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Histoire du Lyonnais Dauphinée

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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:39

HISTOIRE DU LYONNAIS DAUPHINEE




- Le Dauphiné a trouvé plus de difficultés que d'autres provinces à penser et faire son unité. En effet, on ne peut parler d'un pays dauphinois avant le XIe siècle. C'est alors qu'à travers le morcellement féodal, par les efforts patients et suivis des souverains des trois dynasties successives de Dauphins, qui surent jouer des mariages, des héritages, de leur influence politique et de leur force militaire, s'opéra la lente gestation d'un pays nouveau, qui ne pouvait revendiquer l'héritage d'aucune entité politique passé, d'aucun découpage administratif précédent: elle s'opéra par la réunion progressive de régions parfois éloignées, souvent opposées, toujours très différentes entre elles.

- Apparaît alors, un symbole de cette création, le terme neuf de Dalphinatus, mais seulement en 1293. Et les voisins n'acceptent pas facilement la naissance, ni les frontières de cet Etat nouveau: si l'Empereur n'abandonne qu'en 1378 un droit de suzeraineté longtemps effectif, mais devenu de moins en moins réel, il faut deux siècles de guerre et de traités, puis échange massif de territoires de 1355 avec la Savoie, pour en terminer avec les nombreuses possessions de son comte en plein cœur du Dauphiné et fixer entre les deux Etats des frontières moins complexes.

- Mais déjà, entre temps (1349), avait eu lieu "le transport" au roi de France, et c'est sous l'autorité du Dauphin fils et successeur de celui-ci que le Dauphiné acheva de se constituer par l'annexion des comtés de Valentinois et Diois, et la réunion complète de Montélimar et de Vienne, dans le courant du XVe siècle.

- Ainsi, en cette extrême fin de Moyen Age, le Dauphiné n'apparaissait que comme une province tard venue, faites de territoires hétérogènes sans même un véritable noyau central, avec des frontières imposées par les hommes de plus en plus intégrée au royaume de France.
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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:41

Les Comtes d'Albon et Dauphins de Viennois (1029-1349)


Viennois et Briançonnais

- La mort du dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III, en 1032, a marqué une date importante de l'histoire de France du Sud-Est. Désormais, sous la suzeraineté lointaine de l'empereur Conrad le Salique, est accompli le morcellement déjà commancé sous la dynastie de Bourgogne. Alors en l'espace de quelques années, se constituent les Etats des Comtes d'Albon et de Savoie.

- Trois ans avant la mort de Rodolphe III, l'archevêque Bouchard dispose entre 1029 et 1030 du comté de Viennois, que l'Eglise de Vienne a reçu en don de la reine Hermengarde, épouse du dernier roi de Bourgogne. Il le partage entre son beau-frère, le comte de Savoie Humbert-aux-blanches-mains, et le sire de Vion, Guigues Ier le Vieux, déjà largement positionné en Viennois méridional et sans doute, lui aussi, allié au comte de Savoie.

- Une incertitude règne sur la façon dont les sires de Vion ont acquis le titre de comte. Il semble que Guigues Ier le Vieux l'ait obtenu par la concession de l'archevêtque Bouchard. Guigues apparait en effet pour la première fois, en qualité de comte, dans un acte de donation qu'il accomplit vers 1029. Aucun des cinq sires de Vions possessionnés avant lui dans le Viennois méridional n'a détenu ce titre. La mention "d'Albon", attaché au titre de comte, n'apparait pas avant 1079, mais à partir de cette date elle figure dans tous les actes des successeurs de Guigues le Vieux.

- Peu après le partage du Viennois entre les deux maisons de Savoie et d'Albon, celles-ci s'étendent simultanément plus à l'Est. Entre 1039 et 1043, Guigues Ier le Vieux reçoit de l'empereur Henri III l'investiture du Briançonnais, qui a été détaché en 1033 du diocèse de Maurienne par Conrad le salique pour être rattraché à la métropole d'Embrun. Cette terre, Guigues la tient en fief impérial, alors qu'en Viennois il n'est vassal que de l'Eglise de Vienne. De son côté, Humbert-aux-blanches-main, comte de Savoie est investi, au nord du Briançonnais, de la Maurienne, terre qu'il tient lui aussi en fief d'Henri III.




Comtes d'Albon et évêques de grenoble

- Viennois et Briançonnais sont des régions assez éloignées l'une de l'autre. Pour établir entre elles un trait d'union, les comtes d'Albon ont étendu leur souveraineté au Grésivaudan.

- Sur les origines de cette souveraineté, l'origine du pouvoir temporel des évêques de Grenoble et sur la façon dont ils l'ont partagé avec les comtes d'Albon, nous sommes mal renseignés.
Les textes réunis par l'évêque de Grenoble Hugues de Châteauneuf, début XIIe siècle, canonisé après sa mort, dans "Cartulaire de Saint Hugues", et la "charte XVI" écrite entre 1111 et 1132 sont une source documentation.

- D'après une cartulaire, de 1099, le comte d'Albon Guigues III abandonne entre les mains de l'évêque Hugues, les églises qu'il possédait à titre de comte.

- Entre l'épiscopat d'Isarn de la seconde moitié du Xe siècle, et celui de saint Hugues à la fin du XIe siècle, certains droits, d'abord détenus par les évêques, le sont ensuite par les comtes d'Albon. Le successeur d'Isarn, Humbert aurait joui sur son diocèse de la même plénitude de droits que son prédécesseur.

- Sous l'évêque Mallen, entre 1030 et 1037, apparenté à la famille d'Albon, le comte Guigue Ier le Vieux aurait commencé à fonder la puissance de sa maison sur le Grésivaudan. Mallen ayant concédé de sa propre initiative à son parent une part des possessions territoriales de l'église de Grenoble en opposition à Saint Hugues, le réformateur hostile aux empiètements hostiles en revenant sur ces accords dans son cartulaire.
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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:42

Forces contraires

- Le développement du pouvoir des comtes d'Albon a été contrarié ensuite pendant plus de deux siècles par des forces rivales: grand seigneurs ecclésiastiques d'abord, voisins redoutables ensuite, tels les comtes de Savoie, enfin grands seigneurs laïques du Dauphiné.

- Malgré l'inféodation en faveur des comtes de Savoie et d'Albon, l'archevêque Bouchard conservait la cité de Vienne avec ses tours et le château de Pipet. Par diplôme concédé en 1157 par l'empereur Frédéric Ier, l'achevêque relève directement de l'Empire, a le titre d'archichancelier de Bourgogne, les droits régaliens et la haute et la basse justice dans Vienne.

- Il a pour vassaux les comtes d'Albon et de Savoie et presque toutes les puissantes familles du Dauphiné. Il est également abbé de Saint-Barnard de Romans et exerce sa suzeraineté au XIIIe siècle sur vingt-deux châteaux et une trentaine de fiefs dépourvus de châtellenies.

- Cependant, Saint Hugues ne pouvait revenir sur toutes les concessions de son prédécesseur, l'évêque de Grenoble Mallen. Il obtient cependant du comte d'Albon le partage de certaines terres, et par un acte du 5 septembre 1116 l'abandon de tous les biens ecclésiastiques détenus par le comte. Les évêques successifs se font par diplômes impériaux de 1161 et de 1178 confirmer les biens restitués et concéder les droits régaliens, entre autres l'exploitation des mines d'or et d'argent et le droit de battre monnaie.

- A Gap et à Embrun, l'évêque et l'archevêque ont également des droits régaliens reconnus par l'empereur Frédéric Ier et confirmés par Frédéric II. Leur temporel est étendu, particulèrement à Embrun, où l'archevêque par diplome impérial de 1251 obtient le titre de grand chambellan du Saint-Empire. Les deux prélats ont, comme à Vienne et à Grenoble, les comtes d'Albon pour vassaux. Ainsi, l'expansion territoriale de la maison d'Albon est gênée par la présence de princes ecclésiastiques auxquels elle doit l'hommage.


Seigneurs laiques

- Génée, elle l'est aussi par l'existence de voisins redoutables, en premier lieu le comte de Savoie. Dès le XIe siècle, les possessions de ce dernier forment, en Viennois et en Sermorens, au Nord de celles d'Albon, une longue bande s'étendant de la banlieue de Vienne et de Lyon, jusqu'aux portes de Grenoble.

- Ces possessions sont intimement mêlées à celles des comtes d'Albon, et bien des seigneurs sont vassaux des deux maisons. De là des conflits, qui les opposent l'une à l'autre. Le premier intervient dès 1140 et entraîne la mort du comte d'Albion Guigues IV, tué au siège de Montmélian.

- Mais il y avait aussi en 1032, outre les maisons de Savoie et d'Albion, d'autres familles seigneuriales puissantes, détenaient des pouvoirs juridiques étendus et une situation très indépendante.

- Certaines étaient enclavées dans la partie des domaines des comtes d'Albon, et d'autres entre les domaines des maisons de Savoie et d'Albon.
Les premières maintenèrent leurs pouvoirs et leurs juridiction pendant une longue période. Mais elles doivent entrer sous suzeraineté des comtes d'Albon au début du XIIIe siècle.
Les secondes, grâce à leur position géographique profitent des rivalités entre les deux maisons et s'alliant suivant leurs intérêts.

- Les Bocsozel tiennent en fief, dès le XIe siècle, le château de Tolvon, des comtes de Savoie. Ils ont en Viennois une situation assez autonome pour servir d'arbitre dans le conflit qui oppose les deux maisons en 1140. La famille est à la tête d'une seigneurerie alleutière lui permettant de se dégager des emprises delphinales et savoyardes, en s'orientant délibérément vers l'Eglise, où elle acquiert de haute dignités.

- Mais après 1250, elle est obligée d'hypothéquer ses terres pour se procurer du numéraire. La famille se divise en plusieurs branches. La plus importante abandonne le mandement de Boscozel pour s'installer à Maubec, au nord du Viennois. Aimon de Maubec est d'abord fidèle à la maison de Savoie, mais, le 19 février 1291, il s'aliène l'indépendance de ses terres en acceptant de tenir en fief delphinal, la baronnie qu'il possède.

- Les Bardonnèche est une famille sur le versant oriental des Alpes, essaye de maintenir de bons rapports avec les comtes d'Albon et de Savoie.

- Mais dès la seconde moitié du XIIIE siècle, à la veille du conflit qui va les opposer à l'Etat savoyard, les dauphins comtes d'Albon savent s'attacher par des bienfaits des membres de la famille de Bardonnèche. Puis, le pouvoie delphinal s'introduit dans la seigneurerie, en acquérant les droits de Constant de Bardonnèche. Enfin, en 1334, le dauphin Humbert II confisque pour trahison les biens de François de Bardonnèche, qui a pris le parti ennemi dans le conflit delphino-savoyard.

- D'autres seigneureries restent indépendantes au-délà du rattachement du Dauphiné à la France. Les terres des Aynard se trouvent au XIe siècle tant en Savoie qu'en Grésivaudan. Vers 1130, une bonne partie du partimoine familial passe, par héritage, entre les maines des sires de Faucigny.

- Bien qu'ils reconnaissent plus ou moins complètement la suzeraineté delphinale, tous ces grands feudataires conservent néanmoins jusqu'au "transport" de la province au royaume une grande partie de leurs pouvoirs. Le "Statut delphinal" accordé à ses sujets dauphinois par le dernier dauphin et comte d'Albon, Humbert II, confère aux seigneurs le droit de poursuivre, par leurs propres officiers, les auteurs de crimes de toute espèce commis dans l'étendue de leur juridiction sans intervention du dauphin. Le même statut leur reconnait le droit de guerre entre eux. Les guerres privées restent nombreuses sous le règne d'HumbertII.

- En somme malgré les progrès aux XIIIe et XIVe siècle, il semble que les dauphins comtes d'Albon n'aient pas su entièrement s'imposer à leur noblesse.

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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:43

Les Dauphins du XIIe au XIVe siècle


Alliances dynastiques

- Le domaine des comtes d'Albon est en 1029 composé que d'éléments disparates et incomplètement soudés, de Vienne au versant oriental des Alpes, il n'y a pas de capitale.
Pour compenser cette faiblesse, la dynastie contracte assez vite de flatteuses alliances. Guigues III épouse vers 1106 une certaine "reine Mathilde", fille probablement du comte Roger de Sicile et veuve du roi Conrad d'Italie, le fils rebelle de l'Empereur Henri IV, mère enfin de Guigues IV (1133-1144), auquel elle donna le surnom de "Dauphin" porté désormais par tous les comtes d'Albon.

- La première dynastie de ceux qui, avec Guigues Ier le Vieux en 1029, ont le titre de comte et, avec Guigues IV en 1133, le surnom de Dauphin, s'éteint avec Guigues V en 1162. Ce dernier laisse une fille, Béatrice d'Albon, qui se marie trois fois. De son second mariage avec Hugues III, duc de Bourgogne, nait André-Dauphin, qui règne de 1192 à 1236, le premier de la dynastie de Bourgogne. Cette dynastie s'éteint avec Jean Ier, mort sans postérité en 1282.

- Lui succède Anne, marié à Humbert de La Tour, le premier dauphin de le troisième dynastie dite "de La Tour". Son dernier représentant est Humbert II qui abdique en 1349 en faveur de Charles, petit-fils du roi de France.

- Le domaine disparate de Guigues Ier le Vieux ne s'accroît que lentement par la suite. En 1349, elle ne connaît pas l'unité des autres principautés voisines. C'est à la suite de mariages que lui sont acquis: les comtés de Gap et Embrun (1232), le Faucigny (1241), les baronnies de la Tour et de Coligny (1282). Deux héritages lui valent celles de Montauban (1300) et de Mévouillon (1317) et l'achat, en 1263, de la terre d'Allevard vendue par Guigues de La Rochette.

- Enfin le dernier dauphin, Humbert II, se rend en 1342 maître de Romans et devient coseigneur de la ville avec le chapître de Saint-bernard. Mais sans postérité et sans ressources, il ne peut bientôt espérer poursuivre sa politique d'accroissement du domaine entreprise depuis un siècle par ses prédécesseurs.

- L'accroissement du domaine delphinal à partir du XIIIe siècle menace les comtes de Savoie. Mais le conflit n'apparaît qu'à partir de l'annexion des baronnies de La Tour et de Coligny en 1282.



Privilèges Impériaux

- Les dauphins des deux premières dynasties ont consolidé intérieurement leurs pouvoirs en s'appuyant sur les empereurs et en empiétant sur l'autorité des princes ecclésiastiques dans le diocèse de Grenoble, de Gap et d'Embrun; sans toutefois pouvoir s'imposer.

- En 1155, Guigues V obtient de Frédéric Barberousse la confirmation de tous les droits et privilèges que lui-même et ses prédécesseurs tenaient de l'Empire. Frédéric y ajoute la concession d'une mine d'argent à Rame et le droit de battre, à Césanne, une monnaie dont les premiers spécimens conservés datent de 1192.

- En même temps, Berthold de Zähringen, vice-roi de Bourgogne, cède à Guigues tous les pouvoirs lui appartenant sur la cité de Viennes. Les privlièges accordés par Frédéric Ier sont confirmés en 1238 par l'empereur Frédéric II.

- Ce dernier déclare les dauphins soumis immédiatement à l'empereur, niant ainsi implicitement la suzerainetéqu'exerçaient sur eux les archevêques et évêques dauphinois. Un diplôme confirme de l'empereur, en juin 1249 à Guigues VII ses acquisitions des comtés d'Embrun et de Gap. De plus, il lui concède des alleux dans ces deux comtés ainsi que dans les comtés de Vienne, d'Albon et de Grenoble.
Les droits régaliens octroyés et confirmés par les empereurs comprennent, entre autres, le droit de battre monnaie.
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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:45

Les Dauphins à Grenoble:

- Les efforts de Saint Hugues pour récupérer le patrimoine de son Eglise ont dans une certaine mesure abouti, sans empêcher les dauphins de poursuivre leurs empiétements.

- L'évêque Hugues II se plaint, dans un act de 1140 que le dauphin Guigues IV se soit emparés d'un tiers de la justice dans les mandements de Venon et de Gières, et aussi les droits de chevauchées.

- Ces frictions aboutissent à des conventions de pariage de nature économique. Ainsi, dès 1140 les habitants de Grenoble peuvent se livrer à la navigation sur l'Isère, moyennant un droit de péage à acquitter près du pont de la cité. Ce droit est tenu en fief à la fois du comte et de l'évêque.

- Entre 1184 et 1192, les deux co-seigneurs ayant tous deux des droits régaliens confirmés par les empereurs, fondent un atelier commun, qui émet en 1307 des monnaies d'argent.

- La première charte de privilèges est concédée le 6 janvier 1226, à la fois par André-Dauphin et par l'évêque Soffrey. Dans les libertés de 1244, les co-seigneurs font allusion à "notre cour" qui se substitue pour la saisie des biens, à la justice des habitants. Elle ajoute un code assez complet de tarifs d'amendes.

- En 1293, l'évêque Guillaume sollicite une nouvelle convention de pariage. Il se plaint des agents du dauphin Humbert Ier. Les attributions de la cour sont très étendues dans cette convention. Toute alende et toute exaction sont désormais partagées à portions égales entre l'évêque et le dauphin.



Les Dauphins à Gap:

- Depuis longtemps implanté à Grenoble, le pouvoir delphinal s'impose en pariage avec les évêques. Mais il n'est pas de même à Gap et à Embrun. Les dauphins n'entrent en scène qu'après la prise de possession du Gapençais et de l'Embrunais, en 1029 et 1232.

- Ils ont en face d'eux: le pouvour ecclésiastique et le comte de Provence, qui a conservé des droitsde suzeraineté sur le Gapençais, et le gouvernement consulaire, reconnu par Guillaume II, comte de Forcalquier.

- Le désaccord ne prend fin que lorsque Guigues VII achète par un hommage (17 juillet 1257) la neutralité de Charles Ier d'Anjou, comte de Provence et roi de Sicile. Il peut assoir son autorité sur la cité de Gap, en profitant de l'opposition entre les deux pouvoirs: ecclésiastique et le consulat.

- Il signe, le 14 décembre 1257, un accord avec la cité, alliée jusqu'ici à l'évêque Othon de Grasse, Guigues VII conclut avec ce dernier un premier pariage, où les deux seigneurs se partagent le consulat de la ville. Ainsi tahis par leur allié de la veille, les "citoyens" préfèrent traiter discrètement avec l'autorité delphinale, en lui cédant le 11 septembre 1271, les droits du consulat.

- Devant cette atteinte à l'accord de pariage, qu'il a conclu avec Guigues VII, Othin de Grasse prêt aussitôt hommage, le 19 décembre 1271, à Charles d'Anjou, auquel il promet une aide militaire.

- Les comtes de Provence obitennent ainsi une reconnaissance de leur autorité en Gapençais. Mais ils ne sont pas pressés de soutenir les revendications de l'évêque de Gap, visant à contraindre le dauphin à l'abandon du consulat, source de discorde entre les deux seigneurs.

- Le 5 décembre 1300, un nouvel accord de pariage entre l'évêque Geoffroi de Lincel et Jean, comte de Gapençais, le futur dauphin Jean II. Par cet accord, les dauphins conservent le consulat, objet du litige, avec ses attributions fiscales.

- Il y a partage entre le dauphin et l'évêque en ce qui concerne les anciens bans ou amendes consulaires. Ce traité délimite définitivement les droits des évêques et des dauphins au XIVe siècle. Les évêques cessent de recevoir l'hommage delphinal, qui est réservé aux comtes de Provence, mais ils conservent la prééminence sur toute la cité de Gap et son territoire suburbain. Seuls, ils ont le droit de battre monnaie, et ils ont un sceau de juridiction qui leur est propre.

- C'est la cour épiscopale qui est appelée à enregistrer les actes delphinaux en faveur des habitants, et ce sont les officiers épiscopaux qui doivent contraindre ceux-ci à se rendre aux chevauchées delphinales.



Les Dauphins à Embrun:

- Le consulat de Guillaume II, comte de Forcalquier n'a jamais été reconnu par les archevêques. Par contre le dauphin Guigues VII traite directement avec les consuls en 1237 et 1248 en se faisant reconnaître une juridiction propre, que lui dénie le pouvoir archiépiscopal.

- Il encourage les soulèvement de citoyens contre l'archevêque. Guigues VII prend prétexte de l'hommage prêté par lui à Charles d'Anjou le 17 juillet 1257, pour refuser celui qu'il devait à l'archevêque Henri de Sus. Pour ce grief, il est menacé d'excommunication. En 1321, un accord de pariage entre les deux pouvoirs partage le château delphinal qui servira de maison commune.

- Une série de pariage de succèdent de 1294 à 1345. En somme, il y eu un pariage entre le dauphin et le pouvoir ecclésiastique beaucoup plus tard et plus incomplètement à Gap et à Embrun qu'à Grenoble.

- Il n'a jamais existé de pariage à Vienne, mais prélats et dauphins se partagent le comté, depuis la vente des droits, par Hugues, seigneur de Pagny, à l'archevêque Jean de Bernin, en 1263. Ce comté de Vienne (npc avec celui du Viennois) comprenait dans la ville la juridiction sur les hommes relevant du comté et certains droits sur la boucherie, les marchés, les poids et mesures.
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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:46

Guerres avec les comtes de Savoie

- Dès le XIIe siècles, l'enchevêtrement de leurs possession en Viennois avait amené des conflits entre comtes de savoie et dauphins.

- En 1241, les dauphins acquièrent le Faucigny au nord de l'Etat savoyard et par la baronnie du Tour en 1282, ils peuvent interrompre les relations entre la Savoie et la Bresse.

- Première guerre de 1283 à 1286: série de chevauchées et de dévastations sans résultat.
Un deuxième conflit éclate en 1289, lorsque les dauphinois tentent de prendre Genève. En 1293, amorce d'une réconcilitation avec mariage entre Jean fils du Dauphin Humbert, et la fille du comte de savoie Amédée V.

- Mais la guerre reprend en 1299 au Grésivaudan, en Viennois et en Faucigny. En 1303, une bataille a lieu à Montmélian. En 1304, Edouard de Savoie ravage le Viennois, et prend la citadelle édifié à Lullin près de Genève.

- En 1314, l'avènement d'Edouard le libéral, successeur du comte savoyard marque avec le siège du château des Allinges par le dauphinois Hugues, sire de Faucigny mais forcé de le lever par Edouard. En 1325, l'armée savoyarde subit en 1325, une grave défaite dans la plaine de Saint-Jean-le-Vieux, en Bresse.

- Le successeur d'Edouard, le comte Aymon le pacifique remporte la victoire de Monthoux en 1332, et en 1333 le dauphin Guigues VIII est mortellement blessé au château de La Perrière.

- Le 27 Mai 1334, une paix durable est signée à Charpareillan, sur la requête du pape et du roi de France. Le dauphin Humbert II verse 50 000 livres contre des terres et seigneureries. Seules, la question des frontières entre le Dauphiné et la Savoie n'est pas résolue et ne le sera qu'en 1355, c'est-à-dire après le "transport" du Dauphiné à la France.



Humbert II, dernier Dauphin

- Le conflit delphino-savoyard apaisé, Humbert II, dernier dauphin de la dynastie de La Tour, essaie de compléter l'oeuvre de consolidation et de centralisation entreprise aux XII et XIIIe siècles dans les villes épiscopales de ses domaines.

- Devant la menace que constitue pour Vienne l'établissement du roi de France, Phillipe VI de Valois, dans le fauboirg de Sainte-Colombe, il profite des dissenssions entre l'archevêque et son chapitre pour occuper le prieuré de Saint-Just. Il consolide ses droits sur la cité, en achetant ceux de Guillaume de Vienne, comte de Longwy.

- Il occupe la cité en 1338, sous prétexte d'une rixe et signe une convention avec le chapitre. Ce traité est annulé deux ans plus tard par le pape Benoit XII. Le dauphin ne peut réaliser son rêve: faire de Vienne la capitale du Royaumes d'Arles, que lui avait proposé en 1335 l'Empereur Louis de Bavière.

- Le 5 février 1342, il investit Romans dont les habitants lui ouvrent les portes malgré son excommunicaton par l'archevêque. Le pape renonce à ses droits sur la ville en échange des châteaux de Visan, Nyons et Mirabel dans les Baronnies.

- Les morts du seul héritier présomptif, André, en 1335, et de la dauphine Marie de Baux en 1346, détournent Humbert de ses vues ambitieuses.

- Surtout l'endettement par son goût du luxe, ses réformes administratives, ses multiples fondations pieuses, enfin la croisade qu'il dirige en partie à ses frais de 1345 à 1347.

- Il aliène des portions de son domaine et contract de nombreux emprunts. A bout de ressources, il songe à vendre ses Etats.

- Après de vaines tentatives auprès du roi Robert de Sicile en 1337 et du pape Benoit XII de 1338 à 1340, il se tourne vers la France. L'influence français s'étant déjà fait ressentir avant Humbert II.

- Dès 1269, Louis IX a joué le rôle d'arbitre entre le dauphin Guigues VII et le comte Philippe de Savoie. En 1294, Philippe le Bel a obtenu un contingent d'hommes armés et l'hommage du dauphin Humbert Ier.

- Guigues VIII épousa Isabelle de France, fille de Philippe V le long. En 1335, dès le début du règne d'Humbert II, le roi Philippe VI de Valois lui attribue 2000 livres de rentes et négocie le mariage de Blanche d'Evreux, petite fille de Philippe le Hardi, avec le jeune dauphin André.

- En 1343, dans un second traité où il s'engage à céder le Dauphiné au fils du duc de Normandie à sa mort.

- Le 30 mars 1349, il vend le Dauphiné à Charles, fils ainé du duc de Normandie pour 200 000 florins, plus de 4000 florins de rentes annuelles.

- Il confère à ses anciens sujets le "Statut delphinal", c'est-à-dire des privilèges que les nouveaux souverains de la province. Il a pour objet essentiel de réprimer l'arbitraire et les abus commis par l'administration. Il limite le nombre de sergents, la durée de l'exercice de l'office des juges, octroie aux dauphinois de ne plus avoir leurs biens confisqués sans crime particulièrement grave, d'être dédommagés lors des réquisitions de vivres, de ne plus avoir à tenir de garnison et à se battre en dehors des frontières. Il donne aux nobles dauphinois le droit de guerroyer entre eux, d'avoir des maisons fortes, sans être inquiétés par les agents delphinaux.

- Après la vente du Dauphiné et l'octroi du Statut delphinal, se déroule la cérémonie du 16 juillet 1349 au couvent des dominicains de Lyon, lorsque Humbert, devant les principaux membres de la noblesse et du clergé dauphinois, remet officiellement ses Etats au fils du duc de Normandie. Ce dernier prête serment de respecter le Statu delphinal.

- Humbert II dernier des dauphins-comtes d'Albon, dépenseur, pieux avec l'entreprise d'une croisade. Pas d'ardeur guerrière mais grandes capacités d'administration, centralisateur du dauphiné avec le Conseil Delphinal ou les conseils de baillages. Il accorda avant d'abdiquer un statut qui garantit les libertés de la province.
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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:47

De la principauté à la privince (1349-1456)


Le dauphiné dans le Royaume

- Le principe original de l'accord était: "Que le Dauphiné ne éloigne la Couronne". Souple union de deux souverainetés, celle des lys et des dauphins que désigne cette formule du "transport".

- Le dauphin Charles Ier fit apporter les insignes de son pouvoir à Sarcelles, dès le 25 novembre 1355, en Ile-de-France. L'épée delphinale - dont le pommeau enfermait du bois de la Vraie Croix- et la bannière de Saint-Georges suffisent à suggérer son pouvoir sur le dauphiné.
Son sceau équestre aux armes écartelées de France et de Dauphiné -le sceau dauphin- manifestait l'essence singulière de son autorité entre Viennois et Briançonnais.

- A cette complexité, n'enlevaient rien les circonstances fort variables de la dévolution du titre de Dauphin, également prestigieux, que cette dignité fût déléguée par les rois à leurs ainés ou que, aussi souvent, ils l'aient exercée par eux-mêmes.



La Principauté dans le royaume en guerre.

- Morcelé et vulnérable, le Dauphiné cédé par Humbert II était dépourvu des frontiètres qui eussent rendu moins aléatoire son destin: une limite indécise courant à travers le Viennois mal soudé à la baronnie de La Tour suscitait des conflits jamais apaisés avec la dynastie savoyarde. Tandis que perdues aux lisières du comtat Venaissin, les baronnies de Montauban et de Mévouillon étaient séparées du cours de l'Isère par le comté de Valentinois.

- Dès le 5 janvier 1355, un traité conclu entre le roi Jean, le dauphin Charles et Amédée VI, comte de Savoie, donnait au dauphiné, moyennant l'abandon de Faucingy, de la suzeraineté du pays de Gex et des dépendances de la baronnie de La Tour en Bugey: toutes les châtellenies savoyardes du Viennois en-deça du Rhône.

- Cependant toutes les questions n'étaient pas réglées, en 1377 et en 1451, on discuta pour savoir lequel des deux Guiers, le mort ou le vif, devait diviser les deux Etats dans la Chartreuse ( il faudra attendre le traité de Turin du 24 mars 1760); mais le contentieux delphino-savoyard se trouvait définitivement apuré.

- La brêve campagne avait précédé les négociations qui aboutirent au traité de Paris. La devastation de l'Embrunais et des Baronnies par les Provençaux pendant l'été 1368, fut l'offensive conduite contre la Provence de Jeanne Iere de Naples par le duc d'Anjou et Du Guesclin.

- En revanche, c'est par la voie pacifique que fut réalisée l'annexion capitale du Valentinois au Dauphiné. Une convention prévoyant la cession pour 100 000 écus d'or fut conclue le 11 août 1404. Le traité définitif de Chinon en avril 1446 autorise l'occupation du comté par les troupes delphinales et mettant ainsi un terme aux ambitions rhodaniennes des ducs de Savoie. La diplomatie qui enregistrait ces résultats avait rénové ses méthodes, en faisant dresser à chaque occasion des plans ou des vues figurées pour faciliter la réflexion des négociateurs.

- Entre 1390 et 1392, les bandes de Raymond de Turenne pillèrent le Valentinois, tandis que refluaient en-deça des Alpes les débris de l'armée du comte d'Armagnac écrasée devant Alexandrie, le 25 juillet 1391 par Galéas Visconti.La montée des périls obligea à fortifier les bourgs comme à Vienne, Grenoble, Die, Gap et Embrun.



La victoire d'Anthon

- A l'épreuve de la guerre bourguignonne, le Dauphiné montra en 1430, qu'il était l'un des points forts du royaume de Bourges. Tablant sur l'effondrement de ce dernier, deux partisans du duc de Bourgogne, le duc de Savoie Amédée VIII, ainsi que son vassal franc-comtois, Louis de Chalon, sire d'Arlay et prince d'Orange (en tant que représentant de la famille des baux), s'étaient en effet liés en 1426 par une convention tenue secrète en vue de dépecer le Dauphiné.

- L'hiver 1429-1430 vit la menace du prince d'Orange se préciser avec l'envoi de renforts considérables -bourguignons, savoyard et anglais- à la garnison qu'il avait retranchée dans son puissant château d'Anthon, sur le bord dauphinois du Rhône, à quelques lieues en amont de Lyon, face au confluent de l'Ain.

- Cette armée s'étant emparée de quelques châtellenies delphinales voisines, c'était la guerre imminente. Avec vigueur et détermination, le gouverneur Raoul de Gaucourt fit front. Une session précipitée des Etats, les 30 et 31 mai, dont il obtint un subside de 50 000 florins, le concours d'Imbert de Grôlée, maréchal de Dauphiné et sénéchal de Lyon. L'alliance adroitement négociée avec le Castillan Rodrigue de Villandrando et ses routiers campés en haut Vivarais lui fournirent, aux côtés de la noblesse dauphinoise, les contingents nécessaires pour écraser près d'Anthon, le 11 juin, les sept cents chevaliers du prince d'Orange et mettre la main sur son étendard.

- Hormis quelques courses des Ecorcheurs, la Guerre de Cent ans était finie pour les Dauphinois.

- L'enquête que fit Raoul de Gaucourt dans le ressort de la judicature de Saint-Marcellin des possesseurs de fiefs qui n'avaient point paru à l'armée d'Anthon. Quelques années auparavant, afin de commémorer le souvenir des trois cents chevaliers tués à la bataille de Verneuil, les Etats avaient fait peindre en l'église des Jacobins de Grenoble et dans l'abbaye de Saint-Antoine, une grande fresque de la Vierge de Miséricorde couvrant de son manteau les guerriers disparus, revêts de leurs cottes de mailles.

- Une fois décimée les grandes familles, Gaucourt ne put guère faire fond sur une petite noblesse trop démunié et appauvrie pour s'armer ni sur des posssesseurs de fiefs au statut incertain.
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Message par Drizzten Mar 05 Mai 2009, 16:48

Peste et épidémie

- La Grande peste noire de 1348 frappa durablement le dauphiné. La peste reparut à Romans en 1361 et des épidémies se succédèrent dans le Viennois en 1382, à Grenoble en 1410, 1420, 1427, à Romans encore en 1442 et 1446. L'Oisans fut atteint en 1410, 1412, 1418 et 1428. La vallée du Vénéon fut éprouvé à trois reprises entre 1428 et 1447.

- Dans le Briançonnais, le "mal chaud" sévit de 1425 à 1432, emportant des hommes dans la force de l'âge.

- Pendant l'année 1451, les Etats ne purent se réunir et la peste fit rage à Vienne, Romans, Valence et dans les Baronnies.

- Si l'on attribue un indice 100 à la population du Dauphiné en 1339, il faut attendre la fin du XVIIe siècle dans le Briançonnais et le Queyras, celle du XVIIIe en Grésivaudan, Champsaur et dans le Viennois pour que le niveau antérieur aux mortalités de la fin du Moyen âge soit rattrapé ou dépassé. L'aboutissement du calvaire démographique du Dauphiné se situe vers 1474-1476.

- Le Viennois-la-Tour dénombrait 9962 feux en 1339 et n'en compte plus que 5179 en 1474-1476 soit 52%. De même, dans le Grésivaudan, 40%; le Champsaur, 30% en moyenne de feux antérieurs à la peste noire.

- Selon les zones, c'est donc au total une chute de population qu'il faudrait situer entre les deux tiers et la moitié des effectifs antérieurs à 1348.


Sous le Dauphin Louis II: la fin de l'autonomie.

- Au lendemain de la Guerre de Cent ans, l'individualité du Dauphiné paraissait vigoureusement dessinée. Pourtant, un prince à la personnalité exceptionnelle, le dauphin Louis II, adolescent encore, allait imposer à son histoire un cours nouveau. A l'issue des seize années de son "delphinat", dont il fut présent dans la principauté du 7 janvier 1447 à la fin août 1456; le Dauphiné doté d'institutions rénovées, soumise à une autorité incontestée, compterait parmi les terres les mieux gouvernées d'Occident. Mais en contrepartie de cette "seigneurerie et administation" particulèrement vigilante et avisée, l'originalité de ses institutions disparaut du même coup, en même temps que son indépendance.

- Lors du "transport" de 1349, les institutions modernes élaborées par les Dauphins rendaient leur Etat assez différent du royaume de France dans le domaine administratif; et la longue présence dans ses possessions de Louis II, le futur [RAMTAMTAM!! Suspense!] Louis XI de France, qui mit tout soin à perfectionner ces institutions pour accroître l'autorité centrale, vint encore renforcer ce caractère d'originalité et d'unité administrative.

- L'une et l'autre devaient se substituer, malgré l'intégration croissante au royaume à partir de Charles VII, appuyées sur les Etats du Dauphiné, le Parlement et la Chambre des Comptes, sur le triomphe lointain du droit écrit et sur le principe, fondamental et conservé contre les efforts de la monarchie, de l'allodialité des terres en l'absence de toute preuve contraire.



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Un petit supplément gratuit  
SITUATION GEOGRAPHIQUE:


- La netteté et de la simplicité de limites marquées souvent par la nature. Avec le Rhône, du confluent du Guiers à la Principauté d'Orange, à l'exception de deux enclaves, l'une du Lyonnais sur la rive gauche, face à Lyon, au célèbre pont de la Guillotière, l'autre du dauphiné sur la rive droite, face au Vivarais. Le grand fleuve était considéré infranchissable à part les rares ponts.

- Au Nord Est, avec la Savoie, la frontière était souvent naturelle comme le long du Guiers, ou quand elle suivait à peu près des lignes de crêtes à travers les Sept-Laux, Belledonne et l'Oisans. Elle était parfois politique avec le Grésivaudan et la Chartreuse et passait sur le versant oriental des Alpes, intégrant au Briançonnais les hautes vallées de la Doire Ripaire, du Cluson et de la Varaita.

De 4102 à 33 m d'altitude, l'infinie variété.

- Le domaine le plus vaste: la montagne, le plus souvent associé à l'image de la province.

- Le massif le plus élevé: le Oisans semblant le protéger à l'ouest. Les "affreuses montagnes" inspire effroi et horreur aux habitants.
Plus à l'Est, du Briançonnais au Queyras, une zone plus confuse, moins creusée par les glaciers; encore la haute montagne, avec ses nombreux sommets dépassant 2700 m.

- Les forêts de Chartreuse, Vercors, Dévoluy dans les plateaux du bas du Dauphiné.
Deux profonds sillons parcourus par l'Isère et la Durance.
Au Nord, le Grésivaudan, la "merveilleusement-bien-cultivé" vallée de l'Isère.

- Recouvertes souvent de terres fertiles, offrant des voies de communication assez aisées entre Provence d'une part, nord du Dauphiné et Piémont de l'autre, elles procurent à leurs habitants de réelles possibilités de vivre.
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