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Les femmes au Moyen Âge

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Les femmes au Moyen Âge Empty Les femmes au Moyen Âge

Message par Kerraaoc Mer 21 Jan 2015, 14:29

Les femmes au Moyen Âge
Par Guillaume_de_jeneffe



Les femmes au Moyen Âge , copie du traité de l'Université du Royaume
Source: http://domaineduboisdore.actifforum.com




Que ce soit à travers le "jeu" de la courtoisie ou le mariage, la femme du Moyen-Âge demeure un objet. Investigatrice du péché originel, on soupçonne la femme de porter l'hérésie, de porter le maléfice, le poison. Le sexe féminin est considéré impétueux, incapable d'assouvissement et dévorant. Les chevaliers n'ont qu'un seul remède pour vaincre ces corrompues et corruptrices (Ève) : le mariage. En effet, ce dernier désarme totalement la femme en la rendant mère. Pour elle, une grossesse n'attend pas l'autre, et ce, avec le risque d'en mourir.
Les relations homme-femme


Les canons de la femme

À partir du XIIème siècle, la femme idéale doit être élancée, avec la taille mince, les jambes longues, la poitrine haute et petite (les gros seins sont bannis: les femmes qui ont une trop forte poitrine doivent la bander). Cette silhouette évolue ensuite pour prendre la forme incurvée d'un S: la tête légèrement inclinée vers l'avant, la poitrine effacée, le ventre et les hanches projetés vers l'avant.


Le mariage

Le modèle du mariage chrétien, basé sur une relation monogamique indissoluble, est une invention médiévale qui date du treizième siècle. Il s'agit en théorie d'un mariage unique, avec consentement des deux personnes et sans possibilité de divorce. Cependant, la théorie fut bien souvent différente de la réalité. Ainsi, ce sont les familles (parents) qui unissent les enfants, et ce, dès l'âge de douze ans pour les femmes et de quatorze ans pour les hommes. Les jeunes couples se mariant sans le consentement des parents courent le risque d'être déshérités. Autant du côté des classes "inférieures" que du côté des classes "élevées", le choix des parents dicte les liens matrimoniaux.
Il faut cependant faire une distinction entre les différentes classes sociales, le mariage est un moyen de renforcer des alliances pour la noblesse, un moyen d'assurer et renforcer le capital pour la bourgeoisie, attitude que l’on retrouve également, mais dans une moindre mesure dans le bas-peuple.
Chez les classes 'élevées", le mariage des filles est un instrument d'alliance et d'implantation, si bien qu'il se négocie ou, pire, qu'il s'impose par le rapt, forçant ainsi la famille de la jeune femme à accepter l'union.
De plus, le mariage n'est pas si "indissoluble" en réalité qu'en théorie. Ainsi, il est fréquent que les hommes de noblesse aient des concubines donnant parfois naissance à ce que l'on appellera au onzième siècle des bâtards. Si l'épouse est incapable de donner naissance à un héritier, ces bâtards peuvent parfois hériter de leur père. L'épouse en question, stérile ou ne donnant naissance qu'à des filles, peut aussi être répudiée par son mari, ce dernier voulant s'assurer une descendance. C'est ce que fit notamment le roi Lothaire II en 855.


Le corps et la maternité

Si ne pas être en mesure d'avoir des enfants met l'avenir de son mariage en danger, en revanche, accoucher, au Moyen Âge, à cause du manque d'hygiène et du peu de moyens dont disposent les sages-femmes, est risqué. On n'autorise les césariennes que sur les femmes décédées, ce qui fait que bien des femmes meurent en couches. De plus, comme on ne peut déceler les grossesses très tôt, les femmes désirant l’avortement courent le risque de ne pas y survivre.
Le Moyen Âge peut donc se résumer par un taux de mortalité en couches assez élevé.


La prostitution

On dit souvent que la prostitution est le plus vieux métier du monde. Que cette affirmation soit vraie ou non, il reste qu'au Moyen Âge, ce métier existe. D'ailleurs, pendant un certain temps l'Église contrôle la prostitution qui est chose légale. Cependant, il est interdit aux femmes mariées, aux religieuses et aux enfants de s'y livrer. De plus, les femmes doivent être de l'extérieur de la ville afin d'éviter l'inceste. Habituellement, les prostituées sont des servantes, des filles rejetées par leur famille après un viol ou une grossesse clandestine et celles qui n'ont pu se trouver du travail. On ne peut généraliser quant au traitement des prostituées au Moyen Âge, car la situation a varié d'un siècle à l'autre. Par contre, une chose est certaine, le XIème et le XIIIème siècle furent des époques où l'on fit beaucoup pour le relèvement des prostituées. L'Église considère alors ces femmes non comme des "filles perdues", mais comme des "brebis égarées". Elle les autorise à former une corporation avec tous les privilèges qui y sont attachés. Le pape Innocent III, dans une bulle de 1198, promet même la rémission des péchés aux hommes qui épouseraient une fille de joie...


Le viol

Mais la prostitution ne suffit pas, au Moyen Âge tout comme aujourd'hui, à contrôler les "menaces" pesant sur les jeunes filles et les femmes mariées. En effet, parmi les crimes commis au Moyen Âge, il y a le viol. La personne ayant commis un tel acte est punie, mais elle ne l'est pas toujours de la même manière. En effet, si la victime est une religieuse, une femme mariée ou une vierge, l'agresseur peut être pendu pour ce qu'il a fait. Cependant, s'il s'agit d'une femme d'une humble condition (une servante par exemple), il s'agit alors de verser à la victime ou à sa famille une indemnité. La punition est donc tributaire du statut social de la femme.


La vie professionnelle de la femme

Les femmes, au Moyen Âge, participent activement à la vie économique. En ville, elles travaillent notamment dans le commerce, dans le secteur du textile et en alimentation. D'ailleurs, dans le petit commerce d'alimentation, les femmes sont majoritaires. Aussi, les industries qui apparaissent comme le prolongement d'activités domestiques leur sont plus ou moins réservées: la boulangerie, la fabrication de la bière (en Angleterre, les femmes ont le monopole de la bière et de l’industrie laitière).
En campagne, elles aident également leurs époux notamment en aidant à faire la moisson et la fenaison.
Lingères, bonnetières, couturières, tavernières, blanchisseuses sont donc des métiers que les femmes du Moyen Âge ont occupés, mais il ne faut pas pour autant croire qu'elles étaient considérées égales aux hommes. En effet, les salaires féminins sont, dès cette époque, très inférieurs à ceux des hommes; le travail à domicile, qu'aucune organisation professionnelle ne défend, accuse des rémunérations particulièrement basses, tant à la ville qu'à la campagne.


Femmes célèbres

Les femmes du Moyen Âge ont su se tailler une place dans le marché du travail, mais ont également su, dans certains cas, se tailler une place dans les écrits de nos manuels d'histoire. Parmi les femmes qui se distinguent au Moyen Âge, il y a:
•Hildegarde de Bingen , auteur et compositeur (abbesse)
•Margery Kempe, auteur
•Aliénor d'Aquitaine, comtesse de Poitou, appelée "reine des troubadours", pivot de la civilisation courtoise du XIIème siècle et initiatrice des cours d'amour
•Jeanne d'Arc, célèbre héroïne française canonisée en 1920
•Anne Comnène, princesse byzantine qui se fait historienne du règne de son père, Alexis I.
•Marie de France, écrivain francophone (XIIème siècle)
•Dhuoda, écrivain qui laissa un livre d'éducation pour son fils (IXème siècle)
•Christine de Pisan, écrivain italienne qui prend la défense des personnes de sexe féminin dans sa "Cité des Femmes", son "Trésor des Dames" et son "Épître au dieu Amour". Elle réclame notamment l'instruction pour les femmes: "Si la coutume était de mettre les petites filles à l'école et leur faire apprendre des sciences comme l'on fait aux garçons, elles apprendraient aussi bien et par aventure plus". Elle inaugure également le temps des protestations féminines.
•Héloïse, élève d'Abélard qu'elle épousa secrètement. Séparée de lui, elle entre au couvent et devient abbesse. C'est alors qu'elle établit une correspondance avec Abélard, correspondance dont se dégagent à la fois la passion et la scolastique (enseignement théologique et philosophique).
Kerraaoc
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