Citadelle du Rey: Ordre Équestre et Royal du Saint Sépulcre
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Message par Dreamfinder Dim 22 Juin 2008, 06:17

Dans ce livre les membres peuvent faire preuve de raffinement linguistique..
Les mots de vos coeurs, de vous doutes parsèmeront l'immensité du savoir, de l'esprit humain, du coeur des hommes....



Addendum de Kerraaoc: Veuillez mentionner le nom de l'auteur du poème

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Message par Dreamfinder Dim 22 Juin 2008, 06:59

Dreamfinder toujours prêt a montrer l'exemple ....commença alors les premières lignes de ce livre qui finalement sera le coeur de l'Ordre, la preuve de l'humanité de ses membres ...


Une larme jaillit, d'un visage marqué,
Dévisagé par la peur, perdu dans un labyrinthe.
Elle coule infini, pour ne plus jamais s'arrêter,
Le vidant de son bonheur, comme une plainte.

Humide et douce sa caresse, le rempli d'amertume,
Il c'est quoi penser, introspection volontaire.
Elle glisse pour sa faiblesse, alors avec sa plume,
Prêt a tout balancer, il marque la terre.

Puissance sans nom, visage de douleur,
Qui le nourrit , en marche pour le tuer.
La flamme de la passion,lui, le, meurt,
il est oxy, par toute ces choses non avoué.

Défoncé dans l'âme, il rode en recherche,
Des mots qui percent, les multiples carapaces.
Son coeur point de panne, couvert de brèche,
Harcèle sans cesse, le moyen de briser la glace.

Au bout du compte, plus rien n'a de valeur,
Peiné marqué touché, il s'effondre amorphe.
Tel est le comte, de la larme du coeur,
D'un homme achevé, par cette apostrophe.

La vie ...une éternelle mélancolie, mélangeant douceur et douleur .



Toujours émus par ces mots, Dreamfinder, le chevalier du verbe, peinait a renfermer le bouquin...Une reliure usée, un souvenir gravé sur papier ...

Dreamfinder
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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:42


POUR TOI
Loin de toi je suis qu'une poussiére
Avec toi je découvre des sensations inconnues
Des choses encore jamais vécues
Meme si la douleur subsiste
Dans tes bras je me blottie
Tu es mon espoir
Celui qui m'éclaire dans le noir
Quand je te vois je suis toute en émois
Des que tes yeux se posent sur moi
Je suis tellement bien avec toi
Je veux t'avoir pres de moi
Plus souvent que je ne t'ai déja
Sentir tes lévres contres les miennes
Et ce quoiqu'il advienne
Je suis en manque de toi

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:44


Il fait nuit,dans les bras de Morphée
La petite ville dort a point fermés
Chaque jour des gents meurent par milliers
Ecrasés par l'injustice de ce monde et sa cruauté
Quelque chose dans tes yeux a envie de tuer
Ta peau devient glacées et écarlate
Tu fais le mal autour de toi en combattant
Chaque etre s'éffondre dans une flaque de sang
La marche dura plusieurs jours
Des soldats refroidis, leurs membres engourdis
Des soldats massacrant,sous l'ordre d'un tyran
Avec son armée,une population décimée
Hair ne sert a rien pourtant parfois je le ressens
Comme en ce moment

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:45


A ma petite sœur perdu……..
.
Le soir ou je t ai perdu
J’étais complètement foutu
J ai pleure toute larmes de mon corps
Dans mes yeux se lisait le malheur

La dernière fois que je t’ais vu
Tu t’endormais paisiblement
Sur ton lit comme un ange un petit
Et tu es partie de ton corps sans vie
En nous laissant un enorme trou dans notre vie
Mais je t’aime quand même ne t’inquiètes pas
Je ne t’en veux pas ma petite sœur chérie


Adieu ma petite soeur chérie
Adieu tu auras toujours une place dans notre vie
J ai écrit pour toi ceci ……..

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:45


Pres du lac,je respire un air pur
Je sent le vent fouetter mon corps
Passer dans mes cheveux
Allongées, bras écartés dans les herbes
Ou l'air a des senteurs de fleurs
D'une grande étendue bleu et clair
J'entends l'eau glacée ,chantonnée
Emporté par le vent
Une nouvelle danse a commencée
Le papillon de fleur en fleur se pose
Et commence une nouvelle vie
laisse moi un peu de temps
Voir clair dans ma vie ,maintenant
Mon coeur se découvre,oui
J'avoue ,je me rends, c'est ainsi
Des étoiles dans les yeux
Je renais a la vie

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:46


Toutes mes pensées son pour toi
Je commence a avoir froid
Je suis si mal loin de toi
La tristesse monte en moi
Pourquoi faut il se quitter
L'amour commençait a nous attraper
Dans mon coeur encore tu erre
Pourquoi tu ne peux pas rester
Le soir je pleure en pensant a toi
Je voudrais te sentir dans mes bras
Je ne suis plus rien maintenant
Ma vie n'est plus comme avant
Je t'en pris reviens moi
Tout ce que je veux c'est toi

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:47


Le silence d'un soir


A la source du silence
Je désaltère mon âme
J'écoute sa mélodie
Rassasie mon esprit
Mes pensées dansent
Telles une vive flamme
Les paupières fermées
J'entends le ciel pleurer...

La nuit tombe lentement
Et le silence l'étreint
Il me parle doucement
Me confie son dessein
Là-haut les étoiles veillent
Sur le sommeil des anges
De fines gouttes ruissellent
Des larmes au goût étrange...

Pourquoi ce désarroi
A entendre cette voix
Murmurer toi et moi...
Je l'attendrai toujours
Ce chant rempli d'émoi
Il pénètre sans détour
Mon cœur qui le reçoit
Je l'aime, Silence nommé Amour...

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:48


De ton AMOUR,tu m'as bercé
De tes parole,tu m'as rassuré
L'amour a un gout amer
Les minutes passent comme des heures
Les heures comme des années
Et toujours personnes
Pourquoi tu m'abandonnes ?
Tout doucement je t'ai vu t'éloigner
Je vivais dans ce monde que pour toi
Mon coeur,mon ame,ma joie se sont brisés
Je n'aurais pas cru,qu'un soir tu m'aurais laissé
Sans un mot,sans une parole
Ainsi ma vie est faite,ainsi je suis
Mes cri,mes pleurs
Deviennent infinis dans la douleur
Je te promets,oui j'en fais la promesse
De quitter ce monde avec délicatesse
Il est venu le temps de ce dire ADIEU

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Message par Drizzten Dim 19 Avr 2009, 17:50


J'aurais voulu vous dire que je vous aime
Que la vie vécue aupres de vous etait un jolie poéme
J'aurais voulu voyager dans le monde
J'aurais aimer faire partie de votre ronde
Mon amie la faucheuse pourtant ne m'aime pas
Pourquoi j'espaire la voir au tournant
Pourquoi je n'ai pas peur de ce qui m'attend
Ange de la mort,celle qui térrifie les humains
M'as tu jeté un sort,et transformée en démon
Je pense a ces moments passeés avec toi
Je pense aux mots que tu me murmurais a l'oreille
Ce soir tu m'as dit que c'etait fini
Je savais déja ce que j'allais devenir
Je savais qu'un jour j'allais mourir
J'ai juste attendu
Mais maintenant je ne veux plus
Parce que je t'aime a mort

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Message par Stephandra Sam 05 Fév 2011, 14:27

ADAM DE LA HALLE
Onkes nus hom ne fu pris


Onkes nus hom ne fu pris
D'amours qui n'en vausist mieus
Et qui n'en fust plus jolis
Et mieus venus en tous lius,
Car bone amours li fait plaire;
Si est bien drois qu'il i paire,
Car toute hounours de li vient;
Faus est ki ne le maintient.

Et puis kejou m'i sui mis,
Grant bonté m'en a fait Dieus:
De la millour sui espris
Ki ains fust veüe d'ius.
Ne m'i sont mie contraire
Mi penser quant Sofl viaire
Remir, car teus maus me tient
Ki en goie me sostient.

Car si vair oel de dous ris
Et ses gens cors signouriux
Et ses dous cuers bien apris,
Ki de nature est gentius,
Dounent cuer et essamplaire
De toute honour dire et faire;
N'il n'aime point ki ne crient
Et ki de mal ne s'astient.

Dame, se de paradis
Et de vous estoie a kieus,
Pres me seroit vos dous vis,
Ki a tort m'est ore eskieus;
G'i aroie mon repaire,
Se c'estoit sans vous desplaire,
Neja ne m'amissiés nient,
Tant bien estre vous avient.

Car a vous et a vos dis
Seroie si ententieus
Ke hi mal dontjou languis
Seroient plus douc ke mieus.
Las! et or ne sai u traire,
Ne jou ne m'en puis retraire,
Car mes cors si las devient
Que percevoir s'en couvient.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 05 Fév 2011, 14:28

ADAM DE LA HALLE
Li congiés Adan


Comment que men tans aie usé,
Et toudis loé le meilleur ;
Et tant le m'a dit et rusé
Que j'ai tout soulas refusé
Pour tendre a venir a honnour.
Mais le tans que j'ai perdu plour,
Las! dont j'ai despendu le fleur
Au siecle qui m'a amusé.
Mais ch'a fait forche de signeur,
Dont chascuns amans de l'erreur
Me doit tenir pour escusé.

Arras, Arras! vile de plait
Et de haïne et de detrait,
Qui soliés estre si nobile,
On va disant c'on vous refait!
Mais se Diex le bien n'i ratrait,
Je ne voi qui vous reconcile.
On i aime trop crois et pile,
Chascuns fu Berte en ceste vile
Au point c'on estoit a le mait.
Adieu de fois plus de .c. mile!
Ailleurs vois oïr l'Evangile,
Car chi fors mentir on ne fait.

Encor soit Arras fourmenés,
A cui je voeil prendre congiet,
Qui mains grans reviaus ont menés
Et souvent biaus mengiers donnés,
Dont li usages bien dechiet;
Car on i a si pres faukiet
C'on leur a tout caupé le piet
Seur coi leur deduis ert fondés.
Chil ont fait grant mortel pechiet,
Qui tant ont a rive sakiet
Que tes viviers est esseués.

Puis que che vient au congié prendre,
Je doi premierement descendre
A cheus que plus a envis lais.
Aler voeil mon tans miex despendre,
Nature n'est mais en moi tendre
Pour faire cans ne sons ne lais.
Li an acourchent mes eslais ;
De che feroie bien relais
Que je soloie plus chier vendre.
Trop ai esté entre les lais,
Dont mes damages i est lais:
Miex vient avoir apris c'aprendre.

Adieu, Amours! tres douche vie,
Li plus joieuse et li plus lie
Qui puist estre fors paradis!
Vous m'avés bien fait en partie.
Se vous m'ostastes de clergie,
Je l'ai par vous ore repris ;
Car j'ai en vous le voloir pris
Que je racate los et pris
Que par vous perdu je n'ai mie,
Ains ai en vo serviche apris,
Car j'estoie nus et despris
Avant, de toute courtesie.

Bele, tres douche amie chiere !
Je ne puis faire bele chiere,
Car plus dolans de vous me part
Que de rien que je laisse arriere.
De mon cuer serés tresoriere
Et li cors ira d'autre part
Aprendre et querre engien et art
De miex, valoir ; s'i arés part:
Que miex vaurrai, mieudres vus iere.
Pour miex fructefiier plus tart,
De si au tierc an ou au quart
Laist on bien se terre a gaskiere.

Congié demant de cuer dolant
Au milleur et au plus vaillant
D'Arras et tout le plus loial,
Symon Esturion, avant,
Sage, debonnaire et souffrant,
Large en ostel, preu au cheval,
Compaignon liet et liberal,
Sans mesdit sans fiel et sans mal,
Biau parlier, honneste et riant ;
Et si aime d'amour coral :
Je ne sai homme chi aval
Que femes doivent amer tant.

Bien doi avoir en ramenbranche
.II. freres en cui j'ai fianche,
Signeur Baude et signeur Robert
Le Nommant ; car il m'ont d'enfanche
Nourri et fait mainte honnestanche ;
Et se li cors ne le dessert,
Li cuers a tel cose s'aert
Que, se Dieu plaist, meri leur iert
Se Diex adreche m'esperanche.
Leur huis m'ont esté bien ouvert :
Cuers qui tel compaignie pert
Doit bien plourer le dessevranche.

Bien est drois, puis que je m'en vois,
Que congié prengne as Pouchinois :
Nommeement a l'aisné frere,
C'est signeur Iakemon, ançois,
Qui ne sanle mie bourgois
A se tavle, mais emperere :
Je l'ai trouvé au besoing pere,
Car il mut parole et materre
C'on m'aidast au partir d'Artois.
Or pren cuer en le gent avere!
J'ai esté vers, au primes pere :
Dou fruit n'aront fors li courtois.

Sires Pierres Pouchins, biaus sire!
Je ne doi mie estre sans ire
Quant de vous partir me couvient,
Tant m'avés fait! Diex le vous mire,
C'au departir mes cuers souspire
Toutes les fois qu'il m'en souvient.
La Vile est bien alee a nient,
De coi Cités bonne devient
Par vo venue, bien l'os dire,
Plus que pour home qui s'i tient.
Pour avoir chascun qui la vient,
Faites vo serjant estre au Pire.

Puis c'aler doi hors de men lieu,
Hauiel, Robert Nasart, adieu!
Gilles Li Peres, Jehans Joie,
Au jouster n'estes mie eskieu :
De bos avés fait maint alieu
Et maint biau drap d'or et de soie
Mis en feste. Las! or est coie
Le bonne vile ou je veoie
Chascun d'onneur faire taskieu.
Encor me sanle il que je voie
Que li airs arde et reflamboie
De vos festes et de vo gieu.

Bien doi parler entre les boins
De Colart Nasart qui est joins,
Bons et nes, courtois et gentiex.
Seur tous jones grasce li doins,
Encor ne li soit il besoins,
Car s'il estoit aplus des chiex,
Si sanle il estre d'un roy fiex
Et vient si bien qu'il ne puet miex.
Pour estre de valeur au loins,
Emploiier son tans li doinst Diex
Si bien qu'il en soit prisiés viex :
Du jour est li vespre tesmoins.

A tous ceus d'Arras en le fin
Pren congié pour che que mains fin
Ne me cuident de cuer vers eux.
Mais il i a maint faus devin
Qui ont parlé de men couvin,
Dont je ferai chascun hontex ;
Car je ne serai mie tex
Qu'il m'ont jugié a leur osteux
Quant il parloient aprés vin,
Ains cueillerai cuer despiteus
Et serai fors et vertueus
Et drois, quant il gerront souvin!
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 05 Fév 2011, 14:29

BLONDEL DE NESLE
En tous tens que vante bise


En tous tens que vante bise,
Pour cele dont sui soupris,
Qui n'est pas de moi souprise,
devient mes cuers noirs et bis.
De fine amour l'ai requise,
Qui cuer et cors m'a espris,
Et, s'ele n'en est esprise,
Pour mon grant mal la requis.

Mais la douleur me devise
Qu'a la meilleur me suis pris
Qui ainc fust en cest mont prise,
Se j'estoie a son devis.
Tort a mon cuer qui s'en prise,
Quar ne sui pas si eslis.
S'ele eslit, qu'ele m'eslise !
Trop seroie de haut pris.

Et nequedent destinee
Doune a la gent maint pensé :
Tost i metra sa pensee
S'amours li a destiné.
Je vi ja tel dame amee
D'ome de bas parenté
Qui mieuz ert emparentee,
Et si l'avoit bien amé.

Pour c'est drois, s'Amours m'agree,
Que mon cuer li ai douné.
Se l'amour ne m'a douné,
Tant la servirai a gré,
S'il plaist a la desirree,
Que un baisier a celé
Avrai de li a celee,
Que tant ai desirré.
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Message par Stephandra Sam 05 Fév 2011, 14:30

DUC DE BRABANT
Jeu Parti entre Guillebert de Berneville et le Duc de Brabant

Biaux Guillebert, dites, s'il vous agree,
Respondez moi a ce que vous demant :
Un chevalier a une dame amee
Et si vous di qu'il en est si avant
Que nuit et jour fait de li son commant,
Tant a Amours la dame abandonnee ;
Dites s'amours vont pour ce defaillant.

Dux de Brebant, ja orrez ma pensee :
Ja li amour n'ira pour ce faillant,
Ains en seroit en loial cuer doublee,
S'on li faisoit bonté et bel samblant ;
Se la dame est donnee a son amant,
Ja ne sera de lui fors mieus amee,
S'en son cuer a point de bonté manant

He! Guillebert, ou avez vous trouvee
Ceste raison? Trop vous voi nonsachant.
On tient plus chier la chose desiree
Que ce c'on a abandonneemant.
Or ne m'alez pas de ce reprenant :
Tant est Amours servie et honnoree
Que la dame se garde sagement.

Dux, j'ai moult bien vo raison escoutee,
Mes vous failliez trop merveilleusement.
Quant mieus me fait Amours et mieus m'agree,
Et mieus la serf et plus m'en truis en grant.
Assez moustrez le vostre couvenant :
Tost avrïez vostre amie oublïee ;
Je li lo bien qu'ele vous maint tendant.

He! Guillebert, or est fole prouvee,
S'en vo merci ne se met maintenant !
Quant on fait tant que sa dame est gabee,
Dites vous dont c'on aime plus formant?
N'est mie amours ou l'en va mal querant,
Dont sa dame porroit estre blasmee.
Nulz ne le fet qui aime loiaument.

En non Dieu, Dux, ce est chose passee :
Ja ne crerrai qu'il soit si faitement
Que pour bonté soit dame refusee,
Ains la doit on amer mieus que devant.
Or nous metons en loial jugement,
S'iert la ten}cons de nous deus afinee,
Que li estris dure trop longuement.

Guillebert, soit! J'en preng a mon garant
Le bon Raoul de Soissons, qui sevree
Ne fist d'Amours nul djor de son vivant.

Dux, et je preng le bon conte vaillant,
Celui d'Anjou; la chose est bien alee,
Quar cil dui sont de bon entendemant.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 05 Fév 2011, 14:31

GUILLAUME DE VINIER


S'oncques chanters m'eust aidié,
Trop me sui de chanter teus ;
Nonpourquant tant m'a avancié
Qu'en loiauté m'est loz creuz.
Par cel loer sui deceus
Si com cil c'on be aujoer,
Cui tant plaist ce qu'il s'ot loer
Ne set mot s'a ses dras perdus ;
Einsinc sui de sens deceus.

S'Amours ot ainc en soi pitié,
Puis que sui pour loial tenus,
Trouver doi boial amistié,
Car honc tans m'i sui atendus.
Avoir la doi, se ainc l'ot nus !
Mais oncques, ce me fait douter,
Cordoaniers n'ot bon sohler,
N'ainc drapiers ne fut bien vestus,
N'ainc n'ot amie loiauz drus.

De tant m'a Amours alegié,
Quant g'i vois, que bien sui venuz.
Maiz s'i truis noient d'amistié,
Lors que m'en part, m'est retoluz.
Si sui li povres durfeus
C'on fait l'or fouir et quester ;
Sel guaite on si pres qu'enporter
N'en puet rienz, tant l'ait bien repus ;
Si s'en depart povres et nus.

Et quant si me sent atirié,
Ne me feroit bon traire ensus
Ainz que plus m'ait adamagié ?
Or ai je dit que recreus,
Si fais com l'enfes desseus.
Quant s'est ars par trop pres chaufer,
En l'iaue court son doit bouter
Pour alegier ; lors se cuist pluz :
Char que fous blece sane fus.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 05 Fév 2011, 14:32

JEAN FROISSART


Mon cœur s'ébat

Mon cœur s'ébat en odorant la rose
Et s'éjouit en regardant ma dame :

Trop mieux me vaut l'une que l'autre chose.
Mon cœur s'ébat en odorant la rose.

L'odeur m'est bon, mais du regard je n'ose
Jouer trop fort, je vous le jur' par m'âme.
Mon cœur s'ébat en odorant la rose
Et s'éjouit en regardant ma dame.



Joyeuse mélancolie

On doit aimer et priser
Joyeuse mélancolie
Qui tient la pensée lie
Et le temps fait oublier
Sans souci et sans envie :
On doit aimer et priser
Joyeuse mélancolie.

Et moult souvent souhaiter
Qu'on soit avec son amie
Pour maintenir gaie vie
On doit aimer et priser
Joyeuse mélancolie.

Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:00

Eustache Deschamps

Vous qui vivez...

Vous qui vivez à présent en ce monde
Et qui vivez souverains en vertu,
Vous est-il point de la mort souvenu ?
Vos pères sont en la fosse parfonde
Mangés des vers, sans lance et sans écu,
Vous qui vivez à présent en ce monde
Et qui régnez souverains en vertu.

Avisez-y et menez vie ronde,
Car en vivant serez froid et chanu,
Car en la fin mourrez dolent et nu.
Vous qui vivez à présent en ce monde
Et qui régnez souverains en vertu
Vous est-il point de la mort souvenu ?



Ballade amoureuse

Comment l’amant, à un jour de Pentecôte au mois de Mai, trouva s’amie par amours cueillant roses en son joli jardin

Le droit jour d’une Pentecôte,
En ce gracieux mois de Mai,
Celle où j’ai m’espérance toute
En un joli verger trouvai
Cueillant roses, puis lui priai :
Baisez-moi. Si dit : Volontiers.
Aise fus ; adonc la baisai
Par amours, entre les rosiers.

Adonc n’eut ni paour ni doute,
Mais de s’amour me confortai ;
Espoir fut dès lors de ma route,
Ains meilleur jardin ne trouvai.
De là me vient le bien que j’ai,
L’octroi et le doux désirier
Que j’ois, comme je l’accolai, Que j’ois ?
Par amours, entre les rosiers.

Ce doux baiser ôte et rebute
Plus de griefs que dire ne sais
De moi ; adoucie est trèstoute
Ma douleur ; en joie vivrais.
Le jour et l’heure bénirais
Dont me vint le très-doux baiser,
Quand ma dame lors encontrais
Par amours, entre les rosiers.

Prince, ma dame à point trouvai
Ce jour, et bien m’étais métier :
De bonne heure la saluai,
Par amours, entre les rosiers.


Or n’est-il fleur, odeur ni violette,

Or n’est-il fleur, odeur ni violette,
Arbre, églantier, tant ait douceur en lui,
Beauté, bonté, ni chose tant parfaite,
Homme, femme, tant soit blanc ni poli,
Crêpé ni blond, fort, appert ni joli,
Sage ni fou, que Nature ait formé,
Qui à son temps ne soit vieil et usé,
Et que la mort à sa fin ne le chasse,
Et si vieil est, qu’il ne soit diffamé :
Vieillesse est fin et jeunesse est en grâce.

La fleur en mai et son odeur délecte
Aux odorants, non pas jour et demi ;
En un moment vient le vent qui la guette ;
Cheoir la fait ou la coupe par mi.
Arbres et gens passent leur temps ainsi :
Riens estable n’a Nature ordonné,
Tout doit mourir ce qui a été né ;
Un pauvre accès de fièvre l’homme efface,
Ou âge vieil, qui est déterminé :
Vieillesse est fin et jeunesse est en grâce.

Pourquoi fait donc dame ni pucelette
Si grand danger de s’amour à ami,
Qui séchera sous le pied comm’ l’herbette ?
C’est grand foleur. Que n’avons-nous merci
L’un de l’autre ? Quand tout sera pourri,
Ceux qui n’aiment et ceux qui ont aimé,
Les refusants seront chétifs clamé,
Et les donnants auront vermeille face,
Et si seront au monde renommé :
Vieillesse est fin et jeunesse est en grâce.

Prince, chacun doit en son jeune aé
Prendre le temps qui lui est destiné.
En l’âge vieil tout le contraire fasse :
Ainsi aura les deux temps en cherté.
Ne fasse nul de s’amour grand fierté :
Vieillesse est fin et jeunesse est en grâce.


BALLADE SUR PARIS


"J'ai parcouru la terre et la mer
Et visité les pays,
Jérusalem, Egypte et Galilée,
Alexandrie, Damas, et la Syrie,
Babylone, Le Caire, la Tartarie,
Et tous les ports qui s'y trouvent,
Les épices et les sucreries qui s'y font,
Les fins draps d'or et la soie du pays,
Rien de tout cela ne vaut ce qu'ont les Français :
Rien ne se peut comparer à Paris.

C'est la cité couronnée au-dessus de toutes,
Fontaine et puits de sens et de savoir,
Située sur le fleuve de la Seine :
Elle a des vignes, des bois, des terres et des prairies.
De tous les biens de cette vie mortelle
Elle a davantage que les autres cités.
Tous les étrangers l'aiment et l'aimeront,
Car, pour les divertissements et pour la gaieté,
Jamais ils ne trouveront une cité pareille :
Rien ne se peut comparer à Paris.

Elle est mieux fortifiée que toute autre cité,
Pourvue de châteaux de grande antiquité,
Peuplée de gens d'honneur et de marchands
De toutes sortes d'artisans d'armes et d'orfèvres ;
De tous les arts elle est la fleur, quoi qu'on dise :
Tous les ouvrages s'y font parfaitement ;
Art subtil et Entendement profond,
Vous les trouverez toujours chez ses habitants,
Et loyauté dans tout ce qu'ils feront :
Rien ne se peut comparer à Paris."



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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:17

Othon de Grandson
(1330 - 1395)



S’il ne vous plaît que j’aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.
Par Dieu, ma plaisant maîtresse,
J’aimerais mieux être joyeux.

De vous suis si fort amoureux
Que mon cœur de crier ne cesse.
S’il ne vous plaît que j’aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.

Belle, tournez vers moi vos yeux,
Et voyez en quelle tristesse
J’use mon temps et ma jeunesse
Et puis faites de moi vos jeux.

S’il ne vous plaît que j’aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.
Par Dieu, ma plaisant maîtresse,
J’aimerais mieux être joyeux.



La grand beauté de vo viaire clair
Et la douceur dont vous êtes parée
Me fait de vous si fort énamouré,
Chère dame, qu’avoir ne puis durée.
À toute heure est en vous ma pensée.
Désir m’assaut durement par rigueur.
Et si par vous ne m’est grâce donnée,
En languissant définiront mes jours.

Allégement ne pourraie trouver
Du mal que j’ai par créature née,
Si par vous non, en qui veut affermer
Entièrement mon cœur, sans dessevrée.
Il est vôtre, longtemps vous ai aimée
Céléement, sans en faire clameur.
Et si l’amour de vous m’est refusée
En languissant définiront mes jours.

Ci vous supplie humblement que passer
Ma requête veuillez, s’il vous agrée.
Assez pouvez connaître mon penser
Par ma chanson, qui ballade est nommée.
Plus ne vous dis, belle très désirée,
Démontrez-moi, s’il vous plaît, vo douceur,
Car autrement soyez acertainée,
En languissant définiront mes jours.


Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:19

Jean Froissart



On doit aimer et priser
Joyeuse mélancolie
Qui tient la pensée lie
Et le temps fait oublier
Sans souci et sans envie :
On doit aimer et priser
Joyeuse mélancolie.

Et moult souvent souhaiter
Qu’on soit avec son amie
Pour maintenir gaie vie
On doit aimer et priser
Joyeuse mélancolie.




Mon cœur s’ébat en odorant la rose
Et s’éjouit en regardant ma dame :

Trop mieux me vaut l’une que l’autre chose.
Mon cœur s’ébat en odorant la rose.

L’odeur m’est bon, mais du regard je n’ose
Jouer trop fort, je vous le jur’ par m’âme.
Mon cœur s’ébat en odorant la rose
Et s’éjouit en regardant ma dame.




On doit le temps ainsi prendre qu’il vient,
Toudis ne peut durer une fortune.

Un temps se part, et puis l’autre revient.
On doit le temps ainsi prendre qu’il vient.

Je me conforte à ce qu’il me souvient
Que tous les mois avons nouvelle lune.
On doit le temps ainsi prendre qu’il vient,
Toudis ne peut durer une fortune.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:25

Christine de Pisan



Je chante par couverture,
Mais mieux pleurassent mes œils,
Ni nul ne sait le travail
Que mon pauvre cœur endure.

Pour ce muce ma douleur,
Qu’en nul je ne vois pitié.
Plus a l’on cause de pleur,
Moins trouve l’on d’amitié.

Pour ce plainte ni murmure
Ne fais de mon piteux deuil.
Ainsois ris quand pleurer veuil,
Et sans rime et sans mesure
Je chante par couverture.

Petit porte de valeur
De soi montrer déhaitié,
Ne le tiennent qu’à foleur
Ceux qui ont le cœur haitié.

Si n’ai de démontrer cure
L’intention de mon veuil,
Ains, tout ainsi comm’ je seuil,
Pour celer ma peine obscure,
Je chante par couverture.



De triste cœur chanter joyeusement
Et rire en deuil c’est chose fort à faire,
De son penser montrer tout le contraire,
N’issir doux ris de dolent sentiment,

Ainsi me faut faire communément,
Et me convient, pour celer mon affaire,
De triste cœur chanter joyeusement.

Car en mon cœur porte couvertement
Le deuil qui soit qui plus me peut déplaire,
Et si me faut, pour les gens faire taire,
Rire en pleurant et très amèrement
De triste cœur chanter joyeusement.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:29

Alain Chartier

La Belle Dame sans mercy (début)

Naguère, chevauchant, pensaie
Comme homme triste et douloureux,
Au deuil où il faut que je soie
Le plus dolent des amoureux,
Puisque, par son dard rigoureux,
La mort me tollit ma maîtresse
Et me laissa seul, langoureux
En la conduite de Tristesse.

Si disais : « Il faut que je cesse
De dicter et de rimoyer,
Et que j’abandonne et délaisse
Le rire pour le larmoyer.
Là me faut le temps employer,
Car plus n’ai sentiment ni aise,
Soit d’écrire, soit d’envoyer
Chose qu’à moi ni autre plaise.

Qui voudrait mon vouloir contraindre
À joyeuses choses écrire,
Ma plume n’y saurait atteindre,
Non ferait ma langue à les dire.
Je n’ai bouche qui puisse rire
Que les yeux ne la démentissent,
Car le cœur l’envoirait dédire
Par les larmes qui des yeux issent.

Je laisse aux amoureux malades
Qui ont espoir d’allègement
Faire chansons, dits et ballades,
Chacun à son entendement,
Car ma dame en son testament
Prit à la mort, Dieu en ait l’âme,
Et emporta mon sentiment
Qui gît o elle sous la lame.

Désormais est temps de moi taire,
Car de dire suis-je lassé.
Je veux laisser aux autres faire :
Leur temps est ; le mien est passé.
Fortune a le forcier cassé
Où j’épargnaie ma richesse
Et le bien que j’ai amassé
Au meilleur temps de ma jeunesse.

Amour a gouverné mon sens :
Si faute y a, Dieu me pardonne ;
Si j’ai bien fait, plus ne m’en sens,
Cela ne me toult ni me donne,
Car au trépas de la très-bonne
Tout mon bienfait se trépassa.
La mort m’assit illec la borne
Qu’oncques plus mon cœur ne passa. »

En ce penser et en ce soin
Chevauchai toute matinée,
Tant que je ne fus guère loin
Du lieu où était la dînée ;
Et quand j’eus ma voie finée
Et que je cuidai héberger,
J’ouïs par droite destinée
Les ménétriers en un verger.

Si me retrahis volontiers
En un lieu tout coi et privé,
Mais quand mes bons amis entiers
Surent que je fus arrivé,
Ils vinrent. Tant ont étrivé,
Moitié force, moitié requête,
Que je n’ai oncques esquivé
Qu’ils ne me mènent à la fête.

À l’entrer fus bien recueilli
Des dames et des demoiselles,
Et de celles bien accueilli
Qui toutes sont bonnes et belles ;
Et de la courtoisie d’elles
Me tinrent illec tout ce jour
En plaisant paroles nouvelles
Et en très-gracieux séjour.

Dîner fut prêt et tables mises.
Les dames à table s’assirent
Et quand elles furent assises,
Les plus gracieux les servirent.
Tels y eut qui à ce jour virent
En la compagnie liens
Leurs juges, dont semblant ne firent,
Qui les tiennent en leurs liens.

Un entre les autres y vis,
Qui souvent allait et venait,
Et pensait comme homme ravi
Et guère de bruit ne menait.
Son semblant fort contretenait ;
Mais Désir passait la raison,
Qui souvent son regard menait
Tel fois qu’il n’était pas saison.

De faire chère s’efforçait
Et menait une joie feinte,
Et à chanter son cœur forçait
Non pas pour plaisir mais pour crainte,
Car toujours un relais de plainte
S’enlaçait au son de sa voix ;
Et revenait à son atteinte
Comme l’oisel au chant du bois.

Des autres y eut pleine salle,
Mais celui trop bien me semblait
Ennuyé, maigre, blême et pâle,
Et la parole lui tremblait.
Guères aux autres n’assemblait ;
Le noir portait et sans devise,
Et trop bien homme ressemblait
Qui n’a pas son cœur en franchise.

De toutes festoyer feignait,
Bien le fit et bien lui seyait ;
Mais à la fois le contraignait
Amour qui son cœur hardoyait
Pour sa maîtresse qu’il voyait,
Que je choisis lors clairement
À son regard qu’il assoyait
Sur elle si piteusement.

Assez sa face détournait
Pour regarder en autres lieux,
Mais au travers l’œil retournait
Au lieu qui lui plaisait le mieux.
J’aperçus le trait de ses yeux,
Tout empenné d’humbles requêtes ;
Si dis à part moi : « Si m’aid’ Dieux,
Autel fûmes comme vous êtes ».

À la fois à part se tirait
Pour raffermir sa contenance,
Et très-tendrement soupirait
Par douloureuse souvenance.
Puis reprenait son ordonnance
Et venait pour servir les mets,
Mais à bien juger sa semblance,
C’était un piteux entremets.

Après dîner on s’avança
De danser, chacun et chacune,
Et le triste amoureux dansa
Adès o l’autre, adès o l’une.
À toutes fit chère commune,
O chacune à son tour allait ;
Mais toujours retournait à une
Dont sur toutes plus lui chalait.

[...]
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:54

Par Charles d'Orléans


Ballade  

En la forêt d’Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m’advint qu’à part moi cheminais,
Si rencontrai l’Amoureuse Déesse
Qui m’appela, demandant où j’allais.
Je répondis que, par Fortune, étais
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu’à bon droit appeler me pouvait
L’homme égaré qui ne sait où il va.

Et souriant, par sa très grande humblesse,
Me répondit : « Ami, si je savais
Pourquoi tu es mis en cette détresse,
À mon pouvoir volontiers t’aiderais ;
Car, jà piéça, je mis ton cœur en voie
De tout plaisir, ne sais qui l’en ôta ;
Or me déplaît qu’à présent je te vois
L’homme égaré qui ne sait où il va. »

— Hélas ! dis-je, souveraine Princesse,
Mon fait savez, pourquoi le vous dirais ?
C’est par la Mort qui fait à tous rudesse,
Qui m’a tollu celle que tant aimais,
En qui était tout l’espoir que j’avais,
Qui me guidait, si bien m’accompagna
En son vivant, que point ne me trouvais
L’homme égaré qui ne sait où il va.

« Aveugle suis, ne sais où aller dois ;
De mon bâton, afin que ne fourvoie,
Je vais tâtant mon chemin çà et là ;
C’est grand pitié qu’il convient que je soie
L’homme égaré qui ne sait où il va ! »


-------------------------------------------

Rondeaux

Plus penser que dire
Me convient souvent,
Sans montrer comment
N’ à quoi mon cœur tire.

Feignant de sourire
Quand suis très dolent,
Plus penser que dire
Me convient souvent.

En toussant soupire
Pour secrètement
Musser mon tourment.
C’est privé martyre,
Plus penser que dire.




Quand n’ont assez fait dodo
Ces petits enfanchonnets
Ils portent sous leurs bonnets
Visages pleins de bobo.

C’est pitié s’ils font jojo
Trop matin, les doucinets,
Quand n’ont assez fait dodo
Ces petits enfanchonnets.

Mieux aimassent à gogo
Gésir sur mols coussinets,
Car ils sont tant poupinets !
Hélas ! c’est gnogno, gnogno
Quand n’ont assez fait dodo.




Que nous en faisons
De telles manières,
Et douces et fières,
Selon les saisons !

En champs ou maisons,
Par bois et rivières,
Que nous en faisons
De telles manières !

Un temps nous taisons,
Tenant assez chères
Nos joyeuses chères,
Puis nous apaisons.
Que nous en faisons !




Fermez-lui l’huis au visage
Mon cœur, à Mélancolie
Gardez qu’elle n’entre mie
Pour gâter notre ménage

Comme le chien plein de rage
Chassez-la, je vous en prie
Fermez-lui l’huis au visage
Mon cœur, à Mélancolie

C’est trop plus notre avantage
D’être sans sa compagnie
Car toujours nous tance, et crie,
Et nous porte grand dommage.
Fermez-lui l’huis au visage.




Dedans mon Livre de Pensée,
J’ai trouvé écrivant mon cœur
La vraie histoire de douleur,
De larmes toute enluminée,

En effaçant la très aimée
Image de plaisant douceur,
Dedans mon Livre de Pensée !

Hélas ! où l’a mon cœur trouvée ?
Les grosses gouttes de sueur
Lui saillent, de peine et labeur
Qu’il y prend, de nuit et journée,
Dedans mon Livre de Pensée !




Petit mercier, petit panier !
Pourtant si je n’ai marchandise
Qui soit du tout à votre guise,
Ne blâmez, pour ce, mon métier.

Je gagne denier à denier,
C’est loin du trésor de Venise,
Petit mercier, petit panier !
Pourtant si je n’ai marchandise...

Et tandis qu’il est jour ouvrier,
Le temps perds quand à vous devise :
Je vais parfaire mon emprise
Et parmi les rues crier :
Petit mercier, petit panier !




Dieu, qu’il la fait bon regarder
La gracieuse, bonne et belle !
Pour les grands biens qui sont en elle
Chacun est prêt de la louer.

Qui se pourrait d’elle lasser ?
Toujours sa beauté renouvelle.
Dieu, qu’il la fait bon regarder
La gracieuse, bonne et belle !

Par deçà ni delà la mer
Ne sais dame ni demoiselle
Qui soit en tous biens parfaits telle.
C’est un songe que d’y penser.
Dieu, qu’il la fait bon regarder !




Jeunes amoureux nouveaux,
En la nouvelle saison,
Par les rues, sans raison
Chevauchent faisant les sauts.

Et font saillir des carreaux
Le feu, comme de charbon :
Jeunes amoureux nouveaux
En la nouvelle saison.

Je ne sais si leurs travaux
Ils emploient bien ou non ;
Mais piqués de l’éperon
Sont autant que leurs chevaux,
Jeunes amoureux nouveaux.




Rondeau du printemps

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vestu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a beste ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie ;
Chacun s'habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.




En verrai ge jamais la fin,

De voz oeuvres, Merancolie ?
Quand au soir de vous me deslie
Vous me ratachez au matin.

J'aimasse mieulx autre voisin
Que vous qui sy fort me guerrie ;
En verrai ge jamais la fin,
De voz oeuvres, Merancolie ?

Vers moy venez en larrecin
Et me robez Plaisance lie ;
Suis je destiné en ma vie
D'estre tousjours en tel hutin* ?
En verrai ge jamais la fin ?




Ma seule amour...

Ma seule amour, ma joye et ma maistresse,
Puisqu'il me fault loing de vous demorer,
Je n'ay plus riens, à me reconforter,
Qu'un souvenir pour retenir lyesse.

En allegant, par Espoir, ma destresse,
Me couvendra le temps ainsi passer,
Ma seule amour, ma joye et ma maistresse,
Puisqu'il me fault loing de vous demorer.

Car mon las cueur, bien garny de tristesse,
S'en est voulu avecques vous aler,
Ne je ne puis jamais le recouvrer,
Jusques verray vostre belle jeunesse,
Ma seule amour, ma joye et ma maistresse.




Vostre bouche dit...

Vostre bouche dit : Baisiez moy,
Ce m'est avis quant la regarde ;
Mais Dangier de trop prés la garde,
Dont mainte doleur je reçoy.

Laissiez m'avoir, par vostre foy,
Un doulx baisier, sans que plus tarde ;
Vostre bouche dit : Baisiez moy,
Ce m'est avis quant la regarde.

Dangier me heit, ne scay pourquoy,
Et tousjours Destourbier me darde ;
Je prie a Dieu que mal feu l'arde !
Il fust temps qu'il se tenist coy.
Vostre bouche dit : Baisiez moy.




Yver, vous n'estes qu'un villain

Yver, vous n'estes qu'un villain !
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main*.

Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livree de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent, pluye et grezil ;
On vous deust banir en essil**.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !

(*) matin
(**) exil



Source: http://domaineduboisdore.actifforum.com
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 19:58

Michault le Caron, dit Taillevent

BALLADE



Ô fols des fols, et les fols mortels hommes,
Qui vous fiez tant ès biens de fortune
En celle terre et pays où nous sommes,
Y avez-vous de chose propre aucune ?
Vous n’y avez chose vôtre nésune
Fors les beaux dons de grâce et de nature.
Si fortune donc, par cas d’aventure,
Vous toult les biens que vôtres vous tenez,
Tort ne vous fait, ainsois vous fait droiture,
Car vous n’aviez rien quand vous fûtes nés.

Ne laissez plus le dormir à grands sommes
En votre lit, par nuit obscure et brune,
Pour acquêter richesses à grands sommes,
Ne convoitez chose dessous la lune,
Ni de Paris jusques à Pampelune,
Fors ce qu’il faut, sans plus, à créature
Pour recouvrer sa simple nourriture ;
Suffise vous d’être bien renommés,
Et d’emporter bon loz en sépulture :
Car vous n’aviez rien quand vous fûtes nés.

Les joyeux fruits des arbres, et les pommes,
Au temps que fut toute chose commune,
Le beau miel, les glandes et les gommes
Suffisaient bien à chacun et chacune,
Et pour ce fut sans noise et sans rancune.
Soyez contents des chauds et des froidures,
Et me prenez Fortune douce et sure.
Pour vos pertes, grieve deuil n’en menez,
Fors à raison, à point, et à mesure,
Car vous n’aviez rien quand vous fûtes nés.

Si fortune vous fait aucune injure,
C’est de son droit, jà ne l’en reprenez,
Et perdissiez jusques à la vêture :
Car vous n’aviez rien quand vous fûtes nés.



Le Passe-temps Michault

[...] Pauvre et vieil qui n’a patience,
En désespoir tous les jours vit,
Que folie est, non pas science,
Et plaint le temps que les jours vit
Que rien à son fait ne pourvit ;
Mais c’est tard à ses faits pensé :
À ravoir n’est le temps passé.

De pauvre homme adès pauvre songe ;
De pauvre saint pauvre chapelle ;
Pauvre homme, ce n’est point mensonge,
La mort huche, la mort appelle,
À tout sa houe, à tout sa pelle :
Mais la Mort fait l’oreille sourde.
N’est mal qu’en pauvreté ne sourde.

Chère adès honteuse et confuse
Fait pauvre homme, et fol se reproche.
Mort requiert, mais Mort le refuse,
Ne jà de plus près ne l’approche.
Puis vient Pauvreté qui l’accroche
Parmi ses membres à ses doigts :
Pauvre et vieil est mis à ses droits.

Pour ce, temps passé pleure et plaint,
Pleure semaine et pleure ans
Qu’il a gâté et se complaint
Que Mort ne clôt ses yeux pleurants ;
Et hait ses jours mal colorants
Esquels fait moulin ne four n’a :
Tel pain mange on qu’en enfourna...

À l’hiver qui est grand et froid
Suis venu ; hors de joie j’is,
Dont je doute les grands effrois
Qui pourraient courre en mon logis,
Car en un hôtel loge et gis
Ou de toutes parts bise vente.
Ou rien n’a, tout est mis en vente. [...]
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 20:02

Pierre Michault

La danse des aveugles



Je suis la Mort de Nature ennemie,
Qui tous vivants finalement consomme,
Annihilant en tous humains la vie.
Réduis en terre et en cendre tout homme.
Je suis la Mort qui dure me surnomme
Pour ce qu’il faut que mène tout à fin.
Je n’ai ami, parent, frère ou enfant
Que ne fasse tôt rédiger en poudre,
Et suis de Dieu à ce commise, afin
Que l’on me doute autant que tonnant foudre.

Ève et Adam, puis leur création,
En trépassant la divine ordonnance,
En commettant prévarication
Se soumirent à mon obéissance,
En me donnant plein pouvoir et puissance
Sur eux de fait et leur postérité
Pour les meurtrir de mon autorité.
Si entrai lors en paisible saisine
D’anéantir en toute humanité,
Bois, feuille, fleur, fruit, bouton et racine.

Caïn me fit la première ouverture
En répandant le sang d’Abel son frère,
Qui lors fut mis premier sous couverture
De la terre qui était sa grand mère,
Car il sentit lors mon angoisse amère
Et de mon dard la pointure subite
Qui est si grieve et mordante et dépite
Qu’elle abat jus tout fort bras sagittaire
Et donne à tous, sans qu’un elle en répite
Plus hideux coup que canon ou veuglaire.

Ainsi doncques en possession mise
Pour de mes droits paisiblement user
Ai pris depuis à ma seule devise
Ceux qu’il m’a plu sans feindre n’abuser,
Et n’ai voulu affranchir, n’excuser
Bonté, Beauté, Vertu, Sens ni Vaillance
Que n’aie fait venir à cette danse,
Général’ment toute chair naturelle
Qui fut jadis par désobéissance
Soumise à moi et à ma loi mortelle.

Sur ce bœuf-ci qui s’en va pas à pas
Assise suis et ne le hâte point,
Mais sans courir je mets à grief trépas
Les plus bruyants quand mon dur dard les point.
Je pique et poins quand je connais mon point
Sans aviser qui a assez vécu,
Et si ne crains ni targe ni écu,
Car quand me plaît, je poins et aiguillonne
Et ne sera jamais mon dard vaincu
Par royal sceptre ou florissant couronne.

J’ai mes outils et mortels instruments
Pour mes exploits à coup entériner,
Et sans viser à raisons n’arguments
Fais les vivants sans arrêt définer ;
Et n’est vivant qui sut adeviner
Comme je prends maintes fois les humains,
Car j’ai moyens trop divers en mes mains,
Desquels plusieurs différemment sont morts
Et ont souffert l’un plus et l’autre moins
Les blessures de mes très aigres mors.

Âge sonnant sa flûte et son tambour
Endort plusieurs entre temps que je viens,
Et an à an, mois à mois, jour à jour,
Les fait passer sans les avertir riens :
Ils s’endorment sur les temporels biens
Et n’ont de moi souvenance ou mémoire,
Ains estiment leur terrienne gloire
Toujours durable, au moins incorruptible,
Jusque je viens qui fiers de ma chassoire
Pour leur donner effroi grief et terrible.

Puis Accident à son cornet de vache
Qui à un cri trop hideux et soudain
Meurtrit plus gens qu’à épée n’à hache,
Qu’il soumet tous au danger de ma main.
On voit souvent du jour à l’endemain
Aucun vivant être sain, dru et gras,
Qui tôt est mort dormant entre deux draps,
Et ne sait-on les moyens conspirer,
Un autre aussi enhuy très fort de bras
Qui tôt sera sur le point d’expirer.

Dieu plusieurs fois en vengeance cruelle
Donne aux pécheurs vivants dessus la terre
Par leurs péchés dissension mortelle
Que l’on nomme plus expressément Guerre.
Et cette-ci tant de vivants atterre
Que mon dard est tout teint en rouge sang,
Et quand aucun en échappe tout franc,
Il a répit, mais il est court et bref,
Car puis après, quand je cherche le rang,
J’assieds sur lui mon dard par un coup grief.

Autre pays est puni par Famine
Pour les péchés ou du peuple ou du prince :
Par ce moyen je ronge, mords et mine
Plusieurs terres, régions ou province,
Et tant en prends, tant en romps, tant en pince
Qu’on ne le peut nombrer, dire ou écrire ;
J’en gâte à coup un royaume, un empire ;
Qui sont contraints à pauvrement mourir,
Et n’est qui puisse à mon dard contredire
Pour languissants en ce cas secourir.

Et plusieurs fois ma très bonne chambrière,
Mortalité, est en terre transmise,
Qui mains milliers en fait coucher en bière
Par les exploits qu’elle tient en franchise.
Humanité est à elle soumise
Et sous son joug a incliné le chef ;
Elle lui fait maintes fois grand méchef,
Diminuant rudement ses suppôts,
Et pour avoir de ses sujets le fief
Elle abat tout sans aviser propos...

Comment aussi ma loyale servante,
Maladie, rue jus plusieurs corps,
Mais de tuer toujours pas ne se vante,
Ains échappent aucuns d’elles pour lors,
Et nonobstant qu’ils ne sont par ce morts,
Si n’ont-ils pas souvent moult long répit,
Car tôt après, par un très grand dépit,
Soudainement je les frappe et renverse,
Et n’ont loisir de languir en leur lit,
Puisque je fiers d’estoc à la traverse.

Car Accident qui ne dort ni sommeille,
Ains est toujours en aguet, en embûche,
Plusieurs meurtrit, vainc, occit et travaille,
Et par moyens trop divers il les huche :
L’un chiet en l’eau, l’autre de haut trébuche,
L’un meurt de chaud, et l’autre meurt de froid,
L’autre a le cœur de douleur trop étroit
Et meurt de deuil, l’autre meurt par poison,
L’un meurt à tort et l’autre meurt à droit
Par Accident qui en donne achoison.

Puis ces brigands, meurtriers, larrons des bois,
Amis de mort et serfs diaboliques
Par Accident font mains cruels exploits,
Lesquels j’approuve et tiens pour authentiques :
Ils tuent gens par voies trop obliques
Et meurtrissent maintes fois innocents ;
J’en ai par eux tous les jours plusieurs cents
Qui sont à moi piteusement rendus,
Et tôt après par bon droit je consens
Que les larrons soient tous morts et pendus...

Puis Accident en ses bateaux marins
Fait trébucher plusieurs gens et périr,
En excitant hideux vents aériens,
Où un ne peut à l’autre secourir,
Et autrement il en fait tant mourir
Par mer, par terre, en villes et en champs
De nobles gens, gens d’église et marchands
Qu’il n’est vivant qui en pensât le nombre,
Et plusieurs fois meurent mats et méchants
Ceux qui ont eu par Accident encombre.

Et mes exploits ne restreins ou modère
Pour vaillance, noblesse ni hauteur.
J’éteins à coup, sans ce que riens diffère,
Beauté, Savoir, Force, Sens et haut Heur,
Prenant autant le Roi ou l’Empereur
Que le plus serf, point n’y fais différence,
Car je ne crains honneur, prééminence,
Lignage, sens, richesse ou hardiesse,
Ains fais souffrir à tous la pénitence
Du poignant dard que pour tuer je dresse.

Les fortunés et les mondains heureux
Sont maintes fois premiers en mes greniers,
Et meurent mats, dolents, craintifs, peureux,
Et déplaisants d’éloigner leurs deniers ;
Ces amoureux ne laisse pas derniers,
Car je les fais à ma danse venir,
Et à regrets mes durs coups soutenir,
Pour démontrer que mon pouvoir surmonte
Tous les déduits qu’autres peuvent tenir,
Et si ne tiens ni d’Amours ni d’Heur compte.

Je fais ternir à coup beauté mondaine
Et toute odeur tourner en puant fiens ;
Je fais tarir de force la fontaine,
Et fais pourrir tant les gens que les chiens ;
Fraîche couleur fais retourner en riens,
Le sang muet et les veines restreindre,
Rompre les nerfs et claire voix éteindre,
Les sens mourir, les yeux perdre lumière,
Et quand je veuill’ de mon dard fort atteindre,
Il n’est si fort que ne renverse en bière.

Ces corps bien faits, ces féminins visages,
Dorelotés partout mignonnement,
Peints et fardés, reluisants comme images,
Je fais flétrir et puir laidement ;
Et par mon dard en un tout seul moment
Fais rédiger une dame joyeuse
En grand laideur trop horrible et hideuse,
Donnant aux vers la chair tant bien nourrie
Qui est par moi mise à fin très piteuse
Pour retourner en matière pourrie...

Donnant ainsi mes douloureux assauts,
Fais oublier tous les états mondains,
Et par tels heurs à mes marris vassaux
Ôte l’espoir de Dieu et de ses saints,
Car quand il sont sevrés entre mes mains,
Le pas mortel par sa dure rigueur
Leur donne angoisse et extrême langueur,
Tant et si fort qu’ils perdent souvenance,
Par quoi mémoire est hors de sa vigueur
Et Dieu est mis souvent en oubliance.

Je fais aux bons le chemin et passage
Pour les guider jusques au lieu de joie ;
Les conduisant droit à leur héritage,
Ainsi que fait pèlerin la mont-joie,
Mais aux mauvais je dépêche la voie
Par où ils vont en éternel supplice ;
Faisant doncques l’exploit de mon office
Mène chacun au lieu de sa desserte ;
Soit de vertu ou soit de maléfice
Ils ont par moi ou la gagne ou la perte.

Tout homme est né pour mourir une fois
Voilà le met et la fin de ses jours ;
Mais plusieurs sont qui cuident toutefois
Fuir mes mains par variables tours,
Et font amas, pensant vivre toujours,
Acquièrent biens et font grands édifices,
Veulent régner et avoir grands offices ;
Mais quand je viens, à coup les déshérite,
Et n’ont enfin de tous leurs artifices
Rien pardurable, excepté le mérite.

Dansez doncques vivants à l’instrument,
Et avisez comme vous le ferez ;
Après danser viendrez au jugement ;
Auquel étroit examinez serez :
Et là tout prêt le juge trouverez
Que de vos faits vous rendra le salaire :
Qui bien aura dansé pour lui complaire
Aura un prix riche et inestimable ;
Le mal dansant aura pour satisfaire
Feu éternel, puant, abominable.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 20:05

Jean Meschinot



Ceux qui dussent parler sont muts :
Les loyaux sont pour sots tenus ;
Je n’en vois nuls
Qui de bonté tiennent plus compte,
Vertus vont jus, péchés haut montent
Ce vous est honte.
Seigneurs grands, moyens et menus.

Flatteurs sont grands gens devenus
Et à hauts états parvenus,
Entretenus.
Tant qu’il n’est rien qui les surmontent.
Ceux qui dussent parler sont muts.

Nous naquîmes pauvres et nus.
Les biens nous sont de Dieu venus,
Nos cas connus.
Lui sont pour vrai, je vous le conte ;
Pape, empereur, roi, duc ou comte
Tout se mécompte
Quand les bons ne sont soutenus,
Ceux qui dussent parler sont muts.

Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 20:09

Jean Molinet

Épitaphe de Simon Marmion, Peintre



Je suis Simon Marmion vif et mort,
Mort par nature et vif entre les hommes ;
Après le vif, moi vif, peindis la mort,
Qui durement m’a point et qui s’amort
À mordre tous, comme nous qui morts sommes.
Quand j’ai les morts, dormants les pesants sommes,
Ressuscité par vif art de peinture,
Aux vivants suis de le mort portraiture.

Du maître peintre, à qui devons hommage,
Tellement fus peint et enluminé
Qu’il me créa à sa divine image ;
Autres, voyant mon trait et mon limage,
Ont après moi leur œuvre patronné ;
Quand j’ai tout peint et tout imaginé,
La mort terrible a brouillé mes couleurs :
Au réveiller sont les grefves douleurs.

Ciel, soleil, feu, air, mer, terre visible,
Métaux, bestiaux, herbis, habits bruns, pers,
Bois, blés, champs, prés et toute rien peingnible,
Par art fébrile ai atteint le possible,
Autant ou plus que nul de plus experts,
Tant vivement que nul bruit je n’y perds,
Car j’ai portrait tel mort gisant sous lame
Qu’il semble vif et ne reste que l’âme.

Les œils ont pris douce réfection,
En mes exploits tant propres et exquis
Qu’ils ont donné grande admiration,
Riant objet et consolation
Aux empereurs, rois, comtes et marquis ;
Ai décoré, par art et sens acquis,
Livres, tableaux, chapelles et autels,
Tels que pour lors n’étaient guères de tels.

Peintres mortels, qui prenez patronages
Sur mes couleurs vertes, noires et blanches,
Quand vous avez portrait vos personnages,
Après les miens, dont grands sont les sonnages,
Octroyez-nous vos douces bienveillances ;
Priez aux saints, dont ai fait les semblances,
Que l’éternel peintre pardon nous fasse,
Si que là-sus je tire après sa face.

Le jour et l’an de la nativité
Notre Seigneur, mille avec quatre cents
Quatre vingt neuf, lors fort débilité,
La fière mort, par son habileté,
Me dépouilla âme, cœur, force et sens.
Vous qui voyez ces images présents,
Priez Saint Luc, dont voici la chapelle,
Que Dieu là-sus en sa gloire m’appelle.
Stephandra
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Message par Stephandra Sam 26 Mar 2011, 20:12

Marcial d'Auvergne

La Danse macabré des femmes

LA MORT

Noble Reine de beau corsage,
Gente et joyeuse à l’avenant,
J’ai, de par le Grand Maître, charge
De vous amener maintenant,
Comme chose bien advenant
Cette danse en commencerez :
Faites devoir au rémanent.
Vous qui vivez, ainsi ferez.

LA REINE

Cette danse m’est bien nouvelle,
Et en ai le cœur fort surpris.
Hé Dieu ! quelle dure nouvelle
À gens qui ne l’ont pas appris !
Las ! en la mort tout est compris :
Reine, dame grande et petite
Les plus grands sont les premiers pris.
Contre la mort n’a point de fuite.

LA MORT

Après madame la Duchesse,
Vous viens quérir et pourchasser :
Ne pensez plus à la richesse,
À biens n’à joyaux amasser ;
Il vous faut ennuit trépasser ;
Certes, de votre vie est fait.
C’est foleur de tant embrasser.
L’on n’emporte que le bien fait !

LA DUCHESSE

Je n’ai pas encore trente ans.
Hélas ! à l’heure que commence
À savoir que c’est de bon temps,
La mort vient tollir ma plaisance.
J’ai des amis, argent, chevance,
Soulas, ébats, gens à devis,
Par quoi m’est dure la sentence.
Gens aisés si meurent envis.

LA MORT

Femme nourrie en mignotise
Qui dormez jusques au dîner,
L’on vous chauffe votre chemise.
Il est temps de vous déjeuner.
Vous ne dussiez jamais jeûner,
Car vous êtes trop maigre et vide.
À demain vous viens ajourner :
L’on meurt plus tôt que l’on ne cuide.

LA FEMME MIGNOTTE

Pour Dieu qu’on me voise quérir
Médecin et apothicaire.
Et comment me faut-il mourir :
J’ai mari de si bonne affaire,
Anneaux, rubis, neuf ou dix paires.
Ce morceau-ci m’est bien aigret,
Et se passe tôt vaine gloire.
Femme en ces saulx meurt à regret.

LA MORT

Dites, jeune femme à la cruche,
Renommée bonne chambrière
Répondez au moins quand l’on huche
Sans tenir si rude manière :
Vous n’irez plus à la rivière
Baver au four n’à la fenêtre.
Voici votre journée dernière.
Aussi tôt meurt servant que maître.

LA CHAMBRIÈRE

Quoi ! ma maîtresse m’a promis
Me marier et des biens faire,
Et puis si ai d’autres amis
Qui lui aideront à parfaire.
Hé ! m’en irai-je sans rien faire ?
J’en appell’, car on me fait tort ;
Et quant à moi, ne m’en puis taire,
Peu de gens se louent de la mort.

LA MORT

Ça, pauvre femme de village,
Suivez mon train sans plus tarder,
Plus ne vendrez œufs ni fromage,
Allez votre panier vider.
Si vous avez su bien garder
Pauvreté, patience et perte,
Vous en pourrez bien amender
Chacun trouvera sa desserte.

LA FEMME DE VILLAGE

Je prends la mort vaille que vaille
Bien en gré et en patience ;
Francs archers ont pris ma poulaille
Et ôté toute ma substance.
De pauvres gens âme ne pense,
Entre voisins n’a charité.
Chacun veut avoir grand chevance ;
Nul n’a cure de pauvreté.

LA MORT

Venez près, petite garcette,
Baillez-moi votre bras menu.
Il faut que sur vous la main mette :
Votre dernier jour est venu.
Je n’épargne gros ni menu,
Grand ou petit, ce m’est tout un,
Et prends tant payé, tant tenu.
La mort est commune à chacun.

LA FILLETTE

Las ! ma mère, je suis happée :
Voici la mort qui me transporte.
Pour Dieu qu’on garde ma poupée
Mes cinq pierres, ma belle cotte :
Où elle vient trèstout emporte
Par le pouvoir que Dieu lui donne.
Vieux et jeunes de toute sorte
Tout vient de Dieu, tout y retourne.
Stephandra
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Message par Stephandra Mar 29 Mar 2011, 21:49

Olivier de LA MARCHE (1425-1502)

Pour amour des dames de France

Rondeau

Pour amour des dames de France
Je suis entré en l'observance
Du tres renommé saint François,
Pour cuidier trouver une fois
La doulce voye d'alegence.

Ceint suis de corde de souffrance,
Soulz haire d'Aigre Desirance,
Plus qu'en mon Dieu ne me congnois.
Pour amour des dames de France
Je suis entré en l'observance.

Soubrement vis de ma Plaisance
Et june ce que Desir pense,
Mendiant par tout ou je vois,
Je veille a conter, par mes dois,
Les maulx que m'a fait Esperance
Pour amour des dames de France.
Stephandra
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Message par Stephandra Mar 29 Mar 2011, 21:52

Jean MESCHINOT (1420-1491)


Ballade


Amour tance les cueurs qui sont dormans
Amour seuffre qu'on lise les romans
Amour parfaict le vouloir de jeunesse
Amour ferme sa maison a vieillesse
Amour ne veult que pensis on se treuve
Amour cherist Venus comme deesse
Amour blasme ceux qui n'ont robbe neuve

Amour quiert dons royaux precieulx
Amour treuve qu'on doibt estre assouvy
Amour ayme bocquets delicieux
Amour destruit desplaisir et ennuy
Amour baille la foy a son amy
Amour lieve nouveaux fais tous les ans
Amour met hors ceulx qui luy sont nuysans
Amour conduyt en l'ignorance adresse
Amour pourvoyt de contente simplesse
Amour donne sans savoir qui se meuve
Amour veult bien exaucer sa noblesse
Amour blasme ceulx qui n'ont robbe neuve

Amour parle de festes et bombans
Amour se rit de ceulx qui ont feblesse
Amour ne peult porter peine ou detresse
Amour ne croyt pas tout ce qu'on luy preuve
Amour atent tousjours plus grant liesse
Amour blasme ceulx qui n'ont robbe neuve
Stephandra
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Message par Stephandra Mar 29 Mar 2011, 21:53

Jean MESCHINOT (1420-1491)


Ballade de la Dame lointaine

Plus ne voy rien qui resconfort me donne ;
Plus dure un jour que ne souloient cent ;
Plus n'est saison qu'a nul bien m'abandonne ;
Plus voy plaisir, et moins mon cueur s'en sent ;
Plus oncques mais mon vouloir bas descent ;
Plus me souvient de vous, et plus m'empire ;
Plus quier esbas, c'est lors que plus souspire ;
Plus faict beau temps, et plus me vient d'ennuis ;
Plus ne m'attends fors tousjours d'avoir pire,
Puis que de vous approucher je ne puis.

Plus vivre ainsi ne m'est pas chose bonne ;
Plus veuil mourir, et Raison n'y consent ;
Plus qu'a nully Amours de maulx m'ordonne ;
Plus n'a ma voix bon accort ni accent ;
Plus faict on jeulx, mieulx desire estre absent ;
Plus force n'ay d'endurer tel martire ;
Plus n'est vivant homme qui tel mal tire ;
Plus ne connoys bonnement ou je suis ;
Plus ne say, bref, que penser, faire ou dire,
Puis que de vous approucher je ne puis.

Plus suis dolent que nulle aultre personne
Plus n'ay espoir d'aulcun alegement ;
Plus ay desir, crainte d'aultre part sonne ;
Plus cuide aler vers vous, moins say comment ;
Plus suis espris, et plus ay de tourment ;
Plus pleure et plains, et plus pleurer desire ;
Plus chose n'est qui me puisse souffire ;
Plus n'ay repos : je hay les jours et nuits ;
Plus que jamais a Douleur me fault duire,
Puisque de vous approucher je ne puis.

Plus n'ay mestier de jouer ne de rire,
Plus n'est le temps si non du tout despire* ;
Plus cuide avoir de doulceur les appuis,
Plus suis adonc desplaisant et plein d'ire,
Puis que de vous approucher je ne puis.

(*) de mépriser tout
Stephandra
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Message par Stephandra Mar 29 Mar 2011, 21:55

Jean MESCHINOT (1420-1491)


Rondeau amoureux

M'aimerez vous bien,
Dictes, par vostre ame ?
Mais que je vous aime
Plus que nulle rien,
M'aimerez vous bien ?

Dieu mit tant de bien
En vous que c'est basme,
Pour ce je me clame
Vostre. Mais combien
M'aimerez vous bien ?
Stephandra
Stephandra
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Message par Stephandra Mar 29 Mar 2011, 21:56

Jean MESCHINOT

Rondeau de ceux qui se taisent

Ceulx qui deussent parler sont muts
Les loyaulx sont pour sots tenus ;
Je n'en vois nuls
Qui de bonté tiennent plus compte ;
Vertus vont jus, pechié haut monte,
Ce vous est honte,
Seigneurs grans, moyens et menus.

Flateurs sont grans gens devenus
Et a hauts estats parvenus,
Entretenus,
Tant qu'il n'est rien qui les surmonte.
Ceux qui deussent parler sont muts.

Nous naquismes povres et nuds.
Les biens nous sont de Dieu venus,
Nos cas congnus
Luy sont pour vray, je vous le conte ;
Pape, empereur, roy, duc ou comte,
Tout se mescompte,
Quant les bons ne sont soustenus.
Ceulx qui deussent parler sont muts.
Stephandra
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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 13:59

Poème : Notre douce Fécamp

Par NouG


Notre douce Fécamp

Ici ou là; là ou ici et tout le temps
On s'en souviendra de notre ville de Fécamp!
Belles masures, Fleurs jaunes et paisibles le long des champs,
Saouleries à la taverne, Fêtes et feux de camps...

Je suis partie le long des mers tranquillement,
Mais le royaume de France à mon coeur si grand,
Me rappela près de ses rives, nonchalamment.
Me voilà de retour parmi vous, à Fécamp.

Je veux rester, monter mon établissement,
Encore profiter de la douceur de Fécamp
Me promener, mendier et pêcher en chantant.

Vous aussi, n'hésitez plus et dès maintenant,
Venez visitez notre douce Fécamp
Et désormais vous y reviendrez tout le temps.



______________
Source: Bibliothèque de la ville de Bayeux


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:00

Chanson : Balade au Printemps


Par Dame Karel Neige Longora



Cristaux de glace miroitants
La lumière de mon âme faiblement
Au passage, tu attrapas cette lueur
Tu ne le sus, mais tu capturas mon cœur

Sur le sol, l’eau ruissela
Mon esprit vola en mille parcelles
Par ta chaleur et ta lumière
Tu fis fondre mes durs hivers

J’ai besoin de te savoir bien au chaud
J’ai envie que le Printemps soit notre cachot

Je fleurirai de tous les pétales du monde
Et pour toi ma voix se fera plus profonde

Sur le sol, l’eau ruissela
Mon esprit vola en mille parcelles
Par ta chaleur et ta lumière
Tu fis fondre mes durs hivers

Je serai vieille, un jour, qui sait
Si le destin consent à me laisser faiblir
Je serai honnête, juste, vraie
Je t’aimerai encore pour ne pas m'assoupir



______________
Source: Château de Lyon


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:01

Chanson : Le grant desir d'aymer my tient


Par Damoiselle Colombine d'Albon



Le grant desir d’aymer my tient
Quant de la belle me souvient,
Et du Jolly temps qui verdoye

Et hoye!

Tantost aller y my convient
Vers celle là qui mon cueur tient,
Je croy qu’el en aura grant joye.

Et hoye!

"Belle, je viens par devers vous
Pour avoir plaisir et secours
Vostre amour trop fort me guerroye."

Et hoye!

" Bienviengnez, amy, par amours;
Or me dictes que querez-vous?
Vous fault il rien que de moy j’aye?"

Et hoye!

"Belle, par raison me convient
Dire d’amours ce qu’apartient
Que vostre amy tenu je soye"

Et hoye!

"Je suys celle qui rien ne tient
A son amy, quant il y vient,
Bien vous en monstreray la voye.

Et hoye!

"Ce faulx jalloux souvent y vient,
Lequel m’a dict qu’il me convient
Delaisser l’amoureuse voye."

Et hoye!

"Maiz, mon amy, c’est pour neant.
Car quant de vous il me souvient,
Mon cueur vit et volle de joye. "

Et hoye!



______________
Source: Château de Lyon


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:03

Poème : Combat contre le Dragon de Béryte

Par Dame Arwel


"Combat contre le Dragon de Béryte"

Cheminant vers la Cappadoce,
Sur son blanc destrier véloce,
Georges, chevalier aux nombreux mérites,
Devait traverser la région dévastée de Béryte.
Alors qu'il longeait un marais,
le preux guerrier entendit des plaintes désespérées.
Une gente damoiselle, d'une beauté remarquable,
Lançait dans les airs des clameurs formidables,
Solidement liée à un pieu de bois.
Le jeune homme vint au secours de la Belle aux abois,
Faisant fi de toute prudence au nom de sa Foi.
La princesse Alcyone lui manifesta alors grande joie !
Soudain, une prodigieuse clameur s'éleva,
Cent hommes solidement armés elle précéda.
Cette troupe emmenée par Nahf, Le "Dragon" de Béryte,
N'entendait pas qu'on mît ainsi fin à ses vils rites.
Elle encercla le noble chevalier,
Qui rapidement parut être piégé.
Il pria Dieu et Christos de toute son âme.
Le combat faisait rage dans le fracas des armes.
Prisonnier d'une mêlée périlleuse et dense,
Georges courait un danger immense.
Porté par sa Foi, il se défendait vaillamment,
Quand retentit, au sein de la bataille, un hurlement,
Un terrible hurlement qui sonna la retraite,
Les assaillants s'enfuirent sans Nahf à leur tête,
En effet, le "Dragon" gisait aux pieds de Georges,
Son épieu fiché au milieu de la gorge.
Le guerrier victorieux ramena la princesse,
Suivi de l'affreuse dépouille dont la vue provoqua la liesse.
Le roi loua la prouesse et le courage du chevalier,
Qui convertit Béryte par son acte de piété.
Cependant Georges n'eut ensuite guère de répit :
Considéré par son empereur comme un être impie,
Il fut martyrisé par refus d'abjurer sa Foi !
Aujourd'hui encore, pour nous Dauphinois,
Ce courageux guerrier reste un exemple admiré,
Pour preuve la devise de notre Ost : "Sainct Georges et Dalphiné !"



______________
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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:03

Chanson : Le Lyonnais Dauphiné

Par Elo72



Le Lyonnais Dauphiné

Un endroit de douceur.
Pour des personnes au grand coeur.
Un paysage d'une toute beautés.
Un rayon de soleil pour y donner de la clarté.

De magnifique soldat embellie dans leurs uniforme si bien cousu par nos tisserand.
Tisserand qui parfois rentre dans les rend.
Tous comme les autres artisans.
Mais il n'y a pas que des artisans pour vous défendre ne l'oublier pas.
Il y a toutes sorte de personne du vagabonde au grand noble qui sont là.
Là pour défendre notre duché.
Pour y instauré la sécurité.

(Refrain)
Lyon la grande capitale du Lyonnais Dauphiné.
Ou l'on trouve des festivité.
Vienne nommer la belle pour son immense beauté.
Là bas tu trouvera de chouette personne pour discuter.
Valence et sont port tu y trouvera des marins qualifier.
Qui peut être te ferront vogué.
Montélimard et ces villageois si soudé.
T'accueilleront en taverne autour d'une grande tablé.
Dié avec leurs gentillesses tu ne pourras que t'y plaire.
Personne ne peu s'y déplaire.
Embrun et ces visage remplie de sourire.
Ou il te ferra bon vivre.
Briançon et ces magnifique montagnes tu pourras bien y respirer.
La bas tu te sentira libérer.

Des villes avec des spécialité.
La magnifique Clairette provenant de Dié.
Accompagné d'un délicieux nougat de Montélimar
Ces spécialité que vous ne trouverez pas autre par.

Si un jour toi voyageur tu y met les pied.
Sache que tu seras accueillis à bras ouvert par le Lyonnais Dauphiné.
Puis qui sais? Tu t'y installera peut être pour y vivre paisiblement.
Tu deviendra notre compatriote et tu en seras comblé entièrement.

(Refrain)
Lyon la grande capitale du Lyonnais Dauphiné.
Ou l'on trouve des festivité.
Vienne nommer la belle pour son immense beauté.
Là bas tu trouvera de chouette personne pour discuter.
Valence et sont port tu y trouvera des marins qualifier.
Qui peut être te ferront vogué.
Montélimard et ces villageois si soudé.
T'accueilleront en taverne autour d'une grande tablé.
Dié avec leur gentillesse tu ne pourras que t'y plaire.
Personne ne peu s'y déplaire.
Embrun et ces visage remplie de sourire.
Ou il te ferra bon vivre.
Briançon et ces montagnes ou tu pourras bien y respirer.
Là bas tu te sentira libérer.




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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:05

Poème : L'Hymne à Honfleur


Par Hellbrother



Honfleur ma si chère patrie
Temple de l'éternel été
Tu es source jamais tarie
Je te veux flambeau de gaieté

Et si un jour noir à maudire
J'étais tenu de te quitter
Oh rien ne calmerait mon ire
J'en pleurerai l'éternité

Honfleur ô terre bienaimée
Des hommes, des bêtes, de Dieu
Mes larmes furent décimées
Le jour où tu retins mes yeux

Et si un matin encor de brume
Enseveli, je m'en allais
Jamais jamais ma douce plume
Jamais elle ne t'oulierait

Honfleur où l'horizon s'oublie
De trop confondre ciel et mer
La vie doit s'y être établie
Car jamais un jour n'est amer

Honfleur ô terre qui accueille
Les errants de tous les ailleurs
A travers la mousse et les feuilles
Qui forment un chemin du coeur

Gens vous qui m'écoutez peut-être
Vous,oyez,habitants d'ici
Souriez, ne pleurez pas vos guêtres
Pensez aux exilés aussi



______________
Source: Hymne et histoires d'Honfleur / Le Château de Rouen


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:06

Chanson : La Libération de Normandie


Par Leto



Le 13 mai 1451 : La traîtrise et le Serment de Rouen

Raoul d’Andresy et Charles-Maurice de Talleyrand
S’emparèrent du château, les maudits mécréants !
Venus du comté d’Artois de leur seule volonté
Ils tuèrent notre Duc Phooka, le bien aimé !

« Maudits soient-ils jusqu’à leur dernière heure »
Ont hurlé d’un cri tous les normands, en malheur
En apprenant la bien triste nouvelle de la mort
Du bon Seigneur, tué en traître à l’aurore…

Pour les mécréants, l’honneur d’Artois était blanchi
De l’affront de Bertincourt de l’odieuse Normandie !
Ce fut le discours de l’usurpateur, l’assassin qui
Prit le nom pour tous de Duc Félon, futur banni !

Très vite en Normandie, les habitants prirent les armes,
Grondant, fleuve énorme, sur les joues des larmes
Amères emplies de vengeance, huant le drame,
De ce matin rouge qui a blessé toutes les âmes…

Certains alors s’élevèrent, et bien fort prononcèrent
Ce qui devint le « Serment de Rouen », vœu si fier :

« Je jure sur notre Sainte-Mère l’Eglise
De ne pas lâcher les armes
Tant que la Normandie
Ne sera pas gouvernée par les normands !
Je jure également
De ne pas utiliser cette trahison
Pour porter les armes en Artois !
Par ce serment je deviens
Chevalier protecteur de la Normandie,
Et engage tous les Normands à faire de même… »

Et les révoltes commencèrent
Pour reprendre le château d’hier…



14 mai au 17 mai 1451 : Contre la sorcellerie et le Château

Les villes normandes les unes après les autres tombèrent
Aux mains ensanglantées des traîtres de l’enfer !
Les Normands combattirent et s’opposèrent
De longues journées et des nuits entières…

Mais cette prise des mairies était sorcellerie (multicompte)
Et elles revinrent vite aux combattants bénis,
Ceux qui levaient le poing pour cette vie,
Cette liberté que tous avaient choisi !!

Il restait le Château occupé par le Duc Félon !
La résistance s’organisa contre cette trahison,
Préparant la bataille finale, l’ultime dévotion,
Visant à reprendre le fief sans effusion…



18 mai 1451 : La Grande Révolte et l’arrivée du Roi Lévan

En un mouvement massif, les troupes vinrent de loin :
Tous les villages de Normandie étaient sur les chemins !
Les armées se regroupaient, avançaient main dans la main
Pour écraser le mal incarné et sauver les lendemains…

De Bayeux, la milice était conduite par Elgrande et Triala ;
Les troupes bayeusiennes par Sieur de Normandie ; les villageois
Par Miki54 et bien d’autres âmes vaillantes encore étaient là ;
De Bayeux à Rouen, criant, jurant, hurlant « A bas ! »…

Pour Honfleur, Akxos dirigeait les troupes et Amoulesolo
Guidait la garde tandis que les villageois en un écho
Marchaient avec Kalagane ; Hellbrother chantait haut,
De Honfleur à Rouen, criant, jurant, hurlant « Mort au fléau ! »…

A Fécand, un nom puissant réuni derrière lui
Les troupes, les villageois, les gardiens, tous unis ;
Suivant Elric, les armes aux poings contre l’ennemi !
De Fécand à Rouen, criant, jurant, hurlant « Soyez maudits ! »…

Depuis Lisieux, une longue colonne marcha, guerrière
Robuste, toute vêtue d’armures, ainsi qu’Hubert
En tête de file, suivi de Wanou35 et bien d’autres militaires…
De Lisieux à Rouen, criant, jurant, hurlant « Brûlez en enfer ! »…

Enfin d’Avranches, le Bijou de la Manche, vinrent les feux
Les plus résistants, guidés par Thamior, Enox, Italo, et ceux
Qui ne vivaient que pour la liberté perdue, contre les belliqueux…
D’Avranches à Rouen, criant, jurant, hurlant « Honneur scandaleux ! »…

Une marée humaine affronta en un moment, en un assaut
Les murailles puissantes, défendues ardemment, du Château
Pour tuer les usurpateurs… Mais si l’espoir était beau,
Les gardes félons repoussèrent les rebelles en un flot…

La rage flottait dans l’air, « Nous ne pouvons échouer »
Entendait-on dans les troupes qui ne voulaient pas rater
Cette dernière rebellions… Ici des larmes d’échec coulaient
Et là les cœurs étaient serrés, implorant Dame Liberté !

Quand soudain au loin un cor sonna : qui arrivait ?
Le Roi Lévan et toutes ses troupes de Chevaliers
S’avançaient vers les remparts, venus pour libérer
La Normandie, la rendre à ses Normands si attachés…

En quelques heures seulement, tout fut fini :
Les troupes royales avaient tout conquis,
Capturé le Duc Félon et ses soldats soumis…
La joie régnait, en ce jour de libération choisi !



22 mai 1451 : Dernier hommage à feu le Duc Phooka, aux soldats morts

La Duchesse Titecarcajou, future mère, portait le noir
Du deuil pour son mari que tous pleuraient ce soir…

« Est-ce que la Liberté de la Normandie vaut la vie
D’un homme de bien ? Nous l’avons crus autrefois,
Il faut le croire à nouveau ! Il était Duc de Normandie,
Il s’est battu pour Elle, il est mort pour sa Liberté,
Honorez le ».

Et les pensées émues allèrent aussi aux soldats morts
Dont Kalagane fut l’emblème, lui qui était si fort…
Dernière prière à tous les soldats morts
« Merci d’avoir donné vos vies, permis le réconfort… »

Et sur toutes les joues l’eau coulait, en silence,
Les processions de joie mêlée à la souffrance…
La Normandie était libérée mais blessée à outrance
Dans son âme, dans son cœur par la violence…

Les louanges chantaient la Libération, la trahison,
La bravoure, le courage des soldats, la rébellion,
La tristesse, la vaillance, l’honneur, l’émotion,
Le dévouement des Normands, leur passion…



24 mai 1451 : La nomination d’un conseil ducal provisoire

Avant que les 13 jours donnés avant les prochaines élections
Ne s’écoulent, le Roi forma en ce jour un nouveau bastion
Provisoire, formé des combattants de la libération
Et présidé par lui-même en gardien de raison…

En procureur : le Roi Lévan, le Comte fut Thamior d’Avranches ;
Y prirent part aussi Helric pour Fécand, Hubert de Lisieux,
Hellbrother pour Honfleur et Sieur de la ville de Bayeux…
Une union soudée de toutes les villes de la Manche…

La liberté retrouvée si chère aux Normands
Montre ainsi aux autres duchés que le temps
N'est rien ! Seul le coeur et le courage de chacun
Permettent la victoire, permettent l'espoir, permettent un "demain" !

Merci aux nobles coeur de Normandie
Merci à ceux qui ont donné leur vie
Merci aux combattants, ceux qui glorifient
Chaque jour la Paix, la Liberté, l'Amour aussi...

Merci !



______________
Source: Université de Normandie / Le Château de Rouen


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:07

Chanson : Le combat entre Normandes et Bretonnes

Par Solaros



Geste du combat mémorable qui jadis opposa pucelles Bretonnes et Normandes

Sagesse populaire a coutume de dire
Que faibles femmes doivent au foyer languir,
Que guerres et combats sont affaires viriles,
Qu'aux hommes va la Gloire, aux femmes œuvres viles.
Sagesse populaire n'est ni droite ni sage,
L'histoire que voici le prouve davantage.

Si ai-je ouï conter qu'aux frontières normandes
Avecque la Bretagne, eut lieu bataille grande
Entre ardentes garces cherchant à raviver
La Querelle ancienne qu'hommes avinés
Avaient pour un temps délaissée dans les tavernes,
Buvant leur lâcheté et contant balivernes.

Mais voici qu'au Levant, Kcenia la Belliqueuse
Paraît sur sa charrette et se dresse orgueilleuse :
"Bretonnes, mes amies, allons voir ces drôlesses
Qui de calva se gorgent! Tirons-leur les tresses,
Que rougeoient leurs postérieurs sous nos ceinturons,
Lavons leurs cœurs impurs dans une auge à cochon!"
A ce cri Bretonnes affluent de toutes parts
Mais tartes normandes vont tantôt recevoir.

Car Dame Rohana, fière et rusée marchande
Avait organisé résistance Normande
Nombreuse tant et plus, et à coups de chaussettes
Voulut empuantir le Duché des Galettes.
Peut s'en faut que mourût dans cet acte brutal
Tout le peuple breton jusqu'au Pays de Galles.

A ce point la guerre devint inévitable,
Sanguinaire, effroyable, absolue, lamentable.
Ces harpyes au Ponant se donnent rendez-vous,
Et ivres de chouchen, de bière et de courroux,
Engagent la bataille à grands coups de poissons,
Tomates avariées, carcasses de moutons.

Formidable combat dont résonne le ciel!
La mer gronde en écho ses hauts faits immortels!
Pugilat de Titans, affrontement de bêtes,
Héroïnes farouches parées de bouclettes!
Doigts délicats souillés de viles immondices,
Bras blancs et pieds menus subissant le supplice!

Et soudain, le silence, angoisse des regards,
Puis déchirant la nuit un cri de désespoir :
"Un tonneau de calva naufragé dans la boue!"
Les guerrières livides oublient leurs courroux
Et se ruent au secours du barril en danger ;
Toutes de s'abreuver, toutes de s'imbiber.

C'est alors qu'est lancée la plus rude bataille!
A ce combat des chefs, l'homme n'est pas de taille:
Car nos Rouées Normandes et Fieffées Bretonnes
Se repurent d'alcool tant comme vraies bombonnes,
Tant de tonneaux vuidèrent que dans la région
Toute une année y eut pénurie de boisson!

Ainsi se termina la mémorable guerre,
Pourtant il ne serait pas honnête de taire
Qu'aux dires de certains, des hommes s'immiscèrent
Au sein de la mêlée, déguisés en guerrières,
Preuve en est qu'au moment de ramasser ses armes
Une jeune pucelle fondit soudain en larmes,
Car découvrit gisant, ratatiné et glabre,
Sauvagement tranché d'un maître coup de sabre
De son fiancé le membre sanguinolent,
Et sut que serait pucelle éternellement!


______________
Source: Ecole de Fécamp / Le Château de Rouen


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:09

Poème : Murmures du vent à la goutte de rosée



Par Grandstef


Murmures du vent à la goutte de rosée est un poème écrit par Grandstef. C'est à ce jour la seule oeuvre appartenant à la guilde des arts qui ne fut pas écrite par un de ses membres car son auteur la déposa au siège de la guilde sans mot dire.



Vous estes, dame, la mère de l'humidité. Et je me noie chaque jours dans vos charmes. Vos flots m'emportent, me bouleversent et me secouent. Ne me voyez vous pas, rivière haletante, prisonnier de vostre écume blanche ? Comment puis-je résister à ses merveilleux tourbillons ? Carole joyeuse, ronde effrénée, je me laisse attirer par vostre houle enveloppante. Le coeur palpitant et le souffle coupé, en de délicieux tournoiements je plonge au fond de vostre exquise clarté. Cette pureté tantôt émeraude, tantôt bleutée me laisse chaque fois pantelant et frissonnant sur le courant de la passion que vous m'inspirez. Cherchant parfois à atteindre berge pour reprendre bouffée, ne voulant plus me laisser immerger. C'est une nouvelle vague de douceur qui me prend alors, buvant la rosée printanière sous ma bouche affamée. Après passion et douceur, je marche entre les arbres, ne pouvant écouter la raison qui clame, bruissante entre les feuilles dégoulinantes.

Alors, chavirant encore sous délicat ruissellement d'été, je me prends à rêver. Rêver à ce moment où le fil de l'eau coulera en cascade inondant mon âme enfin. Rêver plus encore où tempête impétueuse se lèvera mêlant nos deux voix, rafale et ondée, courant sur la terre, enchevêtrées. A cet amour qui me guette et auquel je m'abandonne de bon gré, s'enchevêtre bien des désirs. Chanter et frissonner à l'aune de vostre averse aimante. vous envelopper à la fantaisie de ma brise frémissante et vous enjôler plus encore voulant transformer cet amour en passion dévorante comme typhon immortel nous laissant exsangues. Écoutez donc, chère dame, vostre coeur bouillonnant et laissez le rejoindre le mien qui s'est exalté. A l'onde, je succombe et voudrais souffler encore, dans les blanches voiles de l'esquif d'amour, le poussant sur les rivages blonds bordant vostre océan de beauté.




______________
Source: Wiki des RR
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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:10

Chanson : Danse le meurtri



Danse le meurtri est une chanson triste écrite par Guidrion Daleiden. Elle prend son origine dans une période de dépression de l'artiste. C'est une oeuvre protégée de la Guilde des Arts.



Assemblés ici, un homme meurtri et ses amis(bis)

Chopine sur les planches, parlent et s'épanchent,

L'un pleure, l'autre dissimule son bonheur,

De nuit est l'heure, dans ce lieu de malheur


Refrain: danse, danse, petit papillon,

Deux tours de pistes et continuons,

Dansons, damoiseaux, dansons!

Dansons, damoiselles, dansons!


Assemblés ici, un homme meurtri et ses amis(bis)

De malheur, l'un s'en drape, le second le frappe,

Des mots s'échangent, regarde un ange,

Secoué est le meurtri, celui-ci se reprit


Refrain: danse, danse, petit papillon,

Deux tours de pistes et continuons,

Dansons, damoiseaux, dansons!

Dansons, damoiselles, dansons!


Assemblés ici, un homme meurtri et ses amis(bis)

Départ l'on prépare, âme se répare

Voeux sont donnés, chants fredonnés

De nuit est l'heure, de matin est l'humeur


Refrain: danse, danse, petit papillon,

Deux tours de pistes et continuons,

Dansons, damoiseaux, dansons!

Dansons, damoiselles, dansons!


Assemblés ici, un homme meurtri et ses amis(bis)

L'une offre sa main, s'en fait un baisemain

Saisis sont les bras, la dance commença

Parmi ses amis, danse le meurtri


Refrain: danse, danse, petit papillon,

Deux tours de pistes et continuons,

Dansons, damoiseaux, dansons!

Dansons, damoiselles, dansons!


Assemblés ici, un homme meurtri et ses amis(bis)

Chant s'élève, se fait le rêve

Danse danse le meurtri, son bonheur reconqui

De nuit est l'heure, quand renait le bonheur



--------------------------------------------------------------
Musique




______________
Source: Wiki des RR


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:11

Poème : La forêt pleure des gouttes de pluie


La forêt pleure des gouttes de pluie est un poème écrit par Nenou en hommage à Dyingwolf. C'est une oeuvre protégée de la Guilde des arts.



La forêt pleure des gouttes de pluie

Sous le regard des étoiles glacées

Oh la douleur de cette nuit

Le cri muet du loup blessé

Au fond du bois s'est retiré

Discret sans heurt, tout doucement

Dans l'ombre amie de ces fourrés

Ronge ses attaches de ses crocs blancs


Combien de flèches l'ont percé

Combien de pièges, enfermé

Combien de crocs l'ont déchiré

Le loup reprend sa liberté


Oh la douleur de cette nuit

Lorsque sans force une étoile pâlit

C'est tout le ciel qui s'affaiblit

Sans fin la forêt pleure des gouttes de pluie



______________
Source: Wiki des RR


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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:13

Les Stances à la duchesse de Savoie


Par Evalea, Duchesse de Savoie



Refrain:

En selle, en selle, ma mie

Chevauche, chevauche

En selle, en selle ma mie

Chevauche mon grand vit


I

En terres d'Ivrée, un duc,

Du nom de Lapinus,

Très bon pour ses sujets,

Était grand, droit et fier,

Juste, fort et sincère

Et sifflait comme un geai.


II

Aimé du peuple pour

Sa force, sa bravoure,

Son épée, son courage,

Il montait prestement

Chaque jour sa jument

Devant tout le village.


III

Bien que de port altier,

N’avait jamais trouvé

Pour poser ses mains rudes

Une femme et, de fait,

Notre bon duc souffrait

De haute solitude.


IV

Pourtant encore vert,

Toujours rapière au clair,

Mais sans épouse, hélas!

Dans sa chambrette close,

Onc n’effeuillait de rose

Et dormait comme masse.


V

Nombre de chambrières

Tentaient de le distraire,

De le mettre en émoi.

Au matin, sous la couette,

Voulaient tâter la bête

Et trouvaient le duc froid.


VI

Car le duc, sans broncher,

Ne voulant du péché,

Demeurait chaste et roide;

Et, dans tout le pays,

Il courut vite bruit

Qu’il avait pine froide.


VII

Et comme onc ne baissait

Devant ses tiers ses braies

Pour monter à la selle,

Vile rumeur colporte

Que cul du duc fait crotte

Verte comme surelle.


VIII

Un tel prédicament

Créa l’amusement;

Et le trouvèr’ du cru

Mit sitôt en musique

La raide et blanche trique

Et le trou vert du cul.


IX

À son grand désarroi

On brocardait le duc,

Qui faisait grise mine.

Et on le vit souvent

Rôder près de l’étang,

Le coeur criant famine.


X

Un soir de solitude,

Un vent venu du sud

Lui parla à l’oreille;

Une fée ou un ange

Lui chanta la louange

De beauté sans pareille.


XI

Une splendide vierge,

Ignorant toutes verges,

Régnait sur la Savoie;

Blanche comme saindoux

Et répondant au doux

Prénom d'Evalea.


XII

Au creux de ses entrailles,

Au profond de sa faille,

Brûlait tel un brasier;

Nul ne pouvait l’éteindre,

Risquant fort, à l’étreindre,

D’avoir le vit brûlé.


XIII

Lors la belle attendait

Étendue sous un dais

Que l’on vienne et l’embrasse,

Soupirant sans espoir

Que nul ne puisse avoir

Une pine de glace.


XIV

Sur ce le vent se tut

Et le duc fort ému

Quitta mélancolie:

«C’est bien moi qu’elle appelle,

Et cette jouvencelle

Réchauffera mon vit.»


XV

Rentré en sa demeure,

Fit part de la rumeur

À son vieux confident.

«Il ne peut être d’autres

Vits ainsi que le vôtre;

C’est bien vous qu’elle attend.


XVI

«Vous seul avez l’atour,

Car pensez qu’il faut pour

Pénétrer le refuge

Qu’est le con de la dame,

Où vit commun s’enflamme,

Une pine ignifuge.»


XVII

Et le duc effaré,

Ne sachant où chercher,

La Savoie étant vaste,

Regarda éperdu

Sa braguette tendue

Et jura rester chaste.


XVIII

«Sire, sans plus attendre,

Il faut trouver et prendre

En justes tenailles

Cette tendre pucelle,

La porter jusqu’au ciel

Et franchir son portail.


XIX

«Car, bien vous le savez,

Un duc sans héritier

Est tel chêne sans gland;

Il lui faut prendre femme

Pour perpétrer son âme,

Son lignage, son sang.»


XX

Et son bon chambellan

Lui dit d’un tel élan

De reprendre courage,

Que le bon Lapinus

Monta son palefroi

Et sus au pucelage!


XXI

Il espérait fort trou-

ver la belle en son trou-

ble repaire bien vite,

Et qu’avant le printemps

Pourrait la belle enfant

Monter sa stalagmite.


XXII

Flanqué de six guerriers,

Parcourut la contrée,

Chercha combes et vaux;

Bien que les mois passassent,

De duchesse point de trace,

Ni rumeur ni ragot.


XXIII

Arriva en hameau

Au sommet d’un coteau,

Triste, crotté, fourbu.

Trouva gentille auberge

Aux longs rideaux de serge

Et de velours tendue.


XXIV

En ce lieu accueillant

Se délassaient les grands

Toute la cour en voyage

Dans un essaim de belles

Offrant fortes mamelles

Débordant de corsages.


XXV

Les six guerriers transits

Tombèrent au tapis

Dessous autant de vierges.

Le pauvre Lapinus,

Si grand fût son émoi,

N’osa sortir flamberge.


XXVI

Dans sa peur de faillir,

Il ne pouvait saillir,

Planter son étendard.

Et, de toute façon,

Se glacerait le con

À son froid braquemart.


XXVII

Le duc était morose,

Quand, vêtue de soie rose,

Survint une belle dame:

«S’il vous agrée, messire,

Je gèlerai mes doigts

À la verge ducale.»


XXVIII

«Merci, Madame, hélas!

Grand bien que vos mains fassent,

Vous m’en verriez marri,

Car j’ai promis ce sceptre

À celle à qui le prêtre

M’offrira en mari.


XXIX

«Celle qui m’est promise

Est douce comme brise

Et blanche comme ivoire;

J’entendis la prière

Que fit, de sa litière,

Son souffle aux vents du soir.


XXX

«Je suis en selle depuis,

Chevauchant jour et nuit,

Cherchant dans la Savoie

Introuvable beauté,

Un ange au con igné;

Son doux nom est Eva.»


XXXI

Lors la belle pâlit,

S’allongea sur un lit,

Prise de pâmoison:

«Ce que vous décrivîtes,

Mon coeur trop en palpite,

C’est mon con, c’est mon nom!


XXXII

«J’attends depuis toujours

Qui calmera d’amour

Ce feu qui en moi croit;

Vit qui saura me prendre

Sans se réduire en cendres.

Oui, je suis Evalea!»


XXXIII

Qui pourra donc chanter

Du duc félicité

Sans en ternir l’éclat

Quand il dit coeur béant:

«Unissons-nous céans,

Avant que sonne glas!»


XXXIV

Il était en ce lieu

Aubergiste fort joyeux

Qui offrit ses services

Pour rendr' possible l’union,

En quittant le giron

D’une belle et ses vices.


XXXV

Rengainant sa rapière,

Il ouvrit une chambrée

Et dit d’un ton amène

En rassemblant ses ouailles:

«Entrez, faites ripailles

Au nom du père, amen.»


XXXVI

Verges quittèrent cul

Et se tut la cohue

Qui forma une arène

Pour célébrer la messe,

Tout en pinçant la fesse

De la belle duchesse.


XXXVII

La cour fit office,

Éleva la grand lice

Sur les amants ployés,

Les bénit d’un Pater

Et, quand ils s’embrassèrent,

S’offrit forte lampée.


XXXVIII

Lors le ban exigea

Que le duc consommât

Incontinent l’hymen;

Il mit donc femme en lit

Puis il la dévêtit

De sa robe, sa traîne.


XXXIX

Chacun souffle retint

Quand le bon duc en vint

À rejeter vêture

Pour dévoiler son sabre,

Roide et blanc comme marbre,

À l’altière cambrure.


XL

La noblesse ébaubie

Jura qu’autour du vit

L’air même se gelait

Et que fumait le con

Alors que le buisson

De ses poils crépitait.


XLI

Plus de chants, plus de danses,

Plus un souffle, silence;

Le duc prit son élan.

Trois fois il se signa

Et d’un coup pénétra

Le con incandescent.


XLII

Ce fut tonnerre et foudre,

Coups de canon et poudre,

Qui six heures durèrent.

La troupe des convives,

Scandant des «Vive! Vive!»,

Entourèrent litière.


XLIII

La couche vint à choir

Sous les coups de butoir

Tant le duc besognait;

Et enfin dans un cri:

«Joseph! Christos! Marie!»,

Il fit feu de mousquet.


XLIV

Quand il se retira,

De son vit toujours droit

Jaillissait sa semence;

De forts longs jets de foutre

Giclant jusques aux poutres

Bénirent l’assistance.


XLV

Lors gardes s’embrochèrent,

Formant couronne fière

Autour de Lapinus

Alors que, pudibonde,

Se drapait Evalea

Dans un voile de soie.


XLVI

Ce fut nuit de liesse,

Toutes verges en fesses,

Et au matin venu

Chacun voulut surseoir

Au moment de s’asseoir

Tant lui souffrait le cul.


XLVII

Les annales relatent

Que duchesse, à quatre pattes,

Jusqu’au lever du jour,

Plus de quarante fois

Fut prise par le duc

Et qu’il bandait toujours.


XLVIII

Mais bonnes choses passent

Et bientôt foule lasse

Sombra au doux sommeil;

Tous les corps enlacés

Dormirent au plancher,

Corps nimbés de soleil.


XLIX

Quand le duc s’éveilla,

Se tâta sous le drap

Et sentit fière hampe;

Il conçut grande joie,

Son vit n’était plus froid

Et tendu comme crampe.


L

C’était certes miracle,

En dépit des oracles,

Le duc était guéri.

Il voulut sur-le-champ

Essayer l’instrument

En son amour, sa mie.


LI

Hélas! à son grand dam,

Près de lui point de dame

Mais sa fidèle escorte,

Qui ne sut que lui dire,

N’ayant point vu sortir

La duchesse si accorte.


LII

Lors entra la matrone,

Une avare gorgone,

Qui fit mauvais sourire.

«Où donc est mon aimée,

S’enquit le duc outré,

Quand je souffre martyr?»


LIII

«Messire, dit la femme,

Sachez que votre dame

Appartient au conseil;

Et, bien qu’elle soit duchesse,

Nous sommes en semaine,

Il faut qu’elle travaille.


LIV

«D’ailleurs, à ce propos,

Vous avez pris repos,

Vous et vos compagnons;

Baisé, tâté corsages,

Plus les frais de ripaille,

Fait cent écus tout rond.»


LV

Sans dire mot, le duc

Lentement approcha

Du haut de l’escalier;

Dans la chambre au-dessous,

Vit duchesse aux genoux

De son palefrenier.


LVI

Alors, pris de colère,

Sortit son cimeterre

En hurlant son courroux,

Se jeta dans le vide,

Saisit l’homme livide

Et lui trancha le bout.


LVII

Stupéfaite, la duchesse,

La bouche encore pleine,

Empêchée de mot dire,

Regarda son ami;

Dans ses yeux nul défi,

Mais juste repentir.


LVIII

Le duc leva son arme

Sur son amante en larmes

Mais ne put l’abaisser,

Car, s’il la pourfendait,

Qui donc lui donnerait

Légitime héritier?


LIX

Et puis, est bien bénigne

Cette incartade indigne

Et drôle de façon;

Il est sûr fort plaisant

D’ainsi folâtrer quand

Bouche remplace con.


LX

Lors le duc absolut

Sa dame fort émue

Qui, de reconnaissance,

Cracha le vit sanglant

Et emboucha son gland

Avec force science.


LXI

«Mais mon duc, dit la belle,

J’ai à le croire peine:

Votre flamberge est tiède!

Le même phénomène

S’accorde à mon hymen,

Mon con connut remède.»


LXII

Le duc, en son bonheur,

Voulut partir sur l’heure

Mais, homme honnête et droit,

Il dit à la matrone:

«Je retourne en mon fief,

Mais je ne suis ingrat.


LXIII

«J’emporte la duchesse

Hors de ce lieu infâme;

Mais en échange que

Mon palefrenier puisse

De fille faire office,

Puisqu’il n’a plus de queue.»


LXIV

Lors, le couple ducal

S’en fut sur le cheval

En tête de la troupe.

Tant que trajet dura,

Le duc ne débanda

Et prit duchesse en croupe.


LXV

C’était certes plaisant

De voir les deux amants

Ainsi bien enchâssés;

Au plus fort du galop,

Pas plus qu’au petit trot,

Le duc n’a déculé.


LXVI

Arrivés en Ivrée,

Le duc ôta son heaume

Et présenta la dame.

Et gente populace

Acclama sur la place

Sa belle suzeraine.


LXVII

Enfin, le chambellan

Retrouva son amant

Avec le duc rentré;

Mais le gueux polisson

Lui passa ses morpions

Au bordel attrapés.


LXVIII

Et le pauvre fut pris

De danse de Saint-Guy

Et tant il se gratta

Qu’il advint, un bon soir,

Que du haut des remparts,

Dans les douves il tomba.


LXIX

Ainsi finit la geste,

La destinée céleste,

De ces douces amours

Qui firent tant et bien

Que moult chérubins

Vinrent au fil des jours.



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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:14

Chanson savoyarde



Voici une chanson de circonstance, composée par quelqu'un se faisant appeller "la p'tite Genevoise", à l'occasion de la mort du seigneur Dolmancé, fiancé de la duchesse Evalea du Genevois. Il est rare qu'un tel morceau nous parvienne : il permet de jauger l'atmosphère qui pouvait régner en Savoie au XVème siècle.



Il était une fois,

Quelque part en Genevois

Une vielle catin

agissant comme une putain.

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Savourant les hommes

vendant son corps,

Ce fut un borgne

qu’elle couva tel un trésor !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


La vielle duchesse

Au cœur en sécheresse

De son nouvel amant

Se lassa rapidement

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Bien vite le borgne comprit

Les arts et les manières,

Et quitta son lit

Pour la fille de cette dernière!

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Ô Rage étant sa conseillère

Elle voulu abattre les barrières

Et son fils elle soudoya

Pour ramener à l’ordre son goujat

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Mal lui en prit

Car le fils assagit

Déjoua sa vieille mère

Et lui promit l’enfer

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Oyez public sage

La suite de l'histoire

De la Duchesse volage

Et de tous ces déboires !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Dans une taverne d’[[Annecy]]

Une fausse couche elle subit

Dans sa mémoire un trou béant

Aujourd’hui elle sourit bêtement

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Le borgne n’en ayant cure

Ce soir la trouva refuge

Dans les bras de sa femme

Auprès de qui il soulagea son âme

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Mais la belle [[Crystale]]

Connu une fin fatale

Un meurtre toujours pas élucidé

Et le Borgne faussement accusé

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Sous les remparts

Quand il fait noir

La genevois on aperçoit

Dissimulant les preuves de surcroit!

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


La Duchesse catin

A du sang sur les mains

Car pour s’assurer la fidélité

Elle doit toutes les exterminer

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


C’est à la Grande Inquisition

Qu’elle trouva réponse a ses questions

Mal lui en prit

Ce fut [[Dolmancé]] qu’on lui ravit …

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Bec et ongle elle se défendit

D’avoir jouer avec le destin

Plusieurs missives elle écrivit

Clamant son innocence ni plus ni moins

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Puis un beau matin

[[Ahmes]] revint

Et la Duchesse succomba

Et pas qu’une seule fois…

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


C’est entre ces cuisses

Qu’ils renouèrent avec le vice

Et l’enfant du pêché

Dans son bedon est protégé

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


La Duchesse accablée

De mettre au monde un bâtard

À son Seigneur en pétard

Elle assura la paternité

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Rire et Satyre!

La foule est en délire

Fera t-elle mieux avec son dernier né

Alors que les deux autres l’ont renié!

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Quelle image croit-elle projeter?

Car de toute crédibilité elle est dépouillée

Son fiancé annonçant son trépas

Ô pauvre pathétique Duchesse du Genevois…

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


En moi point de colère

Je n’en ai cure de cette galère

Je plains seulement Hildegarde

D’entrer dans la parade

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Et [[Stellie]] j’allais oublier

De sa chair rose

La Chatte s’est délectée

Pas un seul jour sans qu’elle ose…

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


C’est maintenant toute seule

Qu’elle devra franchir le seuil

Un jour cessera t-elle de mentir?

Ou continuera t-elle de fuir…

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !


Ô public en délire

Ce n'est point la fin de ma satyre

En tête me demeure une question

Puis-je avoir votre opinion?

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence!


Ici sont ouvert les paris

À savoir en combien de temps

Dans son lit elle aura mit

un nouvel et jeune amant ...

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence !

Entrez dans la danse

En rythme et en cadence


Céans plus de danse,

J’ai donné trop d’importance à cette menteuse !

Mon ire et ma transe :

C’est [[Evalea]] l’empoisonneuse !!

C’est [[Evalea]] l’empoisonneuse !!

C’est [[Evalea]] l’empoisonneuse !!



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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:14

La Parabole du Hibou



La Parabole du hibou est une chanson écrite par Geoker en juillet 1454 (2006). Elle est un hommage au Hibou, boisson alcolisée inventée par Dame Zagelle.


C’est au fin fond de la forêt

Que Dame Zagelle de Carcassonne

Retrouve un endroit secret

Pour le plaisir des ivrognes.

Au milieu d’la nuit obscure

Loin des sentiers battus

Seule face a la nature

Elle lance son cri suraigu :


HI-HI-HIBOU-OU-OU-OU-OU


L’animal ainsi appelé

Vient voir qui le demande :

Une blonde bien éméchée

Qui vient lui faire quelqu'offrandes.

Ignorant le danger qui l’attend,

Il se laisse attirer.

Tombant dans le guet-apens,

Il est fait prisonnier.


HI-HI-HIBOU-OU-OU-OU-OU


La suite de notre chanson,

A la caserne nous a emmenés :

On appelle les trouffions

Pour venir s’entrainer.

Et c’est sous les pieds des soldats

Que le hibou est compressé,

Pour le finir on l’envoie

Sous ceux des cas-soule-ets !


HI-HI-HIBOU-OU-OU-OU-OU


Le volatile est déplumé

Puis séché au soleil.

Pour cacher sa nudité,

On l’a mis en bouteille.

Voila le rêve réalisé

Des compagnons bourrés :

Il aura fini noyé

Dans une potion alcoolisée.


HI-HI-HIBOU-OU-OU-OU-OU


Si comme moi, vous chantez

La parabole du hibou

Vous saurez qu’il faut être fou

Pour suivre les blondes éméchées.

Je m’en vais rincer mon gosier

Avec cette boisson raffinée

Merci la blonde pour cette potion

A consommer avec passion


HI-HI-HIBOU-OU-OU-OU-OU



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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:22

Chanson: Genève marche




Genève marche est une chanson joyeuse écrite par Guidrion Daleiden. Elle reprend en chants l'épisode de la Folle Comtoise durant lequel Morpher, profitant de la relève de la Garde Genèvoise, prit l'avoyerie de Genève durant une nuit et s'y claquemura seule jusqu'à ce qu'une coalition de très nombreux Genèvois mené par le Barde Avoyer l'en déloge. C'est une oeuvre protégée de la Guilde des Arts.



Un jour, sur Genève, dans l'Avoyerie entra

Une félonne et noire bannière flotta

Genève, par la traitrise, était prise

Mais aucun n'oublia sa devise!


Et sur la place, arrivèrent:

Et Guidrion l'avoyer, Et l'avoyer!

Et sa clique, Et sa clique!

A terre! A terre, la comtoise!


Sur la place de la ville, l'on se rassembla

Chacun dans sa belle armure s'engeonça

Sont-ce donc là de nouveaux assiégeants?

Nenni, ce sont là les citoyens déposants!


Et sur la place, arrivèrent:

Et Kirkwood en son armure, Et son armure!

Et les Réformés, Et les Réformés!

A terre! A terre, la comtoise!


Et le barde avoyer à grand voix d'appeler:

"Et bien, catin, ce siège volé te sied?

Ecoute bien, tu as jusqu'à demain,

Pour toi-meme te lier pieds et poings!"


Et sur la place arrivèrent:

Et Izaac le prédicateur , Et le prédicateur!

Et les reîtres suisses, Et les reîtres suisses!

A terre! A terre, la comtoise!


Sur le phare du monde, la nuit tomba

Mais cette nuite, oh! Le phare brula!

Brulèrent, brulèrent les feux de joie!

Car en la victoire, tous avaient foi...


Et sur la place arrivèrent

Et Elhann le colonel, Et le colonel!

Et la Garde genèvoise, Et la Garde genèvoise!

A terre! A terre, la comtoise!


Tandis que la nuit avançait,

Les futs de vin l'on perçait.

Les braves Genèvois chantèrent,

Et les félons tremblèrent


Et sur la place arrivèrent!

Et Raoul le passant, Et le passant!

Et son canon, Et son canon!

A terre! A terre, la comtoise!


Au matin, l'on donna l'assaut

Et la bannière de Genève flotta haut

Les braves Genevois s'engouffrèrent

La comtoise en haillons, ils trouvèrent


Et sur la place arrivèrent!

Et Andrew l'artiste, Et l'artiste!

Et les Genèvois, Et les Genèvois!

A terre! A terre, la comtoise!


Ainsi la folle comtoise fut prise,

qui par ruse l'avoyerie avait prise,

Ce qu'elle devint, nulle le sait

Mais Genève, elle, rit désormais!



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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:23

Chanson: La balade des Genèvois


La balade des Genèvois est une chanson joyeuse écrite par Guidrion Daleiden. Elle a pour thèmes la vie joyeuse vécue à Genève par son auteur et rend hommage à nombre de ses amis de l'époque. On trouve une anecdote qui dit que l'auteur cessa de chanter l'avant-dernier couplet après sa séparation avec sa belle d'alors. C'est une oeuvre protégée de la Guilde des Arts. Elle fut offerte par son auteur à la ville de Genève.



Un jour, sur les marchés, je rencontre le grand Nicbur,

Celui-ci, de ses grands bras, soulève boeufs et enclumes

De joie, de bonne humeur, j'appelle le géant:

Holà, messire, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre la belle Nefti,

Celle-ci, à qui détache les yeux de sa poitrine, appelle à ses devoirs

De joie, de bonne humeur, j'appelle la rousse:

Holà, dame, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre le pieux Izaac,

Celui-ci, par-dessus ses livres, regarde ses pigeons voler

De joie, de bonne humeur, j'appelle l'érudit:

Holà, messire, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre le fier PowerJeff,

Celui-ci, de son blanc uniforme, fait rayonner ordre et loi

De joie, de bonne humeur, j'appelle le sergent:

Holà, messire, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre le brave Méliandulys,

Celui-ci, par-dessus sacs, s'apprête à à parcourir routes et villages

De joie, de bonne humeur, j'appelle le camelot

Holà, messire, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève


Un jour, sur les marchés, je rencontre le sérieux Schmurtz

Celui-ci, de sa grande voix, régit marchands et travailleurs

De joie, de bonne humeur, j'appelle l'économiste

Holà, messire, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève


Un jour, sur les marchés, je rencontre la dynamique Précioosa

Celle-ci, de son esprit fertil, anime bal et festival

De joie, de bonne humeur, j'appelle la joyeuse

Holà, dame, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre l'aventureuse Xmanfe

Celle-ci, par-dessus onguents et remèdes, raconte ses belles histoires

De joie, de bonne humeur, j'appelle la voyageuse

Holà, dame, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre l'original Andrew

Celui-ci, par-dessous ses marionnettes, fait rire grands et petits

De joie, de bonne humeur, j'appelle l'écossais:

Holà, messire, que faites-vous donc?

Moi, messire? Je vivre la belle vie de Genève


Un jour, sur les marchés, je rencontre la douce Mariposa

Celle-ci, de sa belle voix et de sa joie, ravit le passant

De joie, de bonne humeur, j'appelle mon aimée

Holà, ma mie, que fais-tu donc?

Moi, mon ami? Je vis la belle vie de Genève!


Un jour, sur les marchés, je rencontre un miroir

Celui-ci me renvoit Guidrion à la mandoline et son Orphée

De joie, de bonne humeur, j'appelle mon reflet

Et toi donc, que fais-tu?

Moi, messire? Je vis la belle vie de Genève



Musique correspondante:





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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:24

Chanson: Sur les chemins d'Helvétie



Sur les chemins d'Helvétie est une chanson triste écrite par Guidrion Daleiden . Elle a pour thème la beauté de l'Helvétie. C'est une oeuvre protégée de la Guilde des Arts.


Il fut un jour, un jour ensoleillé

Un jour où je pris la route,

Un jour où je choisis la vie de Bohème

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un beau jour

Un jour où je marchais

Un jour où j'admirais rivières et vallons

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour venteux

Un jour où je sentais l'edelweiss

Un jour où je respirais l'air libre

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour doux

Un jour où j'écoutais le chant d'un oiseau

Un jour où je me perdis à poursuivre une brebis

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour tumultueux

Un jour où je fus pris dans la tourmente

Un jour où je me perdis

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour pâle

Un jour où l'on me tendit la main

Un jour où l'on me dit "viens"

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour éclatant

Un jour où, pour la première fois, elle rit

Un jour où je ris à mon tour

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour sombre

Un jour où nos chemins se séparèrent

Un jour où d'un chaste baiser, nous nous dîmes adieu

Un jour, sur les chemins d'Helvétie


Il fut un jour, un jour ensoleillé

Un jour où je pris la route,

Un jour où je choisis la vie de Bohème

Un jour, sur les chemins d'Helvétie



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Message par Kerraaoc Jeu 22 Jan 2015, 14:28

Poèmes : Vers du mineur


Les Vers du mineur est un recueil de poèmes courts écrit par Rah Xephon. Ceux-ci sont principalement des poèmes d'amour. C'est une oeuvre protégée de la Guilde des arts. Son auteur offrit les poèmes qui le constituent à Guidrion Daleiden en l'honneur de leur amitié. Celui-ci les enregistra à la Guilde et lui promit que leurs droits resteraient siens.


Le Roi et sa Cour

Il est un homme que l'on qualifie de Roi , qui a conquêtes a porté de sa main

Il est un homme que l'on qualifie de Coq , qui a ses poules a porté de bec

Il est un homme que l'on qualifie de Roi , ces femmes qui ne sont pas loin

Il est un homme dont je ne pense rien , qui vit de la chair et qui ne vit qu'avec...



Les plaisirs de la Chair

Les plaisirs de la chair , vus au travers d'un verre de vin comme le contact d'une main peux tout faire basculer , une main sur une jambe qui remonte le tout asservit d'un long regard et voilà que démarre les plaisirs de la chair , généralement avec un être cher et certainement de chair , la fusion de deux êtres qui s'enlacent et s'embrassent , sous les strass et le stress du désirs et des plaisirs , malin sera celui qui saura se retenir face a l'appel du désir des plaisirs des la chair...



Une femme

Il n'y a rien de plus laid que de voir une femme qui se morfond dans ses larmes.

Cette femme veut se morfondre seule dans un coin ,

elle ne doit pas,

je ne le veux pas mais comment lui dire de rester alors qu'elle ne sait point qui je suis?



Amour

L'amour offre du bonheur et des oeillères.

Aimer offre le luxe de ne voir que la personne aimée , obsédé par cette personne , ne désirant qu'elle , ne vivant que par elle , offrant la tristesse a autrui de se sentir délaissé , abandonné , livré a soi même l'amour est beau mais l'amour est égoïste car il ne se partage qu'à deux.



Nuit d'amour

Une nuit où enfin tout se découvre , une nuit où enfin tous se découvrent

Une nuit a la découverte d'un autre qui attire , une nuit a la découverte d'un autre qui nous tire inlassablement en sa douceur et sa chaleur , la communion de deux âmes sœur , enlacé coeur-a-coeur mais certainement pas a contre-coeur...



Perturbations

Certaines femmes vous font tourner la tête , certaines femmes vous font tourner le cœur , certaines femmes vous perturbe car vous ne savez pas si c'est votre tête ou bien votre cœur qu'elle fait tourner mais vous savez que enlacés jamais vous ne serez lassez...



Une nuit avec toi

Une nuit avec toi et tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant ne représente plus rien , cette nuit avec toi j'ai découvert que ce que j'avais vécu ne valait rien avant toi , durant cette nuit je me suis dit aujourd'hui tu es quelqu'un... grâce a elle je ne me sens plus...



Possession

Je me demande si cette femme me possède , je me demande si cette femme m'obsède , je me demande si tout cela m'excède mais je ne demande qu'a accéder a sa possession quitte a devoir commettre certaines actions qui m’amèneront a devenir le fruit de son obsession...



La Belle et la Bête

On dit de moi que je suis un Ours ... une bete malgré moi

On dit de toi que tu est un Ange ... si douce malgré toi

Je dit de nous que nous sommes la Belle et la Bete ... Malgré nous...

Je n'ai qu'une chose a dire de toi ... je t'aime



A cœur et à corps

Je voudrais la faire danser au son des battement de mon cœur

Je voudrais lui donner la chaleur de mon corps

Je voudrais rester éveiller pour l'observer et la connaître par cœur

Je voudrais déplacer des montagnes pour avoir son corps...



A quoi bon...

A quoi bon être le plus grand et le plus fort ?

A quoi bon avoir le plus de conquêtes dans sa vie ?

A quoi bon avoir fait toute les guerres ?

Je suis peut-être ce premier point...

Juste elle me suffit en second point

Je ne désire que la paix dans ce troisième point



Mon ange

Mon ange, tu me fait rêver jour et nuit, je ne vit plus que par désir de toi

Doux ange tu me fait rêver nuit et jour, je ne vit plus que par désir de ton toit

Angélisme, tu hantes mes pensées a m'en faire oublier de me réveiller

Mon amour, constamment dans mon esprit, je prie chaque jour pour être a tes cotés...



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