toutefois une connotation péjorative, qui sous entend qu'il est aussi bête et
vaniteux qu'il est beau !
La langueur : la langueur qualifiait la mélancolie la tristesse : bref, la déprime,
(il est à noté en outre, qu'en psychiatrie moderne, le terme de mélancolie,
qualifie une des formes les plus graves de la dépression).
La disgrâce : la première signification de ce mot, (tomber en disgrâce), veut dire
qu'un vassal perd la confiance de son suzerain, et généralement tous les
avantages concrets et matériels qui vont avec : fiefs, cadeaux, droits de guerre
etc : cela peut aller même jusqu'au bannissement de la personne disgraciée, (exil
imposé).
La seconde signification de ce terme est liée à la laideur ou à la malformation
physique : ex : "sa bonté d'âme n'avait hélas comme égal, que la disgrâce de ses
traits". Autre exemple : "quel disgracieux personnage !"
Le pâle : instrument de torture : pieux épointé servant à transpercer tout vif un
individu par l'anus, et à le livre à une mort lente et terrible.
L'innocence : en général, ce qui de tout temps à caractérisé et caractérise encore
de nos jours l'innocence, c'est le caractère de non culpabilité d'une personne, par
rapport à tel ou tel acte répréhensible.
Au moyen âge ce caractère était très élargi : par expansion l'innocence était
souvent synonyme de pureté absolue : tant mental et morale, que charnelle.
Mentalement par exemple, une personne était définie comme innocente quand
elle n'avait plus toute sa tête, ("Laissez le aller en paix, vous voyez bien que c'est
un innocent").
Moralement, l'innocence était liée au jeune age, (" il avait l'innocence de sa
jeunesse et ne songeait point à mal").
Charnellement l'innocence était directement, chez la femme, liée à la virginité et
directement rattachée au dogme religieux du pêché originel.
Une merveille : contrairement à la signification actuelle, une merveille signifiait
Quelque chose de surnaturel et surtout, foncièrement maléfique et mauvais.
Un épisode des aventure du roi Arthur, met en scène le château des merveilles,
château quasiment hanté, où les tentures s'enflamment toutes seules, ou les murs
saignent, et où des épées meurtrières surgissent du toit de lit.

-19-

Les sentiments et les actions.
Toiser : regarder quelqu'un avec insistance en le jaugeant et en le "mesurant", (la
mesure reste là bien sur, au second degré : toutefois, il n'y à pas de hasard :
toiser vient du mot toise, qui je le rappelle, est une unité de mesure).
Conter : dire un conte ou un histoire.
Bailler : rapporter un propos à quelqu'un, raconter quelque chose.
Mander : demander, ("Seigneur, le roi vous mande"), faire parvenir, ("mander
moi de ses nouvelles")
Aller quérir ou faire quérir : aller chercher ou faire chercher.
Embrocher : mettre à la broche : terme employer aussi bien en cuisine qu'au
combat !
Empaler : mettre au pâle.
Ouïr : entendre.
Etre quiet : inverse d'inquiet : être habiter par la quiétude, être serein.
Se cailler les sangs : s'inquiéter, avoir peur.
Etre ébaubi : être surpris.
S'esbaudir : s'exclamer, rire.
Se gausser : se moquer.
Sauvegarder : préserver, sauver, défendre.
Le courroux : la colère.
Gaillard : fort.
S'engaillardir prendre des forces, devenir fort.
S'en regaillardir : reprendre des forces, se remettre, (d'une émotion ou d'une
maladie par exemple).
S'enhardir : littéralement prendre de la hardiesse : communément, agir en
reprenant courage et confiance en soi : soit après avoir été encouragé par le
résultat positif de tel ou tel événement, soit en prenant sur soi en s'appuyant sur
ses propres valeurs fondatrices ou sur un espoir.
Question : torture.
Questionner : torturer.
S'ensauver : fuir, partir.
Enrager : être en rage : être furieux.
Heurter : même sens que de nos jours. Au moyen âge, et jusqu'au XIX e siècle,
les portes étaient munis d'un heurtoir de fer ou de bronze pour frapper à la porte.
Octroyer : donner, faire cadeau, "faire l'octroie", ou faire octroie.
Espier : épier : surveiller clandestinement à l'insu de la personne.
Rober : voler, (robeur : voleur). Ce terme se transformera plus tard pour donner
le mot dérober, que tout le monde connaît.

-20-

Etre sur ses gardes : à l'origine, ce terme était employé littéralement : c'est à dire
mettre ses hommes de garde en alerte lorsque l'on suspectait une éventuelle
attaque, et pouvoir compter sur eux le moment venu. Bien sur, être sur ses garde
signifie être en alerte, se méfier, être prudent.
Festoyer : faire un festin.
Expressions usuelles
Ferrir : manier l'épée, (le fer).
Sans coup ferrir : littéralement signifie " sans donner des coups de fer", c'est à
dire sans avoir besoin de combattre : ex : "il s'était rendu maître de la situation
sans coup ferrir".
Brisons là : signifie "cela suffit". Etait employé pour mettre un terme à une
discussion et à une relation généralement toutes deux conflictuelles. Ce terme
précédait également souvent, l'intention de trancher un débat contradictoire, par
une prise de décision autoritaire.
Il suffit, (ou cela suffit) : même signification que "brisons là".
Peu me chaut : "je m'en moque", ou bien "peu m'importe" ,(également lui même
beaucoup employé)
Oui da (XIe siècle et après) : "oui bien sur" : ce terme sera plus tard remplacer
par certes, (certainement).
Nenni : "non"
Que nenni : "que non".
Point : "pas".
Non point : "certainement pas"
Guère : "peu" : ex: "il n'était guère solide".
Clémence : attitude généreuse face à une situation sanctionnable : absence totale
de sanctions, ou forte diminution de ces dernières,("être clément").
Si fait et assurément : synonymes de certes.
Charitable : faire preuve de charité.
Pieux : faire preuve de piété, (esprit religieux).
Preux : brave et courageux
Vaillance : qualifie autant la force d'âme et le courage, ("il fit preuve d'une
vaillance sans pareil"), que l'état de force et de forme physique, ("il chancelait
sur ses jambes et n'était encore guère vaillant").
Aller au diable : aller se faire voir !
Belliqueux : être belliqueux : avoir l'esprit guerrier et vindicatif.
Etre marri : être peiné.
Etre défait : ". Ce terme à pour origine le mot défaite : il peu donc s'appliquer à
une défaite physique, (être défait au combat), qu'à une défaite morale: ex : "il
avait le visage défait et portait le poids de sa faute" ou même simplement
signifier être bouleversé ex "son visage était défait et portait les stigmates des
épreuves traversées".


Dernière édition par Grégore le Sam 03 Déc 2016, 14:28, édité 1 fois
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Langage au Moyen-Âge Empty Re: Langage au Moyen-Âge

Message par Grégore Sam 03 Déc 2016, 14:26

-21-

Suppôt de Satan : serviteur du Diable.
Affront : acte méprisant de mésestime de l'autre : La moquerie particulièrement,
était jugée comme le pire des affronts, et considérée comme méritant la mort
immédiate, cependant, au moyen âge, l'affront avait un sens très large, et pouvait
recouvrir beaucoup de choses, (à tort ou à raison). Synonyme d'outrage.
Subir un camouflet : subir un affront, souvent conjuguer en outre, avec le fait de
subir un échec.
Rendre raison : (fin du moyen âge, début renaissance et après), est employé pour
dépeindre la volonté de se venger ex : "c'est un affront ! vous m'en rendrez
raison" : d'une façon plus moderne cela signifie, "vous allez me le payer !"
Toutefois, même si cette expression traduit la volonté de vengeance, elle garde
malgré tout une connotation de justice, ("se" faire justice !): en quelque sorte,
comme un retour de bâton qui ne serait qu'un juste retour des choses.
Rendre gorge : employé du XIIe au XIVe siècle, (environs) : même signification
que rendre raison : bien que cette fois dans ce terme ci, la vengeance soit seule
exprimée et totalement omniprésente : avec même une connotation de
vengeance sans merci et sans quartier.
Débonnaire : inspirer une certaine joie de vivre naturelle, être accueillant et
paisible et surtout avoir la capacité à rester soit même, (ce qui au moyen âge,
n'était pas toujours facile !). Ce terme contient une connotation de gentillesse et
de tolérance.
Bel : était utilisé comme singulier de beaux, et s'employait au masculin :
exemple "voilà du bel ouvrage", autre exemple : "en un lieu mystérieux et à
l'insu de tous, elle allait voir son bel", (son amoureux).
Grand : au moyen âge, l'adjectif grand qualifiait indifféremment, un terme
masculin comme un terme féminin : ex : "la grand messe", ou la "grand foire".
La courtoisie : aux origines c'était l'exercice de l'amour courtois, un amour
mythique plongeant ses racines dans l'épopée Arthurienne et les romans de la
table ronde, qui au moyen âge faisaient figure de Best-Sellers et inspiraient toute
la chevalerie européenne. Bien entendu la réalité n'avait qu'un très lointain
rapport avec cette littérature, néanmoins il en restait malgré tout, un esprit
général qui faisait que la grande majorité des chevaliers accordait respect
dévouement et marques de déférence et de politesse à toutes nobles et Gentes
Dames, même les plus inconnues. Par extension au fil des siècles, ces marques
extérieures furent généralisées et systématisées pour fonder une de nos règles de
savoir vivre en vigueur jusqu'au début du XXe siècle, et telle que nos grand
parents ou nos arrières grand parents l'on connue : être courtois, c'est être poli et
respectueux.
L'amour courtois : c'est un amour idéal, philosophique, spirituel et
platonique,(du moins dans sa définition !), qui pousse le chevalier à se surpasser
en permanence et dans tous les domaines pour l'amour d'une noble Dames.

-22-

C'est en fait la recherche de la perfection par amour pour l'autre, mais au delà de
ça, c'est l'idéal chrétien qui est transposé et promu à travers l'amour courtois et
les romans de la table ronde, car qu'est ce qu'un amour platonique sinon l'amour
de l'âme sans "le péché" de chair, et partant donc, l'amour qui vient de Dieu, et
ce, par l'intermédiaire du dogme religieux, (d'autant que la notion de virginité du
corps est directement rattachée à l'image de la vierge Marie !).
C'est également la recherche de dieu lui même, car du point de vue de l'église, la
perfection ne peut être que divine, et par conséquent, sa recherche par l'homme
ne peut conduire qu'à Dieu.
Dans l'épopée magique du cycle Arthurien, derrière la beauté romantique de
l'idéal courtois et le formidable roman d'aventure, se cache en fait le plus
puissant, le plus manipulatoire, et le plus intelligent des outils de propagande
que l'église ait fabriqué !!
Dans le film "chevalier" il est donné un excellent exemple d'amour courtois :
Williams le héros, et jouteur émérite, (alias sir Ulrich), est sommé par la Dame
de ses pensées de perdre la joute dans laquel il est engagé, et ce, afin de lui
prouvé son amour : ce qui bien sur, réclame le dépassement de soi, car cela
représente à la fois une mise en danger volontaire et cependant également, une
prise de risque dont la nature va à l'encontre des principes guerriers de force et
de courage qui sont les principes fondateurs de l'esprit de tous Chevalier, (du
moins théoriquement !) :
en outre, et paradoxalement, cela exige bien plus de courage et de force d'âme à
Williams, que d'affronter ses adversaires, ce qui, sans aucun doute, fait de cette
demande un acte typique d'amour courtois avec tous ses ingrédients : l'amour, la
mise à l'épreuve, le danger de mort, (principal chemin pour aller vers Dieu !), la
lutte intérieure, et enfin, le dépassement de soi : dépassement conduisant à la
victoire de l'âme sur la conscience humaine.
Conformément à sa droiture, et donc sans faire semblant de combattre, le héros
va subir un à un, le choc de ses adversaires, cheval à l'arrêt, parfaitement
immobile et lance pointée vers le sol : ce n'est que lorsqu'il recevra de sa Dame
l'ordre inverse, c'est à dire de gagner par amour pour elle, qu'il se décidera enfin
à charger ses adversaires : bien sur il aura le dessus et en sortira vainqueur, et ce,
autant de la joute que de l'épreuve imposée par sa Dame.
Ce dernier point est l'un des plus caractéristiques de l'amour courtois : c'est à
dire que le chevalier remet son destin dans les mains de celle qu'il aime, et seule
cette dernière peut en modifier le cour : un tel positionnement des personnages
est très révélateur de la subtile association du mythe celte et du mythe chrétien et
correspond en tous point à ce que l'on retrouve dans les romans de la table
ronde.

-23-

Quête : démarche de l'esprit servant un projet à forte charge symbolique, et
visant à son aboutissement : amour, vengeance, recherche de Dieu ou du sacré,
amitié, pouvoir, ascension sociale etc…
En premier lieu la quête se caractérise par sa durée : de fait, il s'agit toujours
d'un projet qui ne peut voir le jour que sur le long terme, ensuite la quête
s'appuie toujours sur un support matériel : voyage, combat, aventure, mariage,
acquisitions etc… Enfin la quête se singularise surtout par une succession
d'épreuves, le plus souvent à caractère initiatique : c'est à dire que celui qui
poursuit une quête s'en trouve transformé, et quand celle ci arrive à son terme,
(avec ou sans succès), il est le plus souvent devenu quelqu'un de différent de ce
qu'il était auparavant.
La plus célèbre des quêtes reste bien entendu la recherche du Graal, mais il en
existe d'autres : notamment toutes celles liées à l'amour courtois, ou encore le
trésor des templiers ou la recherche alchimique.
Si la quête à trouvé ses lettres de noblesse au moyen âge, elle reste cependant
intemporelle, car elle peut concerner n'importe qui, à n'importe quelle époque, et
pour n'importe quel motif.
Pâmoison :tomber en pâmoison : se pâmer.
Définition du dictionnaire : "évanouissement syncope. "Se pâmer de" : sembler
défaillir sous l'emprise de tel ou tel sentiment : ex se pâmer d'effroi."
La seconde partie de la définition semble relativement plus proche de l'emploi
réel de ce terme :
En fait cette expression était employée presque exclusivement pour les femmes,
et qualifiait généralement l'expression particulière d'un sentiment amoureux, où
l'émotion était si grande, que la jeune femme concernée ne pouvait qu'être au
bord de la défaillance et tomber en pâmoison, (ou parfois, faire semblant de
l'être !) . Il faut dire que pour une femme du moyen âge, (et même après), les
choses de l'amour étaient tellement tabous et culpabilisées par l'église, (surtout
pour les femmes de la noblesse), qu'un simple mot d'amour, qui à nous nous
semblerait banal, pouvait prendre à cette époque, une valeur érotique telle, qu'il
pouvait aisément conduire une Gente Dame dans un tel état !
----------------
Les termes qui vont suivre se suffisent à eux mêmes et ne font l'objet,(sauf
exception), d'aucune explication ni d'aucun commentaire : la plupart sont
d'ailleurs plus ou moins encore utilisés de nos jours, toutefois il restent utiles car
oralement ou insérer dans un texte, ils peuvent contribuer à donner une "teinte"
de moyen âge.
Effrayer, dénuement, perdre l'entendement, retrouver l'esprit, péril, enfreindre,
user, abuser, être en détresse, grand merci, mille pardon, à l'arme !
(par la suite ce mot s'est transformé pour donner : alarme).

-24-

Les métiers des armes.

L'écuyer : au service personnel du chevalier : à la fois serviteur et homme de
confiance, l'écuyer seconde et sert du mieux qu'il peut son Seigneur, et ce, dans
tout les domaines : le combat, mais aussi la vie quotidienne : organisation,
entretient du matériel en général et du matériel de combat, et en particulier,
responsabilité des chevaux du chevalier, (soins, nourriture, entraînement) : soit
directement, soit par l'intermédiaire du palefrenier et du garçon d'écurie, (du
moins pour les soins et l'alimentation). L'écuyer suit son Seigneur partout et en
toute circonstance : à la bataille comme en pèlerinage et à la taverne comme à
l'église : c'est le garde du corps N° 1 du chevalier,( "garde corps"). Le statut
d'écuyer se situe bien au dessus du simple soldat et à plusieurs niveaux: C'est
d'abord un rang et non pas un grade : rang d'honneur qui place automatiquement
l'écuyer en position de pouvoir aspirer à la chevalerie et de pouvoir y accéder
par la suite : l'écuyer est donc déjà, potentiellement presque un noble, (si il ne
l'est pas déjà !) : rang que ne pourra jamais avoir un simple soldat. On dit alors
qu'il est "jeune", c'est le terme employé pour signifié qu'un écuyer à atteint la
valeur nécessaire pour devenir chevalier, mais qu'il ne l'est pas encore. Il arrivait
parfois qu'un écuyer reste "jeune" toute sa vie et qu'il ne soit jamais chevalier, si
toutefois, telle était la volonté du Seigneur qu'il servait, (ainsi pouvait on rester
jeune assez vieux !)… Il s'agissait aussi d' un rang hiérarchique : cette hiérarchie
pouvait s'exercer de deux façon différentes. En règle générale, lorsque le
chevalier ne possédait que quelques compagnons, le lien unissant l'écuyer aux
autres soldats, était d'avantage celui d'un frère d'arme que celui d'un supérieur :
encore que chacun restait cependant, toujours à la place qui était la sienne : c'est
à dire que si l'écuyer donnait une consigne à un soldat il était obéit sans
discussion, mais néanmoins, au travers d'une relation amicale, de proximité et de
respect mutuel. Au contraire, plus le Seigneur était grand et sa troupe
importante, plus l'écuyer avait un statut distancié, hiérarchique, fort et formel,
relevant autant d'un grade que d'un rang.
Maître d'arme : homme expérimenté spécialisé dans le maniement et
l'enseignement des armes de combat : il enseigne également aux futurs
chevaliers l'art de l'équitation : tant au quotidien, que dans le combat équestre.
L'archer : homme d'arme se servant d'un arc. L'archer français se sert d'un petit
arc court redoutable en tir tendu à courte distance. L'archer anglais, soldat d'élite
sur-entraîné, se sert d'un arc long en bois d'if appelé "long Bown", et
extrêmement meurtrier sur des tirs paraboliques, (courbes), à longue distance.
L'arbalétrier : homme d'arme se servant d'un arbalète : arme capable de percer
une armure à 150m grâce à un carreau atteignant la vitesse de 250 km/H. Les
génois étaient des arbalétriers réputés et redoutables : ils étaient la seule réponse
véritable au fléau de l'archerie Anglaise : du moins utilisés à bon escient, car le
tir rapproché de l'arbalète et sa faible cadence, impliquait une utilisation
stratégique intelligente et au moins sur quatre rangs minimum de décoche.

-25-

Soldat : homme d'arme "soldé" et qui donc, percevait une solde. Le soldat
appartenait toute sa vie à la même maison et au même Seigneur.
Routier : le routier était à la fois un homme de guerre de métier ainsi qu'un
brigand endurci. C'était un mercenaire qui proposait ses services et son bras, au
plus offrant : soit de façon personnelle et indépendante, soit dans le cadre d'une
troupe dont il faisait partie,(la compagnie). Le routier avait exactement le même
rapport à la loi et au butin que les flibustiers du 18e siècle. Soit, (à l'exemple des
pirates), le routier combattait et brigandait pour son propre compte, soit pour un
Seigneur de plus ou moins haut rang et plus ou moins fortuné,(à l'exemple des
corsaires) : à la grosse différence, que même pour son propre compte, le routier
lui, n'était jamais considérer comme un hors la loi, mais comme un guerrier à
part entière, et ce, avec toute la place et le statut social correspondant.
Néanmoins, il est arrivé souvent pendant la guerre de cent ans que certaines
grandes compagnies Anglaise échappent totalement au contrôle de leurs chefs :
voir au pouvoir Royal lui même !
Le droit de pillage : chez le soldat le pillage était quasiment un droit coutumier
et une compensation. C'était un "plus" qui lui était accordé par le Seigneur dont
il dépendait. Cependant le Seigneur étant seul maître, il pouvait parfois, dans
certaines circonstances, interdire totalement le pillage à ses hommes. Toutefois,
C'était assez rare, car le seigneur savait que ce faisant, il prenait le risque d'être
impopulaire auprès de sa troupe, avec toutes les perturbations, qui le cas
échéant, pouvaient en découler : rixes, rébellion, baisse de motivation et contre
performance au combat… Chez le routier au contraire, le droit de pillage faisait
partie d'un engagement contractuel "de la part de l'employeur !"
En effet un contrat écrit en bonne et due forme, était contracté entre les deux
partis, déclinant très précisément en cas de victoire, la nature exacte du pillage,
le pourcentage respectif du partage du butin, ainsi que les droits particuliers :
comme celui par exemple, de "disposer à merci, des femmes et des pucelles".
Les prises d'otages et de demande de rançon étant une pratique courante, le droit
de tuer était de ce fait, particulièrement et sévèrement réglementé. La mort, ou le
mauvais état d'un otage de haut rang étant considérée comme une perte sèche
par le commanditaire, en cas de non respect des règles instituées, la compagnie
concernée pouvait être sanctionnée et se voir infligé des sortes de pénalités qui
lui étaient directement défalquées de sa part de butin.
Engineur : l'engineur est un artisan spécialisé dans la conception et la réalisation
des engins de siège. Par la suite son nom donnera naissance au mot "ingénieur".
Sapeur : à la fois mineur et charpentier, le sapeur est un ouvrier très qualifié,
ayant une grande connaissance des constructions, de la résistance des matériaux,
ainsi qu'une certaine expérience en géo-physique appliquée. Lors d'un siège d'un
château ennemi, son travail consiste à creuser une galerie sous la forteresse afin
de parvenir sous les fondations du Donjon ennemi. Là, un grand feu est alors
allumé. Sous l'effet de la chaleur la pierre éclate et le Donjon s'effondre.

-26-

Le coutilleux : homme d'arme usant d'un "coutil" : couteau très effilé à large
lame plate et triangulaire, de 40 cm environs…. Afin de faire tomber les
Chevaliers ennemis de leur monture, le coutilleux était spécialisé dans le
tranchage des jarrets des chevaux.
L'entraînement : un chevalier du XIIe siècle s'entraînait 6 à 8 H par jour,
(équitation, course à pied et combat) : c'était un athlète complet d'un poids
moyen et d'une taille moyenne d'environ 75 à 80kg pour environ 1,60m.
Le chevalier du XIIe siècle était donc petit mais costaud !
En contact constant avec la nature, (chasse, natation), la plupart des chevaliers
étaient en très bonne santé et en excellente forme, d'autant qu'il mangeaient plus
sainement et respiraient un air plus pur et d'avantage chargé en oxygène que de
nos jours. Les chevaliers formaient l'élite guerrière de l'époque médiévale.
Il est intéressant de noter également qu'un archer anglais s'entraînait lui, 4 à 6 H
par jour et qu'il était capable de décocher un nombre incroyable de flèche à la
minute !(ce qui explique beaucoup de nos défaite !).
A l'époque de la guerre de cent ans le roi d'Angleterre, très bon archer lui même,
prenant conscience de l'engouement du peuple pour cette discipline, avait promu
le tir à l'arc au niveau d'un sport national, et encourageait chaque Anglais à
posséder son arc personnel : d'ailleurs de très nombreuses compétitions de tir à
l'arc avaient lieu chaque année.
Les croisades : dans beaucoup de domaine, et notamment dans celui du
métier des armes, le monde arabe apporta beaucoup de connaissance à l'Europe
occidentale et médiévale…Si le haut moyen âge arabe fut le phare culturel de
l'occident grâce à l'avènement de l'écriture et du livre, les XIIe et XIIIe siècles
furent celui de la science et des techniques…Saladin, souverain et chef suprême
des armées Sarasines, avaient à son service, non seulement les plus grands
scientifiques militaires de l'époque : experts en balistique, chimistes etc, mais
également des engineurs et des sapeurs très compétents, ainsi que les meilleurs
artisans qu'il soit : forgeron cordier etc.

L'équipement du chevalier des XIIIet XIVe siècle, (le harnois)

Les sous vêtements :
La cale : coiffe de tête, (voir p.12).
La chemise : contrairement à la chemise du vilain qui était de toile grossière,
celle du chevalier était faite dans une fine toile de lin.
Les chausses : (voir p.12),sorte de bas de coton, étaient réservés au personnes de
rang, (chevaliers Seigneurs etc), ou de fortune, (bourgeois ou notables).
Les pièces de protection :
Le gambison : gilet de toile matelassé. Le gambison se passait sur la chemise, (il
se trouvait donc sous la cote de maille).
Le camaille : cagoule de maille, (par dessus la cale), tombant sur les épaules,

-27-

Le haubert : cotte de maille longue, qui ors mis la tête, habillait tout le corps. Le
haubert s'enfilait par dessus le gambison.
A la fin du XIe siècle et au tout début du XIIe, le camaille n'existait pas : le
chevalier portait donc le grand haubert : celui ci le recouvrait complètement de
la tête aux pieds.
Parfois à la place du haubert, et toujours accompagné du camaille, certain
chevaliers passaient un haubergeon. L'haubergeon était un haubert à manche
courte. A l'origine fabriqué spécifiquement pour les archers, il n'était pas rare
qu'il soit porté par le chevalier, car l'haubergeon était plus pratique, et surtout
plus léger.
La cote d'arme : (voir p.9), la cote d'arme se portait par dessus le haubert.
Le baudrier : ceinture de cuir comprenant le fourreau d'épée et le fourreau de
dague.
L'épée : il s'agissait dune épée à une main, (voir le chapitre qui suit).
La dague : souvent confondu avec le poignard, la dague était une épée en
modèle réduit : à lame courte et généralement étroite, mesurant entre 40 et 60
cm suivant les modèles.
L'écu : petit bouclier triangulaire, (voir le chapitre qui suit).
Epées et boucliers.

Les épées :Contrairement à ce que l'on voyait dans certains films des années 50, jusque
dans le milieu du XIIe siècle environ, les simples hommes d'arme ne portaient
pas l'épée : d'une part parce qu'ils n'en avaient pas le droit, car l'épée était le
privilège exclusif du chevalier : son arme attitrée et la preuve de sa chevalerie, et
d'autre part, parce que les épées coûtaient chers. A cette époque précise,
l'homme d'arme portait soit, un bouclier accompagné d'une arme d'assaut,
(hache, masse etc..), soit une dague et un bouclier, soit enfin une arme d'Hast.
Cependant la normalisation progressive et catégorielle du soldat, l'accroissement
permanent des troupes armées, l'évolution constante de l'armement militaire,
offensif et défensif, ainsi que les croisades changèrent rapidement la donne.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, (approximativement), progressivement le
simple soldat commença à ceindre l'épée. L'épée est une arme blanche dite "de
taille", d'ailleurs les points d'attaque portés à la base du cou, (entre le cou et
l'épaule), se nomment des "taillants", et sont portés de haut en bas.
Contrairement aux épées "d'estoc", (extrémité de la lame), de la renaissance,
élégantes et effilées, qui elles transperçaient l'adversaire de la pointe de l'épée, le
fer de l'épée de taille était large et servait sauf exception, presque exclusivement
à porter les coups avec le tranchant de la lame. En fait l'épée de taille broyait et
arrachait davantage quelle ne tranchait : néanmoins le fil en était toujours bien
aiguisé tout de même, et faisait l'objet de toute l'attention du Chevalier.

-28-

Il existe trois grandes familles d'épées :
- l'épée à une main, appelée "cadette" en Espagne, (cadetta),et appelée
communément en France, "petite" et parfois même, "jouvencelle".
- l'épée à deux mains, ou épée d'arçon, ou encore brand, (car on la brandissait).
- l'épée à une main et demie, dite bâtarde : la bâtarde est de poids et de taille
intermédiaires entre la petite et le brand, (d'où son nom).
Epoque et usage :
La petite : c'est l'arme privilégiée du Chevalier. L'épée à une main est l'épée de
tous les jours : à l'exception de l'office, le Chevalier la porte en toute
circonstance. Au combat elle est presque toujours utilisée avec un bouclier.
Légère courte et maniable, c'est une arme idéale en terrain couvert, ou pour
monter à l'échelle. Elle apparaît dès le Ve siècle, et perdurera jusque vers la fin
du XIVe.
Le brand : (XIVe,XVe),elle était aussi appelée épée d'arçon , car elle se fixait à
l'arçon de la selle. Son poids et sa grande taille en interdisait l'usage en espace
clos, (couloir de château), ou couvert, (forêt etc..).
Le brand était une épée principalement équestre : son poids favorisait les grands
coups portés à une main de haut en bas, ainsi que de grands moulinets
destructeurs lorsque le cheval était lancé au grand galop : ce qui donnait alors un
résultat à peu près similaire au pales d'une machine agricole, ravageant tout sur
son passage !(du moins tant que le rythme de frappe était conservé)…
Cependant, le brand pouvait être utilisé en d'autres circonstances : à outrance
lors d'un duel de justice, ou encore, par exemple, en terrain découvert lors d'une
grande bataille en plaine. Dans ce dernier cas, le chevalier la gardait comme
arme de réserve transporté par un roncin avec le reste de son armement :
l'écuyer tenant la monture par la bride, prêt à donner à tout moment, l'arme
demandée par son chevalier.
La bâtarde : avec l'avènement de l'armure de plate à la seconde moitié du XIVe
siècle et pendant tout le XVe, le bouclier devint inutile et finit par disparaître.
De la même façon, la petite devint insuffisante face aux armures : c'est donc à ce
moment précis qu'intervient la bâtarde, et quelle prend toute sa place.
Epée restant maniable et redoutable en toute circonstance, la bâtarde, grâce à sa
force de frappe et à son poids permet de fausser efficacement les armures et
aussi, (malgré la protection des plates), de briser les membres : surtout les bras
et les vertèbres de la base du cou.
Le fait que la bâtarde pâlie à la fois à la légèreté de la petite, et à la trop grande
taille du brand, fait d'elle en quelque sorte, l'épée idéale du XVe siècle. Dite à
une main et demie elle s'utilisait généralement avec des gantelets.
Les boucliers :De très grand à son origine, (la taille du corps), le destin du bouclier va être de
diminuer de taille aux fil des siècles, et ce, en fonction de l'évolution permanente

-29-

des protections de corps : ceci, pour enfin, atteindre, avec la targe du XVe siècle,
l'ultime "rétrécissement" ! (avant de disparaître complètement),la targe en effet
ne mesurait que 25 cm de diamètre environs et était exclusivement un bouclier
de poing, c'est à dire beaucoup plus intégré aux attaques qu'un bouclier défensif
classique. Maniée uniquement du poignet, la targe était complètement
coordonnée et intégrée aux mouvements de l'épée, (de taille et plus tard,
d'estoc), et permettait des attaques globales et très élaborées….
Il existait selon les pays différentes formes de boucliers, (particulièrement en
Espagne ou au Portugal), cependant il en existait trois catégories principales :
- les grands boucliers de guerre
- les rondaches
- les écus d'arme, (ainsi appelés car les "armes" du chevalier y figuraient).
Les grands boucliers : jusqu'à l'aube du XIIe siècle, il n'en existait en forme
longue, qu'une seule sorte : le bouclier Normand en forme d'amande, (utilisé en
outre, à la bataille d'Hasting)… A peu près vers le milieu du XIIe apparu le
grand bouclier triangulaire en forme d'arche d'ogive inversée. De la taille d'un
homme, (1,60 m environ),ces deux boucliers étaient d'une protection quasi
parfaite, surtout contre les archers, d'autant qu'au temps de Guillaume le
conquérant, l'archerie Anglaise n'avait pas encore atteint, (loin s'en faut), le
niveau qu'elle eut par la suite.
En outre, à cette époque les hommes d'arme ne portaient pas tous des cotes de
maille, mais le plus souvent, de simples cuirasses de cuir renforcées, (la
Broigne), d'ou l'intérêt de ces boucliers : cependant le gros inconvénient, c'est
qu'ils étaient lourds et peu maniables.
Les rondaches : comme le nom l'indique les rondaches sont des boucliers ronds.
Né à l'aube du moyen âge, vers le VIIIe siècle, le grand rondache de guerre, était
un bouclier viking entièrement métallique : il fut très vite adopté par la suite, par
beaucoup d'autres pays, et devint par excellence "le bouclier" de l'an 1000. Très
efficace en plaine dans les combats en ligne, sa forme très bombée permettait en
outre, de se débarrasser facilement d'un revers de bras d'un ou deux ennemies
venant sur la gauche.
Le rondache commun : apparu à la même époque que
le grand rondache nordique : le rondache, beaucoup plus plat et de taille beaucoup plus petite,
pouvait être parfois en métal, mais aussi simplement en bois renforcé, (le plus
souvent).Contrairement au grand rondache, il était léger et très maniable :
particulièrement efficace pour les escarmouches ou les embuscades. Sa forme le
rendant très pratique, il était aussi beaucoup utilisé pour monter à l'échelle à
l'assaut d'un château ennemi. Même après l'apparition de l'écu, (en quelque
sorte, la version triangulaire du rondache), le rondache continua longtemps à
être privilégié pour les échellades, (même par les chevaliers).
Pendant les croisades, le rondache fut le bouclier quasiment exclusif des armées
Turcs et Sarasinnes

-30-

Les écus d'armes : s'appuyant sur le même modèle que le grand bouclier
triangulaire de guerre, l'écu n'en est en fait qu'une simple réduction : réduction
de 1/5e entre 1200 et 1300,(soit environ 1,3 m) et réduction de 2/5e après
1300,(soit environ 1m).
L'écu est le bouclier préféré et personnel du chevalier , c'est sur l'écu que celui ci
va peindre ses armoiries, appelées également "armes".
Les armes d'un chevalier sont à la fois un signe de reconnaissance et
d'identification, (voir héraldique et blason p : 33).
Employé dans toute forme de combat, l'écu reste particulièrement utilisé pour la
joute : véritable carte d'identité du Chevalier : lors de joute, les armes portées sur
l'écu permettent l'identification, l'inscription, la désignation, la récompense ou
l'éviction du chevalier de la compétition et des différentes épreuves.

Les heaumes et les casques.
La différence existant entre le heaume et le casque est exactement la même que
celle existant entre un casque intégral et un casque d'enduro, (ou encore, un
casque de motard de police U.S) : le premier prenait l'ensemble de la tête et le
second laissait le visage dégagé.
Le Heaume : le heaume en règle générale, était surtout d'usage équestre.
Bien que les heaumes pouvaient être de formes diverses, jusqu'à la fin du XIIIe,
il n'en existait toutefois, à peu près qu'une seule sorte : le grand heaume : il était
fait d'une seule pièce cylindrique percée de trous pour la respiration. Au XIVe
siècle, apparu le bec de passereau, forgé de deux pièces et reconnaissable à sa
face pointu en forme de bec d'oiseau, et articulé en visière, (ce dernier heaume
était d'avantage utilisé par les Français).
Par la suite, progressivement , le heaume fut remplacé par le bassinet à visière,
judicieux compromis entre le heaume et le casque, et surtout beaucoup plus
pratique et léger.
Les casques : l'usage du casque remonte à l'antiquité : de cette époque deux
grandes tendances ont perduré dans le temps : d'une part le casque rond semi
sphèrique , et d'autre part le casque conique : forme que l'on va retrouver
pendant presque tout le moyen âge, (au moins jusqu'au milieu du XIVesiècle).
La cervellière pour sa part, fait partie de la première catégorie. C'est une simple
calotte de métal, qui comme son nom l'indique est destinée à protéger la
cervelle! Elle peut être avec ou sans nasal : le nasal étant une pièce métallique
longue et étroite, plate ou en cornière, destinée à protéger le nez.
Le chapel de fer, (chapeau de fer) : le chapel de fer, très pratique pour dévier les
coups d'épée au visage, est en fait une cervellière à large bord. Pour ce faire une
idée de ce casque, ce qui peut s'en rapprocher le plus a mon avis, sont deux
casques de notre très proche XXe siècle : d' une part le casque Anglais de la
dernière guerre mondiale, et d'autre part le casque de mineur des année 6O.

-31-

Le casque normand à nasal : ce casque fait partie des casques coniques.
A la base sa forme particulière revenant légèrement sur le devant , un peu à la
manière d'un bonnet Phrygien, souligne indubitablement son origine celte.
Par la suite ce casque évoluera et perdra cette particularité pour, finir par prendre
totalement la forme d'une arche d'ogive.
Par la suite , au XVe, le casque conique disparaîtra complètement au profit,
d'une version améliorée des casque semi sphèriques : c'est à dire des casques
plus ou moins arrondis sur le dessus , mais descendant cette fois en protection
sur la base du cou, et ce, avec une recherche de lignes et de forme, ainsi qu'un
certain souci d'élégance, trahissant déjà la proche renaissance, (salade barbutte
etc…).
Les armes d'assaut.
La masse : la masse est sans doute la plus ancienne des armes d'assaut : simple
gourdin de bois à son origine, elle sera façonnée et renforcé par la suite de métal
et de pointes meurtrières. Presque entièrement métallique vers le XIIIe siècle,
elle fera place par la suite, au XIV, XV, et XVIe siècle à la masse à ailette, très
connue et très utilisée au cinéma !
Il existe si je puis dire une version longue de la masse :
le goupillon :à mi chemin entre la masse et l'arme d'hast, le goupillon est une boule d'acier
munie de pointes et emmanchée sur une hampe d'environs 2m.
Le fléau d'arme : comme je l'ai souligné précédemment, le fléau d'arme est la
version militaire et métallique du fléau de battage des paysans : du moins le
fléau Français : les fléaux à boules, (lisses ou à pointes), étant pour leur part,
d'avantage d'origine Anglo Saxonne et Germanique. Le fléau à trois boules
munies de pointes appelé "Scorpion," reste lui, exclusivement d'origine
Allemande. Arme commune le fléau était très prisé par les Anglais, mais peu
utilisé par les hommes d'arme et les Chevalier de France, qui eux préféraient de
loin l'usage de la masse.
La hache commune : petite hache à une main et à fer biseauté, elle était
indifféremment utilisée à pied ou à cheval, et presque toujours accompagnée, à
pied, d'un bouclier, (souvent un rondache).
La grande hache de guerre : grande hache à deux mains et à fer plat, qui de par
sa taille était exclusivement utilisée par les piétons.
Le marteau d'arme : sorte, de synthèse entre le marteau de chaudronnerie et le
piolet d'alpiniste, le marteau d'arme était composé d'un marteau à une extrémité
et d'un pic acéré et recourbé à l'autre. Très efficace pour les attaques au visage,
le marteau d'arme était également très pratique pour percer les cuirasses !

-32-

couleurs blasons et héraldique.

Les couleurs : portant indifféremment plusieurs noms, l'usage toutefois, donnait
cependant aux couleurs un patronyme relativement spécifique et différent selon
l'endroit où elles étaient dépeintes : portées sur l'écu d'un chevalier les couleurs
se nommaient "armes" : sur un arbre généalogique ou sur des lettres de noblesse,
on parlait d'avantage d'armoiries, (d'ou le terme d'armorial : registre héraldique
traitant des armoiries) : enfin, gravées dans la pierre au fronton d'un château ou
d'un manoir, les couleurs devenaient alors Blason.
Beaucoup de mots, pour en fait définir la même chose : cependant, sans en être
sur, je crois que suivant les différentes époque du moyen âge, certains termes on
du être utilisés plus que d'autres, et peut être même de façon plus indifférenciée
qu'on pourrait le croire, (toutefois rien n'est certain).
La naissance des couleurs vient au départ, du besoin simple et élémentaire, de
pouvoir reconnaître sur le champ de bataille en pleine mêlée, les amis des
ennemis : d'ou le besoin de trouver un signe de reconnaissance s'inscrivant dans
une pratique collective et commune…. A la base les couleurs étaient strictement
de simples couleurs vives recouvrant soit tout le bouclier, soit un motif
géométrique simple, avec comme seule et unique raison d'être que de se
reconnaître au combat : plus tard, (sans doute avec la résurgence de certaines
anciennes pratiques claniques et tribales), on vit apparaître sur les boucliers
certains motifs animaliers simples. Avec l'apparition de ces motifs, les couleurs
passèrent brusquement, et de surcroît, d'un simple signe de reconnaissance
individuel et collectif d'un groupe armé, à un signe d'identité individuel
fortement chargé en signification et en symbole. Cette identité s'enrichira et se
complexifiera tout au long du moyen âge, jusqu'à représenter totalement la
personnalité du Seigneur, ainsi que son parcours familial, (descendance mariage
etc..), tout en gardant ces deux composants de base : la géométrie et les motifs
figuratifs, mais dans un système de codage, cette fois beaucoup plus complexe
qu'à son origine : si complexe, que dépeindre des armes devint un vrai savoir, un
art certain, et presque une véritable science que l'on nommera : l'héraldique. En
joute, seul le héraut d'arme est habilité et autorisé à lire l'héraldique des
différents écus…. Dans une même famille noble, les différences héraldiques
entre le père, l'aîné, le cadet, le benjamin et même éventuellement l'enfant
naturel, (le "bâtard"), étaient très précises et là encore, très codifiées, (il est à
noter que le bâtard, terme hélas encore employé de nos jours, avait tout de même
sa place héraldique au sein de la famille).
Il est également à préciser que même les femmes avaient droit à un écu frappé à
leurs armes : cet écu était soit ovale, soit en forme de losange : toutefois, si on
retrouve ses formes sur les traités d'héraldique de l'époque ou sur d'autres
documents, on n'a pas encore à ce jour, retrouvé d'écu de fer ou des restes d'écu
de bois ayant pu avoir ces formes, (du moins, pas à ma connaissance).
Grégore
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Chevalier
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