Fables d'Esope
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Re: Fables d'Esope
De l'Enfant et de l'Avare.
Un Enfant pleurait auprès d'un puits, et donnait des marques d'une grande douleur. Un Avare qui passait par-là, s'approcha de lui, et lui demanda le sujet de ses larmes, et pourquoi il s'affligeait de la sorte. " Que je suis malheureux, répondit cet Enfant, en pleurant toujours de plus en plus ! J'avais une cruche d'or, qui vient maintenant de tomber dans le puits, parce que la corde s'est rompue. " L'Avare aveuglé par sa convoitise, ne s'avisa point de demander à l'Enfant d'où il avait apporté cette cruche d'or, ni comment elle lui était tombée entre les mains. Sans balancer davantage, il quitte ses habits, et descend dans le puits, où il ne trouva point la cruche d'or dont l'Enfant lui avait parlé ; mais il fut bien plus surpris, lorsque, étant sorti du puits, il ne trouva point ses habits que l'Enfant avait emportés, et qu'il avait cachés dans la forêt voisine, où il s'était sauvé.
Stephandra- Dans l'autre monde
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Re: Fables d'Esope
D'un Lion et d'une Chèvre.
Un Lion ayant aperçu une Chèvre qui broutait sur le haut d'un rocher : " Que ne descends-tu dans la plaine, lui dit-il, où tu trouveras en abondance le thym et les saules verts que tu mangeras à ta discrétion ? Quitte ces lieux secs et stériles, et viens en pleine campagne. - Je te suis fort obligée, lui répondit la Chèvre, du bon avis que tu me donnes ; mais ton intention me paraît suspecte, et je ne crois pas que tu me parles sincèrement. "
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Re: Fables d'Esope
De la Corneille et de la Cruche.
La Corneille ayant soif, trouva par hasard une Cruche où il y avait un peu d'eau ; mais comme la Cruche était trop profonde, elle n'y pouvait atteindre pour se désaltérer. Elle essaya d'abord de rompre la Cruche avec son bec ; mais n'en pouvant venir à bout, elle s'avisa d'y jeter plusieurs petits cailloux, qui firent monter l'eau jusqu'au bord de la Cruche. Alors elle but tout à son aise.
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Re: Fables d'Esope
Du Laboureur et du Taureau.
Un Laboureur avait dans son étable un Taureau indocile, qui ne pouvait souffrir le joug, ni être lié ; mais pour l'empêcher de frapper de ses cornes, comme il avait accoutumé de faire, il s'avisa de les scier fort près du crâne, et l'attacha à une charrue, dont il tenait le manche. Le Taureau ne pouvant plus frapper de ses cornes, pour se venger en quelque façon de son Maître qui l'avait mis sous le joug, lui remplissait la bouche et les yeux de poussière, qu'il faisait voler avec sa tête et ses pieds.
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Du Satyre et du Paysan./[center]
Un Paysan ayant rencontré dans une forêt un Satyre demi-mort de froid, le conduisit dans sa maison. Le Satyre voyant que ce Paysan soufflait dans ses mains, lui en demanda la raison. " C'est pour les réchauffer, lui répondit-il. " Peu de temps après, s'étant mis à table, le Satyre vit que le Paysan soufflait sur son potage. Il lui demanda, tout étonné, pourquoi il le faisait. " C'est pour le refroidir, répliqua le Paysan. " Alors le Satyre se levant de table, sortit promptement de la maison. " Je ne veux point de commerce, dit-il au Paysan, avec un homme qui souffle de la même bouche le chaud et le froid. "
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Un Paysan ayant rencontré dans une forêt un Satyre demi-mort de froid, le conduisit dans sa maison. Le Satyre voyant que ce Paysan soufflait dans ses mains, lui en demanda la raison. " C'est pour les réchauffer, lui répondit-il. " Peu de temps après, s'étant mis à table, le Satyre vit que le Paysan soufflait sur son potage. Il lui demanda, tout étonné, pourquoi il le faisait. " C'est pour le refroidir, répliqua le Paysan. " Alors le Satyre se levant de table, sortit promptement de la maison. " Je ne veux point de commerce, dit-il au Paysan, avec un homme qui souffle de la même bouche le chaud et le froid. "
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Re: Fables d'Esope
Du Taureau et du Rat.
Un Rat alla mordre un Taureau couché sur sa litière, et lui déchirer la cuisse à belles dents. Le Taureau se leva tout en furie, et commença à branler la tête, à menacer de ses cornes, et à jeter des mugissements épouvantables, cherchant partout l'ennemi qui avait osé l'attaquer ; mais le Rat allongeant la tête hors du trou où il s'était réfugié, et où il se trouvait en assurance, se moquait de la furie du Taureau. " De quoi te servent, lui dit-il, tes cornes menaçantes, contre un petit animal qui a eu la hardiesse de t'attaquer, et de te blesser, sans redouter ta colère ? "
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Re: Fables d'Esope
D'une Oie et de son Maître.
Un homme avait dans sa maison une Oie qui lui pondait chaque jour un oeuf de pur or. Cet homme se persuadant follement qu'il y avait dans le ventre de l'Oie une mine de ce précieux métal, la tua pour s'enrichir tout d'un coup. Mais ayant ouvert le ventre de son Oie, et n'y trouvant que ce que l'on trouve dans les Oies ordinaires, il commença à se désespérer et à jeter de hauts cris ; de sorte qu'il perdit des richesses médiocres, voulant en amasser d'immenses et d'excessives.
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Re: Fables d'Esope
Du Singe et de ses deux Petits.
Un Singe avait deux Petits jumeaux. Il en aimait un passionnément, et ne pouvait souffrir l'autre. Le favori était fort agile, dansait et sautait avec une grande légèreté, et faisait habilement toutes sortes de singeries. Mais un jour par malheur il se démit une jambe en sautant, et commença à jeter de hauts cris. Le père qui l'entendit, accourut incontinent, le prit entre ses bras, et le serra d'une si étrange force, qu'il l'étouffa à force de l'embrasser.
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Re: Fables d'Esope
Du Renard et du Léopard.
Le Renard et le Léopard disputaient un jour ensemble de leurs talents et de leur beauté. Le Léopard vantait sa peau mouchetée et peinte de diverses couleurs. " J'avoue, lui dit le Renard, que ta peau est plus belle que la mienne ; mais en récompense j'ai dans l'esprit la même beauté et les mêmes agréments que tu as sur la peau. "
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Re: Fables d'Esope
De Vénus et d'une Chatte.
Un jeune homme avait un amour si violent pour une Chatte, qu'il pria très instamment la Déesse Vénus de la métamorphoser en femme. Vénus touchée de compassion pour ce jeune homme, transforma la Chatte en une belle fille d'une rare beauté. Ce jeune homme ne consultant que sa passion, conduisit sur-le-champ cette fille dans sa maison, pour se contenter. Ils ne furent pas plutôt dans le lit, que Vénus pour éprouver cette fille, et pour savoir si en changeant de figure elle avait aussi changé de tempérament, lâcha un rat dans sa chambre. Alors cette nouvelle épouse oubliant son amant et le lit nuptial, sauta hors du lit, et se mit à poursuivre le rat pour le manger. La Déesse irritée de sa légèreté, lui rendit sa première forme, et la fit redevenir Chatte.
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Re: Fables d'Esope
D'un Malade et d'un Médecin.
Un Malade interrogé par son Médecin sur l'état de sa santé, et de quelle manière il avait passé la nuit, lui répondit qu'il avait extrêmement sué. " C'est un bon signe, lui répliqua le Médecin. " Il fit le lendemain les mêmes questions que le jour précédent au Malade, qui lui dit que le froid l'avait tellement saisi, qu'il en avait pensé mourir. " Ce pronostic est encore fort bon, lui repartit le Médecin. " Enfin le troisième jour le Médecin ayant demandé au Malade comment il se portait, et le Malade lui ayant répondu qu'il devenait hydropique. " Tant mieux, répliqua ce Charlatan, cette crise est une marque de santé, et vous serez bientôt tiré d'affaire. " Après que le Médecin se fut retiré, l'un des amis du Malade lui demanda en quel état il se trouvait. " Hélas ! mon ami, lui répliqua-t-il, on dit que je me porte bien, et cependant je sens bien que je vais mourir. "
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Re: Fables d'Esope
Des Coqs et de la Perdrix.
Un homme qui se plaisait à nourrir une grande quantité de Poulets, acheta une Perdrix qu'il mit dans sa basse-cour parmi ses autres volailles. Dès que les Coqs la virent, ils lui donnèrent la chasse pour l'empêcher de manger, et ils la becquetèrent avec tant de violence, qu'elle fut obligée de s'enfuir. La Perdrix fort affligée de se voir chassée de la sorte, parce qu'elle était étrangère et nouvelle venue, se consola un moment après, en voyant les Coqs acharnés les uns contre les autres se déchirer des griffes et du bec. " S'ils se font une guerre si cruelle, dit la Perdrix, quoiqu'ils aient été nourris ensemble, et s'ils se traitent avec tant d'inhumanité, je ne dois pas m'étonner qu'ils m'aient rebutée, moi qui ne suis qu'une étrangère. "
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Re: Fables d'Esope
Du Charbonnier et du Foulon.
Un Charbonnier avait loué une trop grande maison, et ne la pouvant occuper tout entière, il pria un Faucon de s'y venir loger avec lui, et d'y prendre un appartement. Le Foulon n'y voulut jamais consentir, et dit au Charbonnier pour excuse, que la fumée de son charbon noircissait tout ce qu'il aurait blanchi par sa teinture.
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Re: Fables d'Esope
De la Chauve-Souris, du Buisson et de l'Hirondelle.
La Chauve-Souris, le Buisson et l'Hirondelle s'associèrent autrefois pour faire commerce ensemble. La Chauve-Souris emprunta de l'argent pour mettre dans la Société. Le Buisson y mit des habits. L'Hirondelle apporta de l'or pour sa part. Après tous ces préparatifs, quand leurs conventions furent faites, ils montèrent sur un Vaisseau ensemble ; mais il s'éleva tout à coup une si furieuse tempête, que leur Vaisseau fut brisé ; de sorte qu'ils eurent bien de la peine à sauver leur vie, après avoir perdu leur argent et leurs marchandises. Depuis ce temps-là l'Hirondelle voltige auprès des rivages, pour voir si la mer n'y rejettera pas son or. La Chauve-Souris ne se montre que de nuit, dans l'appréhension d'être prise par ses créanciers. Le Buisson s'accroche à tous les habits des passants, pour tâcher de reconnaître les siens.
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Re: Fables d'Esope
De deux Hommes et d'un Ane.
Deux Voyageurs passant dans des lieux déserts, trouvèrent par hasard un Âne dans leur chemin. Ils commencèrent à disputer entre eux à qui l'aurait, s'imaginant que la fortune leur avait fait ce présent. La querelle s'échauffa de telle sorte qu'ils en vinrent aux mains, aucun des deux ne voulant céder à son compagnon ; mais tandis qu'ils disputaient et qu'ils se débattaient de la sorte, l'Âne se sauva, et ils furent tous deux frustrés de leurs espérances.
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Re: Fables d'Esope
Du Lièvre et de la Tortue.
Le Lièvre considérant la Tortue qui marchait d'un pas tardif, et qui ne se traînait qu'avec peine, se mit à se moquer d'elle et de sa lenteur. La Tortue n'entendit point raillerie, et lui dit d'un ton aigre, qu'elle le défiait, et qu'elle le vaincrait à la course, quoiqu'il se vantât fièrement de sa légèreté. Le Lièvre accepta le défi. Ils convinrent ensemble du lieu où ils devaient courir, et du terme de leur course. Le Renard fut choisi par les deux parties pour juger ce différend. La Tortue se mit en chemin, et le Lièvre à dormir, croyant avoir toujours du temps de reste pour atteindre la Tortue, et pour arriver au but avant elle. Mais enfin elle se rendit au but avant que le Lièvre fut éveillé. Sa nonchalance l'exposa aux railleries des autres Animaux. Le Renard, en Juge équitable, donna le prix de la course à la Tortue.
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Re: Fables d'Esope
De l'Ours et des Mouches à miel.
Un Ours pressé de la faim, sortit du bois, pour chercher de quoi manger. Ayant trouvé en son chemin des ruches à miel, il se mit à les lécher. Une Abeille sortit de la ruche, et fit une piqûre très douloureuse à l'oreille de l'Ours, qui de rage renversa toutes les ruches à miel. Alors les Abeilles irritées de cet outrage, sortent en foule de leurs ruches, s'acharnent sur l'Ours, et le piquent jusqu'au sang, pour se venger de leur ennemi, et du dégât qu'il avait fait à leurs ruches ; de sorte que l'Ours honteux et enragé, fut contraint de songer à la retraite, condamnant en lui-même sa brutalité et son emportement qui lui avaient attiré tant d'ennemis.
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Re: Fables d'Esope
Du Chat et des Rats.
Un Chat, la terreur des Rats, en avait presque détruit l'engeance. Il eut bien voulu croquer le peu qui en restait ; mais le malheur des premiers avait rendu les derniers plus sages. Ceux-ci se tenaient si bien sur leurs gardes qu'il n'était pas aisé de les avoir. " Je les aurai pourtant, dit le Chat, et bon gré mal gré qu'ils en aient. " Cela dit, il s'enfarine et se blottit au fond d'une huche. Un Rat qui l'aperçut le prit pour quelque pièce de chair, et s'en approcha ; le Chat se retourne aussitôt sur ses deux pattes, et lui fait sentir sa griffe. Un second vint après, puis un troisième, qui fut suivi de plusieurs autres, et de ceux-ci pas un ne s'en retourna. Cependant un dernier, vieux et ratatiné mit la tête hors de son trou, et d'abord regarda de tous côtés ; puis de là, sans vouloir s'avancer plus loin, se mit à contempler le bloc enfariné ; enfin secouant la tête, " À d'autres, mon ami s'écria-t-il ; il ne te sert de rien à mon égard de t'être ainsi blanchi ; quand tu serais farine, sac, huche, ou tout ce qu'il te plaira, je n'en approcherais pas en mille ans une fois. "
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Re: Fables d'Esope
Des Dragons.
Deux Dragons voulurent passer au travers d'une haie vive, fort touffue, qui leur barrait le chemin ; l'un avait une tête et plusieurs queues, l'autre une queue et plusieurs têtes. Ce dernier, quelques efforts qu'il fît, n'en put jamais venir à bout. Comme toutes ces têtes se nuisaient les unes aux autres, elles ne purent se faire dans la haie une ouverture assez large pour y faire passer le corps de la bête. L'autre eut moins de peine à se faire un passage ; la tête s'ouvrit seule le chemin fort aisément, tira ensuite les queues, et fit si bien, que tête, corps et queues, tout passa.
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Re: Fables d'Esope
Du Porc-épic et du Loup.
Un Loup rencontra un Porc-épic, et s'avança dans le dessein d'en apaiser la faim qui le pressait. Celui-ci, qui s'en aperçut, se hérissa d'abord de ses piquants. " Si vous vouliez vous défaire de toutes ces pointes, lui dit l'autre, bien fâché de ne savoir par où le prendre, vous n'en seriez que mieux, car elles vous défigurent extrêmement ; croyez-moi, ne les portez plus. - Les dieux m'en gardent, repartit le Porc-épic, en les dressant encore davantage. Ami, si ces piquants me parent mal, ils me défendent bien. "
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Re: Fables d'Esope
Du Coq et du Coq d'Inde.
Le Coq est jaloux de son naturel. Celui-ci remarqua qu'un Coq d'Inde, qui vivait avec lui dans la même basse-cour, faisait la roue en présence de ses Poules, et en prit ombrage. " Traître, lui disait-il, ce n'est pas sans dessein que tu fais montre de tes plumes. Tu cherches sans doute à plaire à mes femmes, et par conséquent à me les débaucher. - Moi, repartit l'autre, c'est à quoi je n'ai jamais pensé, et tu t'alarmes bien mal-à-propos. Eh quoi ! ne saurais-tu souffrir que je fasse la roue devant tes femmes, quand je souffre, moi, que tu viennes chanter tout autant qu'il te plaît devant les miennes. "
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Re: Fables d'Esope
De la Poule et de ses Poussins.
Une Poule mena ses Poussins aux champs, et s'écarta fort loin de sa basse-cour. Pendant qu'elle ne pensait à rien moins qu'au Milan, celui-ci parut prêt à fondre sur sa couvée. Tout ce qu'elle put faire alors pour la sauver, ce fut de fuir et de se sauver dans une ferme, d'où elle se trouvait fort proche, et de s'enfermer avec ses Poussins dans une cage qu'elle y trouva. Le fermier, qui s'en aperçut, accourut, et prit ainsi d'un seul coup la mère et ses petits ; mais celle-ci s'en consola, parce que du moins elle avait, disait-elle, mis ses Poussins à couvert des serres de leur plus cruel ennemi.
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Re: Fables d'Esope
Du Singe et du Perroquet.
Un jour le Singe et le Perroquet pensèrent se donner pour Animaux raisonnables, et se mirent en tête de se faire passer pour tels. Le premier crut qu'on le prendrait pour un homme, dès qu'il en aurait pris les habits. L'autre s'imagina qu'il le ferait aussi, s'il pouvait contrefaire la voix humaine. Le Singe donc s'habilla ; le Perroquet apprit quelques mots, après quoi l'un et l'autre sortirent de leurs bois et vinrent se produire à certaine foire. Lorsqu'ils parurent, chacun y fut trompé : mais comme le Singe ne disait rien, et que le Perroquet ne disait jamais que la même chose, on sortit bientôt d'erreur. Ainsi ceux qui les avaient pris d'abord pour de vrais hommes, ne les prirent, un quart d'heure après, que pour ce qu'ils étaient.
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Re: Fables d'Esope
Du Loup, du Renard et du Singe.
Le Loup et le Renard plaidaient l'un contre l'autre par-devant le Singe. Le premier accusait l'autre de lui avoir dérobé quelques provisions, celui-ci niait le fait. Le Singe, qui connaissait de quoi l'un et l'autre étaient capables, ne savait lequel croire ; ainsi il se trouvait dans un grand embarras. Voici pourtant comme il s'en tira : après bien des contestations de part et d'autre, il imposa silence aux parties, et prononça ainsi : " Toi, Loup, je te condamne à payer l'amende, parce que tu demandes au Renard ce qu'il ne t'a point pris ; et toi, Renard, tu paieras aussi, parce que tu refuses de rendre au Loup ce que tu lui as dérobé. "
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Re: Fables d'Esope
Du Milan et du Rossignol.
Un Milan fort affamé tenait un Rossignol sous ses serres. " Milan s'écriait celui-ci, donnez-moi la vie, et je vous ferai entendre des chansons capables de vous ravir. Ma voix, vous le savez, enchanterait les dieux mêmes. - J'en doute si peu, répliqua le Milan, que je t'écouterais de grand coeur, si je ne sentais qu'à présent j'ai beaucoup plus besoin de nourriture que de musique. " Cela dit, il le croque.
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Re: Fables d'Esope
Des Rats tenant conseil.
Les Rats tenaient conseil, et ils délibéraient sur ce qu'ils avaient à faire pour se garantir de la griffe du Chat, qui avait déjà croqué plus des deux tiers de leur peuple. Comme chacun opinait à son tour, un des plus habiles se leva. Je serais d'avis, dit-il d'un ton grave, qu'on attachât quelque grelot au cou de cette méchante bête. Elle ne pourra venir à nous sans que le grelot nous avertisse d'assez loin de son approche ; et comme en ce cas nous aurons tout le temps de fuir, vous concevez bien qu'il nous sera fort aisé de nous mettre, par ce moyen, à couvert de toute surprise de sa part. " Et toute l'assemblée applaudit aussitôt à la bonté de l'expédient. La difficulté fut de trouver un Rat qui voulût se hasarder à attacher le grelot : chacun s'en défendit ; l'un avait la patte blessée, l'autre la vue courte. " Je ne suis pas assez fort, " disait l'un. " Je ne sais pas bien comment m'y prendre ", disait l'autre. Tous alléguèrent diverses excuses, et si bonnes, qu'on se sépara sans rien conclure.
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Re: Fables d'Esope
De l'Aigle et de l'Escargot.
L'Aigle enlevait un Lapin, sans se mettre en peine des cris d'un Escarbot. Celui-ci intercédait pour son voisin, et suppliait l'oiseau de donner la vie au Lapin ; mais l'Aigle, sans avoir égard aux prières du bestion, mit l'autre en pièces. Elle ne tarda guère à s'en repentir ; car, quelques jours après, voici que l'Escarbot, qui avait pris le temps que l'Aigle s'était écartée de son nid, y vole, culbute tous les oeufs, fracasse les uns, fait faire le saut aux autres, et par la destruction entière du nid, venge la mort de son ami.
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Re: Fables d'Esope
Du Souriceau et de sa Mère.
Un Souriceau racontait à sa mère tout ce qui lui était arrivé dans un voyage dont il était de retour. " Un jour, lui disait-il, la curiosité me prit d'entrer dans une basse-cour, et là j'y trouvai un animal qui m'était inconnu, mais dont le minois me plut infiniment. L'air doux, la contenance modeste, le regard gracieux ; au reste, la peau marquetée, longue queue, et faite à peu près comme la nôtre ; voilà ce qui le rendait tout à fait plaisant à voir. Pour moi j'en fus si charmé, que déjà je l'abordais pour faire connaissance avec lui, lorsque certain oiseau farouche, turbulent, et qui portait sur sa tête je ne sais quel morceau de chair tout déchiqueté, m'effraya tellement par ses cris perçants, que j'en pris la fuite d'épouvante. - Mon fils, lui dit la mère, remercie les Dieux qui t'ont sauvé dans cette rencontre du plus grand danger que tu puisses jamais courir. L'Animal qui t'a semblé si doux, c'est un Chat ; l'oiseau turbulent, c'est un Coq. Ce dernier ne nous veut aucun mal mais l'autre ne pense qu'à nous détruire. Reconnais donc maintenant quelle était ton imprudence, de courir te livrer toi-même à ton plus cruel ennemi. "
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Re: Fables d'Esope
Du Loup et du Chien maigre.
Un jour, un Loup rencontra un Chien d'assez bonne taille, mais si maigre, qu'il n'avait que les os et la peau. Comme il allait le mettre en pièces : " Eh ! Seigneur, lui dit le Chien, qu'allez-vous faire ? ne voyez-vous pas bien que je suis présentement dans un tel état, que je ne vaux pas un coup de dent ? Mais, croyez-moi, souffrez que je retourne au logis ; j'aurai soin, je vous jure, de m'y bien nourrir, et s'il vous prend envie d'y venir dans quelque temps, vous m'y trouverez si gras, que vous ne vous repentirez point d'avoir perdu un méchant repas pour en faire un incomparablement meilleur. " Le Loup le crut et le lâcha. Quelques jours après, il court au logis du Chien, l'aperçoit au travers des barreaux de la porte, et le presse de sortir pour lui tenir parole. " Vous reviendrez demain, s'il vous plaît, lui dit le Chien ; car pour aujourd'hui, outre que je ne crois pas avoir encore atteint le degré d'embonpoint qui vous convient, je ne me sens pas fort d'humeur à vous contenter. " L'autre entendit à demi-mot. Il baissa l'oreille, et rebroussant chemin, jura qu'il ne laisserait jamais échapper ce qu'il tiendrait.
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Re: Fables d'Esope
De l'Assassin qui se noie.
Le Prévôt poursuivait un Assassin. Celui-ci fuyait, et de telle vitesse, que l'autre ne put l'atteindre, et se retira. Alors le scélérat s'imagina qu'il n'avait plus rien à craindre, et crut que son crime demeurerait impuni ; mais le ciel se garda bien de le permettre. Pendant que ce malheureux croit traverser un ruisseau où il était entré sans en connaître la profondeur, il y perd pied, et s'y noie.
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Re: Fables d'Esope
Des Boeufs et de l'Essieu.
Deux Boeufs attelés à un chariot fort chargé, ne le tiraient qu'avec peine. Cependant l'Essieu criait, et de telle sorte, que les Boeufs, étourdis du bruit qu'il faisait, s'arrêtèrent et se retournèrent vers lui. " Importun, lui dirent-ils, eh ! qu'as-tu donc tant à crier, toi qui ne fatigues presque point, tandis que nous ne nous plaignons seulement pas, nous qui suons à tirer tout le fardeau ? "
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Re: Fables d'Esope
Du Coq et du Renard.
Un Coq se tenait sur un chêne fort élevé. Un Renard, qui ne pouvait l'y atteindre, courut au pied de l'arbre : " Ami, cria-t-il à l'autre, bonne nouvelle ! Hier, la paix fut signée entre les tiens et les nôtres. Sans rancune donc, je te prie ; et puisque dorénavant nous devons tous nous entr'aimer comme frères, commençons par nous réconcilier. Viens donc, mon cher, descends que je t'embrasse. - Ami, repartit le Coq, tu ne saurais croire combien cette nouvelle me réjouit. Je la crois certaine, car, si je ne me trompe, je vois là-bas deux courriers qui viennent nous en apporter la nouvelle. Demeure donc, je te prie ; et sitôt qu'ils seront arrivés, je descendrai pour nous en réjouir tous quatre ensemble. " Ces courriers étaient deux Lévriers. Le Renard ne jugea pas à propos de les attendre, et gagna pays ; et le Coq se mit à rire à gorge déployée.
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Re: Fables d'Esope
De la Rose et des Fleurs.
Les Fleurs contemplaient la Rose, et trouvaient dans ses nuances un éclat si vif qu'elles lui cédaient, presque sans envie, le prix de la beauté. " Non, lui disaient-elles toutes d'une voix, notre coloris n'est ni si rare ni si beau. Nous n'exhalons point une odeur si douce. Triomphez, belle Rose : vous méritez seule les caresses des zéphyrs. - Fleurs, dit la Rose en soupirant, lorsqu'un seul jour me voit naître et mourir, que me sert d'être si belle ? Hélas ! je voudrais l'être moins et durer, comme vous, davantage. "
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Re: Fables d'Esope
Du Cygne et de la Grue.
Le Cygne, à l'extrémité, chantait. " Je ne vois pas, lui disait la Grue, quel sujet vous avez de vous réjouir dans l'état où vous êtes. - Je sens que je vais mourir, répliqua le Cygne. Ai-je tort de marquer de la joie, quand je me vois sur le point d'être délivré de tous mes maux ? "
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Re: Fables d'Esope
De la Canne et du Barbet.
Un Barbet poursuivait une Canne. Celle-ci, pour se sauver, se jette dans un étang. L'autre s'y lance, et nage après elle. Comme il la suit, et de si près, qu'il ouvre déjà la gueule pour la prendre, la Canne fait le plongeon, s'enfonce et disparaît. Ainsi le Chien perdit sa proie dans le moment même qu'il croyait la tenir.
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Re: Fables d'Esope
De l'homme décoiffé.
Un Homme chauve se vit obligé de couvrir sa tête de cheveux empruntés. Un jour, comme il dansait en bonne compagnie, il donna en sautant, un tel branle à son corps, que sa fausse chevelure en tomba par terre. Chacun se mit à rire. " Messieurs, dit le Danseur, dans le dessein de faire cesser la risée par quelque bon mot, vous ne devez pas être surpris que ces cheveux n'aient pu tenir sur la tête d'autrui, lorsqu'ils n'ont pu rester sur la leur propre. "
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Re: Fables d'Esope
Du voyageur et du plane.
Vers le milieu d'un des plus chauds jours de la canicule, deux Voyageurs prenaient le frais à l'ombre d'un Plane. Ils s'y étaient retirés pour se mettre à l'abri du soleil. Comme ils en considéraient les branches sans y apercevoir de fruit : " Voilà, se disaient-ils l'un à l'autre, un méchant Arbre ; s'il m'appartenait, puisqu'il n'est bon à rien, je le ferais abattre et jeter au feu tout présentement. - Ingrats, leur dit l'Arbre, n'est-ce donc rien que cet ombre que mon feuillage produit, et qui vous garantit si à propos des rayons que vous fuyez ? "
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Re: Fables d'Esope
Du vieillard et de la mort.
Un jour un Vieillard, portant du bois qu'il avait coupé, faisait une longue route. Succombant à la fatigue, il déposa quelque part son fardeau, et il appela la Mort. La Mort arriva et lui demanda pourquoi il l'appelait. Alors le Vieillard épouvanté lui dit:" Pour que tu soulèves mon fardeau ". Cette fable montre que tout Homme aime la vie, même s'il est malheureux et pauvre.
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Re: Fables d'Esope
Du Crocodile et du Renard.
Le Crocodile méprisait le Renard, et ne lui parlait que de sa noble extraction. " Faquin, lui disait-il d'un ton arrogant, je te trouve bien hardi d'oser te faufiler avec moi. Sais-tu bien qui je suis ? sais-tu que ma noblesse est presque aussi ancienne que le monde ? - Et comment pourrez-vous me prouver cela ? répliqua l'autre fort surpris. - Très-aisément, reprit le Crocodile. Apprends que dans la guerre des géants, quelques-uns d'entre les dieux prirent la fuite, et vinrent, transformés en Crocodiles, se cacher au fond du Nil. C'est de ceux-là dont je descends en droite ligne. Mais toi, misérable, d'où viens-tu ? En vérité, repartit le Renard, c'est ce que je ne sais point, et ce que je n'ai jamais su. Croyez, Seigneur Crocodile, que je suis beaucoup plus en peine de savoir où je vais, que d'apprendre d'où je viens. "
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Re: Fables d'Esope
Du voeu d'un Malade.
Un Laboureur dangereusement malade, voua cent Boeufs à Esculape. Il les lui devait immoler, bien entendu, lorsqu'il serait guéri. " Cent Boeufs ! s'écria sa femme, vous n'y pensez pas mon fils ; eh ! grand dieu, où les prendre, quand je n'en vois pas un seul dans notre étable ? - Taisez-vous, lui répondit le malade ; si j'en reviens, il faudra bien que le bon Esculape se contente, s'il lui plaît, de notre Veau. "
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Re: Fables d'Esope
Des Pêcheurs.
Des Pêcheurs tiraient leurs filets hors de l'eau : comme ils les sentaient plus pesants que de coutume, ils en concevaient bonne espérance. La pêche, se disaient-ils les uns aux autres, sera sans doute des meilleures ; et Dieu sait quels poissons nous allons voir dans nos rets. Leur joie fut courte, car lorsqu'après beaucoup de fatigue, ils eurent vu le fond de leurs filets, ils n'y trouvèrent qu'un gros caillou, que le courant de la rivière y avait amené.
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Re: Fables d'Esope
Des Grenouilles.
Les Grenouilles virent dans le fort de l'été leurs marais à sec. " Où nous retirerons-nous ? s'écrièrent-elles alors. - Dans ce puits que vous voyez tout proche de vous, dit une des plus jeunes. - L'eau l'emplit jusqu'à deux doigts du bord ; ainsi, il nous sera très-aisé d'y entrer. - Fort bien, répliqua une des plus vieilles ; mais quand l'eau viendra à baisser, et que nous nous trouverons au fond de ce puits, à vingt pieds au moins de son ouverture, en sortirions-nous aussi aisément que nous y serons entrées ? "
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Re: Fables d'Esope
Des deux ennemis.
Deux Hommes, qui se haïssaient mortellement, s'étaient embarqués sur le même vaisseau. Comme il cinglait à pleines voiles, une tempête s'éleva, et si grande, que le navire, battu des vents et fracassé par les vagues, s'entrouvrit. Dans cette extrémité, les deux passagers que l'eau commençait à gagner, se consolaient, quoiqu'ils se vissent sur le point d'être submergés. " Si je péris, disaient-ils l'un et l'autre au fond du coeur, mon ennemi périt aussi. "
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Re: Fables d'Esope
Du Lion, de l'Ours et du Renard.
Le Lion et l'Ours s'entre-déchiraient, et cela pour quelques rayons de miel qu'ils avaient trouvés dans le creux d'un chêne. Chacun d'eux prétendait en faire son profit, sans le partager avec son compagnon. Ils eussent beaucoup mieux fait d'en faire deux parts ; car tandis qu'ils s'acharnent l'un sur l'autre, un Renard se glisse sans bruit près du miel, le lape et se sauve.
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Re: Fables d'Esope
De l'Astrologue.
Un Astrologue contemplait les astres en marchant : il eût beaucoup mieux fait de regarder à ses pieds ; car tandis qu'il lève les yeux et les tient toujours fixés vers le ciel, voici que sans voir un puits qu'on avait creusé sur son chemin, il en approche, et de si près, qu'il s'y précipite et s'y noie.
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Re: Fables d'Esope
Du Dauphin et du Thon.
Un Dauphin poursuivait un Thon, dans le dessein de se venger de quelque offense qu'il en avait reçue. Ce dernier gagne le rivage, l'autre l'y suit. Et le Thon, pour échapper, sauta sur le sable, et le Dauphin s'y lança avec lui. Mais voici que froissés de leur chute, ils y demeurèrent tous deux étendus. Cependant l'air de la terre agit sur eux. Ils s'affaiblissent hors de leur élément, et meurent, non sans s'être repentis de n'avoir consulté que leur ressentiment.
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Re: Fables d'Esope
Du Fossoyeur et du Médecin.
Un Fossoyeur enterrait son Voisin. Comme il achevait de combler la fosse, il aperçut le Médecin qui avait traité le défunt pendant sa maladie. " Je vous croyais si habile, lui dit-il, que je m'étais imaginé que vous tireriez votre malade d'affaire. - J'ai fait tout ce que j'ai pu pour cela, répliqua le docteur ; mais cet Homme était malsain. - Et s'il ne l'avait pas été, repartit le Fossoyeur en secouant la tête, aurait-il eu besoin de vous ? "
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Re: Fables d'Esope
De l'Oiseleur et de la Vipère.
Un Oiseleur cherchait à prendre des Oiseaux. Comme il se baissait pour tendre ses réseaux, une Vipère le piqua au pied. " Ah ! s'écria l'Homme, je n'ai que ce que je mérite. Pourrais-je être surpris qu'on m'ôte la vie, tandis que je ne pense, moi, qu'à la ravir aux autres ? "
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Re: Fables d'Esope
De l'Âne qui change de Maître.
L'Âne fut obligé de garder le lit pour quelque indisposition. Le bruit de sa maladie s'étant répandu, les Loups et les Chiens, croyant qu'il mourrait bientôt, accoururent pour le visiter. Il aperçurent l'Ânon au travers des fentes de la porte, et lui demandèrent des nouvelles de la santé de son père. " Il se porte beaucoup mieux que vous ne voudriez, leur répondit l'Ânon. "
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Re: Fables d'Esope
Du Lion et de la Grenouille.
Un Lion se coucha sur les bords d'un marais, et s'y assoupit. Comme il y dormait d'un sommeil profond, une Grenouille se mit à croasser ; à ce bruit, l'autre s'éveille ; et comme il croit que quelque puissant Animal vient l'attaquer, il se lève, et regarde de tous côtés. Mais quel est son étonnement, lorsqu'il aperçoit celle qui l'avait si fort épouvanté ?
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