Traité sur les fortifications
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Traité sur les fortifications
Lamis a écrit:L'HISTOIRE DE LA FORTIFICATIONVoici ce qu'est le château fort dans l'imaginaire collectif.
Mais comment en est-on arrivé là ? Et qu'elles ont été les évolutions au cours du temps ?
Voici un petit historique de la fortification du Xème au XVème siècle en 3 périodes :-La défense passive
-La défense active
-L'avènement de l'artillerie
LA DEFENSE PASSIVE
Xème siècle : La Motte
Avec la constitution du système féodal, la motte devient un symbole de puissance et le siège du pouvoir. La main d'oeuvre est gratuite car le seigneur se sert de son droit de ban pour imposer la corvée.
La motte, souvent artificielle, mesure de 10 à 30m de haut et est entourée d'un fossé qui peut être en eau, il s'agit alors de douves. La motte est couronnée d'une palissade qui enferme quelques bâtiments dont une tour en bois ou en pierre. Un escalier ou une rampe permet de descendre dans la basse-cour. Cette dernière, également ceinturée d'une palissade, renferme les habitations. Le tout est cerclé d'un fossé.
La défense ici consiste en une suite d'obstacles : Fossés, haute butte et palissades. Ceci peut paraitre rudimentaire mais à cette époque les armées sont très petites.
Pour les assaillants le feu est la plus grande arme, mais le blocus est quasiment impossible. La sape, technique qui consite à pratiquer un trou au bas d'un mur pour en provoquer l'éboulement, est tout de même possible; c'est pourquoi les hourds font leur apparition. Il s'agit de cages en bois qui permettent le flanquement vertical et donc la protection du bas des murs qui en sont pourvus.
Hourds protégeant la sape au château de Tournoël
Hourds protégeant la porte du château de Murol
Mi XIème : La Tour Maitresse
Elle est d'abord un symbole monétaire car cette fois le seigneur doit payer des charpentiers et des maçons spécialisés. Construite en bois ou en pierre, on l'appelle le Donjon. La grande majorité des tours maîtresses ont une vocation mi-défensive, mi-résidentielle. En ce qui concerne leur forme, il n'y a pas de règle. Plus les seigneurs sont fortunés, plus les formes sont évoluées : carrée, rectangulaire, circulaire, en trèfle, parfois flanquée de tourelles.
Tour ronde à Ribeaupierre
Tour carrée à Opme
LA DEFENSE ACTIVE
Henri Plantagenêt, roi d'Angleterre depuis 1154, remplace le service militaire obligatoire de 40 jours par un impôt en 1157. Avec cet argent il recrute des mercenaires pour créer une armée permanente. Trois ans plus tard,Philippe Auguste monte sur le trône du royaume de France et impose le même système. Avec l'avènement de ces nouvelles armées le siège et la prise des châteaux deviennent possibles. La défense doit donc évoluer et devenir active.
Philippe Auguste fait constuire le Louvre à la fin du XIIème siècle et c'est ce modèle qui va se répandre. Le donjon est circulaire et a une vocation purement militaire. Des murs - ou courtines - en pierre, d'une épaisseur de 2m minimun et souvent crénelés, entourent complètement le château. La forme de cette enceinte, carrée au Louvre, dépend souvent du terrain. Ces courtines sont régulièrement flanquées de tours, principalement circulaires et semi-circulaires en France. Le nombre de ces tours de flanquement est un symbole de puissance.
Pour éviter les angles morts une échauguette peut être placée en encorbellement sur un mur ou une tour. Il s'agit d'une petite guérite qui ne laisse généralement la place qu'à un seul homme.
Voici un exemple à Château-Queyras.
Pour que la défense devienne active il faut pouvoir tirer sur l'assaillant, d'où l'apparition de mâchicoulis et d'archères et la généralisation des hourds.
Les mâchicoulis sont des avancées de pierre, aménagées en haut des tours ou des murs, avec une ouverture vers la bas qui permet de jeter sur l'ennemi toute sorte de projectiles.
Les archères sont des percées verticales faites dans les tours, parfois à plusieurs étages, destinées au tir d'armes à cordes : arcs et arbaletes. Les archères peuvent être munies d'un étrier pour permettre le tir vers le bas, ou d'une croix à mi-hauteur pour faciliter la visée. Parfois les archères atteignent des hauteurs supérieures à 4m, elles sont alors seulement dissuasives. Leur nombre aussi avait un certain pouvoir de dissuasion, car elles pouvaient laisser croire à une grande capacité militaire même si elles n'étaient pas toutes pourvues de tireurs.
Sur cette photo prise à Vendôme, on voit bien la complémentarité entre les mâchicoulis et les archères.
On retrouve machicoulis et hourds au dessus des portes des châteaux, car il est évident qu'il s'agit d'un point fragile. La défense est augmentée par la présence d'assomoirs et/ou de herses et parfois même d'un sas entre deux portes.
En Angleterre les portes sont souvent des tour-portes, en France la mode est plus au châtelet. La porte est alors située entre deux tours jumelles, comme sur l'exemple ci-contre à Sedan.
AVENEMENT DE L'ARTILLERIE
Dans la première moitié du XIVème siècle l'artillerie commence à voir le jour. Au début, les bombardes ne tirent que des boulets en pierre assez peu efficaces contre les châteaux. Mais à partir du XVème siècle les progrès sont importants, avec notamment l'apparition de boulets en bronze, puis la généralisation des boulets métalliques. Les châteaux doivent une fois de plus évoluer pour répondre au canon. En ce qui concerne la défense, des tours canon sont construites, parfois en enchappant d'anciennes tours de flanquement. Elles ont une épaisseur dépassant les 5m et sont rondes pour résister au tir. L'épaisseur des murs doit également être revue, il s'agit du remparement. Cette technique consiste à construire un deuxième mur en avant du premier et de combler l'intervalle avec de la terre et de la pierre.
Archères-canonnières de Miolans
Pour ce qui est de l'offensive, les archères se voient transformées en archères-canonnières par l'élargissement de l'étrier. Ceci permet, pendant le temps de refroidissement de l'arme à feu, de tirer avec des armes à cordes.
Des canonnières sont également construites, elles sont destinées uniquement au canon et ont une forme plutôt horizontale.
Vers la fin du XVème siècle, apparaissent les premiers évents, qui permettent l'évacuation des fumées. Parfois sont également aménagés des renforcements de protection pour l'artilleur. En effet à cette époque le matériel n'est pas toujours très fiable et menace d'exploser.
C'est le cas sur cet exemple, toujours à Miolans.
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