Citadelle du Rey: Ordre Équestre et Royal du Saint Sépulcre
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Livre 4 Les fables de Phèdre

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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:12

PHEDRE
FABLES
livre 4


PROLOGUE
A PARTICULON

J’avais résolu de terminer cet ouvrage, pour laisser à d’autres plus de sujets à traiter. Mais depuis, je me suis blâmé de ce dessein; car, s’il est des poètes qui désirent s’exercer dans le même genre, comment pourront-ils deviner ce que j’ai omis, et désirer le transmettre à la postérité? Chacun a sa manière de penser, chacun le style qui lui est propre. Ce n’est donc point par inconstance, mais avec une certaine raison, que je me remets à l’œuvre. C’est pourquoi, mon cher Particulon, puisque vous aimez ces fables écrites dans le genre d’Esope, mais qui ne sont point d’Ésope, car il en a publié fort peu et j’en donne beaucoup plus imitant son ancienne manière dans des sujets nouveaux, voici un quatrième livre; vous le lirez dans la retraite de Varia. Si la malveillance veut encore s’y attacher, qu’elle s’y attache, faute de pouvoir l’imiter. C’est une assez grande gloire pour moi, de voir vous et d’autres personnes de mérite donner à mes ouvrages une place dans vos bibliothèques, et me juger digne de passer à la postérité Les applaudissements des hommes lettrés sont ma seule ambition.

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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:12

FABLE PREMIÈRE
L’ANE ET LES PRETRES DE CYBELE

Celui qui est né malheureux, non seulement traîne une vie misérable, mais sa cruelle destinée le poursuit encore au delà du trépas.

Les Prêtres de Cybèle emmenaient, dans leurs quêtes, un Âne qui portait les bagages. La bête étant morte de fatigue et de coups, ils l’écorchèrent et de sa peau firent des tambours. Peu après, quelqu’un demanda à ces Prêtres ce qu’ils avalent fait de leur cher compagnon: « Il croyait, répondirent-ils, être bien tranquille après sa mort, mais les coups pleuvent encore sur le défunt. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:13

FABLE II
LA BELETTE ET LES RATS

Ceci te paraît peu sérieux, et, à la vérité, ma plume s’égaye lorsque je n’ai rien de mieux à faire; mais lis ces bagatelles avec attention, et tu verras combien d’utiles leçons elles renferment. Les choses ne sont pas toujours telles qu’elles paraissent. Le premier aspect trompe bien des gens, mais un esprit éclairé soulève le voile et découvre la pensée de l’auteur. Je ne parle pas sans preuve, et je citerai à l’appui la fable de la Belette et des Rats.

Une vieille Belette, affaiblie par les années, ne pouvait plus atteindre les Rats dans leur fuite rapide. Elle se couvre de farine et se jette négligemment dans un coin obscur; un Rat, flairant un bon morceau, saute dessus; mais aussitôt il est pris et tué; un second de même, puis un troisième, puis quelques autres encore. Enfin, vint un vieux routier qui souvent avait évité pièges et ratières; du plus loin qu’il aperçut la ruse de la fine Belette, il lui dit: « Porte-toi aussi bien qu’il est vrai que tu es farine. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:13

FABLE III
LE RENARD ET LES RAISINS

Un Renard affamé convoitait des Raisins pendant au haut d’une treille, il sauta de toutes ses forces, mais sans y atteindre: « Ils ne sont pas mûrs, dit-il en s’en allant, et je ne veux pas les cueillir verts. »


Ceux qui déprécient ce qui est au-dessus d’eux doivent prendre pour eux cet apologue.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:13

FABLE IV
LE CHEVAL ET LE SANGLIER

Un Sanglier, en se vautrant, troubla l’eau d’un gué où un Cheval venait se désaltérer: de là une querelle. Le coursier, irrité, implora le secours de l’homme, le reçut sur son dos, puis retourna contre son ennemi. Le cavalier lança ses traits et tua le Sanglier, et parla ainsi, paraît-il, au Cheval: « Je suis ravi de t’avoir écouté et secouru: car j’ai fait une belle capture, et j’ai appris quelle est ton utilité. » Cela dit, il le força à souffrir un frein. « Insensé que je suis, dit le Cheval consterné, je voulais me venger d’une offense légère et j’ai trouvé l’esclavage. »

Cette fable apprend aux hommes irritables, qu’il vaut mieux dévorer une insulte, que de se livrer à autrui.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:14

FABLE V.
TESTAMENT EXPLIQUE PAR ESOPE


Souvent un seul a plus de bon sens que tous: cette courte histoire le prouvera à la postérité.

Un homme, en mourant, laissa trois filles; l’une était belle, et ses yeux attiraient les hommes; la seconde, entendue au ménage, aux ouvrages de laine et aux travaux de la campagne; la troisième, très laide et aimant à boire. Leur mère avait reçu l’héritage du vieillard, à la charge de partager également toute sa fortune entre ses trois filles, de manière cependant, qu’elles ne pourraient avoir ces biens ni en propriété ni en usufruit, et que, de plus, elles devraient compter cent sesterces à leur mère, dès qu’elles cesseraient d’avoir ce qu’elles auraient reçu.

Athènes s’émeut de ce testament; la mère s’empresse de consulter les juristes; mais nul ne comprend comment ces jeunes filles ne pourraient avoir ni la jouissance, ni la propriété des biens qu’elles auraient reçus, et ensuite comment, s’il ne leur reste plus rien, elles payeront à leur mère la somme exigée. Bien du temps s’écoule sans que le testament soit mieux compris. La mère alors laisse les jurisconsultes, et ne consulte que la bonne foi; elle met à part, pour la coquette, tout l’attirail féminin, les robes, les services de bain en argent, les eunuques et les jeunes esclaves; pour la seconde, qui aime les champs, la maison de campagne, les fermes, les valets, les troupeaux, les bœufs, les chevaux et les instruments aratoires, et pour la troisième, un cellier rempli de vieux vins, une maison élégante et des jardins ravissants.

Les lots ainsi réglés, elle allait les partager: leurs goûts étaient connus, et tout le monde approuvait, lorsque Esope parut tout à coup dans l’assemblée: « Ah! dit-il, si le père défunt pouvait vous entendre, combien il souffrirait de voir les Athéniens interpréter si mal ses dernières volontés! » On l’interroge et il dissipe ainsi l’erreur: « La maison, les meubles, les jardins délicieux et les vins vieux, il faut les donner à celle qui n’aime que la campagne; les robes, les perles, les esclaves et tout le reste, à celle qui passe sa vie dans le luxe; gardez les champs, les vignes, les troupeaux et les bergers pour la coquette. Aucune ne pourra conserver des biens si peu conformes à ses goûts; la laide vendra tous ses atours pour avoir un cellier; la coquette échangera ses champs contre des bijoux, et celle qui aime les troupeaux et les travaux champêtres se défera au plus vite de la maison de plaisance. Ainsi nulle ne possédera ce qui lui aura été donné, et, avec l’argent de la vente de leurs biens, elles feront la rente à leur mère.

Ainsi la sagacité d’un seul homme découvrit ce qui avait échappé à la légèreté de la foule.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:14

FABLE VI.
COMBAT DES RATS ET DES BELETTES

Vaincus par l’armée des Belettes dans ce fameux combat peint sur les murs de tant de tavernes, des Rats fuyaient en tremblant et regagnaient leurs trous; ils y entraient avec peine, cependant ils échappèrent à la mort. Les chefs, qui avaient mis sur leurs têtes des panaches, pour permettre, dans la mêlée, aux soldats de les voir et de les suivre, se trouvèrent embarrassés à l’entrée de leurs demeures et furent pris par l’ennemi. Le vainqueur les immola de ses dents meurtrières et les engloutit dans l’antre infernal de son estomac.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:15

FABLE VII.
LE POETE

Censeur malin, toi qui critiques mes écrits, toi qui dédaignes un genre qui te paraît frivole, je te demande un peu de patience; et, pour éclaircir ton front sévère, Ésope vient de chausser le cothurne.

Plût aux dieux que jamais la hache thessalienne n’eût abattu les pins de la cime du Pélion! Et que jamais Argus, qui courait avec audace à un trépas certain, n’eût construit, par les conseils de Minerve, ce vaisseau qui, pour la ruine des Grecs et des Barbares, sillonna le premier les flots inhospitaliers du Pont-Euxin! Car la famille du superbe Æétès est plongée dans le deuil, et le royaume de Pélias a succombé aux crimes de Médée. Cette femme artificieuse, cachant adroitement sa cruauté, sème ici les membres de son frère, pour assurer sa fuite, et là égorge Pélias par la main de ses filles.

Que t’en semble? Style fade, faits mensongers, diras-tu; car, longtemps auparavant, Minos, sur ses vaisseaux, avait dompté les flots de la mer Égée, et puni un crime d’un juste châtiment.

Que puis-je donc pour toi, lecteur qui fais le Caton, si tu n’aimes, ni mes fables, ni mes récits? Épargne, pourtant, un peu plus les auteurs, ou leur plume ne t’épargnera pas.

Je le dis pour ces ignorants qui font les délicats, et qui, pour se donner un air de bon goût, critiqueraient le ciel même.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:15

FABLE VIII
LA VIPERE ET LA LIME

Le méchant qui s’attaque à plus mordant que lui pourra se reconnaître dans cette fable.

Une vipère entra dans l’atelier d’un serrurier; et, cherchant de quoi manger, elle se mit à mordre une Lime. Mais celle-ci, impassible, lui dit « Insensée, penses-tu m’entamer avec tes dents, moi accoutumée à ronger le fer le plus dur? »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:16


FABLE IX
LE RENARD ET LE BOUC

L’homme adroit qui se trouve en danger cherche à se tirer d’affaire aux dépens d’autrui.

Un Renard s’était, par mégarde, laissé choir dans un puits: la margelle trop haute l’y retenait. Un Bouc vint dans le même endroit pour se désaltérer, et demanda au Renard si l’eau était douce et abondante. Celui-ci, méditant une ruse: « Descends, ami, lui dit-il; elle est si bonne, et j’ai tant de plaisir à en boire que je ne puis m’en rassasier. » Le barbu s’y précipite : alors, grimpant sur les longues cornes du Bouc, le rusé Renard s’élance hors du puits, et y laisse son compagnon prisonnier.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:16

FABLE X
DES VICES DES HOMMES

Jupiter nous a tous chargés de deux besaces : il a fait celle de derrière pour nos propres défauts, et celle de devant, la plus lourde, pour les défauts d’autrui.

De là vient que nous ne pouvons voir nos vices; mais nos semblables font-ils une faute, aussitôt nous les censurons.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:16

FABLE XI
LE VOLEUR PILLANT UN AUTEL

Un Voleur alluma sa lampe à l’autel de Jupiter, et pilla le temple à la lueur de cette lumière. Comme il emportait son butin sacrilège, soudain le dieu s’écria du fond du sanctuaire :
« Je te vois sans regret enlever des dons qui m’avaient été offerts par des méchants. Cependant, le jour de ton supplice est marqué, et, dès qu’il sera venu, ta vie expiera ton forfait. Et pour que cette flamme, entretenue par la piété en l’honneur des dieux, ne prête plus sa lumière à d’autres crimes, je veux qu’il soit désormais hors de l’atteinte des profanes. »
C’est pourquoi maintenant il n’est plus permis d’allumer une lampe aux autels, ni de ranimer le feu sacré avec le feu des humains.

Nul autre que l’auteur de cette fable ne peut expliquer tous les préceptes utiles qu’elle renferme. Elle nous montre d’abord que ceux que nous avons élevés deviennent souvent nos plus grands ennemis; ensuite, que la colère des dieux, pour punir les crimes, attend le terme marqué par le destin. En dernier lieu, elle défend aux gens de bien d’avoir aucun rapport avec les méchants.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:16

FABLE XII
LES RICHESSES SONT FUNESTES

C’est avec raison que l’homme de cœur méprise les richesses: car le coffre-fort éloigne les vraies vertus.

Quand Hercule fut admis dans l’Olympe à cause de son courage, il salua les dieux venus le complimenter; mais à l’approche de Plutus, fils de la Fortune, il détourna les yeux. Jupiter lui en demanda la raison: « Je le hais, répondit-il, parce qu’il est l’ami des méchants, et qu’il corrompt tous les hommes par l’appât du gain. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:17

FABLE XIII
LE LION ROI

Rien n’est plus utile à l’homme que la vérité. C’est une maxime approuvée de tout le monde; mais la franchise est souvent cause de notre perte.

Le Lion s’étant arrogé le titre de roi des animaux, et voulant passer pour prince équitable, abandonna son ancienne manière de vivre il devint d’une sobriété remarquable, et rendait la justice avec une inviolable intégrité...
(La suite manque.)
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:17

FABLE XIV
LES CHEVRES ET LES BOUCS

Les Chèvres avaient obtenu de Jupiter la permission de porter de la barbe. Les Boucs fort mécontents se plaignirent de voir leurs femelles partager les marques de leur dignité « Laissez-les jouir d’une gloire imaginaire, et usurper un ornement de votre sexe, leur répondit Jupiter, puisque leur force n’égale pas la vôtre. »

Cette fable nous conseille de voir, sans humeur des hommes de peu de mérite nous ressembler à l’extérieur.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:17

FABLE XV
LE PILOTE ET LES MATELOTS

Un homme se plaignait du triste état de sa fortune. Esope, pour le consoler, inventa cet apologue.

Un navire était battu par une tempête furieuse; l’équipage en pleurs ne voyait plus que la mort, lorsque soudain le temps change, redevient serein; et le bâtiment, hors de danger, est poussé par des vents favorables. Les Matelots se livrent aux transports d’une joie excessive. Mais le Pilote, que le péril avait rendu sage, leur dit: « Il faut être modéré dans la joie, comme dans les plaintes; car la vie entière n’est qu’un mélange de douleurs et de plaisirs. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:17

FABLE XVI
DEPUTATION DES CHIENS VERS JUPITER

Un jour, les Chiens envoyèrent une ambassade à Jupiter pour lui demander une condition plus douce, et le prier de les soustraire aux mauvais traitements des hommes; on ne leur donnait que du pain de son, ils devaient assouvir leur faim dans les plus dégoûtantes ordures. Les ambassadeurs partent donc sans se presser, cherchant dans chaque tas de fumier quelque nourriture. Mercure les appelle, mais en vain; enfin ce dieu les va chercher, et les amène tout troublés. Mais dès qu’ils virent la face majestueuse de Jupiter, de frayeur, ils infectèrent toute la cour céleste.
Chassés à coups de bâton, ils cherchaient à sortir, lorsque le grand Jupiter défendit qu’on les renvoyât.
Les Chiens étonnés du retard de leurs Députés, pensèrent bien qu’ils avaient fait quelque sottise; aussi, peu de temps après, on en choisit de nouveaux. La renommée avait déjà trahi les premiers; et, pour prévenir pareil accident, on leur injecte dans l’anus des parfums, à profusion. Ils reçoivent les pétitions, partent tout de suite. Arrivés, ils demandent audience et l’obtiennent. Alors, le maître de tous les dieux s’assied sur son trône, agite son foudre terrible, et fait trembler l’univers. Les Chiens, surpris par un tel fracas, laissèrent aller parfums et excréments. Tout l’Olympe demanda justice d’un tel affront. Mais avant de condamner, Jupiter parla ainsi : « Un roi ne doit point retenir des Ambassadeurs; cependant il me sera facile de punir cette insulte. Je veux qu’on les laisse aller; mais ils seront tourmentés par la faim, pour qu’à l’avenir ils soient maîtres de leur ventre; recevez ce bienfait pour toute punition. Quant à ceux qui vous ont si sottement députés vers moi, ils souffriront toujours les outrages des hommes. »

C’est pourquoi leurs descendants, qui attendent toujours leurs Députés, dès qu’ils voient un nouveau Chien, le flairent au derrière.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:18

FABLE XVI
L’HOMME ET LA COULEUVRE

Qui secourt les méchants s’en repent toujours.

Un Homme, ramassa une Couleuvre raide de froid, et la réchauffa dans son sein. Sa pitié lui coûta cher; car, dès qu’elle fut ranimée, elle le tua tout d’abord. Une autre Couleuvre lui demandait la cause de ce crime: « C’est pour que l’on apprenne, répondit-elle, à ne point obliger les méchants. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:18

FABLE XVIII
LE RENARD ET LE DRAGON

Un Renard se creusait un terrier il jetait la terre au dehors, et travaillait avec ardeur à ses galeries souterraines, lorsqu’il rencontra une caverne profonde, où un dragon gardait des trésors cachés. Dès que le Renard l’aperçut: « Pardonne, lui dit-il, mon imprudence; ensuite, comme tu dois voir que les trésors ne me conviennent guère, réponds à une demande sans te fâcher. Quel fruit retires-tu de cette tâche? ta récompense doit être grande, car tu te prives de sommeil, et passes ta vie dans les ténèbres. — Je n’ai rien pour cela, répondit le Dragon; Jupiter a seulement remis ce dépôt à ma vigilance. — Tu ne peux donc ni prendre ta part de ce trésor, ni en donner à personne? — Non, telle est la volonté suprême. — Ne te fâches pas, je te prie, si je te le dis avec franchise : celui qui te ressemble est né maudit des dieux. »

Puisque tu dois aller là où sont tes pères, quelle folie de tourmenter ta misérable existence! C’est à toi que je m’adresse, avare, toi qui fais la joie de ton héritier, toi qui refuses l’encens aux dieux et la nourriture à toi-même: les sons harmonieux de la lyre attristent ton cœur, et la flûte douce et suave te fait sécher. Le prix des vivres t’arrache des gémissements, et, pour augmenter un peu ton patrimoine par ton avarice, tu fatigues le ciel de tes sordides parjures; enfin tu marchandes même sur ton convoi funèbre, de peur que Libitine ne gagne quelque chose avec toi.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:18

FABLE XIX
PHEDRE

La critique envieuse a beau dissimuler son jugement sur moi, je le connais bien d’avance. Tout ce qui lui paraîtra digne de passer à la postérité, elle l’attribuera à Ésope; tout ce qui lui plaira moins, elle pariera fortement que j’en suis l’auteur. Je veux la réfuter dès à présent, et lui dire : « Ces fables, bonnes ou mauvaises, Ésope en est l’inventeur, et mol je les ai perfectionnées. Mais continuons le plan que nous avons adopté. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:19

FABLE XX
NAUFRAGE DE SIMONIDE

L’homme instruit a toujours avec lui sa fortune.


Simonide, auteur de poésies remarquables, pour apporter quelque soulagement à sa pauvreté, parcourut les principales villes d’Asie, chantant moyennant salaire, l’éloge des athlètes vainqueurs. Devenu riche à ce genre de commerce, il voulut revoir sa patrie; il était né, dit-on, dans l’île de Cée. Il s’embarqua; mais le vaisseau, déjà vieux, fut brisé en pleine mer par une horrible tempête. Les naufragés prirent l’argent et ce qu’ils avaient de plus précieux, pour se sauver de la misère. « Et toi, Simonide, dit l’un d’eux, plus curieux que les autres, tu n’emportes point ton argent? — J’ai avec moi toute ma fortune, » répondit-il.

Peu d’entre eux se sauvent à la nage, la plupart trop chargés avaient péri dans les flots. Des voleurs surviennent, prennent tout ce que ces malheureux voulaient sauver, et les laissent dépouillés. Par hasard, ils n’étaient pas loin de Clazomène, ville ancienne: ils s’y rendirent. Là, un studieux ami des lettres, qui souvent avait lu les vers de Simonide, était, sans ravoir jamais vu, un de ses plus grands admirateurs. En causant avec lui, il reconnut son poète; il le recueillit avec empressement; et argent, habits, esclaves, il mit tout à sa disposition. Les autres allèrent mendier, portant le tableau de leur naufrage Un jour Simonide les rencontra « Ne vous avais-je pas dit, s’écria-t-il, que j’avais toute ma fortune avec moi : et vous, il ne vous reste rien de tout ce que vous emportiez. »
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:19

FABLE XXI
LA MONTAGNE QUI ACCOUCHE

Une Montagne en mal d’enfant poussait des cris effroyables; le monde s’attendait à des merveilles. Elle accoucha d’une souris.

Ceci te regarde, toi qui fais de grandes promesses, et ne tiens rien.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:19

FABLE XXII
LA FOURMI ET LA MOUCHE

La Fourmi et la Mouche contestaient assez vivement de leur prix. La Mouche commença ainsi; « Peux-tu bien comparer ta position à la mienne? Dans les sacrifices, je goûte la première les entrailles des victimes; je m’arrête sur les autels, et je parcours tous les temples. Je me pose sur le front des rois, et, quand il me plaît, je cueille un baiser sur la bouche la plus chaste : je ne fais rien et je jouis de tout. Est-il dans ton existence quelque chose à comparer, campagnarde? — Sans doute, dit la Fourmi, il est glorieux de siéger au banquet des dieux, mais comme convive, et non comme parasite. Tu habites les autels; mais, dès que l’on t’y aperçoit, on te chasse. Tu parles de rois, de baisers surpris aux dames : folle! tu te vantes de ce que, par pudeur, tu devrais cacher. Tu ne fais rien; aussi, venu le besoin, tu n’as rien. Tandis que j’amasse avec ardeur du grain pour mon hiver; je te vois, le long des murs, te nourrir de viles ordures. L’été, tu m’étourdis; pourquoi te tais-tu donc l’hiver? Lorsque le froid te saisit et te tue, je rentre saine et sauve dans ma demeure, où est l’abondance. En voilà assez, je crois, pour rabattre ton orgueil. »

Cette fable nous apprend à connaître deux caractères différents: l’homme qui fait parade de faux avantages, et celui dont la vertu brille d’un solide éclat.
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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:20

FABLE XXIII
SIMONIDE PRESERVE PAR LES DIEUX

J’ai dit plus haut combien les lettres avaient de prix parmi nous autres mortels je vais maintenant parler des honneurs que leur rendent les dieux eux-mêmes.

Simonide, le poète que j’ai déjà cité, était convenu d’une certaine somme, pour composer l’éloge d’un athlète vainqueur au pugilat. Il alla rêver dans la solitude; mais le sujet, étroit et resserré, gênant son génie, il usa des licences poétiques, et fit entrer dans son poème les deux astres, fils jumeaux de Léda, pour relever par ce parallèle la gloire de son héros. L’ouvrage fut approuvé, mais le prix réduit au tiers de la somme convenue. Comme il demandait le reste, l’athlète lui répondit : « Demandez-le à ceux qui font les deux tiers du morceau. Au reste, pour me prouver que vous n’êtes pas mécontent, promettez-moi de souper avec moi : je veux avoir aujourd’hui mes parents, et je vous regarde comme du nombre. » Quoique trompé, et blessé d’une telle façon d’agir, Simonide accepta pour ne pas se brouiller tout à fait avec lui. Il vint à l’heure dite et prit place: le repas, égayé par le choc des coupes, était resplendissant, et toute la maison en fête résonnait d’un joyeux tapage. Tout à coup deux jeunes gens tout couverts de sueur et de poussière, à la figure d’une majesté plus qu’humaine, chargent un esclave d dire à Simonide de venir, qu’on l’attend, et qu’il est de son plus grand intérêt de se presser. L’esclave tout ému entraîne Simonide, qui n’a pas plutôt mis le pied hors de la salle, que le plafond s’écroule et écrase tous les convives. Cependant les jeunes gens n’étaient plus à la porte. Dès que l’on apprit cette tragique histoire, on ne douta plus que ce ne fussent les dieux reconnaissants qui étaient venus sauver la vie à leur poète.

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Message par Stephandra Jeu 07 Avr 2011, 08:20

EPILOGUE
LE POETE A PARTICULON

Il me reste encore bien des fables à vous raconter: car les sujets sont abondants et variés; mais, les traits d’esprit ne plaisent qu’en petit nombre; prodigués, ils fatiguent. Ainsi, Particulon, homme intègre, dont le nom vivra dans mes écrits tant qu’on cultivera les lettres latines, louez dans mes ouvrages, sinon le talent, du moins la brièveté : mérite d’autant plus recommandable, que les poètes, en général, sont plus ennuyeux.
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