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Histoire du Béarn

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Histoire du Béarn Empty Histoire du Béarn

Message par RAPHAEL83 Dim 01 Mai 2011, 18:34

L'HISTOIRE DU BEARN (I)
- DES ORIGINES AUX INVASIONS BARBARES -




Le Béarn est une ancienne province du sud-ouest de la France, en Aquitaine, et le pays béarnais constitue de nos jours la partie orientale des Pyrénées-Atlantiques. Au cours de l'Histoire, la région fit partie de la Novempopulanie romaine, devint ensuite Vasconie puis Gasconha, la Gascogne.
Histoire du Béarn au temps de l'empire romain
Carte des principales voies romaines au sud de l'Aquitaine
L'axe commercial Dax-Saragosse traversait le Béarn

Origines du Béarn : Au VIème siècle avant J.C, les Ligures sont implantés dans la majeure partie de la Gaule, jusqu'aux Pyrénées. Cinq siècles avant notre ère, venant très probablement de la vallée de l’Ebre et de l'Aragon en Espagne, les Ibères franchissent les montagnes par le Val d'Aran et les cols du Somport et de Roncevaux. Entrés en Gaule, ils se heurtent aux Celtes qui les empêchent de poursuivre leur progression plus au nord. Les Ibères se fixent alors dans le piémont pyrénéen.
Une tribu de ces envahisseurs, les Bénarnis - appelés aussi Vernanis ou encore Béharnenenses - occupent ainsi le territoire qui deviendra plus tard le Béarn. Ce peuple va donner son nom à Beneharnum (Lescar), et ce lieu deviendra la première capitale du pays.

L'occupation romaine : Les légions romaines, lors de leur conquête de la Gaule tentent par deux fois de soumettre ces peuples belliqueux désignés sous le nom générique d'Aquitains. Par deux fois les armées de Rome échouent. C'est un jeune lieutenant de César, Crassus, qui y parvient enfin au cours d'une troisième tentative. Quelques peuplades montagneuses échappent d'abord à la conquête romaine, mais elles finissent cinq ans après par se soumettre au grand César lui-même venu dans la région y faire le tour du propriétaire et y inspecter les travaux finis.
L'occupation romaine va durer de 51 avant J.C à 419 après J.C. Bien sûr, à l'époque, le Béarn n'est pas encore une entité définie, à la fin du IIème siècle, ce lieu géographique fait partie de la Novempopulanie (le territoire des 9 peuples). En Béarn, outre les Vernanis, on trouve les Iluronenses, qui donneront leur nom à Iluro (Oloron), les Occidates de l'Ossau et les Tarbellis de la région Orthez.

Durant leur présence en terre béarnaise, les romains y établissent leurs administrations, civiles et militaires. Ils construisent des ponts, des villas, et de nombreuses routes, enfin, bref, tout ce qu'ils savent si bien faire quand ils décident de s'établir à un endroit pour y rester. Dans la région ils tracent surtout un axe commercial important qui relie Aquae Tarbelicae (Dax) à Saragosse en passant par Bénéharnum. L'influence romaine va aussi entrainer une révolution économique dans une région alors essentiellement dédiée à l'élevage. Les colons romains introduisent la culture céréalière (millet, seigle et orge) et un peu partout, sur les côteaux entre Salies-de-Béarn et Bellocq notamment, se développe intensément la culture de la vigne.
À partir du troisième siècle de notre ère, pourtant, les villes importantes de Bénéharnum et Iluro se dégagent du joug des colons romains lesquels vont progressivement évacuer les Pyrénées occidentales. Suite au déclin de l'empire vont alors se succèder en Béarn de nombreux envahisseurs.



Les invasions barbares : Le malheur du Béarn est en fait de se trouver sur une route touristique importante, celle de l'Espagne. Du nord de l'Europe, des hordes de barbares en mal de soleil déferlent sur le sud de la Gaule. Le pays sera d'abord dévasté par les Vandales suivis de près par les Alains. Viendront ensuite les Quades (Suèves) et enfin nos amis les Visigoths qui envahissent la Novempopulanie en 412.

Les rois Wisigoths comprennent assez vite qu’il vaut mieux ménager les populations autochtones qu’ils appelent "les Romains" et leur domination, bon an mal an, est plutôt bien acceptée. Seulement voilà, c'est à peu près à la même époque que l'évangélisation chrétienne commence à pénétrer le Béarn, se propageant le long des voies romaines. Le chef des Visigoths, Alaric, qui a quand même une réputation de barbare à tenir, commence alors à persécuter le clergé local.

Par la suite, son fils Alaric, deuxième du nom, va se montrer un peu plus cool et promulguera un recueil de droit romain, le Bréviaire d'Alaric, mais le mal est fait. Aussi, les évêques de Novempopulanie appellent-ils à leur secours le désormais chrétien roi Clovis. En 507, les armées francques battent celles d'Alaric à la bataille de Vouillé. La région passe sous contrôle franc. Du coup, les Visigoths survivants font leurs valises et partent fonder le royaume de Toulouse. Plus tard, ils s'en iront régner sur l'Espagne jusqu'à l'envahissement de la péninsule par les Maures dont ils auront un mal fou à se débarrasser par la suite.

Le Béarn en Gascogne : Vers 580, les Vascons (ancêtres supposés des Basques), originaires de la Navarre espagnole, envahissent à leur tour le Béarn et s'y établissent pour un long moment. Vingt ans plus tard, la Novempopulanie sous l'influence de ses nouveaux occupants devient Vasconia, puis Gasconha (Gascogne).
Vers le neuvième siècle, des Normands (ou Vikings) à bord de leurs knörrs (ces navires que l'on nomme à tort drakkars), lancent régulièrement depuis le port de Bayonne des expéditions sur le Béarn en remontant le gave de Pau. Ils dévastent, tuent et pillent allègrement de nombreuses villes et villages. La capitale Bénéharnum est brûlée et rasée. Les Normands n'occuperont cependant jamais le pays et ils seront finalement vaincus en bataille rangée (leur point faible) près de Castets au onzième siècle.
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Message par RAPHAEL83 Dim 01 Mai 2011, 18:46

L'HISTOIRE DU BEARN (II)
- LA VICOMTÉ DE BÉARN AU MOYEN-ÂGE -



La première véritable identité du Béarn naît au Moyen-Âge avec La Vicomté de Béarn. Le pays commence a s'affirmer et il se couvre de fortifications, d'églises, de monastères et de bastides (villages fortifiés). Une dynastie va alors gouverner la région durant près d'un siècle, les Centulle.


La Vicomté de Béarn : C'est au IXe siècle que suite au morcellement du Duché de Gascogne naît véritablement la Vicomté de Béarn. Le pays est inclus dans les frontières originelles données au royaume de France par le traité de Verdun en 843. Le Duché de Gascogne, lui, se désagrègera à partir de 1032 pour bientôt disparaître en tant qu'entité politique.
C'est un certain Centulle Ier qui devient plus ou moins le premier souverain officiel du pays. Le Béarn comprend alors la plaine du Gave de Pau et les bassins de ses affluents rive gauche, le Vic-Bilh, une partie des territoires de Garlin, de Thèze, d'Arzacq, d'Arthez, le pays de Soubestre, Morlaàs et le Navailles.

La dynastie Centulle donnera au pays son blason, décrit comme suit en termes héraldiques : "D'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre." Ses armes seront reprises par les dynasties suivantes et demeurent encore aujourd'hui celles du Béarn. Bien que la vache blonde d'Aquitaine soit originaire du pays, certains historiens pensent que le choix de cet animal pour figurer sur le blason aurait été fait en mémoire du peuple antique les "vaccéens" soumis aux Romains un siècle avant la naîssance du petit Jésus.



La dynastie Centulle : Les Centulle seront toute une floppée et se nommeront tous Centulle ou Gaston (après, il n'y a que le numéro qui change), ce qui, avouons le, n'est guère pratique pour s'y retrouver. À l'exception peut-être du troisième du nom, les Centulle vont se montrer relativement pieux, et plutôt favorables à l'église romaine. Ils faciliteront notamment le développement des lieux de culte et des monastères qui commencent à fleurir sur le territoire béarnais. Néanmoins, irrascibles et incorrigibles batailleurs, et ce, quelque soit leur dossard (du 1 au 6), les Centulle ne cesseront jamais d'aller constamment se quereller pour un oui ou pour un non avec les seigneurs des territoires voisins.

Aussi, très vite, et principalement par des unions consacrées et des conquêtes militaires, leur territoire va s'étendre progressivement : Par mariage le Béarn reçoit la Vicomté d'Oloron ainsi que les vallées d'Ossau, d'Aspe et de Barétous. Par l'épée, il va s'augmenter du pays d'Orthe et de la région de Salies-de-Béarn.
C'est sous Centulle V, vers 1070, que la Vicomté de Béarn sera affranchie par les Ducs d'Aquitaine de tout vasselage. Le Béarn devient alors une terre libre et indépendante et ses vicomtes deviennent ainsi des princes souverains qui peuvent désormais frapper monnaie. Lescar (Bénéharnum) ayant été rasée par des touristes norvégiens turbulents venus de Bayonne en bateau, c'est Morlaàs qui devient la capitale du Pays. L'un des Centulle dont le nom a véritablement marqué l'Histoire est Gaston IV Centulle, dit "Le Croisé".

Gaston Centulle, le croisé béarnais : Gaston IV Centulle est un personnage qui va jouer un rôle très important pour la future souveraineté du Béarn. En 1095, sous la bannière de Raimond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, il participe à la première croisade en Palestine et, quatre ans plus tard, se distingue au siège de Jérusalem où il est, dit-on, le premier chevalier chrétien à pénétrer dans l'enceinte de la Cité du Christ.
Gaston va d'ailleurs jouer un rôle majeur durant toute l'épopée car, outre son hardeur au combat, il va se révéler particulièrement doué et bricoleur pour inventer de nouvelles machines de guerre à massacrer l'infidèle. C'est à son retour en Béarn en 1101 qu'il hérite du flatteur surnom de "Gaston le Croisé" (certains pensent qu'il se l'est auto-attribué).

Pendant un temps, Gaston IV Centulle va ainsi se consacrer à l'administration et la construction de son pays. Il créé le réseau des chemins de Compostelle qui facilite le trajet des pèlerins qui sillonnent le pays et fait élever de nombreux édifices militaires et religieux. On lui doit notamment les églises de Sainte-Croix et de Sainte-Marie d'Oloron, et celles de Morlaàs et de Lescar. Gaston IV entreprend en faisant bâtir des hôpitaux (dont celui de Gabas en vallée d'Ossau) d'enrayer la progression de la lèpre rapportée d'Orient dans les valises des preux chevaliers occidentaux.
Gaston IV fait enfin rédiger les lois particulières (les fameux Fors de Morlaàs) consacrant les privilèges et les coûtumes, ce qui n'est pas là la moindre de ses initiatives.



Vaillant guerrier, reconnu par ses pairs, Gaston IV ne résiste pourtant pas longtemps à l'appel des batailles. Il va repartir très vite outre-Pyrénées prêter main forte à son jeune cousin Alphonse Ier le Batailleur, roi d'Aragon, qui pourfend l'envahisseur maure. Gaston IV participe au siège victorieux de l'Aljaferia de Saragosse en 1118 et y prouve sa valeur. Très respecté de ses alliés espagnols pour sa bravoure, il reçoit des possessions territoriales et les titres de Vicomte et de Pair d'Aragon.
Les chevauchées de la Reconquista vont ensuite le conduire jusqu'en Andalousie où, en 1131, après bien des batailles, Gaston IV est tué lors d'une embuscade près de Grenade. Les maures, très contents, lui coupent la tête ! Le corps de Gaston est récupéré et ramené par ses petits camarades à Saragosse où il est inhumé sous le porche de l'église Notre-Dame del Pilar. Son olifant (sorte de trompette de l'époque à note unique) et ses éperons sont offerts au trésor de la basilique. Le cœur de Gaston IV Centulle aurait été ramené à Morlaàs et enterré sous le maître-autel de Sainte-Foy, l'Histoire ne précise pas où est passée sa tête...




Après les Centulles viendront les Gabaret. Cette dynastie n'administrera pas le Béarn très longtemps, moins d'une centaine d'années. Une parenthèse en quelque sorte. Deux de ses représentants périront d'ailleurs de mort violente pour n'avoir pas voulu respecter les Fors : Très susceptible, le béarnais ne transige pas avec la tradition et surtout pas avec ses privilèges ! Une fille Gabaret ayant épousé un Moncade (ou Montcada) venu de Catalogne, c'est cette dernière famille qui va désormais régir le Béarn à partir du XIIème siècle.
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Message par RAPHAEL83 Dim 01 Mai 2011, 18:48

L'HISTOIRE DU BEARN (III)
- LES VICOMTES DE MONCADE (MONTCADA) -



Jusqu'à présent, on l'a vu, la Vicomté de Béarn, a été principalement administrée par les Centulle puis, brièvement et anecdotiquement, par les Gabaret. Une fille Gabaret ayant épousé un Moncade (ou Montcada) venu de Catalogne, c'est cette famille qui va régir le Béarn à partir du XIIème siècle.

La dynastie Moncade : Gaston VI est le fondateur de la dynastie Moncade en Béarn. En 1194 il s'empare de la cité d'Orthez au détriment des vicomtes de Dax, mais il va par la suite, le pauvre, connaître bien du malheur...
Malgré son attachement à l'église de Rome, il est accusé par le clergé de la région de se compromettre avec les hérétiques albigeois. Du coup, il est excommunié par cette crapule de pape Innocent III qui en veut à peu près à tout le monde. (À noter à ce sujet que peut être grâce à cette histoire, jamais le catharisme ne pénètrera en Béarn).

En 1213, sur ordre du roi de France, le terrible capitaine Simon de Montfort et ses redoutables chevaliers croisés entrent en Occitanie pour anhiler l'expension de la religion cathare (et pour d'autres motifs bien plus politiques, aussi). Bien obligé de se défendre, Gaston VI Moncade unit alors ses troupes à celles du comte de Toulouse mais leur coalition occitane est défaite au Muret par le méchant capitaine venu du nord.

Rentré chez lui, Gaston VI est toujours très véxé d'avoir été excommunié (c'est un truc terrible pour l'époque, vous pouvez pas savoir). Aussi, il œuvre activement pour se faire réhabiliter auprès de l'Èglise de Rome. Il va y parvenir un an plus tard mais doit en compensation céder aux évèques d'Oloron la seigneurie de la ville de Sainte-Marie et du hameau voisin de Saint Pé. Comme quoi, tout s'achète. Gaston VI de Moncade meurt sans descendance un an plus tard.



Après la mort de Gaston VI, c'est son frère cadet Guillaume-Raymond qui le remplace à la tête du Pays. Sous son administration est établie une cour de justice composée de douze jurats, la "Cour Majour de Béarn". Ses membres sont au nombre de 12. La charge est héréditaire et deviendra très importante au fil du temps. À ceux qui la remplissent est réservé bientôt le titre de Baron, Juge ou Baron-Jugeur et ces personnages passent bientôt pour les chefs de la noblesse locale. Bon, à part ça, Guillaume-Raymond ne marque pas vraiment l'Histoire du pays et Guillaume II de Moncade lui succède.
Guillaume II (que les espagnols nomment Guillem de Montcada) est, lui, un sacré numéro. Il faut bien avouer cependant que le Béarn ne l'aura jamais trop vu, et durant la quasi-absence du zèbre, c'est la Cour Majour qui va administrer le pays. Après avoir été prisonnier du roi d'Aragon Jaime le Conquérant, Guillaume devient son conseiller. Ensuite, il part avec lui combattre les Maures sur la côte méditéranenne (c'est lui, ci-dessus, en vacances en Espagne avec son beau bouclier avec des vaches rouges). Guillaume II qui est allé envahir l'île de Majorque à la tête d'une centaine de chevaliers est tué lors de la bataille de Portopi en 1228. C'est Gaston VII qui va lui succéder.

Gaston VII de Moncade : En 1229, avec Gaston VII de Moncade, les choses vont beaucoup évoluer en pays béarnais. L'avènement de ce Gaston, dit "le Grand" ou encore "Froissard", va marquer le début d'une rupture des liens étroits qui unissaient jusqu'alors la famille Moncade et les rois d'Aragon. Gaston VII de Moncade, lui, part un peu moins en vadrouille que ses prédécesseurs ce qui va lui permettre de s'occuper un peu mieux de la maison, d'autant qu'il hérite, en plus, de la Bigorre toute proche. Ce Gaston là va s'avérer un souverain fort apprécié de ses sujets.

Vers les années 1242, Gaston VII fait édifier à Orthez (orthographié à l'époque, Ortès) un pont fortifié, une tour de guêt qui domine la ville sur l'axe nord-sud et un imposant château dont il va faire sa résidence privilégiée. Après Lescar et Morlaàs, c'est donc au tour d'Orthez de devenir la nouvelle capitale du pays béarnais.

À cette époque, la partie occidentale de la vicomté est située à la frontière de la Guyenne qui est passée sous souveraineté anglaise. Les seigneurs du Béarn étant traditionnellement alliés des rois de France, Gaston VII juge qu'il devient plus que nécessaire de fortifier encore plus son territoire béarnais. C'est ainsi qu'en très peu de temps, la région verra s'élever de nombreuses forteresses et bastides dont Bellocq, Sauveterre-de-Béarn et plein d'autres encore. Gaston se méfie des anglais, et il n'a pas tort...

En effet Henry III d'Angleterre, encouragé par la défaite de la coalition catalane au Muret quelques années plus tôt, prétend faire valoir sa suzeraineté sur le Béarn. Au début, Gaston VII va reconnaître sa vassalité envers le roi d'Angleterre, mais ça va pas durer...
Un an plus tard, Gaston entre en conflit ouvert avec le puissant souverain anglais. Mis en grande difficulté, Gaston VII court se réfugier précipitemment outre-Pyrénées chez son copain Alphonse X de Castille. Il revient peu après au pays en promettant à l'anglais qu'il se tiendra sage, promi, juré. Pourtant, moins de trente ans plus tard, rebelote, le bouillant Gaston se fâche cette fois avec Edward Ier qui a succedé à Henry III. Edward le first finit par jeter le vicompte béarnais en prison pour lui apprendre le savoir-vivre. Libéré contre promesse de rester tranquille, l'incorrigible Gaston refait cependant scandale en 1276 ! Excédé, Edward l'oblige alors à venir à Londres s'expliquer de sa mauvaise conduite. On emprisonne le Gaston à Winchester et pendant ce temps les anglais annexent le Béarn. Libéré après quatre mois de geôle, lassé par l'attitude chafouine des godons, Gaston VII va cette fois jeter définitivement l'éponge. Il s'avoue vaincu, fait au roi d'Angleterre les plates excuses que celui-ci attend et lui jure de se comporter désormais en vassal fidèle, ce qu'il fera jusqu'à sa mort en 1290.

Gaston VII de Moncade meurt sans descendance masculine. Une de ses filles ayant convolé avec Gaston Ier de Foix, le Béarn va désormais appartenir aux comtes de Foix. Le plus fameux de ces souverains entrera bientôt en scène sous le nom de... tadadaaam... Gaston Fébus ! Ce personnage haut en couleurs, par ses actions politiques, son œuvre littéraire et ses nombreuses forteresses marquera à jamais l’histoire du Béarn...
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Message par RAPHAEL83 Dim 01 Mai 2011, 18:57

L'HISTOIRE DU BEARN (IV)
- GASTON III DE FOIX BEARN DIT GASTON FEBUS -




Gaston Fébus - de son vrai nom Gaston III de Foix Béarn - figure mythique de l'histoire du Béarn, accède à la tête du pays au milieu du XIVème siècle. Par ses actions militaires, politiques, ses châteaux et son œuvre littéraire, Phœbus va marquer à jamais la mémoire de l'Occitanie.
Histoire du Béarn Histoi10
Gaston Fébus entouré de chasseurs et leurs chiens
Enluminure du "Livre de Chasse" de Gaston Phœbus


Pourquoi Fébus ? : On ne sait pas exactement pourquoi Gaston III de Foix-Béarn prit ce nom qui le fera plus tard passer à la postérité. Peut-être était-ce à cause de sa beauté physique évoquant le dieu grec, de sa blonde chevelure couleur soleil ou bien encore parce qu'il avait décidé de prendre l'astre du jour pour emblème personnel.

Quoiqu'il en soit, il faut savoir une fois pour toutes que l'intéressé lui-même l'orthographiait "Fébus", et non "Phœbus" ou "Phebus" comme certains ont pu le faire par la suite. Il semblerait qu'il l'écrivait ainsi par désir de singulariser. D'après les chroniqueurs de son temps le sympathique garçon semblait assez coutûmier de ce genre de petites fantaisies.
Physiquement, selon les écrits de son temps, Gaston Fébus est beau, bien proportionné et de belle stature. Il arbore un air riant, le regard vert et amoureux et, bien sûr, ses cheveux sont blonds. Gaston Fébus sera également parfois surnommé "le Lion des Pyrénées".

Gaston Fébus, sa vie, son œuvre : Gaston III de Foix-Béarn est donc né en 1331 au château de Moncade à Orthez, en Béarn. La langue maternelle de Fébus est la langue d'Oc (autrement dit le béarnais), aussi sa devise fut-elle plus tard "Tòcas-i se gausas" (Touches-y si tu oses). Celle-ci est encore aujourd'hui celle de sa ville natale. Quand à l'âge de 12 ans il succède à son père Gaston II qui a eu comme beaucoup d'autres à l'époque l'étrange idée de s'en aller mourir en terre espagnole, sa maman, Aliénor de Comminges, assure la régence.
Fébus va régner sur un territoire étendu mais morcelé dont le Béarn fait partie. Pour ses possessions occidentales, Fébus doit hommage à Édouard III d'Angleterre qui occupe l'Aquitaine, pour les orientales, au roi de France Philippe VI de Valois. Cependant, quand en 1347 Fébus prête à ce dernier l'hommage pour son comté, il le refuse pour le Béarn qu'il affirme détenir en propre. Il déclare solennellement à l'envoyé du roi : "Je ne tiens mon pays de Béarn que de Dieu et de mon épée !" Plus tard, Fébus refusera également de rendre hommage au duc d’Aquitaine (donc roi d’Angleterre), se réfugiant derrière des arguments juridiques dont l’authenticité était plus que douteuse. Maaalin, le Gaston !

Afin que le Béarn conserve une parfaite indépendance vis-à-vis de ses puissants voisins, Gaston Fébus fait construire de nouvelles places fortes et restaure les plus anciennes pour protéger son territoire. Alors que les rois de France et d'Angleterre sont en conflit, il se déclare neutre et épargne de ce fait au Béarn les affres la Guerre de Cent ans. En 1349 à Paris, Gaston Fébus épouse Agnès de Navarre. Un assez joli parti, ma foi, la dite Agnès étant la fille de Philippe III de Navarre et de Jeanne II, laquelle est une proche parente du roi de France. La légende raconte que Gaston Fébus, qui était aussi troubadour à ses heures, aurait écrit pour sa dulcinée la fameuse chanson ”Aqueros Mountagnos”, une rengaine bien connue de tous les béarnais. De l'union de Gaston et Agnès naîtra - difficilement, d'ailleurs - un fils unique qui connaîtra un destin tragique (voir plus bas).

Histoire du Béarn Febus-10
Gaston Fébus et la liste des commisions
Miniature extraite du "Livre de Chasse"


Gaston Fébus batailleur : En 1356, Fébus part en Europe du nord. Au sein des Chevaliers Teutoniques, il combat les païens en Prusse et ensuite, avec quelques copains, il part chasser le renne en Norvège. Rentré de vacances, il participe en France à la répression de la grande Jacquerie (soulèvement paysan de 1358) et s'illustre lors de divers faits d'armes. La bravoure de Gaston Fébus est alors saluée et célébrée par les chroniqueurs de l'époque.
De retour en Béarn, en 1362, il répudie sa femme, la pauvre Agnès qui venait de mettre au monde l'héritier, et ce, de manière assez peu élégante. Son beau frère, Charles de Navarre, se fâche tout rouge contre lui. La même année, le comte d'Armagnac manifeste des prétentions sur le Béarn et surtout la Bigorre qui est un point stratégique dans les Pyrénées. Ça, ça énerve Gaston, et du coup les deux familles finissent par entrer en guerre.

En décembre 1362, lors de la bataille de Launac, les troupes de Fébus remportent une victoire totale. Capturés, les chefs Armagnacs sont libérés contre grosse rançon. L'argent ainsi récolté est utilisé pour entrenir la cour de Gaston et surtout pour la construction d'édifices militaires sur tout son territoire, du Béarn jusqu’à la ville de Foix. Fébus fait élever ou consolider notamment les tours ou forteresses de Sauveterre, Morlanne, Orthez, Pau, Montaner, Mauvezin, Mazères, Foix ou Bellocq

La politique autocrate de Gaston Fébus va beaucoup profiter à l'essor économique du Béarn et il réussit presque la création d'un véritable royaume pyrénéen, du comté de Foix jusqu'à la Soule. Il consacre beaucoup de temps sa vie à l’administration de ses terres sur lesquelles le servage n’a pas cours. Il demande un recensement des feux (foecs ) du Béarn, que l’on appellera le "Dénombrement de 1385". En Béarn, le lieu de résidence privilégié de Gaston Fébus reste le château Moncade d'Orthez. Il y installe une cour fastueuse et musiciens, ménestrels, jongleurs, chanteurs, conteurs et danseurs donnent aux dîners de Gaston une réputation internationale. Le château d'Orthez est alors un des hauts lieux de la musique, de la poésie et de la culture tant européenne, qu’occitane.

Gaston Fébus écrivain : Considéré comme un des plus grands chasseurs de son temps, Gaston Fébus va léguer à la postérité un des meilleurs traités médiévaux consacrés au sujet. Au cours des années 1387–1389, il dicte en béarnais son "Livre de Chasse" à un copiste qui le transcrit en langue d'oïl. Le livre, se fondant sur l’observation précise de différents genres d’animaux et magnifiquement illustré d’enluminures reste un témoignage précieux sur l’histoire culturelle du Moyen-Âge. Buffon l'utilisera à la fin du XVIIIème siècle et il servira de manuel d’histoire naturelle jusqu’au XIXème. À noter que cet ouvrage, est régulièrement réédité de nos jours.



Gaston Fébus & Fils : En revanche, les relations qu’entretient Fébus sa petite famille sont pour le moins délicates (il était dit-on très colérique et passablement violent). Fébus, qui a déjà fait tuer son frère naturel, Pierre Arnaud, fait jeter en prison son enfant unique qui, comme lui, se prénomme Gaston. Certains pensent que ce dernier aurait participé à un complot ourdi par Charles-le-Mauvais (le beau-frère espagnol) et que le rejeton aurait essayé d’empoisonner son papa.
Au cours de l'été 1380, alors que Fébus rend visite à son fils enfermé dans la tour d’Orthez, il perd son sang froid et lui porte un coup de canif mortel à la gorge, faisant ainsi disparaître son seul héritier direct. À la suite de cet acte pitoyable, Fébus se réfugie au château de Pau où il entreprend l'écriture du "Livre des Oraisons", un recueil de prières rédigées pour la plupart en français, et dans lesquelles il demande pardon à Dieu pour la mort de son fils.
Onze ans plus tard, Gaston Fébus qui n'a pas renoncé aux plaisirs de la chasse est frappé d’apoplexie au cours d’une chasse à l’ours (les ours en rigolent encore). Il est alors âgé de 60 ans. Il est porté à l’hôpital d’Orion, près de Sauveterre-de-Béarn, mais meurt dans les heures qui suivent. Son corps est transféré puis inhumé au couvent des Jacobins d’Orthez. Ainsi, en 1391, disparaît le souverain le plus charismatique du Béarn.
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Message par RAPHAEL83 Dim 01 Mai 2011, 19:15

Liste des vicomtes de Béarn

Les Centulle

Vicomtes de Béarn : d'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre

   Centulle Loup
   Centulle Ier
   Centulle II (-940)
   Gaston Ier (940-984)
   Centulle III (984-1004)
   Gaston II (1004-1012)
   Centulle IV le Vieux (1012-1058), sous régence de 1012 à 1022
   Gaston III associé par son père Centulle IV, mort en 1053
   Centulle V (1058-1090), fils de Gaston III
   Gaston IV le Croisé (1090-1131)
   Centulle VI (1131-1134) - régence de sa mère Talèse d'Aragon
   Guiscarde (1134- abdique en 1147) épouse Pierre II Soriquers, vicomte de Gabarret mais qui ne fut jamais vicomte de Béarn car il mourut en 1118.

Dynastie des Gabarret


   Pierre II (1147-1153), fils aîné des précédents
   Gaston V (1153-1170), fils cadet du précédent
   Marie (1170-1173), sœur du précédent, épouse Guillaume de Moncade.


Dynastie des Moncade

   Gaston VI (1173-1214), fils des précédents
   Guillaume Ier (1214-1224)
   Guillaume II (1224-1229)
   Gaston VII (1229-1290)

Dynastie de Foix-Béarn


   Marguerite de Moncade et Roger-Bernard III de Foix (1290-1302)
   Gaston VIII de Foix-Béarn (comte Gaston Ier de Foix) (1302-1315)
   Gaston IX de Foix-Béarn (comte Gaston II de Foix) (1315-1343)
   Gaston X Fébus de Foix-Béarn (comte Gaston III Fébus de Foix) (1343-1391)1
   Mathieu de Foix-Castelbon (1391-1398), neveu du précédent


Dynastie de Grailly

   Isabelle de Foix-Castelbon, sœur du précédent et Archambaud de Grailly (1398-1412)
   Jean Ier de Foix-Grailly (1412-1436), fils des précédents
   Gaston XI de Foix-Grailly (comte Gaston IV de Foix) (1436-1472), fils du précédent

Dynastie des Rois de Navarre



   François Phébus de Navarre-Foix-Grailly (1472-1483)
   Catherine Ire de Navarre-Foix-Grailly (1483-1517) et Jean II d'Albret (1484-1516)
   Henri Ier de Béarn-Albret (1517-1555)
   Jeanne Ire de Béarn-Albret (1555-1572)
   Henri II de Béarn-Bourbon, Henri III de Navarre et Henri IV de France (1572-1610)
   Louis Ier de Béarn-Bourbon, Louis II de Navarre et Louis XIII de France (1610-1620)

1620 : Rattachement à la Couronne de France

NB : ces données sont le résultat de recoupements de plusieurs sources, il se peut qu’il y ait des erreurs

(source Wikipedia)
RAPHAEL83
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