Un peu d'Histoire: L’éthique chevaleresque
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Un peu d'Histoire: L’éthique chevaleresque
L’éthique chevaleresque
La chevalerie n’est pas héréditaire. C’est l’aptitude à être chevalier qui l’est. La chevalerie s’acquiert par l’adoubement. Elle se mérite par le respect d’une éthique qui repose essentiellement sur deux vertus : la prouesse et la largesse.
La première associe vaillance et loyauté : vaillance dans le combat, mais aussi dans la vie quotidienne ; loyauté envers son seigneur, son roi, sa dame ; le preux chevalier des chansons de geste est « sans peur et sans reproche », comme l’est encore le chevalier Bayard au XVIe siècle.
La largesse comprend la prodigalité, la générosité, le faste. Dépenser sans compter, mais aussi être généreux envers ses adversaires, envers les faibles, tel est le code de l’honneur chevaleresque.
Le chevalier a maintes occasions de prouver ses qualités, dans les tournois ou à la guerre, à la croisade ou dans les fêtes, sur les chemins ou auprès des dames, dans les châteaux. Tous ces sentiments se fondent dans la courtoisie, qui correspond très précisément au transfert de la notion de service. Il s’agit désormais de servir sa dame et de lui obéir en toute circonstance.
La fusion de la noblesse et de la chevalerie a entraîné la diffusion des modèles chevaleresques. Une « idéologie » de classe se forme, qui donne à la noblesse une plus grande cohésion et qui dresse entre elle et le commun une barrière infranchissable. Roman courtois, épopée, poésie lyrique sont littérature de noble, non de vilain.
Si l’éthique chevaleresque a pu apparaître rétrospectivement comme intemporelle et invariable, elle s’est en fait constituée dans la confrontation de multiples valeurs, militaires, religieuses ou païennes. Valeurs qui seront sublimées en un idéal si pur qu’il deviendra universel. Dès le X° siècle puis au XI°, « l’idéologie » chevaleresque n’est plus l’apanage seul du roi.
Elle s’est formée peu à peu, sous l’influence de l’Eglise, de la noblesse, d’un code déontologique et de la littérature.
L’Eglise cherche d’abord à limiter les méfaits des seuls guerriers, en mettant les chevaliers au service de sa cause, et en en faisant des défenseurs de la chrétienté, des veuves et des orphelins (paix de Dieu et trêve de Dieu). De surcroît, des formules de bénédiction de l’épée royale rappelant le devoir de protection de l’Eglise et des faibles sont utilisés pour des princes.
La noblesse souligne les idéaux de service et de fidélité au seigneur, et développe une idéologie aristocratique anti-roturière en flattant l’orgueil de caste des chevaliers.
Le code déontologique forgé dans les guerres et les tournois, valorise le combat à la lance et à l’épée, condamne l’usage des armes de trait (à projectiles), interdit aux chevaliers d’achever un adversaire blessé ou désarmé criant "merci", réglemente les pratiques de rançon ou de butin, et accroît le sens du compagnonnage.
La littérature, pour sa part, introduit dans le monde brutal de la chevalerie, la dimension féminine en valorisant les vertus de l’amour courtois.
A partir du XIVe siècle, ceux qui ne se conforment pas à ces pratiques sont exclus de la chevalerie.
L’épée : arme par excellence du chevalier
L’épée est l’arme par excellence du chevalier et de l’homme d’arme du Moyen Age. Son origine remonte à la plus haute antiquité et même sans doute à l’âge du bronze. Les Grecs et les Romains utilisaient des épées plutôt courtes (60 centimètres environ) d’abord en bronze puis en fer. Toutefois, leur qualité n’était pas excellente.
L’usage de l’épée longue (environ 90 centimètres), semble débuter à l’époque franque et plus spécialement carolingienne. A partir de cette période, l’épée devint l’arme la plus noble ; son pommeau creux renfermait même parfois des reliques. L’épée était donc très importante pour le chevalier qui la possédait, elle portait souvent un nom (la plus célèbre est Durandal, l’épée de Roland). Parfois même il lui parlait comme à un compagnon, et préférait la briser quand la fin était proche, plutôt que de voir un ennemi s’en emparer.
Pendant le Moyen Age, les mots "branc" et "épée" sont employés pour désigner cette arme. On nommait la lame alemelle ou lumelle ; la poignée le helz, l’endeure, l’enheudeure ou encore le heut ; le pommeau était nommé le pont ou le plommel ; la garde se disait l’arestuel ou les quillons ; et le fourreau s’appelait le fourrel ou le fuere.
Quand on frappait par le tranchant, on parlait d’un coup de "taille", tandis que si c’était une tentative qui visait à planter l’épée dans son adversaire, il s’agissait d’un coup "d’estoc". Ce genre de coup était interdit en joute (le but des joutes n’était pas de s’entretuer, mais de montrer le potentiel au combat des chevaliers).
Jusqu’au XIIe siècle, l’épée utilisée pour la taille, qui possédait deux tranchants, se terminait par un bout plutôt arrondi. A la fin du XIIe siècle, la poignée devient assez longue pour permettre de se servir de l’arme à deux mains. Ensuite, la forme de l’épée ne se modifie guère jusque vers le milieu du XIIIe siècle. A cette époque, on distingue deux types d’épées : les épées à lames légères, utilisées de taille et d’autres à lames lourdes, plus courtes et destinées à des coups d’estoc. Les chevaliers en possédaient souvent une de chaque, la première utilisée à cheval et la seconde pour le combat à pied.
Au XVe siècle, les armées donnant un rôle important à l’infanterie, équipèrent leurs fantassins de grandes épées à deux mains pouvant atteindre jusqu’à 1m65. Elles étaient utilisées pour faire des ravages contre les escadrons de cavalerie. L’épée perdit de son importance lors du combat avec l’avènement des armes à feu portatives et cessa d’être une arme de guerre dès le XVIe siècle. Elle fut remplacée par le sabre dans la cavalerie.
La chevalerie n’est pas héréditaire. C’est l’aptitude à être chevalier qui l’est. La chevalerie s’acquiert par l’adoubement. Elle se mérite par le respect d’une éthique qui repose essentiellement sur deux vertus : la prouesse et la largesse.
La première associe vaillance et loyauté : vaillance dans le combat, mais aussi dans la vie quotidienne ; loyauté envers son seigneur, son roi, sa dame ; le preux chevalier des chansons de geste est « sans peur et sans reproche », comme l’est encore le chevalier Bayard au XVIe siècle.
La largesse comprend la prodigalité, la générosité, le faste. Dépenser sans compter, mais aussi être généreux envers ses adversaires, envers les faibles, tel est le code de l’honneur chevaleresque.
Le chevalier a maintes occasions de prouver ses qualités, dans les tournois ou à la guerre, à la croisade ou dans les fêtes, sur les chemins ou auprès des dames, dans les châteaux. Tous ces sentiments se fondent dans la courtoisie, qui correspond très précisément au transfert de la notion de service. Il s’agit désormais de servir sa dame et de lui obéir en toute circonstance.
La fusion de la noblesse et de la chevalerie a entraîné la diffusion des modèles chevaleresques. Une « idéologie » de classe se forme, qui donne à la noblesse une plus grande cohésion et qui dresse entre elle et le commun une barrière infranchissable. Roman courtois, épopée, poésie lyrique sont littérature de noble, non de vilain.
Si l’éthique chevaleresque a pu apparaître rétrospectivement comme intemporelle et invariable, elle s’est en fait constituée dans la confrontation de multiples valeurs, militaires, religieuses ou païennes. Valeurs qui seront sublimées en un idéal si pur qu’il deviendra universel. Dès le X° siècle puis au XI°, « l’idéologie » chevaleresque n’est plus l’apanage seul du roi.
Elle s’est formée peu à peu, sous l’influence de l’Eglise, de la noblesse, d’un code déontologique et de la littérature.
L’Eglise cherche d’abord à limiter les méfaits des seuls guerriers, en mettant les chevaliers au service de sa cause, et en en faisant des défenseurs de la chrétienté, des veuves et des orphelins (paix de Dieu et trêve de Dieu). De surcroît, des formules de bénédiction de l’épée royale rappelant le devoir de protection de l’Eglise et des faibles sont utilisés pour des princes.
La noblesse souligne les idéaux de service et de fidélité au seigneur, et développe une idéologie aristocratique anti-roturière en flattant l’orgueil de caste des chevaliers.
Le code déontologique forgé dans les guerres et les tournois, valorise le combat à la lance et à l’épée, condamne l’usage des armes de trait (à projectiles), interdit aux chevaliers d’achever un adversaire blessé ou désarmé criant "merci", réglemente les pratiques de rançon ou de butin, et accroît le sens du compagnonnage.
La littérature, pour sa part, introduit dans le monde brutal de la chevalerie, la dimension féminine en valorisant les vertus de l’amour courtois.
A partir du XIVe siècle, ceux qui ne se conforment pas à ces pratiques sont exclus de la chevalerie.
L’épée : arme par excellence du chevalier
L’épée est l’arme par excellence du chevalier et de l’homme d’arme du Moyen Age. Son origine remonte à la plus haute antiquité et même sans doute à l’âge du bronze. Les Grecs et les Romains utilisaient des épées plutôt courtes (60 centimètres environ) d’abord en bronze puis en fer. Toutefois, leur qualité n’était pas excellente.
L’usage de l’épée longue (environ 90 centimètres), semble débuter à l’époque franque et plus spécialement carolingienne. A partir de cette période, l’épée devint l’arme la plus noble ; son pommeau creux renfermait même parfois des reliques. L’épée était donc très importante pour le chevalier qui la possédait, elle portait souvent un nom (la plus célèbre est Durandal, l’épée de Roland). Parfois même il lui parlait comme à un compagnon, et préférait la briser quand la fin était proche, plutôt que de voir un ennemi s’en emparer.
Pendant le Moyen Age, les mots "branc" et "épée" sont employés pour désigner cette arme. On nommait la lame alemelle ou lumelle ; la poignée le helz, l’endeure, l’enheudeure ou encore le heut ; le pommeau était nommé le pont ou le plommel ; la garde se disait l’arestuel ou les quillons ; et le fourreau s’appelait le fourrel ou le fuere.
Quand on frappait par le tranchant, on parlait d’un coup de "taille", tandis que si c’était une tentative qui visait à planter l’épée dans son adversaire, il s’agissait d’un coup "d’estoc". Ce genre de coup était interdit en joute (le but des joutes n’était pas de s’entretuer, mais de montrer le potentiel au combat des chevaliers).
Jusqu’au XIIe siècle, l’épée utilisée pour la taille, qui possédait deux tranchants, se terminait par un bout plutôt arrondi. A la fin du XIIe siècle, la poignée devient assez longue pour permettre de se servir de l’arme à deux mains. Ensuite, la forme de l’épée ne se modifie guère jusque vers le milieu du XIIIe siècle. A cette époque, on distingue deux types d’épées : les épées à lames légères, utilisées de taille et d’autres à lames lourdes, plus courtes et destinées à des coups d’estoc. Les chevaliers en possédaient souvent une de chaque, la première utilisée à cheval et la seconde pour le combat à pied.
Au XVe siècle, les armées donnant un rôle important à l’infanterie, équipèrent leurs fantassins de grandes épées à deux mains pouvant atteindre jusqu’à 1m65. Elles étaient utilisées pour faire des ravages contre les escadrons de cavalerie. L’épée perdit de son importance lors du combat avec l’avènement des armes à feu portatives et cessa d’être une arme de guerre dès le XVIe siècle. Elle fut remplacée par le sabre dans la cavalerie.
RAPHAEL83- Dans l'autre monde
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Date d'inscription : 31/07/2009
Re: Un peu d'Histoire: L’éthique chevaleresque
La Formation du chevalier au Moyen-Age
La Formation du chevalier au Moyen-Age
par Georges LENORMAND
Publié dans : VALEURS DE FRANCE |le 31 janvier, 2007 |
La Formation du chevalier au Moyen-Age
par Georges LENORMAND
Au Moyen Âge, membre de la chevalerie ou d’un ordre de chevalerie. On devient chevalier à la suite d’une longue éducation, que sanctionne une cérémonie rituelle : l’adoubement.
Les étapes de l’éducation
7 à 12 ans : Il est valet d’armes
12 à 16 ans : Il apprend à monter à cheval
16 ou 18 ans : Il est écuyer puis page
Enfin vers 20 ans, il est adoubé chevalier
Lorsque la chevalerie devint l’apanage de la noblesse, le rejeton d’une maison noble était placé chez un seigneur puissant et riche, pour le servir et recevoir une éducation essentiellement militaire. A partir de quinze ans, l’adolescent devenait écuyer. Il continuait à servir, avec des responsabilités accrues, et, surtout, il accompagnait son maître dans ses guerres. Parvenu à l’âge d’homme, vers vingt ans, il était armé chevalier, soit par son seigneur, soit par son père, à condition que ceux-ci soient déjà chevaliers.
L’adoubement d’un chevalier
Jusqu’au XIe siècle, l’adoubement (mot qui proviendrait du verbe francique dubban : frapper) est une cérémonie très simple, qui coïncide généralement avec une fête religieuse. Au XIIe siècle, il devient une cérémonie fastueuse et très populaire. Sacralisé par l’Eglise, l’adoubement devient un sacramental.
Le jeune écuyer voulant devenir chevalier est reçu au château de son futur vassal. Après un bain purificateur, le postulant se recueille et jeûne toute une journée. Il passe la nuit à l’église. Au matin, il assiste à la messe, communie et fait bénir son épée. Puis, revêtu des habits militaires propres à sa nouvelle condition. Il est alors emmené par des moines et des serviteurs qui lui donnent les dernières recommandations. Ces préparatifs ont pour but de laisser un temps de réflexion au postulant. Celui-ci doit être parfaitement sûr et libre de son choix. Son engagement est à vie et le serment qu’il prononce, inviolable.
Dans la salle principale du château, en présence de sa famille, des seigneurs voisins et de ses camarades, le jeune écuyer prête serment à son seigneur. Il lui promet fidélité et loyauté à vie. Il reçoit alors son épée, le symbole de son rang, des éperons symbolisant son droit à posséder et dresser un cheval, son bouclier et ses armoiries.
Pour clore la cérémonie, le futur chevalier reçoit la "colée" : une gifle dont il était d’usage de dire que c’était la dernière qu’il recevait sans la rendre. Il s’agit en fait d’un coup asséné du plat de la main sur le cou ou la nuque. La colée se transforme, à la fin du Moyen Age, en "accolade", coup donné du plat de l’épée sur l’épaule du futur chevalier. Cette paumée le consacre chevalier.
Des fêtes concluent la journée. Musiciens, jongleurs et acrobates envahissent la salle, pendant que tout le monde s’attable pour le banquet. La journée se poursuit dans la liesse, ponctuée de joutes et de passes d’armes, jusqu’au soir, où le nouveau chevalier quitte le château de son seigneur.
Le chevalier errant
Rite initiatique, l’adoubement implique aussi l’entrée dans une nouvelle classe d’âge. Jusqu’à son mariage, parfois tardif, le chevalier est qualifié par les textes médiévaux de « jeune ». Sous la conduite d’un chevalier expérimenté, avec quelques compagnons, récents chevaliers comme lui, il quitte le château seigneurial et erre de longues années à la recherche d’aventures, d’exploits, de tournois, de richesses et de femmes. Car prouesse et largesse dissimulent un intense appétit de gains et la quête de riches héritières capables d’assurer au « jeune » un train de vie et une position qu’il ne peut trouver au château paternel.
Pour éviter la dispersion des patrimoines, les lignages nobles veillent à marier leurs fils le plus tard et le mieux possible. Le fils aîné seul peut espérer hériter de la seigneurie lorsque son père ne sera plus en état de la gérer. En attendant, il mène cette vie d’errance ou s’engage dans des expéditions lointaines, comme les croisades, véritable aubaine pour ces jeunes instables et querelleurs. La littérature courtoise, qui trouve chez eux ses lecteurs, ou plutôt ses auditeurs, témoigne de leurs frustrations (d’argent, de femme) et leur propose des modèles conformes à leurs aspirations : le chevalier qui, par sa prouesse, a réussi à dénicher la riche héritière
Publié dans : VALEURS DE FRANCE |le 31 janvier, 2007 |
RAPHAEL83- Dans l'autre monde
- Nombre de messages : 2639
Localisation : Nevers / Bourgogne
Date d'inscription : 31/07/2009
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