Le lion

[Sébastienne]

LE BESTIAIRE MEDIEVAL

Le Lion

Dans la Bible, le lion a une image tantôt positive (le lion de Judas, les lions du trône de Salomon, le lion de saint Marc), tantôt néfaste, lorsque Samson, David et Daniel doivent l'affronter. Vers le XIIe siècle, il prend une image positive et remplace l'ours comme roi des animaux. Selon les Bestiaires, les lionceaux naissent morts, et c'est leur père qui les ranime après trois jours en soufflant sur eux (c'est un symbole de la résurrection du Christ le troisième jour après sa mort) ; enfin c'est un animal généreux qui n'attaque l'homme que lorsqu'il a faim. Au Moyen Âge, le lion ne peut pas être considéré comme un animal exotique : il est présent partout, sur les armoiries, sur les chapiteaux des églises, dans les manuscrits, et, de manière très réelle, dans un très grand nombre de ménageries. À côté des ménageries abbatiales ou princières (comme celle de Charlemagne ou, au XIVe siècle, celle de Charles V à l'Hôtel Saint-Paul), il existe des ménageries itinérantes, qui parcourent l'Europe de foire en foire.

[Sébastienne]

Le lion de Juda

Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus
Diocèse de Cambrai, 3e quart du XIIIe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Latin 8865, fol. 43

[Sébastienne]

Trône de Salomon avec lions

Psautier cistercien dit de Bonmont
Rhin supérieur, vers 1260
Besançon, Bibliothèque municipale, ms. 54, fol. 9

[Sébastienne]

Samson tue le lion avec la mâchoire d'un âne

Guiard des Moulins, Bible historiale
Début du XIVe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 59, fol. 143

[Sébastienne]

Allégorie des péchés capitaux

Vincent de Beauvais, Miroir historial
Paris, 1463. Traduit par Jean de Vignay, illustré par Maître François
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 50, fol. 25

L'ours, symbole de gloutonnerie, est monté par un clerc ; l'âne, symbole de paresse, est monté par un pauvre ; le lion, symbole d'orgueil, est monté par un roi.

[Dandolo]

Saint Marc écrivant

Guiard des Moulins, Bible historiale
Paris, XIVe-XVe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 159, fol. 440

[Dandolo]

Hercule et le lion de Némée

Raoul Lefèvre, Histoires deTroyes
XVe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 59, fol. 137

[Dandolo]

Tombeau de Lancelot l'Ancien

Histoire du Saint Graal
France, vers 1470
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 113, fol. 116v.

[Dandolo]

Combat de Lancelot et des lions

Lancelot du lac
France, vers 1470
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 114, fol. 338v.

[Dandolo]

Armes Wurtemberg/Bavière-Palatinat

Ibn Butlân, Tacuinum Sanitatis
Allemagne, Rhénanie, XVe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Latin 9333

[Dandolo]

Animaux de François-Hercule de France

Preces
Anvers, 1582
Paris, BNF, département des Manuscrits, Latin 10564, fol. 6

[Dandolo]

Zodiaque : Lion

Georgius Zothorus, Liber astrologiae
Sicile, 2e quart du XIIIe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Latin 7330, fol. 16

[Dandolo]

Faune : lion

Villard de Honnecourt, Carnet de dessins
France, vers 1230
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 19093, fol. 24v.

[Dandolo]

Lettre ornée

Guillaume de Machaut, Messe
Reims, vers 1372-1377
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 1584, fol. 448v.

[Dandolo]

Hercule et le lion de Némée

Guillaume de Machaut, Confort d'ami
Reims, vers 1372-1377
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 1584, fol. 136

[Dandolo]

Saint Jérôme et le lion

Jacques de Voragine, Légende dorée
Paris, vers 1480-1490
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 245, fol. 119v.

[Dandolo]

Daniel dans la fosse

Guiard des Moulins, Bible historiale
Paris, 4e quart du XIVe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 164, fol. 285

[Stephandra]

Tout comme le lion est le premier à entrer dans l'Arche de Noé, il est également le premier animal décrit dans le Physiologos et dans les bestiaires, car c'est le « Roi des animaux ».

Dans le Physiologos, le lion est dit particulièrement vigilant, ne fermant même pas les yeux pour dormir, ce qui suggère que seul son corps est réellement endormi, son esprit restant en veille. Comme l'affirmait déjà Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle, le Physiologos explique que le lion épargne ceux qui sont prosternés à terre. C'est le troisième trait caractéristique du lion qui semble le plus remarquable : les petits mis bas par la lionne seraient mort-nés et après trois jours dans les limbes, le lion les ramènerait à la vie (selon les versions : en les léchant, en rugissant ou en leur soufflant dessus). Ce dernier trait associe le lion à la Résurrection du Christ.

Dans les bestiaires, on trouve d'autres caractéristiques, comme le fait que si le lion s'aperçoit qu'il est poursuivi par des chasseurs il sait effacer ses traces avec sa queue, tout comme le Christ sut échapper à la poursuite du Diable.

Le lion est un animal récurrent en symbolique, qui se retrouve par conséquent en héraldique, en sculpture et en peinture dans la civilisation occidentale.

Il évoque la majesté, la monarchie, la force, la suprématie. Dans plusieurs cultures, le lion apparaît comme le roi des animaux.

Au Moyen Âge cependant, le lion garde une valeur positive, comme l'atteste par exemple le surnom de Richard « cœur de Lion ». Ce symbole est très souvent utilisé par les ordres de chevaliers. Ils signifie pour eux le courage et la vaillance.Chrétien de Troyes écrit d'ailleur Yvain le chevalier au Lion parlant a un moment d'un combat entre un lion et un serpent.Il prit parti du Lion et le sauva.Le lion le suivit alors durant toute l'histoire.

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