Marcellus Empiricus - De la médecine
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Marcellus Empiricus - De la médecine
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Malgré les antiques privilèges confirmés et renouvelés par Constantin et ses successeurs[1] en faveur des médecins, de leurs femmes et de leurs enfants, les bons médecins étaient rares au ive siècle. De tout temps les astrologues et les magiciens avaient disputé aux maîtres de la science la confiance des malades et le droit de les guérir : peu à peu, en dépit d'Hippocrate et de Galien, en dépit des railleries de tous les hommes sages et éclairés, leur empire s'était affermi; la plupart des médecins eux-mêmes, on peut le croire, pour combattre ou pour détruire une concurrence nuisible, ou pour s'épargner des études plus difficiles, se contentaient de suivre la routine de l'empirisme ; et telle fut à la fin la puissance des traitements par sortilèges et des opérations magiques sur l'esprit des populations et des princes mêmes, que Constantin, en 321, les affranchissait de toutes poursuites.[2] C'était mettre l'art de guérir à la portée de bien du monde. Constance et Valentinien, moins débonnaires, punirent de mort l'emploi de ces pratiques superstitieuses[3] réprouvées par le christianisme. « Mais, dit Tillemont,[4] il y a des choses que les lois divines et ecclésiastiques condamnent, et que les civiles peuvent tolérer pour ne pas faire trop de coupables. » Et d'ailleurs, à défaut de médecins instruits et expérimentés, force était bien de laisser chacun essayer de se guérir à sa guise. De là l'origine de ces recueils de recettes médicales composés en vers et en prose par des hommes à peu près étrangers à l'ait de guérir, mais recommandâmes par leurs connaissances et leurs lumières, tels que Siburius,[5] préfet du prétoire en 379, ami de Symmaque et de Libanais, Eutrope l'historien, lié aussi avec Symmaque,[6] Marcellus et quelques autres.
Marcellus, surnommé l'Empirique,[7] naquit vers le milieu du IVe siècle, à Bordeaux peut-être ou à Bazas, mais bien certainement dans la Gaule.[8] L'histoire de ses premières années est demeurée inconnue. A l'exemple de son compatriote Julius Ausonius, qu'il s'était sans doute proposé pour modèle, cet homme, dont Libanius vante les qualités de l'âme non moins que le savoir,[9] et que Suidas appelle « un monde de toute sorte de vertus, ou, pour mieux dire, une vertu vivante, » semble ne s'être adonné à l'étude de la médecine que pour le plaisir d'être utile, et non dans l'intérêt de sa fortune ou de son ambition. Comme il ne faisait pas profession de médecin, qu'il n'en accepta pas le nom, dont il était digne pourtant et qu'on lui donna plus tard,[10] la première moitié de sa vie, partagée entre le travail et les soins qu'il prodiguait sans éclat, s'écoula dans une modeste obscurité. Mais à la fin, son habileté, ses succès nombreux firent du bruit dans le monde : les services qu'il rendit, dans plusieurs maladies graves, à quelques familles considérables par leur opulence ou leur crédit,[11] attirèrent sur lui, non moins que la renommée de son mérite et de sa probité, les regards de l'empereur. Appelé à la cour de Théodose,[12] il fut nommé maître des offices,[13] et il exerçait encore cette charge en 395, la première année du règne d'Arcadius.[14] Mais l'eunuque Eutrope, qui, selon l'expression de Zosime, « dominait cet empereur comme une bête,[15] » déposséda Marcellus de cet emploi, pour le donner à l'Espagnol Osius, son favori, dont Claudien a tracé un si plaisant portrait.[16] Dépouillé de ses honneurs, Marcellus reprit l'exercice de la médecine ; et quelques années après, parvenu à une extrême vieillesse, il rédigea, sous le règne de Théodose II, au commencement du Ve siècle, son traité de Medicamentis, c'est une liste de tous les remèdes qu'il avait pu recueillir dans ses lectures et dans le cours de ses voyages. Les médecins modernes se sont beaucoup moqué de ces remèdes, bien ridicules sans doute pour la plupart, et qui ne devaient leur efficacité qu'au hasard ou à la confiance inspirée par le médecin à ses malades : car il faut croire qu'il en était alors comme aujourd'hui, où c'est souvent encore la foi qui sauve. Quoi qu'il en soit, il est prouvé que Marcellus obtenait de ses traitements d'heureux résultats, et le noble but qu'il se proposait en composant son recueil mérite plutôt des éloges que des railleries. Car ce n'était point par une vaine ambition de gloire scientifique ou littéraire qu'il écrivait ce traité. Après une longue vie consacrée à bien faire, il voulut, avant de mourir, laisser à ses enfants, qu'il n'avait eus que dans un âge assez avancé,[17] et qu'il n'avait pas le temps de former à ses leçons, le secret de continuer ses bonnes œuvres et les moyens d'imiter son exemple. Il faut lire l'épître dédicatoire qu'il leur adresse : la sagesse de ses conseils, l'esprit de bienveillance et de charité toute chrétienne[18] qui respire dans cette belle page, donneront, je crois, une heureuse idée de son caractère : et, si la médecine était mauvaise et prêtait à rire, on reconnaîtra, du moins, que le médecin valait mieux qu'elle, et qu'il avait droit à l'estime des hommes et au respect de la critique.
MARCELLUS.
DE LA MÉDECINE
POEME
TRADUIT POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS
PAR M. LOUIS BAUDET
Professeur.
NOTICE SUR MARCELLUS EMPIRICUS.
DE LA MÉDECINE
POEME
TRADUIT POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS
PAR M. LOUIS BAUDET
Professeur.
NOTICE SUR MARCELLUS EMPIRICUS.
Malgré les antiques privilèges confirmés et renouvelés par Constantin et ses successeurs[1] en faveur des médecins, de leurs femmes et de leurs enfants, les bons médecins étaient rares au ive siècle. De tout temps les astrologues et les magiciens avaient disputé aux maîtres de la science la confiance des malades et le droit de les guérir : peu à peu, en dépit d'Hippocrate et de Galien, en dépit des railleries de tous les hommes sages et éclairés, leur empire s'était affermi; la plupart des médecins eux-mêmes, on peut le croire, pour combattre ou pour détruire une concurrence nuisible, ou pour s'épargner des études plus difficiles, se contentaient de suivre la routine de l'empirisme ; et telle fut à la fin la puissance des traitements par sortilèges et des opérations magiques sur l'esprit des populations et des princes mêmes, que Constantin, en 321, les affranchissait de toutes poursuites.[2] C'était mettre l'art de guérir à la portée de bien du monde. Constance et Valentinien, moins débonnaires, punirent de mort l'emploi de ces pratiques superstitieuses[3] réprouvées par le christianisme. « Mais, dit Tillemont,[4] il y a des choses que les lois divines et ecclésiastiques condamnent, et que les civiles peuvent tolérer pour ne pas faire trop de coupables. » Et d'ailleurs, à défaut de médecins instruits et expérimentés, force était bien de laisser chacun essayer de se guérir à sa guise. De là l'origine de ces recueils de recettes médicales composés en vers et en prose par des hommes à peu près étrangers à l'ait de guérir, mais recommandâmes par leurs connaissances et leurs lumières, tels que Siburius,[5] préfet du prétoire en 379, ami de Symmaque et de Libanais, Eutrope l'historien, lié aussi avec Symmaque,[6] Marcellus et quelques autres.
Marcellus, surnommé l'Empirique,[7] naquit vers le milieu du IVe siècle, à Bordeaux peut-être ou à Bazas, mais bien certainement dans la Gaule.[8] L'histoire de ses premières années est demeurée inconnue. A l'exemple de son compatriote Julius Ausonius, qu'il s'était sans doute proposé pour modèle, cet homme, dont Libanius vante les qualités de l'âme non moins que le savoir,[9] et que Suidas appelle « un monde de toute sorte de vertus, ou, pour mieux dire, une vertu vivante, » semble ne s'être adonné à l'étude de la médecine que pour le plaisir d'être utile, et non dans l'intérêt de sa fortune ou de son ambition. Comme il ne faisait pas profession de médecin, qu'il n'en accepta pas le nom, dont il était digne pourtant et qu'on lui donna plus tard,[10] la première moitié de sa vie, partagée entre le travail et les soins qu'il prodiguait sans éclat, s'écoula dans une modeste obscurité. Mais à la fin, son habileté, ses succès nombreux firent du bruit dans le monde : les services qu'il rendit, dans plusieurs maladies graves, à quelques familles considérables par leur opulence ou leur crédit,[11] attirèrent sur lui, non moins que la renommée de son mérite et de sa probité, les regards de l'empereur. Appelé à la cour de Théodose,[12] il fut nommé maître des offices,[13] et il exerçait encore cette charge en 395, la première année du règne d'Arcadius.[14] Mais l'eunuque Eutrope, qui, selon l'expression de Zosime, « dominait cet empereur comme une bête,[15] » déposséda Marcellus de cet emploi, pour le donner à l'Espagnol Osius, son favori, dont Claudien a tracé un si plaisant portrait.[16] Dépouillé de ses honneurs, Marcellus reprit l'exercice de la médecine ; et quelques années après, parvenu à une extrême vieillesse, il rédigea, sous le règne de Théodose II, au commencement du Ve siècle, son traité de Medicamentis, c'est une liste de tous les remèdes qu'il avait pu recueillir dans ses lectures et dans le cours de ses voyages. Les médecins modernes se sont beaucoup moqué de ces remèdes, bien ridicules sans doute pour la plupart, et qui ne devaient leur efficacité qu'au hasard ou à la confiance inspirée par le médecin à ses malades : car il faut croire qu'il en était alors comme aujourd'hui, où c'est souvent encore la foi qui sauve. Quoi qu'il en soit, il est prouvé que Marcellus obtenait de ses traitements d'heureux résultats, et le noble but qu'il se proposait en composant son recueil mérite plutôt des éloges que des railleries. Car ce n'était point par une vaine ambition de gloire scientifique ou littéraire qu'il écrivait ce traité. Après une longue vie consacrée à bien faire, il voulut, avant de mourir, laisser à ses enfants, qu'il n'avait eus que dans un âge assez avancé,[17] et qu'il n'avait pas le temps de former à ses leçons, le secret de continuer ses bonnes œuvres et les moyens d'imiter son exemple. Il faut lire l'épître dédicatoire qu'il leur adresse : la sagesse de ses conseils, l'esprit de bienveillance et de charité toute chrétienne[18] qui respire dans cette belle page, donneront, je crois, une heureuse idée de son caractère : et, si la médecine était mauvaise et prêtait à rire, on reconnaîtra, du moins, que le médecin valait mieux qu'elle, et qu'il avait droit à l'estime des hommes et au respect de la critique.
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Re: Marcellus Empiricus - De la médecine
MARCELLUS, PERSONNAGE ILLUSTRE,
EX-MAITRE DES OFFICES DE THEODOSE l'ANCIEN,
A SES FILS, SALUT.
EX-MAITRE DES OFFICES DE THEODOSE l'ANCIEN,
A SES FILS, SALUT.
Imitant l'exemple de ces hommes zélés, qui, bien qu'étrangers aux règles de la médecine, ont néanmoins porté de ce côté leurs nobles sollicitudes, j'ai écrit, d'après les empiriques, avec l'exactitude et le soin dont je suis capable, ce livre qui renferme des préparations de remèdes physiques ou fondés sur le raisonnement et des observations recueillies de part et d'autre. Car toutes les recettes utiles à la santé comme à la guérison des hommes, qui m'ont été enseignées par d'autres, ou dont l'efficacité m'a été démontrée par l'expérience, ou que mes lectures m'ont fait connaître, toutes ces notes éparses et détachées, je les ai recueillies, et, comme Esculape les membres déchirés et dispersés de Virbius, je les ai rassemblées en un seul corps. Outre les anciens traités sur l'art de guérir, écrits seulement en latin, tels que les ouvrages des deux Pline, d'Apulée, de Celse, d'Apollinaris, de Désignatianus, et de quelques autres plus voisins de notre époque, personnages illustrés par les honneurs, nos concitoyens et nos ancêtres, tels que Siburius, Eutropius et Ausonius, que j'ai consultés et mis à profit; les paysans et les gens du peuple m'ont appris encore plusieurs remèdes simples et dus au hasard, mais éprouvés par l'expérience. Je me suis fait un pieux devoir, car je connais les besoins de l'infirmité humaine, fils bien-aimés, d'employer mon travail et mes veilles à vous transmettre ces instructions; et je prie avant tout la miséricorde divine que vous ne sentiez jamais la nécessité, pour vous ou pour les vôtres, de recourir à ce recueil ; mais que pourtant, si vous vous trouviez forcés de pourvoir à votre conservation et d'affermir votre santé, vous rendiez grâce alors à mon travail, à mon zèle, qui vous procurera, sans l'intervention du médecin, les secours nécessaires et la guérison. Ces bienfaits de la science, vous devez, par un sentiment d'amour réciproque et de charité humaine, les communiquer à tous les malades, amis, connus ou inconnus, et surtout aux étrangers et aux pauvres, parce que l'assistance qu’on prête à un hôte malade, à l'étranger, à l'indigent, est plus agréable à Dieu et plus honorable aux yeux des hommes. Je vous recommande expressément, quand vous aurez des remèdes à préparer, de ne point les composer sans appeler un médecin, de peur de négligence ou de légèreté. Car, bien que j’aie désigné avec la plus grande attention la nature des drogues et leur dose pour chaque remède; bien que j'aie placé en tête de ce livre les signes des mesures et la valeur des poids d'après la tradition des Grecs et la pratique des anciens médecins, et que j’aie donné cette explication non seulement, en latin, mais en grec, néanmoins il est important que ces mesures soient vérifiées par de plus habiles et souvent corrigées, et que les remèdes, une fois composés ou préparés, soient toujours tenus cachetés : car un accident imprévu ou les efforts secrets de la malveillance pourraient altérer ces préparations bienfaisantes et régulières, faire du remède un poison, d'un mélange salutaire une combinaison mortelle, et on accuserait la médecine, quand la prudence seule aurait été en défaut. En résumé, la composition de mes recettes est bonne, mais j'ai dû vous avertir; que cela suffise : c'est à vous de songer à votre santé et à mes recommandations. J’ai ajouté à cet ouvrage, pour qu’il fut complet, les lettres de ceux dont le zèle a servi d'exemple, comme je l'écrivais tout à l'heure : leur lecture pourra vous donner du goût pour une science nécessaire, et des ressources pour votre conservation. Je me suis amusé aussi a présenter par ordre, en quelques vers, la liste des mixtions et des substances. Ce n'est pas que les vers prêtent quelque valeur au sujet; mais le lecteur qui consultera cet ouvrage se laissera charmer par la poésie et séduire par mes souhaits pour son bonheur. J'ai placé cet opuscule à la fin de ce livre, pour clore, par un écrit de ma façon; ce recueil rédigé par mes soins, et en même temps, pour que les nombreux feuillets qui le recouvrent cachent aux yeux cet enfantillage.
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Re: Marcellus Empiricus - De la médecine
Les lettres dont parle Marcellus et qui suivent son Epître dédicatoire, sont au nombre de sept. Plusieurs sont apocryphes: par exemple, celle d'Hippocrate à Mécène ; on l'attribue avec plus de raison à Antonius Musa. Une autre, la cinquième, adressée sous le nom de Celse à Julius Callistus, est de Scribonius Largus. Quelques critiques pensent que la plupart de ces lettres ont été fabriquées par les moines du moyen âge.[19] Les empiriques de cette époque étaient seuls, en effet, capables de pareils anachronismes. Il ne serait pas difficile de retrouver des traces de leur ignorance superstitieuse dans le traité de Medicamentis, et plusieurs des recettes miraculeuses qu'il renferme pourraient bien n'être que des interpolations de ces pieux faussaires.
Le poème de soixante-dix-huit vers qui termine ce traité a été quelquefois considéré comme la suite et la conclusion du poème de Serenus Sammonicus.[20] G. Barth l'a retrouvé dans un manuscrit sous le nom de Vindicianus,[21] et il l'attribue, sans hésiter, à ce médecin, contemporain de Marcellus.[22] Selon lui, ce dernier, qui n'était qu'un simple compilateur, avait pris ce poème à Vindicianus, comme il avait emprunté à tant d'autres les matériaux de son traité. Mais Marcellus, on l'a vu, avoue de bonne foi ses plagiats ; or, quand il dit que ces vers sont de lui, on peut, malgré quelques manuscrits, le croire sur parole. Ce poème a été souvent imprimé séparément, notamment par P. Pithou en 1590[23] et par P. Burmann en 1731.[24] Wernsdorf se proposait de le comprendre dans ses Poetae Latini minores; mais il est mort avant de réaliser ce projet. La nouvelle édition qu'en donne ici M. Baudet, avec la première traduction qui en ait été faite en français, a été collationnée sur celle de Burmann. Les leçons de Robert Constantin et les variantes du manuscrit de Barth ont été heureusement mises à profit par l'élégant traducteur, qui, en plusieurs endroits du texte, a introduit d'habiles et ingénieuses restitutions.
E.-F. CORPET.
Mai 1845
Le poème de soixante-dix-huit vers qui termine ce traité a été quelquefois considéré comme la suite et la conclusion du poème de Serenus Sammonicus.[20] G. Barth l'a retrouvé dans un manuscrit sous le nom de Vindicianus,[21] et il l'attribue, sans hésiter, à ce médecin, contemporain de Marcellus.[22] Selon lui, ce dernier, qui n'était qu'un simple compilateur, avait pris ce poème à Vindicianus, comme il avait emprunté à tant d'autres les matériaux de son traité. Mais Marcellus, on l'a vu, avoue de bonne foi ses plagiats ; or, quand il dit que ces vers sont de lui, on peut, malgré quelques manuscrits, le croire sur parole. Ce poème a été souvent imprimé séparément, notamment par P. Pithou en 1590[23] et par P. Burmann en 1731.[24] Wernsdorf se proposait de le comprendre dans ses Poetae Latini minores; mais il est mort avant de réaliser ce projet. La nouvelle édition qu'en donne ici M. Baudet, avec la première traduction qui en ait été faite en français, a été collationnée sur celle de Burmann. Les leçons de Robert Constantin et les variantes du manuscrit de Barth ont été heureusement mises à profit par l'élégant traducteur, qui, en plusieurs endroits du texte, a introduit d'habiles et ingénieuses restitutions.
E.-F. CORPET.
Mai 1845
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Re: Marcellus Empiricus - De la médecine
MARCELLUS.
DE LA MÉDECINE
DE LA MÉDECINE
Ce que Phébus découvrit à son fils, et Chiron à son élève Achille ; ce que Podalire et Machaon apprirent de leur père, qui jadis, sous la forme d'un serpent, vint à Rome fixer sa demeure dans le temple élevé sur le sommet du mont Palatin ; ce qu'enseignèrent et le vieillard de Cos et le philosophe d'Abdère; enfin ce que l'homme doit à l'étude, à la réflexion ou à la simple expérience : toutes ces traditions, tous ces préceptes, toutes ces découvertes sont autant de voix qui ont dicté les pages salutaires de ce livre. Un ordre méthodique y assigne à chaque maladie son remède; à chaque remède ses proportions et ses doses; car la médecine a ses méprises, et quelquefois, par une application maladroite des préceptes de l'art, ce qui devait sauver peut perdre. Ce livre vous apprendra donc avec quelle circonspection il faut, dans l'emploi des remèdes, étudier le temps, la maladie et l'âge du malade, soit qu'on ait recours aux propriétés des plantes, ou à la puissance magique des paroles, qui, comme on n'en saurait douter, ont des vertus secrètes et merveilleuses pour conjurer les fléaux du corps. Vous saurez quel usage on peut faire, et des découvertes dues aux savantes recherches des physiciens, et de toutes les productions terrestres et aquatiques que la nature, dans sa sollicitude maternelle, tire de son sein inépuisable pour la conservation de tous ses enfants : telles que serpents, animaux farouches ou paisibles, moissons, oiseaux, murex, poissons, lait, vin, fruits, eaux, sel, miel, huile, sucs, parfums, résine, poix, soufre, cire, farine, grains, fèves, lin, limaille, toison, cornes, baies, glands, bois, charbon, cendre, herbes et fleurs de toute espèce, légumes, métaux, sandyx, craie, céruse, pierre ponce, gypse, cadmie, calamine, couperose bleue, chaux, cumin, étain flexible, cuivre à la belle couleur, couperose verte. Vous apprendrez encore à vous servir, après les avoir pilées et broyées fraîchement cueillies ou desséchées dans un herbier, des plantes qui naissent dans nos jardins, telles que l'ail, le serpolet, la sarriette salutaire, le chou, le raifort, la chicorée aux longues feuilles, la menthe, le sénevé, la coriandre, le broccoli, la roquette, l'ache, la mauve, la bette salutaire, la rue, le nasitort, l'amère absinthe, le pouliot renommé par ses propriétés médicales, le doux cumin, les dattes de l'Idumée, les prunes de Damas. Après avoir longtemps soumis ces productions végétales à l'action de la meule d'un pressoir, faites-les cuire dans des plats creux ou dans de grandes marmites ; mais ayez soin de découvrir le vase qui les contient, de peur que la vapeur, retenue captive, ne laisse à la décoction une saveur qui dégoûte le malade. Vous connaîtrez aussi les vertus des substances aromatiques qui nous viennent du levant, ou que les juifs enferment dans leurs boîtes, d'où s'exhale une odeur suave : telles que l'encens, le coste, le folium,[25] la myrrhe, le styrax, le marc de safran, l'aspalathe, l'ellébore blanc et l'ellébore noir, le bitume, le nard, la cannelle, les amomes, le rare cinnamome, le baume, le peucédan, le spica-nard, le safran, le bdellium, l'iris, le castoréum, la squille, l'opium, la panacée, la résine, le passerage, l'euphorbe, le gith, le pyrèthre, le gingembre à la saveur chaude, le poivre mordant, le laser, l'agaric blanc, l'asarum, l'aloès, l'aconit, le galbanum, la sandaraque, la marjolaine, le psorique, l'alun, l'acacia, la propolis, l'écume de mer, le cnicus, l'acanthe, l'andrachne, la calangue, l'opoponax, le pompholyx, le souchet, le ladanum, le sagapenum, la gomme adragant, la scammonée, l'oignon, le malabathrum, l'ammoniaque. Enfin ce livre vous fera connaître les diverses productions que recueillent les habitants de l'Inde, de l'Arabie, de la Sérique, de la Perse, de la riche Saba, et des autres contrées qui voient naître le soleil et la lumière ; et les plantes précieuses qui nous viennent des régions arrosées par l'Oronte, ou des sources inconnues du Nil, en feuilles, rameaux, pellicule, écorce, tige; et les parfums de l'Idumée que Capoue voit arriver dans ses marchés, et tout ce que le commerce apporte sur les navires égyptiens pour le mettre à la disposition des médecins. Vous pourrez, du reste, libre dans votre jugement, approuver ou rejeter mes conseils; mais, qui que vous soyez, qui daignez jeter les yeux sur ce livre, soyez propice et favorable au fruit de mon labeur. Puissiez-vous, lecteur bienveillant, voir vos jours s'écouler, exempts de toute maladie, pendant une longue suite de générations, et parvenir à une vieillesse vigoureuse et tranquille, sans avoir connu ni la douleur ni les médecins ! puissiez-vous, sain d'esprit et de corps, compter autant d'années que ce poème contient de vers !
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Re: Marcellus Empiricus - De la médecine
[1] Cod. Theod., lib. xiii, tit. 3, l. 1 et seq.
[2] Cod. Theod., lib. ix, tit. 16, l. 3: Nullis vero criminationibus implicanda sunt remedia humanis quaesita corporibus. — Voir la note de J. Godefroy.
[3] Amm. Marcellin, lib. xvi, c. 8 ; lib. xix, c. 12, lib. xxix, c. 2.
[4] Histoire des Empereurs, t. iv, p. 182.
[5] Il ne reste rien de ses écrits. J. Cornarius (Epist. nuncup. in Marcell. de medic.) a prétendu qu'il avait traduit du grec en latin la Composition des remèdes de Scribonius Largus; mais les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. i, 2e part, p. 247) ont réfuté cette conjecture, qui d'ailleurs se réfutait d'elle-même, puisque Scribonius déclare qu'il écrivait en latin. On a attribué aussi à Siburius un recueil en cinq livres intitulé de Re medica ou Pliniana medicina, qui porte ordinairement le-nom de C. Plinius Valerianus (Schoell, Histoire abrégée de la Littér. rom., t. iii, p. 233).
[6] J. Cornarius (loc. cit.) et les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. i, 2e part., p. 222) pensent que l'Eutrope cité par Marcellus dans son Epître dédicatoire n'est autre que l'historien.
[7] C'est probablement à son livre qu'il doit ce surnom; il écrit lui-même à ses enfants : Libellum hunc de empiricis.... conscripsi. Mais il ne faut pas prendre cette déclaration à la lettre. Il n'était pas exclusivement empirique ; il empruntait aussi aux deux autres sectes ce qui lui semblait bon et utile : car il dit, au commencement de son poème (v. 6 et 7) :
Quod logos, aut methodos, simplexque empirica pangit,
Hoc liber iste tenet, diverso e doginate sumptum
[8] Il était Gaulois, parce qu'après avoir nommé Pline, Apulée, Celse, il désigne plus particulièrement comme ses concitoyens, cives me majores nostri Siburius, Eutrope et Ausonius; or, cet Ausonius, d'après le témoignage d'Ausone, son fils, était né à Basas. Une autre preuve, selon les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. ii, p. 51), que Marcellus était Gaulois, c'est que dans son recueil il donne à certaines plantes le nom qu'elles portaient dans les Gaules ; par exemple, en parlant de la verveine, il dit (c. i): Corona ex herba hierabotane, quant nos verbenam dicimus, et (c. xxvi) : Eodem modo data.Hierabotane prodest, quam nos verbenacam dicimus. « Or, ajoutent les Bénédictins, il est constant que les Gaulois nommaient ainsi cette plante. » Mais les Romains la nommaient de même, et Pline, à propos de la verveine (lib. xxv, c. 59), ne s'exprime pas autrement que Marcellus : Nulla tamen Romanœ nobilitatis plus habet, quam hierabotane. Aliqui peristereona, nostri verbenacam vacant. Parmi les grammairiens célébrés par Ausone, il en est un qui portait le nom de Marcellus, et qui était né à Bordeaux (AUSONE, Profess., xviii). Marcellus Empiricus pouvait sortir de la même famille, mais ne pouvait être, comme le prétendait Vinet (in Auson., § 162), le père de ce grammairien, mort avant Ausone. Voir l'Histoire litt. de la France par les Bénédictins, t. i, 2e partie, p. 217. Marcellus, d'ailleurs, ne devint père que sur la fin de sa vie, c'est-à-dire dans les dernières années du IVe siècle (voir plus loin, p. 269), et il est douteux que ses enfants aient pu être connus d'Ausone, qui était alors bien près de mourir.
[9] Liban., Epist. ccclxv, éd. Wolf.
[10] Dans son Epître dédicatoire, Marcellus évite de prendre la qualité de médecin; mais Libanius la lui donne partout, notamment dans sa lettre ccclxv à Anatolius.
[11] Liban., Epist. ccclxii, ccclxv, ccclxxxi, ccclxxxvii et cccxcv.
[12] Les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. ii, p. 49) pensent que Marcellus a pu être introduit à la cour ou par Julius Ausonius ou par le poète Ausone qui, en effet, quoique retiré dans les Gaules depuis la mort de Gratien, avait conservé du crédit auprès de Théodose.
[13] En tête de son Epître dédicatoire, il prend le titre d'ex-maître des offices de Théodose l'Ancien : Marcellus V. I., ex-mag. offic. Theodosii Sen. Je ne sais pourquoi Funck (de Vegeta Lat. ling. senect., c. ix, § 31) reproche à Vossius d'avoir adopté cette leçon, donnée par Pithou, plutôt que la leçon vicieuse de J. Cornarius : ex magno officio Theodosii Sen., blâmée avec raison par J. Godefroy (Cod. Theod., lib. xvi, tit. 5, l. 29). — On a prétendu que Marcellus avait aussi été archiatre ou premier médecin de l'empereur Théodose. Cette conjecture, qui ne s'appuie sur aucun texte, ne me parait pas fondée. Car il est probable que, s'il avait eu cette qualité, il n'aurait pas négligé de la joindre à celle de maître des offices, surtout en tête d'un traité sur la science médicale.
[14] On trouve dans le Code Théodosien (liv. vi, tit. 29, l. 8, et liv. xvi, tit. 5, l. 29) deux lois d'Arcadius adressées à Marcellus, maître des offices, datées l'une du 1er juin et l'autre du 24 novembre 395.
[15] Voir Tillemont, Histoire des Empereurs. t. v, p. 429.
[16] In Eutrop., lib. ii, v. 347 et seq.
[17] Libanius (Epist. ccclxv) dit que Marcellus pria longtemps les dieux de le rendre père, qu'il n'obtint cette grâce que fort tard, et que ses enfants sont un cadeau d'Esculape.
[18] Outre cette épître dédicatoire, une des deux lois d'Arcadius citées plus haut (p. 268, note 7), semble prouver que Marcellus était chrétien. L'empereur lui recommande, en effet, de rechercher si parmi les officiers du palais impérial il ne se trouvait pas des hérétiques, et lui ordonne, dans ce cas, de les destituer et de les chasser de la ville : Sublimitatem tuam investigare prœcipimut, an aliqui hareticorum, vel in Scriniis, vel inter Agentes in rebus, vel inter Palatines, cum legum nostrarum injuria, audeant militare : quitus, exemplo divi patris nostri, omnibus et a nobis negata est militandi facultas. Quoscumque autem deprehenderis culpœ hujus adfines, cum ipsis quibus, et in legum nostrarum et in religionum excidium, conniventiam prœstiterunt, non solum militia eximi, verum etiam extra mania urbis jubebis arceri. Il ne pouvait guère charger un païen d'une si pieuse inquisition.
[19] Schoell, Histoire abrégée, de la Littér. rom., t. iii, p. 231.
[20] Notamment par Robert Constantin, qui a publié ce poème à la suite de Serenus Sammonicus, à Lyon, en 1566.
[21] Adversar., lib. l, c. 6.
[22] Vindicianus était un médecin célèbre, ami de S. Augustin (Confess. lib. iv, c. 3, et lib. vii, c. 6).
[23] Epigrammata et poematia vetera.
[24] Poetae Latini Minores.
[25] Quelques auteurs pensent que le folium est le nard ; mais la mention que Marcel lui fait, deux vers plus bas, de cette dernière plante, ne nous permet pas de nous ranger à cet avis.
[2] Cod. Theod., lib. ix, tit. 16, l. 3: Nullis vero criminationibus implicanda sunt remedia humanis quaesita corporibus. — Voir la note de J. Godefroy.
[3] Amm. Marcellin, lib. xvi, c. 8 ; lib. xix, c. 12, lib. xxix, c. 2.
[4] Histoire des Empereurs, t. iv, p. 182.
[5] Il ne reste rien de ses écrits. J. Cornarius (Epist. nuncup. in Marcell. de medic.) a prétendu qu'il avait traduit du grec en latin la Composition des remèdes de Scribonius Largus; mais les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. i, 2e part, p. 247) ont réfuté cette conjecture, qui d'ailleurs se réfutait d'elle-même, puisque Scribonius déclare qu'il écrivait en latin. On a attribué aussi à Siburius un recueil en cinq livres intitulé de Re medica ou Pliniana medicina, qui porte ordinairement le-nom de C. Plinius Valerianus (Schoell, Histoire abrégée de la Littér. rom., t. iii, p. 233).
[6] J. Cornarius (loc. cit.) et les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. i, 2e part., p. 222) pensent que l'Eutrope cité par Marcellus dans son Epître dédicatoire n'est autre que l'historien.
[7] C'est probablement à son livre qu'il doit ce surnom; il écrit lui-même à ses enfants : Libellum hunc de empiricis.... conscripsi. Mais il ne faut pas prendre cette déclaration à la lettre. Il n'était pas exclusivement empirique ; il empruntait aussi aux deux autres sectes ce qui lui semblait bon et utile : car il dit, au commencement de son poème (v. 6 et 7) :
Quod logos, aut methodos, simplexque empirica pangit,
Hoc liber iste tenet, diverso e doginate sumptum
[8] Il était Gaulois, parce qu'après avoir nommé Pline, Apulée, Celse, il désigne plus particulièrement comme ses concitoyens, cives me majores nostri Siburius, Eutrope et Ausonius; or, cet Ausonius, d'après le témoignage d'Ausone, son fils, était né à Basas. Une autre preuve, selon les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. ii, p. 51), que Marcellus était Gaulois, c'est que dans son recueil il donne à certaines plantes le nom qu'elles portaient dans les Gaules ; par exemple, en parlant de la verveine, il dit (c. i): Corona ex herba hierabotane, quant nos verbenam dicimus, et (c. xxvi) : Eodem modo data.Hierabotane prodest, quam nos verbenacam dicimus. « Or, ajoutent les Bénédictins, il est constant que les Gaulois nommaient ainsi cette plante. » Mais les Romains la nommaient de même, et Pline, à propos de la verveine (lib. xxv, c. 59), ne s'exprime pas autrement que Marcellus : Nulla tamen Romanœ nobilitatis plus habet, quam hierabotane. Aliqui peristereona, nostri verbenacam vacant. Parmi les grammairiens célébrés par Ausone, il en est un qui portait le nom de Marcellus, et qui était né à Bordeaux (AUSONE, Profess., xviii). Marcellus Empiricus pouvait sortir de la même famille, mais ne pouvait être, comme le prétendait Vinet (in Auson., § 162), le père de ce grammairien, mort avant Ausone. Voir l'Histoire litt. de la France par les Bénédictins, t. i, 2e partie, p. 217. Marcellus, d'ailleurs, ne devint père que sur la fin de sa vie, c'est-à-dire dans les dernières années du IVe siècle (voir plus loin, p. 269), et il est douteux que ses enfants aient pu être connus d'Ausone, qui était alors bien près de mourir.
[9] Liban., Epist. ccclxv, éd. Wolf.
[10] Dans son Epître dédicatoire, Marcellus évite de prendre la qualité de médecin; mais Libanius la lui donne partout, notamment dans sa lettre ccclxv à Anatolius.
[11] Liban., Epist. ccclxii, ccclxv, ccclxxxi, ccclxxxvii et cccxcv.
[12] Les Bénédictins (Histoire litt. de la France, t. ii, p. 49) pensent que Marcellus a pu être introduit à la cour ou par Julius Ausonius ou par le poète Ausone qui, en effet, quoique retiré dans les Gaules depuis la mort de Gratien, avait conservé du crédit auprès de Théodose.
[13] En tête de son Epître dédicatoire, il prend le titre d'ex-maître des offices de Théodose l'Ancien : Marcellus V. I., ex-mag. offic. Theodosii Sen. Je ne sais pourquoi Funck (de Vegeta Lat. ling. senect., c. ix, § 31) reproche à Vossius d'avoir adopté cette leçon, donnée par Pithou, plutôt que la leçon vicieuse de J. Cornarius : ex magno officio Theodosii Sen., blâmée avec raison par J. Godefroy (Cod. Theod., lib. xvi, tit. 5, l. 29). — On a prétendu que Marcellus avait aussi été archiatre ou premier médecin de l'empereur Théodose. Cette conjecture, qui ne s'appuie sur aucun texte, ne me parait pas fondée. Car il est probable que, s'il avait eu cette qualité, il n'aurait pas négligé de la joindre à celle de maître des offices, surtout en tête d'un traité sur la science médicale.
[14] On trouve dans le Code Théodosien (liv. vi, tit. 29, l. 8, et liv. xvi, tit. 5, l. 29) deux lois d'Arcadius adressées à Marcellus, maître des offices, datées l'une du 1er juin et l'autre du 24 novembre 395.
[15] Voir Tillemont, Histoire des Empereurs. t. v, p. 429.
[16] In Eutrop., lib. ii, v. 347 et seq.
[17] Libanius (Epist. ccclxv) dit que Marcellus pria longtemps les dieux de le rendre père, qu'il n'obtint cette grâce que fort tard, et que ses enfants sont un cadeau d'Esculape.
[18] Outre cette épître dédicatoire, une des deux lois d'Arcadius citées plus haut (p. 268, note 7), semble prouver que Marcellus était chrétien. L'empereur lui recommande, en effet, de rechercher si parmi les officiers du palais impérial il ne se trouvait pas des hérétiques, et lui ordonne, dans ce cas, de les destituer et de les chasser de la ville : Sublimitatem tuam investigare prœcipimut, an aliqui hareticorum, vel in Scriniis, vel inter Agentes in rebus, vel inter Palatines, cum legum nostrarum injuria, audeant militare : quitus, exemplo divi patris nostri, omnibus et a nobis negata est militandi facultas. Quoscumque autem deprehenderis culpœ hujus adfines, cum ipsis quibus, et in legum nostrarum et in religionum excidium, conniventiam prœstiterunt, non solum militia eximi, verum etiam extra mania urbis jubebis arceri. Il ne pouvait guère charger un païen d'une si pieuse inquisition.
[19] Schoell, Histoire abrégée, de la Littér. rom., t. iii, p. 231.
[20] Notamment par Robert Constantin, qui a publié ce poème à la suite de Serenus Sammonicus, à Lyon, en 1566.
[21] Adversar., lib. l, c. 6.
[22] Vindicianus était un médecin célèbre, ami de S. Augustin (Confess. lib. iv, c. 3, et lib. vii, c. 6).
[23] Epigrammata et poematia vetera.
[24] Poetae Latini Minores.
[25] Quelques auteurs pensent que le folium est le nard ; mais la mention que Marcel lui fait, deux vers plus bas, de cette dernière plante, ne nous permet pas de nous ranger à cet avis.
Zepto- Dans l'autre monde
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